Chapitre 9 : Roigada VII (Bataille pour Ecorcia 1/5)
Jamais Métamorph ne s'était senti aussi bien.
Il savait que pour réparer le mal qu'il avait fait, il lui faudrait redoubler d'ingéniosité. L'ancien espion avait décidé alors de tirer parti des compétences qu'il maîtrisait le mieux. Entrer dans la maison du chef du village n'avait représenté aucune difficulté. Le veux pokémon ronflait bruyamment, sans se soucier que sont village était sur le point de se faire décimer. Métamorph avait pris la forme d'un Racaillou. Assez petit pour ne réveiller personne, et assez fort pour pouvoir soulever le gros Flagadoss hors de son lit et le porter jusqu'à la cave de la maison.
Là, il s'était transformé en Migalos pour pouvoir l'attacher contre le mur à l'aide de toiles collantes et solides. Une fois ceci fait, Métamporph s'était pris le temps d'observer son captif, puis avait fini par en adopter la forme. A présent il était en train de préparer les habitants à se défendre, usant de l'autorité de Flagadoss pour se faire obéir. Il savait qu'il avait usurpé l'identité du chef du village et que c'était mal. Mais de toute sa vie, c'était la première fois qu'il le faisait au nom du bien.
Ca fait drôle…se dit-il alors qu'il organisait la défense de la ville. Ca fait…du bien.
Les premières pierres volèrent en direction de l'armée qui s'approchait dangereusement des remparts. Métamorph avait anticipé le fait que l'ennemi allait attaquer sur les deux flancs opposés. Il avait donc scindé tout son peuple en deux. Ainsi ils pourraient assurer une défense plus efficace. Il avait vu les Mackogneur au centre de chaque bataillon ennemi, et il savait que si l'un d'eux parvenait à entrer dans le village, ce serait un véritable massacre.
Métamoph aurait aimé autre chose que des cailloux à lancer, mais il n'avait trouvé ni arc, ni épée dans tout le village. Par conséquent, les défenseurs étaient équipés d'outils agricoles. Faucilles, bâtons, fourches, pelles, filets de pêche ou tout autre équipement susceptible de servir d'arme. Sur les remparts, la défense se faisait à coup de fronde.
Métamorph commençait à perdre espoir. L'adversaire avait l'avantage du nombre, de l'entraînement et du matériel. Mais le peuple ne devait pas perdre le moral, cela signerait leur arrêt de mort à tous. Il escalada dont l'échelle des remparts, apporter la présence de leur chef.
Tant que le chef se battra, le village se battra !
***
Horn se battait comme un forcené.
Les remparts étaient détruits et les Machocs se déversaient par dizaines à travers les brèches, hurlant de rage de soif de sang. Horn n'avait pas besoin d'armes, car il pouvait en un souffle, geler ses ennemis sur place. C'était un savoir qui se transmettait de générations en générations, savoir qu'il mit en application ce jour-là. Grâce à ses rayons gelés, il parvint à colmater les trous dans les remparts, limitant ainsi les assauts.
Mais cela n'était pas suffisant, et les ennemis continuaient d'entrer en force dans le village. Le grand pskokwak esquiva un coup d'épée et souffla un puissant jet d'eau contre son adversaire, le soulevant du sol. Le nombre d'ennemis autour de lui ne cessaient d'augmenter et il se retrouva seul encerclé par une bonne douzaine de Machocs.
Horn avait mal à la tête.
Il parait, esquivait, contre-attaquait. Il du se résoudre à attraper l'épée d'un mourant pour pouvoir se défendre. Il portait des attaques aussi fortes qu'il le pouvait tout en évitant la véritable pluie de coups qui s'abattait sur lui.
Il sentit son mal de tête s'intensifier.
Alors qu'il se battait pour sa vie et celle de son village, il sentit le sang lui tambouriner les tempes. Le cercle d'ennemis se resserrait tout doucement. Une épée manqua de peu son épaule, il se décala sur le côté et envoya sa lame vers l'avant. Celle-ci s'enfonça dans le cou du Machoc, qui s'écroula dans une gerbe de sang. Un autre coup entailla le franc droit du Pskyokwak, lui arrachant un cri de douleur.
Puis alors qu'une lame d'épée s'enfonçait dans son épaule, la migraine explosa.
Les yeux d'Horn se mirent à briller d'un éclat aveuglant et l'air se mit à crépiter autour de lui. Il sentit une incroyable puissance s'écouler dans ses veines, si bien qu'il lévita à quelques centimètres du sol.
Il lâcha son épée et tout doucement, il leva ses deux mais vers le ciel. Dans ce même mouvement, les ennemis paralysés par la surprise décollèrent du sol, comme portés par une force invisible. Puis comme si cette énergie s'était compressée en un point précis, celle-ci explosa. Envoyant les Machocs s'écraser contre les murs et le sol.
-Alors comme ça on fait le malin ? Retentit une voix derrière lui.
Horn se retourna et vit qu'un grand Machopeur le toisait du regard. Il portait une hache de combat.
-Tu as tort de t'opposer à nous misérable canard !
Les yeux toujours brillants et le corps toujours chargé d'énergie, le grand Pskykokwak porta un regard meurtrier à son adversaire, il semblait porter une double voix
-Je t'attends. Mais méfie-toi, car je n'aurais aucun scrupule à tuer quelqu'un comme toi.
En guise de réponse, le Machopeur dressa sa grande hache et se rua au combat.
Horn n'eut aucun mal à esquiver cet assaut désordonné, et il contra avec une puissante vague psychique, envoyant sont adversaire à la renverse. Fou de rage, celui-ci se releva et tenta une nouvelle attaque. La hache stoppa nette à quelques millimètres du crâne du Psykokwak, comme arrêtée par une armure invisible. Il tendit sa main en direction de l'arme et ferma doucement le poing. En même temps que ce dernier geste, la hache se tordit et se brisa en deux. Sans attendre, une nouvelle vague psychique frappa le visage e Machopeur de plein fouet, l'envoyant rouler à terre.
A ce moment, une intense fatigue s'empara d'Horn. Ses yeux reprirent leur couleur habituelle. Ses muscles et sa tête étaient en feu. Néanmoins il saisit une épée et repartit à l'assaut.
S'il doit mourir aujourd'hui, ce sera avec une arme à la main.
***
Lévitant dans le ciel nocturne, Alakazam observait le déroulement de l'invasion. Il savourait déjà le doux fumet de la victoire. Son armée avait percé les remparts sans mal. Du côté est, les villageois défendaient plutôt bien, ralentissant les forces ennemies. Mais du côté opposé, c'était un véritable carnage.
Alakazam regardait avec délectation les maisons prendre feu une à une. Son armée était puissante, disciplinée et bien entraînée, et même si les Ramoloss résistaient tant bien que mal. Petit à petit, ils perdraient du terrain. Les survivants semblaient former un cercle défensif autour de la fontaine du village, mais ce n'était qu'une question de temps. Petit à petit, il ne resterait plus personne et ce village serait le sien !
-Tu vois septième du nom ! Personne ne peut s'opposer à ma suprématie !
-Je vois, je vois. Répondit calmement la voix de Roigada à côté de lui.