La dernière tempête de Trynan

"Je n'arrive pas à le haïr…"

"Je haïs ce monde, ces personnes, tout ce qui m'entoure… mais lui… je ne peux pas."

Tout a commencé cette nuit, le froid mordant giflait son visage, ses cheveux noirs volaient dans tous les sens et sa tête était recroquevillée dans son manteau de fourrure. Moi, je tentais de ne pas montrer ma faiblesse, la neige transperçait mes coussinets et le vent me donnait des gifles toutes plus puissantes les unes que les autres : j'étais à bout de forces ! Je sentais en mon ami un profond sentiment de désespoir.

« Quelques heures plus tôt, nous étions en combat contre un type très arrogant qui ne voulait qu'une chose : nous ridiculiser devant un public très vulgaire et hideux. Mon ami m'envoya en combat ( il n'avait pas le choix je suis son seul Pokémon), l'ennemi envoya son Mentali. Le combat fut âpre, je tentais de tenir bon mais en vain. Le Pokémon ennemi utilisa son attaque Pysko suivit d'une fulgurante attaque Queue de fer qui eu comme effet de me mettre au tapis… Afin de sombrer dans le néant, j'aperçus mon ami courir vers moi puis, plus rien à part les ricanements des ces hommes cupides et stupides. »

Ni lui, ni moi ne se remettait de cette défaite écrasante mais je sentais que pour lui cette défaite était très douloureuse. Je rapprochais ma tête de ses jambes pour lui dire que cette défaite me faisait souffrir aussi mais qu'il fallait se ressaisir. Je savais que j'avais réussi à rallumer une étincelle en lui mais elle était si fragile, si minuscule qu'elle s'éteignit aussitôt. Il s'agenouilla et me prit dans ses bras et me fit quelques caresses avant de se relever et recommencer à marcher.

Où allons-nous ainsi ? Nous avions passé le bâtiment rouge depuis bien longtemps. Où voulait-il nous emmener ?

Nous poursuivions notre chemin, la tempête se fit de plus en plus rude, la neige se transforma en grêle qui nous frappait avec de plus en plus de violence. Nous marchions encore quand je vis une sombre forêt, ses arbres se firent menaçants, leurs branches tels de longs bras aux doigts crochus tentaient de griffer et goûter à notre sang. Malgré cela nous continuions notre chemin toujours plus loin…

Enfin, nous nous arrêtions dans une clairière que la neige avait recouverte de son blanc pur. Mon ami se retourna vers moi et me montra la bille rouge et blanche qui me servait de logis. Je me mit en position de défense aussitôt : je haïssais cet appareil qui avait permis ma capture. Il appuya sur un bouton, fit grossir la bille et me força à rentrer dedans. Je n'entendis plus rien pendant un court délai car peu de temps après il me refit sortir… mais, je me sentais différent, comme libéré de la chaine qui me reliait à mon maitre. Il me dit de son langage quelque chose :
-Tu sais Nocta, tu as été mon meilleur ami et partenaire… mais maintenant j'ai compris quelque chose de très important. Je n'aurais jamais du te faire combattre ainsi… Je savais que ce type était trop fort pour nous, mais je t'es quand même obligé à te battre…
Un silence plus blanc que la neige se posa entre nous deux. J'essayais de m'approcher mais il recula brusquement comme si j'étais étranger. Je vis à ce moment des larmes couler de son visage. Qu'a vais-je fait pour qu'il pleure ? L'a vais-je déçu en perdant ce combat ? Toutes ces questions se bousculèrent dans ma tête… Il se rapprocha à nouveau de moi et me dit d'une voix tremblotante et espacée de sanglots :
-Noctali… je… je te… je te rend ta liberté…

Ces mots frappèrent aussi violemment qu'une attaque Queue de fer. Pourquoi m'abandonner ? Avais-je mis une brume de honte dans son cœur ?

Il me vit troublé et tenta de m'expliquer :
-Ce n'est pas de ta faute Nocta, je me suis dit que grâce à toi je deviendrais plus fort… J'ai été égoïste… Je ne pensais qu'à la victoire et j'en ai oublié le plus important : toi. Tu ne mérites pas un maître comme moi, personne ne mérite d'avoir était traité comme je l'ai fait avec toi. C'est ce combat qui m'a fais réfléchir. Alors, pars maintenant…

Des larmes coulèrent sur mes joues, l'abandonner ! Quel idée ! Jamais je ne pourrais faire ça. Je me rapprochais à nouveau de lui mais cette fois-ci, il me repoussa et s'enfuit.

Je lui couru après mais dès qu'il me voyait trop près de lui, il changeait vite de direction ce qui me fit déraper (la plupart du temps). Plus la nuit tombait, plus la distance qu'il y avait entre nous s'agrandissait. Droite, gauche, droite, droite puis encore à gauche, il changeait toujours de direction. La lune était haute dans le ciel quand je le perdit de vue. Malgré cela, je continuais de courir même si mes coussinets me faisait souffrir.

« Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie » me dis-je en continuant de courir.

Enfin de compte, je fut perdu dans la forêt et erra longtemps à la recherche de mon ami. Puis… je me suis effondré, de fatigue et de froid. La neige couvrait doucement mon corps de son blanc pur. J'entendis comme une voix douce comme la neige qui me chuchotait à l'oreille :

« Tu n'es pas ici par hasard cher Noctali. Tu sais, l'avenir de tous le monde est tracé : c'est normal que tu sois venu en ce lieu. Tu protégeras la forêt de tous ces humains qui t'ont jadis humilié et fais perdre quelqu'un qui t'es cher. Relève-toi et promet-moi de protéger cette forêt comme personne. »

Je me relevais d'un bond quand j'entendis des cris venant de loin, des cris de peur ! Je venais de comprendre le pourquoi du comment et je comptais bien protéger cette forêt pour qu'elle ne finisse pas détruite comme mon ami.

Depuis ce jour, je hais les humains plus que jamais et dès que j'en croise un, je me bat contre lui de toutes mes forces en le faisant souffrir comme ils m'ont fait souffrir, moi et mon ami, je suis invaincu et je protège maintenant la forêt des envahisseurs humains peu importe qui ils sont…

Non loin de là, une forme mystérieuse apparait. Son corps est de glace et flotte au-dessus du sol, comme un fantôme. Deux cristaux forment comme des cornes sur sa tête. Deux yeux bleus cerclés fixent le Noctali du regard et la forme sourit.
« Je savais que si je te laissais en vie tu ferais ce qu'il faut »

Et vous savez-vous qui est ce personnage mystérieux ?

FIN