La pire des vies dans le meilleur des mondes
Dans la nuit, sur la ville endormie, parmi les sombres ruelles, partout il n'y a qu'un seul maître : le silence. Et c'est une belle nuit, éclairée par ce magnifique astre reflétant une pâle lueur blanche, une nuit tranquille, une nuit bienveillante...
Quand tout à coup, dans cette ville nocturne plongée dans le silence le plus total, une ombre passa, imperceptible parmi celles des habitations, une ombre a bougé. Puis un bruit se fit entendre dans le silence, un bruit léger rompit un instant le silence qui reprit bien vite ses droits. Puis, un instant après le premier bruit, un deuxième osa s'imposer au silence, plus distinct, plus cassant : l'eau calme de la fontaine désaminée située au centre de la ville venait de geler. Le silence se réinstalla définitivement sur la ville.
Soudain, un rayon de lune éclaira une fenêtre d'une riche maison et y dévoila un tableau bien singulier : une très étrange créature se tenait sur le rebord de la fenêtre, fixant la lune d'un air de défi. Un peintre eut put peindre la scène : cette créature des ténèbres éclairée par la lumière divine de l'astre immaculé.
C'était un être svelte, au corps aussi sombre que la nuit, théâtre de ses actions. Son regard vif et intelligent brillait de deux yeux d'un turquoise éclatant. Sa crinière, ses griffes et les coins de sa bouche étaient rougis du sang qu'il avait fait couler. C'était bien Zoroark !
Dans le ciel d'encre, un nuage passa discrètement devant la lune, la cachant comme si elle ne voulait pas voir ce qui allait se passer. Le ciel était désormais plongés dans l'obscurité la plus totale.
Le loquet de la fenêtre tourna lentement
Dans les Cieux, une ombre apparut,
Car sur terre, elle était attendue.
Il pénétra sans un bruit à l'intérieur de la bâtisse et se retrouva dans une chambre richement décorée, où dormais une très belle personne. Au fond de la pièce, un miroir reflétait le peu de lune n'étant pas obstrué par le nuage, ainsi que la belle ville endormie.
Sous ses draps, son apparence était des plus spectrale,
Elle était venue poursuivre sa triste mission, cette créature du mal
Dans le lit était étendue une femme de vingt-cinq ans, aux longs cheveux bruns ondulés. Elle n'était vêtue que d'une simple robe de nuit en soie blanche. Cette femme était l'incarnation de la pureté.
Zoroark fit un pas, qui, aussi silencieux fut-il, provoqua le réveil de la femme à demi endormie. Elle bondit de son lit, et ce qu'elle vit la pétrifia.
Zoroark et elle se faisais désormais face. On pouvais lire sur le visage de la jeune femme toute la
terreur et l'horreur que provoquait la vision de cette créature. Son visage avais une expression indescriptible, si beau et si alerté, surpris et tétanisé. Un détail cependant persistait, discret sur ce visage si particulier, mais qui ne renforçait que plus cette particularité : le regard de la pauvre victime était vide, dénué de tout esprit, elle était comme sous transe, paralysée, hypnotisée : elle a été victime de l'attaque pssessif.
Personne ne sait ce qui l'a tant meurtrie,
Pour qu'une fois de plus, elle enlève la vie
Zoroark s'approcha de la pauvre humaine, immobile. Il l'observa, et s'arrêta sur son cou. Il le senti, s'imprégna de son odeur enivrante, puis ouvra la gueule, où deux crocs d'un blanc parfait scintillèrent.
« Ne me tuez pas. » lui dit la femme d'une voie effrayé et fatiguée. « Si je dois vous nourrir, je préfère encore devenir comme vous, devenir libre. ».
Zoroark marqua un temps d'arrêt, puis fit ce pourquoi il était venue.
Une faux scintilla
Et la Mort, encore, frappa
La jeune femme tomba au sol, de tout son frêle corps. La pièce était vide.
Zoroark était à présent sur le toit d'une maison, à quelque habitations de la chambre d'où elle venait. Il s'était réapprovisionnée de ce précieux liquide lui étant vital, sans lequel elle ne pourrait pas survivre. Il contemplait la lune, qui éclairait à nouveau la ville de sa lumière bienveillante. La lune, quand à elle, semblait le regarder avec plus de mépris que jamais, comme s'il était le pire déchet du monde, la pire abomination. Pourquoi ? Était-ce de sa faute s'il en avait besoin, s'il avait été créée ainsi ? Pourtant, il n'a pas choisi de vivre dans ce monde où il est crains, haï et chassé. Ce n'était que l'injustice d'un Dieu malveillant. Mais que pouvait-il y faire ?
Et il repensa aux dernières paroles de l'humaine : « je préfère devenir comme vous... » Ces paroles lui restaient sur l'esprit. Mais la mort valait bien mieux à son existence, cela valait mieux que de ne pouvoir supporter la lumière du soleil, que de ne jamais pouvoir se reposer, que de devoir tuer des innocents pour survivre... Il se demandait ce qu'elle avait fait pour mériter ça, ou alors quelle créature pouvait être assez perfide pour lui réserver un tel destin. Et pour combler son malheur, une force intérieur d'une puissance dépassant amplement la sienne l'empêchait de mettre un termes à ses jours.
Et le regard dédaigneux de la lune qui ne le quittait pas ne faisait qu'accentuer ses sinistres pensées.
Zoroark était perdue dans ces pensées, quand une grosse pince rouges fondit sur elle. Elle appartenait à un grand insecte rouge, jonché sur ses deux pattes arrières, d'une forme plutôt aérodynamique, possédant deux petites ailes dans le dos, c'était un Cizayox qui lançait pisto-poing. L'attaque était si vive, que Zoroark ne le vit pas venir, ne bougea pas, et ce n'est que lorsque l'insecte géant allait lui arracher un œil qu'il l'esquiva, et disparut dans la nuit. Il eut le temps d'entendre des vociférations d'humains, avant de s'en aller, de fuir, de disparaître, car tel était son destin, la reliant à l'éternité, c'était une ombre, insaisissable, n'ayant pour seule maison, pour seul réconfort , le silence de la nuit.