Hunters II : Par-delà les mers de Métalosnocif

En sortant de l'Auberge du Vieux Port, Porygon, Reptincel et Flobio ne savaient plus trop où aller. Dimoret leur avait dit, avant des les agresser, que le navire nommé Eclat d'Etoile partait sans tarder sur l'Île d'Arion…

- Et après tout, qu'est ce qu'on risque à aller voir ? Demanda Porygon.
- Imagine que ce malade soit de l'équipage, répondit Flobio. Et même si il ne l'est pas, il serait capable de nous attendre là-bas.
- Et s'il s'est barré définitivement, répondit son frère, on perd une occasion rapide d'embarquer. Je suis pour aller voir la tête du bateau, on avisera après.

Ils inspectèrent donc le nom des bateaux sur le quai, tout en restant discrets et sur leurs gardes. Porygon sentait bien que la scène de l'Auberge avec Dimoret les avait marqué, c'était la première fois qu'ils échouaient sur le terrain face à un adversaire de la sorte, et ils n'étaient pas à l'aise même s'ils refusaient tout deux de l'admettre. Le rythme cardiaque de Flobio n'était pas encore redescendu à la normale, et Reptincel avait les pattes tremblantes.
Plus tard, ils arrivèrent face à l'Eclat d'Etoile. Un grand trois mats d'une certaine classe, il faisait plus de 5 mètres de haut sur la partie émergée de la coque, et on devait en compter 2~3 sous l'eau, son pont faisait bien une vingtaine de mètres de long. On voyait, sur sa partie arrière, une plaque dorée où était écrit "L'ECLAT D'ETOILE" avec des lettres pleines de courbes magnifiques. A l'avant, le trois mats possédait une très grande proue qui représentait un Léviator aux reflets bleutés et aux crocs argentés.

- Il est magnifique, dit Flobio. Je savais pas qu'ils faisaient encore des navires à voiles…
- Le moteur qui pousse au cul du bateau doit consommer un maximum, les voiles servent sûrement à l'économiser les jours de vent.
- Et avec ça, on serait sur l'Île d'Arion en combien de jours à ton avis ? Demanda Reptincel.
- Ca dépend du chargement et de la puissance du moteur, mais… hum… bof, moins de 2 jours je dirai.
- C'est honnête avec l'embarquement immédiat, constata Reptincel. En tout cas moi ça me convient. P# ?
- Ca doit être sympa de naviguer là-dessus, et ça nous fera des petites vacances en chemin. Flob ?
- Pourquoi pas…
- Alors on attend quoi ? Dit Reptincel en s'avançant sur le quai.
- Attends ! L'arrêta son frère. On se ramène à bord en disant "Bonjour, on peut aller sur l'Île d'Arion ?" ou alors on l'aborde en hurlant "Hunters ! On réquisitionne votre barcasse !" ?
- Il a pas tort, ça n'a pas l'air d'être un promène-touristes.
- J'y avais pas pensé… ah ça y est, j'ai une idée géniale ! On embarquera sans problèmes et en plus on s'ennuiera pas pendant la croisière ! Par contre… P# tu vas me haïr…
- Tu veux dire plus que maintenant ? S'étonna Porygon. Je sens que ton idée géniale pue la connerie alors…

Reptincel exposa son plan à son frère et son ami virtuel. Flobio ne trouva rien à redire de son idée, et après avoir râlé comme il se doit Porygon accepta de passer quelques jours dans le pronostic du Pokémon Eau.

- Et mon HWR, il sent le pâté ? Fit Reptincel.
- Tu veux que je reste enfermé durant des jours et en plus faut que ça soit chez toi ?
- Moins de 2 jours, c'est ce que tu m'as dit ! Et après tout le terrain que j'ai fait j'aimerai bien prendre ta place.
- Bon… A+ les mecs, je sors que quand vous m'appellerez alors. Hésitez pas si vous avez besoin de moi !
- Tu restes à mon poignet toute façon, il peut rien arriver !

Porygon se dématérialisa et entra dans le pronostic de Flobio. Les deux frères maintenant seuls naviguèrent dans les menus de leurs pronostics pour mettre leurs vêtements virtuels.
Reptincel fut habillé autrement en quelques instants. Il avait un foulard à carreaux autour de la tête, et le même attaché autour du bras gauche. Il portait également un T-shirt blanc rayé bleu marine, et un pantalon bleu assorti troué un peu partout.
Flobio avait revêtu un foulard autour du bras gauche lui aussi, et un T-shirt bleu foncé avec comme motif arrière une grande ancre noire, et une bouée de sauvetage rouge comme motif avant. Pour faire plus naturels, ni lui ni son frère ne portaient de lunettes multifonctions.
Ainsi relookés, ils s'avançaient vers l'Eclat d'Etoile. Une fois qu'ils étaient suffisamment rapprochés pour toucher la coque en bois du trois mats, ils appelèrent les personnes de l'équipage. Un Tartard se pencha par-dessus le haut du pont, et leur répondit d'une voix très bizarre :

- Ouais ?
- Vous partez sur l'Île d'Arion ? Demanda Flobio.
- C'est pourquoi ?
- Vous auriez pas besoin de deux mousses à bord ? On demande juste à être nourri ce qu'il faut, et on descendra là-bas !
- Hum…
- On travaillera dur, sans être payés ! Ajouta Reptincel.
- Allez, c'est d'accord, montez.

Reptincel et Flobio s'échangèrent un clin d'œil discret, puis grimpèrent sur une passerelle en bois. Ils restèrent cependant prudents, ne négligeant pas l'éventualité de retrouver Dimoret ou une autre menace à bord.
Une fois sur le pont, ils allèrent vers le Tartard. Celui-ci portait une casquette d'Amiral bleue et blanche, avec une ancre dessus qu'on retrouvait tatouée sur son épaule gauche. En donnant des ordres à son équipage, composé en majorité de Tetarte, les deux frères constataient qu'il ne parlait pas, qu'il n'avait même pas de bouche ! Il émettait des sons en tordant la spirale noire de son ventre, d'où le son étrange de sa "voix"

- Bienvenue à bord.
- Merci, c'est cool de nous emmener !
- De la main d'œuvre gratuite, c'est toujours bon à prendre pour l'amiral… et l'amiral, c'est moi. Si vous avez des choses à faire sur terre dépêchez-vous, on part dans pas longtemps.

Ils restèrent à bord, et peu après c'était le grand départ. Plutôt fier de son coup, Reptincel fit reconnaître à son frère que c'était un sans faute trouvé en quelques secondes de réflexion seulement.
Le navire sorti du port doucement, en naviguant au moteur. Une fois dehors, les vagues commençaient à fouetter la coque de l'Eclat d'Etoile qui tanguait doucement. Reptincel et Flobio étaient adossés à la palissade, et profitaient du départ. Tartard vient vers eux, et leur tapa sur les épaules.

- Alors, moussaillons, on va s'occuper de vos cas. Vous n'avez pas le mal de mer j'espère ?
- On a pas tellement navigué sur des trois mats, lui répondit Reptincel.
- Il n'y en a plus beaucoup de nos jours… pourtant, le vent est gratuit, contrairement aux moteurs.
- Et il est magnifique ce navire, dit Flobio. Vous faites comment pour aller en vigie sans échelle de cordes ? La cabine descend, ou…
- Ce n'est pas nous qui y allons, répondit Tartard.

L'amiral s'approcha d'un mat avec les deux mousses, et donna quelques coups de poings dans le bois. Reptincel et Flobio ne comprirent pas où il voulait en venir, il semblait attendre quelque chose.
Et soudain, un Pokémon tomba du mat juste à côté d'eux, Flobio et Reptincel en sursautèrent de surprise, et durent se retenir pour ne pas crier. Ce Pokémon, c'était un Migalos. Trois paires de pattes qui glissaient sur le bois, une corne pointue au-dessus de ses deux yeux tantôt noirs, tantôt jaunes vifs. De l'arrière de son corps sortait une toile blanche, et assez épaisse.

- Migalos, notre tisseur de toile. Il se balade entre les différents mats de l'Eclat d'Etoile et il occupe la vigie du navire.

Il ne salua pas les deux nouveaux membres de l'équipage, qui n'en firent pas plus. En revanche, l'araignée leur demanda :

- Vous êtes qui ?
- Des passagers, mais on servira de mousses jusqu'à l'Île d'Arion !

Les yeux du Pokémon changèrent de couleur, et étaient maintenant d'un jaune d'or perçant. Parler lui faisait claquer ses deux mandibules tranchantes.

- Des passagers ? Ahahah !
- Il y a quelque chose de drôle ? Demanda Flobio.
- Ne faites pas attention à Migalos, répondit Tartard, il rigole tout le temps pour un rien.
- Bon voyage parmi nous ! Dit l'araignée sans les quitter des yeux.

Reptincel et Flobio n'eurent pas le temps de répondre que Migalos était déjà suspendu par le derrière dans les airs, en remontant sur sa toile qui reliait les mats et les voiles. Son attitude inquiéta les deux Hunters, pour un Pokémon qui soi disant « rigole tout le temps pour un rien », il n'avait clairement pas la tête d'un boute en train.

- Je vous fait visiter le navire ? Demanda Tartard.
- Si vous voulez bien, répondit Flobio.
- Ca ne vous dérange pas si qu'on commence par la cale ?
- Pourquoi ça nous dérangerait ? S'étonna Reptincel.

Sans s'en rendre compte, les deux mousses se prirent un coup derrière la tête qui les fit s'évanouir. Impossible de savoir avec quoi et par qui ils avaient été frappés. L'amiral continua de dire une phrase pour lui-même :

- D'habitude les « passagers » n'aiment pas tellement y aller… ahahah.