Début des Opérations
Chapitre 2 : Début des opérations
Le lendemain, Naïla et Neil se réveillèrent au même instant. Naïla sentait la roche dure contre sa peau tandis que Neil était plongé dans le coton moelleux pelotonné de son lit douillet. Quelle injustice aurait pensé toute personne sensée ayant pris connaissance des deux situations. Naïla vit Kio, qui était déjà levé, sautiller bizarrement. Elle regarda au dehors et fut contente, la tempête avait presque cessé. Il faisait toujours froid mais le fait de sortir ne la gèlerai pas jusqu'aux os.
« Kio, ça va ? Prononça-t-elle d'une voix douce. Pourquoi sautilles-tu pareillement ?
Le petit farfuret hocha la tête en continuant de sautiller et Naïla éclata de rire. Il avait obtenu ce qu'il voulait et il cessa immédiatement son petit manège. La jeune fille partit en direction des entrailles de la montagne jusqu'à arriver à un tas de feuille qui avait perdu leur couleur verte depuis longtemps. Naïla eut un sourire triste. Elle prit une brindille de bois et une liane et elle commença à assembler les feuilles pour se confectionner une robe. Les feuilles s'écaillaient et Naïla se donnait beaucoup de peine. Une fois qu'elle eut terminé son travail, elle retira en vitesse ses lambeaux et enfila l'habit en feuillage. Dès que Kio la vit sortir du fond de la grotte, il ouvrit grand les yeux. Même dans cette pauvre robe, Naïla était ravissante ; longue jambe, lèvres charnues, grands yeux bleus pleins de sagesse. Quiconque l'aurait vue en n'aurait pu cacher son ravissement. Elle effectua un petit tour sur elle même qui fit la fit sourire puis elle rassembla ses faibles provisions avec l'aide de Kio. Une groseille entamée datant de deux semaines au moins et un chiffon sentant une forte odeur de vanille. Naïla se souvenait que sa mère lui avait offert ce tissu pour ses quatre ans. Repenser à ses parents lui fit mal au cœur car elle ne pouvait pas admettre qu'il l'aie abandonnée comme une vulgaire chaussette. Elle regarda une dernière fois l'abri qu'il l'avait hébergée pendant longtemps et elle sortit suivie de près par Kio. Pour ne jamais revenir, pensa-t-elle. Sans jeter un regard en arrière, elle se mit à marcher en bravant la neige qui mordait ses pieds nus. Elle arriva bientôt à hauteur du lac et ne tarda pas à se rendre compte que quelque chose d'anormal était en train de se produire. Un homme vêtu de noir braquait une petite boîte noire en direction d'un pauvre petit marcarin affolé. Une sorte d'aura violette sortait de son corps pour s'enfoncer dans le boîtier qui tenait l'homme. A mesure que le nuage rejoignait l'objet foncé, le marcarin semblait perdre un peu de sa force. Dès que Kio vit cet horrible spectacle, il voulut courir secourir le petit pokémon poilu mais Naïla le retint. Elle sentait que quelque chose allait se passer, et que s'ils volaient aux secours de l'infortuné, leur sort serait plus terrible que celui réservé à ce pauvre pokémon. Soudain, l'homme appuya fort sur le dos de sa machine; comme pour l'arrêter mais le marcarin continuait à s'écrouler lentement.
« Maître, cria l'horrible personnage. La machine ne veut plus s'arrêter. Qu'est-ce que je fais ?, ajouta-t-il faiblement en s'affolant.
Une voix grave s'éleva d'un buisson :
« Recules-toi idiot.
L'homme en noir essaya de tirer le cube vers lui, mais il resta obstinément pointé vers le malheureux pokémon qui dépérissait. Ses yeux s'agrandissaient au fort et à mesure que le smog noir approchait de la machine infernale.
« Je n'y arrive pas, dit l'homme en bougeant les jambes dans tout les sens. Une force m'attire.
Un homme aux cheveux rouges sortit du buisson, une expression de colère figée sur son visage. Aïe, aïe, aïe, ça allait être sa fête, pensa le sbire. Jupiter s'approcha de l'homme à grands pas mais tout d'un coup, le marcarin s'écroula au sol, vidé de son énergie. Lorsque le sbire vit ça, il ouvrit grand la bouche. Le boîtier noir tomba au sol, bourdonnant encore.
« Espèce d'incapable, tu verras, grogna l'homme aux cheveux rouges avec colère. Tu seras rétrogradé au rang de ver de terre. Ou plutôt nous te ferons femme de ménage.
Le sbire eut l'air soulagé. Il croyait qu'on allait lui infliger la peine capitale. Jupiter s'approcha du marcarin et le toucha avec répulsion au niveau du poitrail. Son cœur ne battait plus. Naïla qui avait assisté à la scène sentit une larme dégouliner au niveau de sa joue. Farfuret eut l'air furieux. Les deux hommes prirent quelques photos puis s'en allèrent. Naïla attendit qu'il ait disparu de son champ de vision puis elle courut vers le pauvre pokémon. Il était mort, constata amèrement Naïla qui pensait pouvoir le sauver. Et ces hommes ne semblaient avoir eu aucun remord. Elle ordonna à Kio de l'aider à creuser un trou, et une fois que ce fut fait, ils déposèrent le pauvre pokémon au fond et ils le recouvrirent de neige. Naïla prononça quelque parole comme dernier hommage :
« Pauvre pokémon innocent,
Toi qui n'avait rien fait,
Te voilà mort,
Sois heureux là-bas. »
Avec un dernier regard chargé de tristesse, elle tourna les talons et repartit en direction opposée ; la direction de la ville. Kio prit l'avant de la marche, ils marchèrent ainsi sans un bruit, chacun réfléchissant à sa manière au drame qui venait de se dérouler sous leurs yeux. Bientôt, quelques silhouettes d'habitations apparurent. C'était le moment de mettre son plan à exécution. Naïla savait que des bateaux amarraient souvent dans le port de Frimapic, elle l'avait appris lors de sa dernière expédition dans cette ville hostile. Celle où le gens lui avaient lancé des cailloux, ajouta-t-elle pour elle-même. Les embarcations emmenaient les dresseurs ayant vaincu les champions pour d'autres combats. Le plan de Naïla était très simple, entrer dans un bateau et attendre qu'il fasse escale dans des contrées meilleures. Mais la jeune fille savait pertinemment qu'aucun marin ne la prendrait sur son bord. Elle savait à quoi s'attendre. Naïla passa la limite qui séparait la campagne de la ville avec appréhension. Mais personne ne semblait avoir envie de lui lancer des pierres dessus. Elle marcha en direction du port ou elle vit deux gros paquebot amarré. L'un semblait miteux et l'autre luxueux. Naïla sut tout de suite sur lequel elle voulait embarquer, elle avait trop longtemps vécu dans la misère. La jeune fille remarqua que des caisses étaient posée devant les marches qui descendaient au quai. Elle s'approcha doucement pour lire l'inscription : #Nourriture – Shadow#. Elle savait ce que voulait dire nourriture mais elle n'avait aucune idée de ce que pouvait signifier Shadow. Elle leva la tête à la recherche d'une réponse. Elle ne tarda pas à la trouver. L'incription « Shadow, le ténebreux » était inscrite sur la proue du bateau qu'elle jugeait luxueux. Naïla ne réfléchit pas deux fois. Elle ôta le couvercle d'une caisse pour découvrir de gros ananas, elle en sortit quelques uns avant de se glisser dans la caisse en tenant Kio dans ses bras. Elle se sentait à l'étroit mais elle avait frappé à la bonne porte. Les ananas étant relativement grand, la grosseur de la caisse avait été adaptée. Naïla aurait détesté devoir s'enfiler dans une caisse de kiwi. Elle attendit quelques heures en chantonnant dans l'oreille de son farfuret puis elle finit par s'endormir.
Pendant ce temps, Neil réfléchissait à sa rencontre avec le boss, assis sur son lit. Le chef lui avait posé une question « Penses-tu pouvoir me servir avec loyauté ? » mais il lui avait ordonné de se taire et de répondre plus tard, lorsqu'il aurait pris connaissance de ce qu'impliquait le fait de répondre oui. Son père était parti ce matin pour essayer une nouvelle invention. Neil se demandait ce que pouvait bien être cette découverte dont Jupiter lui avait parlé avec tant d'enthousiasme. Il avait promit de ramener une vidéo. Neil se réjouissait déjà. Contrairement à la veille, il avait les cheveux ébouriffés et un large training qu'il avait dû laisser pour dormir au vu de tout les plis. Son torse nu dévoilait des abdominaux développés qu'il entretenait à la salle de musculation, chaque jour. Son père disait que son physique lui servirait plus tard mais Neil en doutait grandement. D'ailleurs dans une vingt-cinq minutes, il devait se rendre au centre sportif pour son heure sport ponctuelle. Il grommela quelques instants à l'idée de devoir aller suer puis il se leva et prit les affaires de sport qui avaient été posée sur sa chaise de bureau. Il ne pensa même pas le travail de recherche qu'avait dû effectuer la femme de ménage pour les trouver dans son armoire qu'il avait mis en fouillis. Il retira son training pour enfiler un short bleu et blanc et enfila une tee-shirt bleu portant l'inscription « I am the Best ». Neil prit un sac contenant une paire de basket et une trousse de toilette puis il sortit de sa chambre en verrouillant la porte derrière lui, et il s'engagea dans un couloir à la moquette rouge et aux lampes qui devait valoir plus qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Il bifurqua plusieurs fois pour arriver en face d'une grande porte blanche circulaire. Elle s'ouvrit dès que Neil se fut approché à moins d'un mètre et il pénétra dans une grande salle contenant une piscine et diverse porte qui donnait accès à des installations tel que des saunas, un fitness ... Plusieurs hommes s'entraînaient à faire des longueurs dans la longue piscine qui devait bien mesurer 100 mètres. Il se dirigea vers une porte en ne jetant pas un regard aux autres sportifs et il entra pour s'installer à un tapis de course. Il enclencha la machine pour qu'elle lui donne l'impression de monter une pente très raide et il commença à courir à un rythme soutenu. Il ne s'arrêta que quarante-cinq minutes plus tard pour rentrer dans un vestiaire, enfiler un maillot de bain puis plonger dans la piscine pour faire quelques kilomètres en dauphin. Puis enfin, lorsque sa rolex étanche sonna, Neil ressortit, ruisselant, et entra dans son vestiaire personnel. C'était une petite pièce, qui fermait à clé, comprenant une douche plus une baignoire, un sauna, et une télévision. Eh oui, Neil aimait regarder des émissions pendant qu'il se changeait ou qu'il se douchait. Il avait toujours vécu dans le luxe, alors personne ne s'étonnait de trouver la meilleur technologie dans ses appartements. Ce qui n'était certainement pas le cas de Naïla. Mais l'avenir allait leur démontrer qu'il était issu du même monde ...