La Flamme des Champions [Fanfic collective] de VLCMédia

Le magazine le plus people de tout Kanto ! [Alabama] 


Céladopole Match 

Le magazine le plus people de tout Kanto ! 

[s]Avec cette semaine :[/s]  
Régis Chen accusé de Poképhilie sur son Tortank ! 
Dans les coulisses du plus grand concours de Kanto 
Stéphanie de Milbroso parle de son ex-mari Auguste ! 
La Team Rocket : encore un attentat raté ! 

Page 16 : Stéphanie de Milbroso parle 

Nous avons rencontré l'ex-femme d'un des champions les plus réputés d'Indigo. Dix ans après un divorce houleux, elle s'est confiée à notre meilleur interviewer. 

Berny : Voilà maintenant dix ans que vous êtes séparées vous et votre mari Auguste, et pourtant des procédures judiciaires sont toujours engagées. Comment cela se fait-il ? 

Stéphanie : J'espérais de mon ex-mari qu'il se montre plus courageux que ça et accepte de gérer le divorce comme un vrai couple. Il refuse de payer, j'ai été chassée de chez moi, ce qui est vraiment honteux et indigne de quelqu'un comme lui avec une charge aussi haute. 

B : Comment avez-vous vécu la trahison de votre mari ? 
S : Mal évidemment. J'ai mis beaucoup de temps à me décider à le quitter. Vous savez que c'est difficile de renoncer ainsi à plus de vingt ans de sa vie ! Je ne le souhaite à personne. Je me suis sentie humiliée ! 

Auguste leva les yeux au ciel. 

« Entre le moment où tu m'as surpris et celui où tu as quitté la maison, il a dû s'écouler environ... dix-huit secondes ? » 

B : Vous ne cesserez donc pas de réclamer réparations ? 
S : L'argent n'effacera jamais la blessure que j'aie reçue de toute façon. Je veux juste faire comprendre à Auguste que son comportement a vraiment été lâche. Avant comme après la séparation. 

B : Auguste aurait dû être présent pour l'audience lundi prochain ? 
S : Oui, comme j'en avais marre qu'il fuit éternellement, j'ai requis sa présence auprès d'un juge compréhensif qui a pris la peine de m'écouter. Mais il s'est encore défilé ! 

B : Comment le prenez-vous ? Comptez-vous vous arrêter là ? 
S : Oh non. Auguste a profité de la corruption de feu Barclay – paix à son âme – pour obtenir un faux certificat. Mais j'ose espérer que le prochain médecin de la Ligue ne sera pas aussi manipulable ! 

B : Vous comptez donc continuer la bataille judiciaire ? 
S : Oui. 


-Non, j'ai demandé à mon Magagnon de le brûler avant d'avoir fini de le lire. 
-Ah, pourtant la fin était encore plus intéressante que le reste ! 

Auguste parlait avec Agatha qui lui avait indiqué qu'une superbe interview de son ex-femme avait été réalisée dans le magazine le plus débile de tout Kanto. 

-D'ici trois mois, vous pouvez faire en sorte que cet interviewer à la noix se retrouve à la rue ? 
-Trois mois ? Je ne pense pas que Peter ait besoin d'autant de temps. 
-Merci beaucoup. Au revoir Agatha. 

Auguste raccrocha sèchement. 

-Agatha... 

Le jeune Auguste s'entraînait dans la grande salle prévue à cet effet à Eternara. Il y avait plus de cinq heures qu'Aragon l'avait envoyé ici suite à une Déflagration jugée trop peu puissante. Son Feunard exécutait les exercices du manuel très difficilement et semblait au bord de l'épuisement. 

-Courage Feunard ! 

Le Pokémon émit un gémissement avant de recommencer ses enchaînements. Visiblement la figure 94, Double Salto Avec Projections De Feu Longilignes, ne passait pas. Feunard s'étala finalement par terre, KO. Auguste s'approcha, inquiet. 
Feunard venait de se casser une patte. 

-Hmm... 
-Tiens. 

Auguste sursauta alors qu'un objet léger lui tombait l'épaule. Il se retourna et regarda la femme qui venait de parler. 
Elle était jeune, à peine cinq ans de plus qu'Auguste peut-être. Elle était habillée élégamment et ses cheveux d'or retombait en cascade sur ses épaules. Le visage noble, elle regardait d'un air indifférent un Auguste subjugué par l'apparition, et qui pour un peu donnait l'impression de se prosterner devant. 

-Alors, tu ne ramasses pas ce que je t'ai donné ? 
-... 

Auguste se rendit compte qu'elle lui avait donné une baie. Il se retourna pour ramasser l'objet. 

-M... Merci ! 
-Donne-la lui plutôt que de me remercier. 

Auguste fit manger la baie à son Feunard. Miraculeusement, le Pokémon eut l'air d'aller beaucoup mieux. 
Il se releva et fit face à l'élégante jeune femme. 

-Bon... bonjour, aligna-t-il péniblement. 
-Auguste, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle avec une classe toute particulière. Aragon m'a parlé de vous... 
-Ah bon ? 
-Ah, si vous saviez, dit-elle avec un soupir très ambigu. Ainsi, vous arrivez de Kanto ? 

Elle parlait avec une sensualité bien appuyée. 

-Euh... oui... de Cramois'île. 
-Ah, Cramois'île ! S'exclama-t-elle dans un clin d'oeil. Jolie ville, mais ce volcan est d'une inélégance ! Et qu'êtes-vous venu faire à Eternara, beau jeune homme ? 
-Gah... 

Il se reprit. 

-Je... je souhaitais être entraîné par Aragon... 
-Ah oui, c'est ce qu'ils disent tous... Aragon, le meilleur dresseur de tout l'archipel ! Aragon, le maître des dragons ! Et pour devenir quoi, ensuite ? 
-Je voudrais... devenir champion. 
-Champion ? Vu la prestation de votre Feunard je suis sûr que vous pourriez aspirer à mieux ! 

Les joues d'Auguste rosirent. 

-Ah... ah bon ? 
-Voyons voir... Montrez-moi votre meilleur Pokémon ! 

Auguste sortit son Dracaufeu et rappela son Feunard. 

-Il a évolué sous peu à ce que je vois... Maintenant testons un peu la bête ! 

Surpris d'une connaissance aussi profonde sur les Pokémons et toujours admiratif devant le charisme de la femme, Auguste n'en vit presque pas la Vibrobscur surpuissante qui manqua de mettre KO Dracaufeu d'un coup. 
La femme eut un rire coquin. Même aussi saccadée sa voix était pure comme le cristal. 

-Reste quand même concentré sur le match ! 

Un Ectoplasma resplendissant lévitait, comme perché sur l'épaule de la jeune femme. 

-Dracaufeu, ... 

La peur de blesser la jeune femme arrêta Auguste. Celle-ci ricana. 

-Si tu commences à douter de toi en combat, tu n'y vaux plus grand-chose... 

Dracaufeu s'écroula d'un coup. 

-... !? 
-Il ne faut jamais négliger sa défense spéciale. Surtout lorsqu'on est face à un adversaire au Psyko surpuissant. 

Auguste resta cois plusieurs minutes, frustré de ne pas avoir pu arriver à la cheville de cette mystérieuse nouvelle venue. Finalement l'irruption d'Aragon mit fin à ses rêveries : 

-Ah, vous avez fait connaissance avec mon élève je vois, lança-t-il, beaucoup moins agressif qu'à l'habitude d'Auguste. 

L'aura de la jeune femme se ressentait-elle également sur le Conseiller ? 

-Oh oui, quel jeune homme charmant ! Dit-elle au vieux marin. Et visiblement bien entraîné... 

Auguste aurait juré voir Aragon rougir. 

-Bah dame ben qu'c'est pas tout ça mais moi j'vais ben d'voir préparer l'midi d'monsieur hein-gue ! 


-Que... Quoi ? Demanda Auguste qui venait de revenir à la réalité. Euh, faîtes, ordonna-t-il à Germaine qui le regardait bizarrement. 
« Il faut que j'arrête de penser au passé... » 

Il alla dans son bureau préparer les invitations pour ses obsèques et ne reparut que pour midi. Germaine mangeait avec lui et ils eurent une longue conversation sur les vins. Auguste et elle étaient deux grands amateurs et ils passèrent en revue les meilleures bouteilles qu'ils avaient goûtées. 
Puis le champion retourna dans son bureau, préparer de copieux exercices pour Sébastien. De temps à autre il se ressortait le gros manuscrit de son ébauche d'autobiographie et le regardait sans oser l'ouvrir. 
Il finit vite son travail et resta longtemps à contempler ses mémoires inachevées en se demandant vraiment s'il les finirait ou pas, s'il en aurait l'énergie (le temps) et si ça en valait vraiment la peine. Sa vie était-elle si passionnante ? Car au fond, cette façon prétentieuse d'écrire sur soi-même n'était pas qu'une tentative désespérée de survivre à la mort, de laisser une trace après avoir dans le gouffre obscur de l'éternel sommeil ? Se souciait-il seulement qu'on sache sa vie, ou voulait-il juste rester vivant, au fond de quelques armoires ou sur l'étagère d'une librairie ? 
En proie à trop de questions et refusant de penser plus à sa mort, il ferma brusquement le tiroir. Ce faisant, il s'aperçut qu'il suait outrageusement. Il fronça les sourcils. Après tout, ça n'était pas forcément un symptôme... 

Ectoplasma s'élança sur le terrain. En face de lui, Magagnon venait d'arriver, et le menaçait de son bras droit, le regardant froidement, le feu commençant déjà à se former au bout de son bras. Ectoplasma sourit et courut vers le Pokémon adverse. Celui ne se laissa pas impressionner, et continua à le tenir à joue. 
Le premier Lance-Flammes partit en direction du spectre qui l'évita en tournoyant vers un côté. Puis il lança un Vibrobscur en direction de Magagnon, qui atténua le cercle ténébreux en dégageant d'importantes flammes avec Déflagration. Ectoplasma manqua d'être touché par les flammes et battit en retraite alors que profitant de son avantage, Magagnon lui lançait un second Lance-Flammes qui l'atteint au bras droit. 
Ectoplasma ne perdit pas son sourire et déclencha une Ball'Ombre supersonique que Magagnon balaya d'un geste d'un bras. Puis il tapa du pied, avant de lancer un Tonnerre tonitruant qui déconcerta Ectoplasma, qui prit de plein fouet l'attaque électrique. Une fois rétabli, il regarda en direction de Magagnon : il avait disparu. Le spectre ferma les yeux, et au moment où il sentit que l'adversaire était derrière lui, prêt à frapper, il se retourna et le frappa avec un Toxic qui atteint Magagnon en pleine tête. Ainsi déstabilisé, il s'étala à terre tandis qu'Ectoplasma s'élevait en l'air puis lui infligeait une cuisante pluie de Ball'Ombre qui acheva Magagnon. 
Auguste rappela son Pokémon. En face, Agatha, la quarantaine, lui adressait un sourire narquois. Elle rappela Ectoplasma. 

-Eh bien, dit-elle, tu as bien failli gagner cette fois, dit-elle. Et ça fait longtemps que nous ne nous étions pas affronté ! 
-Oui, dit-il. 
-Alors, tu acceptes ce poste ? 

Auguste réfléchit un peu avant de dire : 

-Non. 
-... Quoi !? Pourquoi tu refuses de devenir conseiller ? Tu pourrais vite grimper en grade ! On va bientôt devoir remplacer Alphonse ! Tu le sais, ça ! Tu pourrais obtenir le plus haut poste de tout Kanto ! Tu pourrais devenir l'équivalent d'Aragon ! Penses-y ! 

Auguste resta dubitatif. 

-Non, désolé, ça ne m'intéresse vraiment pas. Je ne me sens pas du tout le niveau d'Aragon, ni le tien... 

Agatha ne semblait pas d'accord. 

-... et le rôle de champion me plait trop. A ce qu'on m'a dit, vous avez de très bons élèves à l'Ecole Normale... 
-C'est... c'est vrai... 
-Sûrement meilleurs que moi... Au fond je suis toujours un vulgaire dresseur itinérant, pas un grand comme toi ou Alphonse... Et tu pourrais très bien devenir le quatrième conseiller ! Tu es sûrement la meilleure dresseuse de tout Kanto... Alors, je ne comprends pas pourquoi tu fais appel à moi ? 
-Pour rien. Ce n'est pas grave. Tu aurais fait un superbe conseiller, mais... tu es resté attaché à tes... origines. C'est bien. 

Auguste sourit et s'apprêta à partir. Agatha eut un geste pour le retenir mais elle s'en empêcha au dernier moment. 

« Non. Il ne doit pas savoir. Ca briserait son mariage... » se dit-elle.