Chapitre 5: La machination
Chapitre 5: La machination
Nolwenn sortit de sa chambre, ayant pris un peignoir au passage, et observa les alentours. Une vingtaine de sbires envahissaient le couloir dans un vacarme insoutenable. Nolwenn en saisit un.
« Qu'est-ce qui se passe ? »
« Une attaque de niveau sept ! Des résistants, des terroristes, sans doute. »
Soudain, un second sbire agrippa l'épaule du premier, portant ses lèvres aux oreilles du premier sbire.
« Qu'est-ce que tu fous ?! Faut y aller ! »
« Oui. J'arrive. »
Il regarda son supérieur partir puit se retourna vers la jeune femme.
« Je suis désolé, il faut que j'y aille. Au revoir ! »
A peine eut- il terminé sa phrase qu'il disparut dans la foule. Des résistants ? Au moins, ce n'était pas pour elle, pour ses vols de documents. Elle préférait cela. Elle alla se recoucher lorsqu'une idée lui traversa l'esprit. Et si c'était son frère ? C'était un résistant après tout. La jeune femme s'habilla rapidement et partit rejoindre les sbires, ne prêtant même pas attention à Jules qui l'interpellait depuis le seuil de sa porte.
Lorsque Nolwenn arriva sur les lieux, les combats faisaient rage, très inégaux. Mais après une rapide inspection, elle n'aperçut pas Michao. Elle sortit alors son Aquali et aida les sbires a repousser l'assaut. Alors qu'elle était encore en train de combattre, la jeune femme repéra un terroriste du coin de l'œil. Son visage lui était familier mais elle ne pouvait l'identifier. Elle ne pouvait pas trop quitter des yeux son combat. L'intrus prit discrètement un couloir et quitta les lieux. Il ne fallait pas le lâcher ! Nolwenn tapota l'épaule de son voisin et lui désigna son adversaire. Le sbire acquiesça et changea de cible, prenant celle de Nolwenn pour couvrir son départ. La jeune femme se lança à la poursuite de l'infiltré.
Mince, il avait filé ! Le temps qu'elle arrive, le bougre avait disparu. Soudain, un bruit l'alerta. Elle leva la tête et observa l'indicateur d'étage de l'ascenseur. Il affichait « 4e étage ». Le rebelle a sûrement pris cet ascenseur. N'ayant plus aucun monte charge de disponible, Nolwenn prit les escaliers.
Une fois en haut, la jeune femme regarda des deux côtés sans apercevoir la silhouette dissimulée dans le couloir voisin. elle se lança dont à la recherche du fugitif.
Alors qu'elle marchait à pas de Grahyena, la jeune femme entendit un petit bruit, semblable à un froissement de vêtement. Sûrement lui. Elle tendit encore un peu plus l'oreille. Oui, elle n'avait pas rêvé. Oubliant le sens du mot discrétion, elle se rua vers l'origine du bruit. Soudainement, au croisement de trois couloirs, Nolwenn heurta quelque chose, ou quelqu'un. Plutôt quelqu'un ! Elle songea tout d'abord à un sbire. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit l'identité de l'inconnu ! Elle plissa un peu plus les yeux. Elle semblait ne pas y croire. La personne qui l'avait heurtée, c'était… non ! Si ! C'était lui ! C'était… son frère . Nolwenn paniqua, se releva, inspecta les alentours. Personne. Fort heureusement, pas âme qui vive dans les parages. La jeune femme aida Michao à se relever et lui sauta au cou.
« Mais qu'est-ce que tu fous là ! Tu ne devais pas arriver aussi tôt ! Tu ne m'as même pas prévenue ! »
Michao tenta d'articuler quelque chose mais il fut rapidement interrompu par la jeune femme.
« Tu ne te rends pas compte des risques que tu encours ! Tu es inconscient ! Une attaque de front, en plein jour, quoi de mieux ! Tu veux finir exécuté sur la place publique ?! Brûlé par le feu des Typhlosions ?! Non mais je te jure… »
Michao lui fit signe de se taire. En effet, un vague bruit de talons aiguille sur le sol se faisait entendre non loin. Nolwenn attira son frère dans les toilettes. Au moins, ils ne seront pas dérangés… peut être… Michao en profita pour placer quelques mots.
« Je n'ai pas choisi le moment figure toi ! Les autres s'impatientaient. Ils ont décidé ça du jour au lendemain ! Je ne pouvais pas me défiler. Bon, sors moi de ce merdier maintenant ! Tu dois bien connaître une sortie de secours non ? »
Nolwenn se retint d'en rajouter. Ça valait mieux. Elle hocha la tête puis, après s'être accordé un instant de réflexion, elle poussa une légère exclamation. Effectivement, elle connaissait une issue. Elle sortit sa tête des toilettes et scruta les alentours. Personne. Elle fit signe à Michao de la suivre. Ce dernier s'exécuta.
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Jules balaya la salle du regard. La menace avait été anéantie. Les prisonniers, si peu soient- ils, allaient sûrement être exécutés C'était bien triste mais c'était les directives de Giovanni. Mais par contre, il n'y avait aucune trace de Nolwenn. Où pouvait- elle bien être ? Elle s'était précipitée en courant. Elle était partie si vite qu'elle n'avait pas entendu le jeune homme l'interpeller. Il s'avança vers un sbire qui s'affairait à ligoter un prisonnier.
« Salut, tu aurai pas vu une jeune femme blonde, coiffée en queue de cheval ? »
« Hey, je suis pas le bureau des objets trouvés moi ! » dit il sans quitter son prisonnier du regard.
A peine le sbire eut- il le temps de serrer encore les liens de son prisonnier qu'il fut plaqué au mur, le bras du jeune homme appuyé contre sa pomme d'Adam. Ce dernier, ayant reconnu son interlocuteur, et regrettant amèrement sa faute, balbutia pour tenter de se faire pardonner.
« Je… ah... Je ne voulais pas... Je ... Je ne vous avais pas... pas reconnu ! Exc... Excusez moi... Mi-mille fois monsieur ! Je ne savais pas que… enfin que… c'était que vous me parliez… euh... adressez la parole ! Je… je… je manque d'air monsieur ! Je... J'étouffe… Ça fait mal ! »
Ne se reconnaissant pas dans ce geste, Jules lâcha immédiatement le sous fifre qui toussota plusieurs fois.
« Je te pardonne. Mais ne t'avises plus de répondre comme ça à qui que ce soit. Ou je ne donne pas cher de ta peau… Bon, as-tu, oui ou non, vu une jeune femme blonde coiffée en queue de cheval ? »
« Oui, oui ! Je l'ai épaulée lors de l'affrontement. Elle est partie sans dire un mot. J'ai cru voir qu'elle pourchassait quelqu'un. ».
Jules réfléchit un instant, dévisagé discrètement par le pauvre homme. Ce dernier s'esquiva furtivement sans demander son reste. Si Nolwenn était partie à la poursuite d'un opposant, elle l'aurait déjà attrapé. Il n'avait aucun souci à se faire de ce coté ci. Il cessa de penser à cette mystérieuse affaire et repartit aider les sbires.
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« Bon, je crois être en mesure de te faire sortir de là. Il y a une issue de maintenance. On y fait passer les machines et le matos de rechange. Cet accès n'est ni surveillé, ni protégé par un quelconque code. C'est la brèche idéale. »
Michao remercia sa sœur. Celle- ci lui renvoya un chaleureux sourire.
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« Vous m'avez demandé père ? »
Jules se tenait derrière la lourde porte de bois entrebâillée. Il n'osait pas rentrer avant d'avoir reçu l'autorisation de son père. Il savait à quel point il était à cheval sur le respect, surtout envers lui…
« Si, avanti ! J'ai plusieurs choses à te confier. Tu n'es pas sans savoir que j'ai de nombreux ennemis… »
Il marqua une courte pause. Puis ayant observé le silence de Jules, il reprit.
« C'est avec les affrontements de ce matin que l'idée m'est venue. J'avoue que je n'en suis pas peu fier. »
« Une idée ? »
« J'y viens. J'ai la solution finale au problème terroriste. Seuls toi et moi serons au courant de cette opération. Tu devras créer un groupe de résistants influent et puissant. Ainsi, nos pires ennemis seront tous rassemblés et il ne nous restera plus qu'à les cueillir comme des baies pêcha. »
« Mais si seuls nous devons être au courant de ce plan, que faire de Nolwenn ? Elle risque forcement de se poser des questions… »
« J'ai tout prévu. A vingt heures sonnantes, elle seras arrêtée et conduite à la prison Saint Aouet. Il ne te restera plus qu'à la libérer. Ainsi, elle croira que tu as quitté la Team Rocket et elle aura moins de soupçons. »
« Mais comment pouvez- vous savoir si elle à un quelconque lien avec les rebelles ? Et pour quel motif valable allez- vous l'arrêter ? »
Giovanni afficha un sourire victorieux. Il orienta l'écran de son ordinateur vers le jeune homme et appuya sur une touche. C'était une vidéo. C'était Nolwenn. Elle était avec un homme. Ils discutaient. Lisant l'incompréhension totale sur le visage de son fils, Giovanni activa le son :
« Bon, je crois être en mesure de te faire sortir de là. Il y a une issue de maintenance. On y fait passer les machines et le matos de rechange. Cet accès n'est ni surveillé, ni protégé par un quelconque code. C'est la brèche idéale. ».
Le visage de Jules blêmit à l'écoute de l'enregistrement, ce qui eut pour seul effet de faire sourire Giovanni. Comment avait- elle pu ?! Elle ?! Elle en qui il avait confiance ! Avec qui il se sentait bien ! Comment ?
« Voilà le motif que j'emploierai pour l'arrêter : collaboration avec des ennemis de l'état. Mais ne la hais pas trop… Ou du moins, cache- le. Je te rappelle que tu auras besoin d'elle. Contacte- moi dès que tu as des nouvelles de l'opération. Oh, j'allais oublier ! Repasse me voir vers vingt et une heures. Je te communiquerai le numéro de la cellule de cette traîtresse. »
Jules sortit sans un mot, le visage blême. Il était perplexe. Un nombre infini de questions se formait dans sa tête. Comment cela avait- il pu se produire ? Pourrait t-il un jour lui pardonner ? Sans doute… Mais pas tout de suite. L'incompréhension laissa peu à peu place à la colère. Jules rentra dans ses quartiers et s'acharna sur son lit. Il frappa, encore et encore, sans discontinuer, un flot de larmes aux yeux. Puis, fatigué de frapper, fatigué d'être énervé, fatigué de s'acharner comme un pokémon sauvage, il se recroquevilla sur lui-même et pleura doucement.