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La faute de azdare



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» Auteur : azdare - Voir le profil
» Créé le 29/06/2011 à 03:19
» Dernière mise à jour le 29/06/2011 à 04:20

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Commentaire de l'auteur
Par ou commencer ?...

Lorsque j'ai écrit ce texte , j'avais au départ pour objectif de restituer une légende , celle , comme vous vous en doutez , de Giratina . Si l'on excepte la 5g , qui est encore assez "jeune" aujourd'hui , Giratina est sans doute l'un des légendaires dont l'histoire est la moins connue , et sur lequel plane une aura de mystère . Qui n'a jamais ressenti un frisson en rencontrant ce Titan noir , à l'apparence à la fois inflexible et terriblement puissante ?

Je savais que Giratina habitait le monde Distorsion : cela ne m'intéressait donc pas , ces faits étaient déjà suffisamment bien relatés . En revanche , les circonstances de son bannissement étaient encore inconnues : seuls deux termes revenaient régulièrement , "violence" et "mort" .

Je commençais alors à considérer Giratina comme un équivalent de Caïn : le premier être à avoir apporté la mort dans un monde "parfait" , et a ainsi avoir propagé le mal sur terre . Pourtant , Giratina ne devait pas être diabolisé : ce n'était pas un "gentil" pokemon , mais je répugnais également à en faire un monstre sanguinaire et corrompu ( bien que ce soit là son destin ) . Il fallait donc qu'il y ait une part d'innocence en lui .

Pour l'écriture de ce texte , je me suis inspiré de trois œuvres .

La première , et la plus évidente , est la bible ( bien que je n'en ai que quelques maigres connaissances ) , Giratina tenant à peu de choses près le rôle de Caïn , et Arceus du Dieu créateur . Les différences étaient dans le fait que Giratina était lui aussi d'origine divine ( Caïn n'étant qu'un "simple" humain ) , et donc promis à trouver sa place et son rôle dans l'ordre de l'univers : là ou Caïn n'était que l'initiateur d'une force qui le dépassait ( le mal ) , Giratina était bien plus que cela , c'était son incarnation , son messager - le dieu du mal , tel qu'il doit exister pour faire opposition au bien .

La deuxième œuvre est Croc-blanc . Bien que l'inspiration première de cet écrit soit biblique , le style de narration ainsi que la trame de l'histoire en elle-même porte bien la patte du genre de littérature à part entière qu'est cette œuvre . Les pokemons ne sont pas des humains , les dialogues ici étaient donc très superflus : l'histoire devait se concentrer sur les actions et les émotions du protagoniste , dans le but de restituer une nature "vraie" , une nature authentique , permettant la libération totale de l'instinct qu'était celui de Giratina . Les notions de "jouissance à donner la mort" , ou encore d'instinct y sont abordées ici sous le même angle , sans faux-semblants , dans la restitution la plus pure - la plus naturelle possible .

La troisième œuvre , qui peut paraître moins évidente et même plutôt étrange , est celle de Frankenstein . Dans cette œuvre , un monstre est créé : sa principale caractéristique psychologique est son absence totale de raisonnement ( c'est en effet le cerveau d'un criminel qui lui est donné ) . Ainsi , celui-ci ne peut distinguer le bien du mal . Il y a une scène précise qui illustre cette argumentation : Dans sa fuite , le monstre rencontre une jeune fille qui jette des cailloux dans un lac . Amusé , il fait de même . Puis , une fois à court de cailloux , il saisit la fille et la jette dans le lac , ou elle se noie alors . Il n'y ici aucune distinction entre les cailloux et la jeune fille , qui sont tous deux les objets d'un même plaisir . De la même manière , pour Giratina , il n'y a aucune distinction entre Mew et la pomme : celui-ci ne reconnaît pas le Mew comme un "autre" , comme un être conscient et ayant une existence propre : c'est un objet . Cette absence de reconnaissance se caractérise par un certain égoïsme très palpable chez le personnage à travers tout le texte , mais également par une certaine ignorance , et donc innocence : ce n'est pas sa "faute" , le fait que l'autre existe dépasse ses capacités de compréhension .

On a , à travers ce troisième point , le paradoxe que cette histoire illustre : la faute est commise , mais non voulue . Le mal devient innocent par rapport à lui même . C'est pour cela , et non par remords , que Giratina pleure devant son père : il ne comprends pas ou est sa faute . Elle est bien là , et pourtant invisible . Cette absence de compréhension vient peut-être aussi du refus , qui , inconsciemment , caractérise Giratina : il n'aime pas la vie , et s'abandonne à son instinct . Il tente ainsi de rejoindre le "vide" . Son objectif s'accomplit à la fin de l'œuvre : il disparaît , le mal se dévore lui même après avoir détruit le bien . Il retourne au néant , attendant que l'équilibre soit de nouveau brisé pour ressurgir .

Si il y avait une morale à tirer de ce texte , je dirais que c'est que le mal n'existe pas à proprement parler : seule l'incompréhension existe , et l'éliminer , c'est éliminer le mal . Mais est-ce seulement possible ?

Ce chapitre devait au point de départ être un one-shot . Mais son écriture m'a plu , et je l'envisage maintenant comme le prologue d'une histoire beaucoup plus longue et complexe - mais celle-ci reste encore à approfondir et ne verra le jour que dans quelques temps (vacances obligent ) . Si elle a lieu , elle se passera dans un futur proche , dans un monde similaire au nôtre à quelques détails près ( comme les pokemons ;) ) . Le lien avec le prologue ne sera pas évident mais se fera au fil des chapitres . Quoi qu'il en soit , ceci est encore à l'état de projet : ce texte peut donc pour l'instant être considéré comme un one-shot , et lu comme tel .

Merci pour votre attention .