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Le Roi Jotho de Nanakii
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Informations
» Auteur : Nanakii - Voir le profil» Créé le 31/05/2011 à 11:38
» Dernière mise à jour le 31/05/2011 à 12:03
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Chapitre 7 : Roigada VII (L'espion)
Horn était mort d'inquiétude. Il voyait la pleine lune s'élever dans le ciel, répandant une sépulcrale lumière sur les petites cabanes au bord de la baie. Il pouvait même voir au loin, à flanc de montagne un nuée de torches qui progressait lentement sur une route de terre battue. L'armée de Machocs était tout près, il savait à présent que la bataille était inévitable. Mais tout cela n'était rien à côté de la disparition de sa fille.
Le jour où elle avait eu sa vision, elle s'était mystérieusement volatilisée, sa mère avait passé son temps à pleurer espérant qu'il ne lui était rien arrivé. Horn se souvenait encore de la conversation qu'il avait entretenue avec le Rapacedepic responsable du centre de distribution du courrier de la région. Ce dernier prétendait n'avoir pas vu Ecorcia. Il est vrai que d'apparence, Rapacedepic ne semblait pas être quelqu'un en qui on pouvait avoir confiance. A chaque fois qu'on venait le voir pour lui remettre une lettre, il paraissait toujours en colère.
Son regard était dur et son ton naturellement agressif. Par conséquent, il n'entretenait que peu de relations avec les habitants du village. Et pourtant, lorsqu'Horn était venu le voir, il avait stoppé les rondes de distributions du courrier pour pouvoir consacrer tous ses Piafabecs à la recherche d'Ecorcia.
-Je suis gêné, lui avait avoué Horn. Je te remercie et ce que tu fais pour moi me touche profondément.
Rapacedepic l'avait regardé droit dans les yeux. Un regard puissant.
-Une vie ne se remplace pas comme des feuilles de papier. As-tu une idée de la direction qu'elle a pu prendre ?
-Oui, vers le Château Royal, je n'ai aucun doute là-dessus, avait répondu le grand Psykokwak.
-C'est une sacrée trotte. Je te fais la promesse de la trouver et de la conduire au château moi-même.
Le grand rapace avait déployé ses grandes ailes et s'était envolé.
Depuis ce jour, Rapacedepic n'était plus revenu, et cela fit entrer Horn dans une profonde inquiétude. Alors qu'il faisait les cent pas dans les rues du village, il aperçut Mob. Cet étrange Ramoloss était particulièrement réservé, si bien qu'Horn ne le connaissait que de vue. Tout ce qu'il savait de lui est qu'il tenait une place au sein du conseil des Flagadoss qui gouvernait le village.
Le timoré Ramoloss le salua d'un signe de main avant de reprendre sa route.
***
L'esprit de Métamorph était confus. S'il y avait un mot qui devait prédominer ses pensées, ce serait : coupable. Il venait de croiser le père de la famille Psykokwak, et il l'avait salué. Il venait de saluer une personne qu'il était sur le point d'envoyer à la mort. Il se sentait faible, hypocrite, menteur et surtout coupable.
Il avait à plusieurs reprises tenté d'oublier ce qu'il avait fait en s'intégrant au village des Ramoloss. Il aimait bien cette petite communauté, et il s'y sentait chez lui. Mais à chaque fois qu'il ignorait l'appel de Kadabra, celui-ci envoyait une équipe de Machocs le capturer dans son sommeil et le torturer durant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'il finisse par céder. Métamorph était doué pour s'infiltrer, se faufiler, récolter des informations et fuir. Mais il était un piètre combattant. Il était par conséquent incapable de faire face à Kadabra et ces sbires, et devait donc être espion à leur solde.
Cela faisait maintenant trois mois qu'il avait commencé ses travaux d'infiltration. Sa mission consistait à obtenir une place dans le Conseil des Flagadoss, ce qu'il était parvenu à faire avec brio. En effet son aisance naturelle à convaincre autrui lui a été d'une grande utilité. Ensuite, son rôle a été d'entretenir les meilleurs rapports possibles avec le clan des Machocs et là encore il avait mené son travail à bien très facilement. Tout cela avait un but bien précis : endormir la vigilance du village pour qu'il soit sans défense le jour ou Kadabra passerait à l'attaque. Il allait être responsable de la mort de toute une colonie de Ramoloss, dupés et sans défenses.
Cette idée s'installa dans sa tête, le tourmentant à chaque seconde. Il était si faible, incapable d'aller jusqu'au bout de ces idées. Je pourrais peut-être me battre à côté des Ramoloss, prendre une arme et défendre le village contre les envahisseurs, envisagea-t-il. Non, c'est impossible, je suis incapable de tenir quelque chose en main sans me faire mal. Il n'était pas fou, il connaissait ses défauts, et il se savait extrêmement maladroit.
Dépité et Anxieux, il s'assit sur un banc près de la fontaine du village. Il regarda, une à une, chaque maison qu'il voyait d'ici. Dans chacune d'entre elle dormait paisiblement une famille. Un couple et très souvent plusieurs enfant. Il essaya d'arrêter le flot de son esprit, il tenta de ne pas s'imaginer ce qu'il allait advenir cette nuit là. Mais cette fois, la vague fut trop forte pour son âme fatiguée.
Il s'imagina des torches brûler les maisons, donnant à leurs habitants une mort hurlante de souffrance.Il vit la horde de Machocs s'élancer, forts de grandes épées et de sanglants cris de guerre, tailladant toute personne se dressant face à elle. Le sang allait couler, des enfants allaient mourir et tout ça dans l'unique but d'assouvir une soif de sang. Enfin, il se mit à convulser quand son esprit imagina les souffrances que pourraient subir les femmes et les filles du village, face à des Machocs un peu trop vils.
Une larme coula le long de sa joue.
Il ne pouvait pas laisser tout cela se produire, pas sans avoir essayé. Il se sentait tellement coupable qu'il s'imaginait lui-même lancer les torches dans les habitations et égorger les paisibles habitants.
Une autre larme coula.
Et bientôt, il se mit à sangloter. Sa culpabilité était si forte qu'il perdit le contrôle de sa forme, redevenant un Métamorph à la peau bleue. Ses grands yeux étaient brillants et son petit corps flasque se recouvrait de larmes. Jamais il ne s'était senti aussi minable.
Ce village va disparaître par ma faute, je vais causer des milliers de souffrances. Je suis un monstre.
Il forma une main à l'aide de son talent et l'observa. Même si elle était d'apparence propre, lui ne voyait que le sang qui la recouvrait.
Son cœur se mit à battre si fort que sa petite masse bleue et molle vibra.
Non ! Je ne resterais pas sans rien faire ! Métamorph leva les yeux aux ciels. Papa, je vais te prouver que je ne suis pas un bon à rien ! Je vais te prouver que j'ai un cœur et qu'il me donnera la force d'aller au-delà de mes peurs ! Je ne cherche pas ta fierté, je vais simplement te prouver que tu as tort ! Alors regarde bien ! Si je m'en sors vivant, tu pourras voir l'ampleur de ton erreur, et si je meurs, je pourrais alors te cracher au visage comme tu me l'a fais car, contrairement à toi, je ne serais pas mort en lâche !
Le jour où elle avait eu sa vision, elle s'était mystérieusement volatilisée, sa mère avait passé son temps à pleurer espérant qu'il ne lui était rien arrivé. Horn se souvenait encore de la conversation qu'il avait entretenue avec le Rapacedepic responsable du centre de distribution du courrier de la région. Ce dernier prétendait n'avoir pas vu Ecorcia. Il est vrai que d'apparence, Rapacedepic ne semblait pas être quelqu'un en qui on pouvait avoir confiance. A chaque fois qu'on venait le voir pour lui remettre une lettre, il paraissait toujours en colère.
Son regard était dur et son ton naturellement agressif. Par conséquent, il n'entretenait que peu de relations avec les habitants du village. Et pourtant, lorsqu'Horn était venu le voir, il avait stoppé les rondes de distributions du courrier pour pouvoir consacrer tous ses Piafabecs à la recherche d'Ecorcia.
-Je suis gêné, lui avait avoué Horn. Je te remercie et ce que tu fais pour moi me touche profondément.
Rapacedepic l'avait regardé droit dans les yeux. Un regard puissant.
-Une vie ne se remplace pas comme des feuilles de papier. As-tu une idée de la direction qu'elle a pu prendre ?
-Oui, vers le Château Royal, je n'ai aucun doute là-dessus, avait répondu le grand Psykokwak.
-C'est une sacrée trotte. Je te fais la promesse de la trouver et de la conduire au château moi-même.
Le grand rapace avait déployé ses grandes ailes et s'était envolé.
Depuis ce jour, Rapacedepic n'était plus revenu, et cela fit entrer Horn dans une profonde inquiétude. Alors qu'il faisait les cent pas dans les rues du village, il aperçut Mob. Cet étrange Ramoloss était particulièrement réservé, si bien qu'Horn ne le connaissait que de vue. Tout ce qu'il savait de lui est qu'il tenait une place au sein du conseil des Flagadoss qui gouvernait le village.
Le timoré Ramoloss le salua d'un signe de main avant de reprendre sa route.
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L'esprit de Métamorph était confus. S'il y avait un mot qui devait prédominer ses pensées, ce serait : coupable. Il venait de croiser le père de la famille Psykokwak, et il l'avait salué. Il venait de saluer une personne qu'il était sur le point d'envoyer à la mort. Il se sentait faible, hypocrite, menteur et surtout coupable.
Il avait à plusieurs reprises tenté d'oublier ce qu'il avait fait en s'intégrant au village des Ramoloss. Il aimait bien cette petite communauté, et il s'y sentait chez lui. Mais à chaque fois qu'il ignorait l'appel de Kadabra, celui-ci envoyait une équipe de Machocs le capturer dans son sommeil et le torturer durant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'il finisse par céder. Métamorph était doué pour s'infiltrer, se faufiler, récolter des informations et fuir. Mais il était un piètre combattant. Il était par conséquent incapable de faire face à Kadabra et ces sbires, et devait donc être espion à leur solde.
Cela faisait maintenant trois mois qu'il avait commencé ses travaux d'infiltration. Sa mission consistait à obtenir une place dans le Conseil des Flagadoss, ce qu'il était parvenu à faire avec brio. En effet son aisance naturelle à convaincre autrui lui a été d'une grande utilité. Ensuite, son rôle a été d'entretenir les meilleurs rapports possibles avec le clan des Machocs et là encore il avait mené son travail à bien très facilement. Tout cela avait un but bien précis : endormir la vigilance du village pour qu'il soit sans défense le jour ou Kadabra passerait à l'attaque. Il allait être responsable de la mort de toute une colonie de Ramoloss, dupés et sans défenses.
Cette idée s'installa dans sa tête, le tourmentant à chaque seconde. Il était si faible, incapable d'aller jusqu'au bout de ces idées. Je pourrais peut-être me battre à côté des Ramoloss, prendre une arme et défendre le village contre les envahisseurs, envisagea-t-il. Non, c'est impossible, je suis incapable de tenir quelque chose en main sans me faire mal. Il n'était pas fou, il connaissait ses défauts, et il se savait extrêmement maladroit.
Dépité et Anxieux, il s'assit sur un banc près de la fontaine du village. Il regarda, une à une, chaque maison qu'il voyait d'ici. Dans chacune d'entre elle dormait paisiblement une famille. Un couple et très souvent plusieurs enfant. Il essaya d'arrêter le flot de son esprit, il tenta de ne pas s'imaginer ce qu'il allait advenir cette nuit là. Mais cette fois, la vague fut trop forte pour son âme fatiguée.
Il s'imagina des torches brûler les maisons, donnant à leurs habitants une mort hurlante de souffrance.Il vit la horde de Machocs s'élancer, forts de grandes épées et de sanglants cris de guerre, tailladant toute personne se dressant face à elle. Le sang allait couler, des enfants allaient mourir et tout ça dans l'unique but d'assouvir une soif de sang. Enfin, il se mit à convulser quand son esprit imagina les souffrances que pourraient subir les femmes et les filles du village, face à des Machocs un peu trop vils.
Une larme coula le long de sa joue.
Il ne pouvait pas laisser tout cela se produire, pas sans avoir essayé. Il se sentait tellement coupable qu'il s'imaginait lui-même lancer les torches dans les habitations et égorger les paisibles habitants.
Une autre larme coula.
Et bientôt, il se mit à sangloter. Sa culpabilité était si forte qu'il perdit le contrôle de sa forme, redevenant un Métamorph à la peau bleue. Ses grands yeux étaient brillants et son petit corps flasque se recouvrait de larmes. Jamais il ne s'était senti aussi minable.
Ce village va disparaître par ma faute, je vais causer des milliers de souffrances. Je suis un monstre.
Il forma une main à l'aide de son talent et l'observa. Même si elle était d'apparence propre, lui ne voyait que le sang qui la recouvrait.
Son cœur se mit à battre si fort que sa petite masse bleue et molle vibra.
Non ! Je ne resterais pas sans rien faire ! Métamorph leva les yeux aux ciels. Papa, je vais te prouver que je ne suis pas un bon à rien ! Je vais te prouver que j'ai un cœur et qu'il me donnera la force d'aller au-delà de mes peurs ! Je ne cherche pas ta fierté, je vais simplement te prouver que tu as tort ! Alors regarde bien ! Si je m'en sors vivant, tu pourras voir l'ampleur de ton erreur, et si je meurs, je pourrais alors te cracher au visage comme tu me l'a fais car, contrairement à toi, je ne serais pas mort en lâche !