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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 22/06/2011 à 09:10
» Dernière mise à jour le 16/06/2022 à 10:12

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 19 : Solaris
Personne de l'unité X-Squad n'avait déjà été convié dans le bureau du commandant de la base G-5, hormis le colonel Tuno. Si le Général Tender avait insisté pour présenter la nouvelle mission lui-même, c'était qu'elle devait être assez importante, de l'avis de Mercutio. C'était sûr qu'après avoir fait leurs preuves contre Trutos, ils pouvaient maintenant se charger de missions à leur niveau. Mercutio, Galatea et Zeff étaient debout dans le bureau du général. Les deux seuls sièges derrière le bureau de Tender étaient occupés par les officiers, à savoir Tuno et Siena. Le général lui-même s'était emparé d'une baguette et montrait une grande région sur une carte holographique.

- Voici la région d'Elebla, au nord de Johkan, dit le général. Cette région est divisée en deux pays qui sont enlisés dans une guerre froide depuis des siècles : l'Empire de Vriff et le Royaume de Duttel. Les dirigeants respectifs de ces charmants coins de paradis se cherchent constamment des poux. Il y a déjà eu pas moins de six guerres entre ces deux pays en moins d'un siècle et si on remonte plus loin encore, à eux seuls, ils représentent la moitié du nombre de conflits qu'il y a eu dans le monde depuis le commencement des temps.

- Ces pays possèdent-ils une quelconque ressource qu'on pourrait convoiter ? demanda Siena.

Les triplés Crust avaient bien sûr étudié la géographie de la planète, et connaissait la région Elebla de nom. Mais elle avait toujours été jugée comme d'une si faible importance dans la géopolitique mondiale qu'aucun d'entre eux n'avaient pris la peine de l'étudier en détail.

- Pas la moindre, répondit le général. Ils sont tous les deux assez arriérés technologiquement parlant, les Pokemon qu'on y trouve sont assez communs, et aucun d'eux ne possède une ressource minière ou énergétique intéressante.

- Alors, pourquoi on s'y intéresse ? résuma Zeff.

- Parce que l'Empire de Vriff nous a versé une gracieuse somme pour que la Team Rocket accomplisse un travail pour eux.

Mercutio haussa les sourcils, perplexe. La Team Rocket faisait certes quelques missions payantes pour certains clients riches et puissants, mais jamais encore pour un pays entier.

- Ils veulent qu'on les aide militairement contre leur voisin ? Je pensais que la Team Rocket n'intervenait pas dans les affaires politiques d'autres états ?

- Et c'est toujours le cas, dit Tender. Ils veulent de l'aide, mais pas militaire. L'Empereur de Vriff est mort la semaine dernière. Son unique héritière était alors en pèlerinage dans notre belle région de Kanto et s'y trouve toujours. Ceux qui dirigent l'Empire de Vriff en dehors de l'Empereur, cinq individus se faisant appeler les Elus, craignent que le Royaume de Duttel ne tente de s'en prendre à leur princesse impériale pour l'empêcher de retourner chez elle et de s'asseoir sur le trône. Ils nous ont donc payé pour...

- Non pitié, ne nous dîtes pas la suite, mon cœur ne tiendra sûrement pas, gémit Zeff.

Pour cette fois, Mercutio ne pouvait être que totalement d'accord avec lui. Il s'attendait à une mission importante et avec de l'action ; voilà qu'ils allaient devoir jouer les baby-sitters pour une princesse en détresse ! Le général n'eut pas pitié d'eux et poursuivit :

- Votre mission sera de protéger cette princesse et de la ramener saine et sauve jusqu'à son pays. Elle se trouve actuellement non loin du Plateau Indigo, avec un seul garde, et vous attend pour repartir.

- Pourquoi les gens de cet Empire ne s'en chargent pas eux-mêmes ? voulut savoir Galatea.

- Comme je l'ai dit, ils sont assez en retard niveau équipement. Les voitures leurs sont encore inconnues.

- Bon, et bien on passe la prendre en hélico, et on la dépose rapidement chez elle, dit Mercutio. Ça ne devrait pas prendre plus de quelques heures. On sera de retour pour une vraie mission !

- Je crains que ce soit impossible, agent Crust, déclara le général. Les Vriffiens ne montent jamais dans des engins ne provenant pas de leur pays. Leur religion le leur interdit, apparemment. Et ils insistent pour que leur princesse rentre à pied, pour bien montrer sa détermination au Royaume de Duttel.

Effaré, Mercutio avait l'impression que ses jambes ne le portaient plus. Zeff ne dit rien, mais son visage s'exprimait à sa place. Quant à Galatea, elle semblait déjà mesurer les conséquences qu'un tel voyage aurait sur ses pieds douillets.

- Voyez cela du bon coté, leur dit Tender avec un sourire ironique. Ça sera pour vous l'occasion de voir du pays et de capturer quelques Pokemon en plus. Et puis avec un peu de chance, les Dutteliens ne se montreront pas et le voyage sera tranquille.

- Vous appelez ça de la chance... maugréa Mercutio.

- Vous partez immédiatement. Ah et aussi, Zeff et Mercutio, vous avez l'autorisation de charmer cette dame. Si vous l'épousez et que vous devenez empereur, ça sera bénéfique pour la Team Rocket.

Mercutio échangea un regard rond avec Zeff.

- Moi je passe mon tour, déclara Zeff.

- C'est sage, ricana Galatea. Je n'arrive pas à te voir empereur sans que tu lances ton pays dans quelques croisades sanglantes pour conquérir le monde.

- Euh... elle a quel âge, cette princesse ? voulut savoir Mercutio.

- La carrière d'empereur te tenterait, frangin ?

- Je me renseigne seulement.

- Ne t'en fais pas Mercutio, intervint Tuno avec un air suspect. Je te décharge de cette tâche et je la prends sur moi, en bon officier supérieur que je suis...

- Non, vous, vous restez ici, Tuno, coupa Tender. J'ai trop besoin de vous pour que vous alliez faire le zouave en courtisant des nobles étrangères.

- Que vous êtes cruel, général ! se plaignit le colonel. Rester seul ici avec la paperasse tandis que mes subordonnés s'amuseront avec une jeune princesse.

- Vous serez peut-être heureux de rester à la base, chef, maugréa Mercutio. On va s'embêter comme c'est pas dieu possible ! Et si faut, ce n'est qu'un gros thon, cette princesse. D'ailleurs, c'est quoi son nom ?

- Unité X-Squad, déclara Tender, vous êtes désormais les gardes du corps personnel de Son Altesse la Princesse Impériale de Vriff, Solaris.

Tout en sortant, Mercutio espérait secrètement que la princesse serait aussi jolie que le nom qu'elle portait.


***


- On est au-dessus du Plateau Indigo, c'est là que vous descendez non ? fit le pilote.

- Mouais... soupira Mercutio.

- Quand faut y aller, faut y aller, leur dit Galatea en essayant de les motiver.

- Pourquoi je me suis engagé dans cette unité, déjà ? Essaya de se souvenir Zeff.

Le pilote, un jeune agent tout terrain, se tourna vers Siena, amusé.

- Eh bien, vous avez l'air d'avoir une équipe d'enfer, lieutenant. On dit que c'est vous qui avez vaincu Trutos ?

- On en a pas l'air comme ça, mais c'est vrai, fit Siena. Allez les gars, on va sauter directement, ça vous secouera un peu.

- Euh... je n'ai pas de parachute ici lieutenant, intervint le pilote.

- On en a pas besoin, le rassura Siena.

Après que Mercutio eut ouvert la porte de l'hélicoptère, Siena y jeta une de ses Pokeball. Son Hariyama en sorti en pleine chute, et atterrit si lourdement sur le sol que ce dernier craqua autour de lui. Les X-Squad sautèrent les uns après les autres, sous l'œil incrédule du pilote. Hariyama les rattrapa tous avec ses grosses mains. Le dernier à sauter fut Zeff et malgré l'espoir de Mercutio qu'Hariyama ne puisse malencontreusement le rattraper, l'équipe fut au complet. Galatea sortit son radar miniature qu'elle examina.

- Un signe de notre princesse ? demanda Siena.

- Non, mais je détecte une forme de vie non intelligente, et ce n'est pas Mercutio. Par là, finit-elle en montrant l'ouest.

- Un Pokemon ?

- J'en doute. Sa signature énergétique est bizarre.

- Eh bien allons voir, dit Mercutio. Avec un peu de chance, cette bestiole aura bouffé la princesse, et on pourra rentrer chez nous.

- Ne sois pas si optimiste, on ne pourra qu'être déçu après, protesta Zeff.

Les quatre compagnons arrivèrent jusqu'au signal, et virent ce qui le produisait.

- C'est quoi ce truc ? s'exclama Mercutio.

Une espèce de gelée bleue se trémoussait par terre, changeant de forme à volonté et produisant des petits bruits étranges. Intrigué, Mercutio sortit son Pokedex et le pointa sur la créature, mais sa réponse électronique fut :

- Aucun Pokemon détecté.

Zeff usa une fois de plus de sa stratégie habituelle : quand on ne connaissait pas, on tirait d'abord et on posait les questions ensuite. Il tira deux fois avec son pistolet, mais les deux balles restèrent coincées à l'intérieur de l'étrange substance bleue, qui n'avait pas l'air d'en avoir souffert. Le radar de Galatea sonna soudainement, et avant qu'elle n'ait eu le temps de regarder, Zeff se retrouva à terre, avec un couteau sous la gorge. Les triplés Crust mirent immédiatement le nouveau venu en joue. C'était un homme portant une cape grise, des cheveux argentés et de multiples cicatrices sur son visage. Zeff ne parut pas bien perturbé par cette attaque. Au contraire, il sourit à l'homme qui avait réussi à le surprendre de la sorte.

- Chien ! s'écria le mystérieux individu. Comment oses-tu t'en prendre à Son Excellence Publo, le familier de Son Altesse ?!

- C'est bon, on se calme, mon vieux, fit Mercutio sans pour autant cesser de le viser. Mon copain ne savait pas qu'on ne pouvait pas y toucher. Il vous fait ses excuses.

- Non, pas du tout, le contredit Zeff.

- Il dit ça, mais il a l'air désolé, insista Mercutio.

- C'est bon Fukio, relâche cet homme, dit une voix féminine.

Le dénommé Fukio se leva de Zeff et se prosterna platement.

- Mes plus humbles excuses, Votre Altesse, cria-t-il. Je vais me couper les veines en échange de cette faute envers vous !

- Ce ne sera pas nécessaire.

La femme qui venait d'arriver plongea Mercutio dans un trou sans fin de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Elle était si belle que ça en devenait absurde. Si belle que le simple mot « belle » n'avait plus aucun sens. Une telle beauté ne venait pas de leur monde, c'était insensé ! Même Zeff la regarda comme s'il n'avait jamais vu de femme de sa vie, et Galatea jeta à la nouvelle venu un regard furibond comme si elle lui reprochait sa beauté divine.

La princesse Solaris avait de longs cheveux blonds, si clairs qu'ils en étaient presque argentés. Son visage reflétait encore les traces de l'adolescence, pourtant, il aurait pu rendre laides les plus belles merveilles de ce monde. Enfin ses grands yeux verts aux nuances jaunes et orangées paraissaient irréels. Si une pierre précieuse avait été de la même couleur, celui qui la possédait aurait pu s'acheter le monde. La princesse les salua en une courte révérence aussi parfaite que sa silhouette.

- Vous devez êtres les fiers guerriers de la Team Rocket ? Enchantée de vous rencontrer. Je suis Solaris.

- Altesse ! s'écria Fukio. Ne vous présentez pas de la sorte à ces manants ! Nul au dessous de vous ne peux vous entendre vous présenter sous votre nom seul !

- Fukio, protesta la princesse, calme-toi un peu. Nous ne sommes ni au palais, ni même à Vriff. Plions-nous aux coutumes de ces gens quand nous sommes chez eux.

- Mes plus plates excuses, Votre Altesse ! hurla Fukio en se prosternant. Je vais me trancher sur la gorge sur le champ pour cette insolence envers vous !

- Tu n'en feras rien, mon ami, déclara Solaris.

Puis elle se tourna vers les Rocket avec un sourire.

- Je dois lui ordonner à chaque fois de laisser tomber, sinon il serait bien capable de faire ce qu'il dit.

Mercutio n'avait jamais vu chose aussi brillante que le sourire de cette fille. Et sa voix, au timbre si mélodique... Une fille pareille ne pouvait pas exister, c'était impossible ! La bestiole bleue et gélatineuse devait être en train de le faire halluciner avec des quelconques pouvoirs psychiques ! Pourtant, à en juger par leur regard, ses trois comparses vivaient la même illusion que lui. Personne ne répondit à la princesse. Tous se contentèrent de la regarder comme si Arceus venait de descendre des cieux. Solaris ne fit rien, se contentant d'attendre poliment. Mercutio se dit qu'elle devait être habituée à ce qu'on la dévisage de la sorte. Il n'arrivait tout simplement ni à dévier les yeux de son visage, ni à penser, ni à bouger, ni à parler. Il ne comprenait rien.

Bien sûr, il aimait bien regarder des jolies filles quand elles se présentaient à lui, mais il ne s'était jamais considéré comme... Tuno par exemple. De plus, il avait passé sa vie dans une base Rocket, donc il n'était pas trop sorti et n'avait que peu d'expérience avec les personnes du sexe opposé. Mais là, il lui semblait que toutes ses hormones d'adolescent avaient subi comme un choc à la vision de Solaris et s'étaient toutes mises à travailler en même temps. Zeff, lui, fixait la princesse d'un air tout aussi adorateur que Mercutio, mais avec aussi un peu de suspicion et de crainte ; un dur comme Zeff devait se méfier des gens capables de lui faire perdre tous ses moyens de la sorte. Ce fut Siena qui brisa le charme, en s'inclinant proprement.

- Je suis le lieutenant Siena Crust. Voici les agents Mercutio et Galatea Crust, ainsi que l'agent Zeff Feurning. Nous sommes à votre service, Votre Altesse.

- Je ne suis pas princesse ici, dit Solaris. J'aimerais que vous m'appeliez par mon nom et sans tout le reste derrière. Pour le peu que je sors de mon pays, j'aime bien souffler un peu avec tout ce protocole assommant. On va passer du temps ensemble, alors soyons à l'aise entre nous !

Mercutio savait qu'il ne pourrait jamais être à l'aise avec une fille comme ça à proximité. Et comment diable pourrait-il être vigilant pour la protéger avec elle devant ?! Tender avait pété les plombs ! Il aurait dû se renseigner plus sur cette fille et n'envoyer ici que des femmes ! Enfin, ça aurait pu être pire. Si Tuno était venu, par exemple...

- Comme vous voudrez, acquiesça Siena.

- Ah, et voici mon chevalier-lige, Fukio, dit Solaris. Il est un peu à cheval dès qu'il s'agit de ma sécurité ou de mon honneur. Excusez-le par avance pour ce qu'il pourra vous dire ou vous faire.

Zeff, qui ne s'était toujours pas remis debout suite à l'attaque de Fukio, se releva difficilement, comme si il avait bu plus que nécessaire.

- Euh... je suis désolé... pour avoir attaqué votre... euh... chose bleue.

Zeff qui s'excusait ?! Cette fille devait vraiment lui faire de l'effet, songea Mercutio.

- Oh, ce n'est pas grave, répondit Solaris. C'est moi qui aurais dû le surveiller. De toute façon, vous n'auriez pas pu lui faire bien mal. Publo, ici.

Elle tendit le bras, et la boule gélatineuse bleue quitta le sol en tournoyant sur elle-même comme un serpent et vint s'accrocher au bras de sa maîtresse.

- Voici Publo, leur présenta Solaris. C'est mon animal de compagnie.

- Mais... c'est quoi exactement ? demanda Galatea.

- Oh... je ne sais pas trop. On lui a donné un nom scientifique pour le désigner... attendez... le pétra... pétrazoli... enfin je ne sais plus, c'est juste Publo, conclut-elle avec un sourire d'excuse.

- Vous avez un animal de compagnie et vous ignorez ce qu'il est ? s'étonna Galatea.

- Eh bien, il a été crée en laboratoire, voyez-vous ? Mon peuple est très curieux et s'amuse souvent à créer diverses espèces. Nous combinons de l'ADN Pokemon à des...

- Altesse, intervint Fukio. Pardonnez-moi, je vous offre ma vie pour mon impudence, mais vous ne devriez pas parler de cela à des étrangers.

- Oops. Oui, c'est vrai, désolée. Ce sont des sujets secret-défense, comme on dit. Et inutile de te suicider pour ça, ajouta-t-elle à son garde du corps en le voyant sur le point de se planter son couteau dans le cœur.

- Je le trouve trop mignon, minauda Galatea en caressant Publo du bout des doigts.

Comment Galatea pouvait-elle s'intéresser à cette morve bleue alors qu'elle avait Solaris juste à coté ? s'indigna mentalement Mercutio. Ah oui, c'est vrai, parce qu'elle était elle aussi une fille...

- Si je peux me permettre, demanda Siena, que faites vous seule avec juste votre chevalier si loin de votre Empire, Al... Solaris ?

- J'en avais assez de cette vie là-bas, alors j'ai... eh bien... je suis partie sans vraiment demander la permission à mon père...

- Une attitude déplorable, intervint Fukio. Vous avez désobéi à votre Empereur, qui est aussi votre père. Vous m'avez amené malgré moi dans ce voyage insensé dans ces régions barbares et païennes, sans même tenir compte de ces chiens de Dutteliens qui ne rêvent que de vous capturer ou de vous tuer. Maintenant, permettez-moi de m'ôter la vie pour ces paroles irrespectueuses envers Votre Grâce.

- Non, elles sont justes, dit Solaris en haussant les épaules. Je suis partie pour prendre un peu de vacances et pour visiter votre région. Je regrette de l'avoir fait maintenant, car mon père est mort, et je n'ai pas pu lui dire adieu. Il devait être furieux contre moi avant de quitter ce monde...

- Le puissant Empire de Vriff se retrouve sans dirigeant et c'est inacceptable, dit Fukio à l'unité X-Squad. Les Cinq Elus, de par leur sagesse, maintiennent l'empire dans la stabilité, mais il faut absolument que la princesse revienne chez elle pour réclamer le trône. Il en va de notre image chez ces chiens de Dutteliens. Nos Elus se sont renseignés sur votre organisation ; on dit que vous êtes la plus puissante et la plus influente de votre pays. Nous vous avons grassement payé pour ce travail. À moi seul, je ne parviendrais pas à protéger la princesse si le Royaume de Duttel décide de s'en prendre à elle.

- On la protégera jusqu'à chez elle, assura Zeff. C'est notre mission et nous n'échouons jamais nos missions.

- Je suis désolée de vous imposer cette tâche, s'excusa Solaris. Vous avez sûrement bien mieux à faire...

- Du tout, du tout, et c'est un plaisir que de veiller sur vous, fit Zeff avec un ton qui ne lui allait vraiment pas.

Mercutio se rappela des paroles du général, sur le fait de « charmer » la princesse. Il avait pris ça pour de l'humour, mais à présent, il se demandait s'il était sérieux. Si c'était le cas, laisser Zeff lui damner le pion était intolérable ! Il aurait voulu dire quelque chose d'intelligent, ou de drôle, pour se faire remarquer de Solaris, mais rien ne lui vint à l'esprit. La princesse avait comme neutralisé sa capacité à réfléchir.

- Bon alors... et si nous prenions la route, proposa Siena. Votre empire n'est pas tout à côté et il nous faudra au moins une semaine voire plus à pied.

- Bonne suggestion, approuva Solaris. Mais je crains d'être totalement incompétente en orientation, et je n'ai aucune idée d'où il faut aller...

- Ne vous inquiétez pas pour ça, nous sommes équipés, lui dit Galatea en lui montrant son radar portable. Nous sommes au Plateau Indigo, non loin du Mont Argenté. Il suffit de traverser la région montagneuse qui sert de frontière au nord à Johkan, puis nous arriverons dans une énorme plaine. Après ça, il y aura une rivière à traverser...

- Le Nynx, dit Solaris en hochant la tête. C'est...

-... la frontière de votre Empire, oui, termina Galatea.

- C'est ici qu'il faudra être prudent, dit Fukio. Duttel sera tout proche et c'est là qu'on risquera le plus de se faire attaquer par ces chiens !

- Nous serons prêts, assura Siena. Alors en route !

Mercutio laissa tout le monde passer devant, pour n'avoir aucun regard braqué sur lui et surtout pas celui de Solaris. Il pensait que si elle le regardait, tout ce que ses yeux émeraude croiseraient de son corps fondrait comme au soleil. Galatea remarqua son manège et eut un grand sourire.

- Alors frangin, on regrette moins cette mission, tout à coup... Tu as déjà la bébête qui te chatouille ?

Mercutio lui lança un regard noir.

- Non, je n'ai pas la « bébête qui me chatouille ».

- Oh, la bébête qui te chatouille, l'asticot qui frétille, la chipolata qui se réchauffe, appelle ça comme tu veux.

Ces phrases là firent rougir Mercutio encore plus que la vision de Solaris devant lui.

- Que... Attends voir toi, d'où tu sors des expressions pareilles, espèce de perverse ? s'indigna Mercutio avec écœurement. Et d'ailleurs, tu as besoin de parler, madame qui se trémousse à chaque mec qui passe !

- Mais je ne critique pas, au contraire, je comprends parfaitement. Il faut juste que cette irrésistible attraction physique ne...

- Pitié, appelle ça autrement, soupira Mercutio.

- D'accord... Que ce fort intérêt pour quelqu'un ne devienne pas handicapant.

- Mais encore ? Que veux-tu dire, exactement ?

- Ce que je veux dire, résuma Galatea d'un ton cassant, c'est de garder les yeux autour d'elle et pas sur son postérieur. Et de toute façon, cette fille... je ne la sens pas.

Mercutio lui fit un sourire moqueur.

- La jalousie, peut-être ?

- Bien sûr, je suis jalouse ; une fille pareille doit attirer les garçons comme un Tauros attire les mouches en plein été. Mais y'a pas que ça. Elle est bizarre, cette fille... Elle est trop... parfaite.

Mercutio pensait la même chose. Souvent quand on était face à quelque chose d'extrêmement merveilleux, il y avait anguille sous roche. Il ouvrirait donc les yeux afin de découvrir quoi. Enfin, plus précisément, l'œil. Car comme l'avait dit Galatea, l'autre serait souvent braqué en direction de Solaris. Après tout, il était un homme, ce n'était pas sa faute.

- Et puis, poursuivit Galatea, elle est trop vieille pour toi.

- Tu ne manques pas de toupet ! Elle doit avoir quoi, dix-huit, dix-neuf ans ? Trois ans de plus, c'est bien loin de la tranche d'homme que tu choisis toi. Tu as même dragué Tuno qui doit avoir le double de ton âge !

- Ah, en parlant de Tuno...

Il vit que Galatea était en train de sortir son enregistreur de sa poche et de le braquer sur Solaris.

- Qu'est-ce que tu fous ? s'inquiéta-t-il.

- Je filme la dame pour quand on retournera à la base. C'est pour le colonel, finit-elle avec un sourire maléfique. Il va devenir dingue quand il saura ce qu'il a manqué.

- T'es vraiment une psychopathe.

Galatea ne le contredit pas.