L'élevage.
«Décidément, c"est trop compliqué, j'abandonne !
-Mais non. A tout problème, il y a une solution.
-On croirait entendre ta mère, grommela son compagnon.
Damien avait beau baisser les bras, Alyssa, elle, adorait la difficulté due à la disparition de la championne. Ils marchaient au beau milieu de la forêt pour atteindre Poivressel.
-Mais, si c'est un enlèvement, il est parfait ! Pas de traces, pas d'indices… Je vais appeler mon frère pour voir s'il sait quelque chose.
Elle sortit sa montre et composa le numéro d'Orlando. La montre clignota, puis une image de son frère fut projetée.
-Alyssa ! Quelle bonne surprise ! Tout baigne pour toi ?
-Pour moi oui, mais Roxanne a disparu !
-Ah, oui, tu en as entendu parler ? Figures-toi qu'elle n'est pas la seule. A vrai dire, tous les champions ont disparu !
-Quoi ? ? ? Tous les champions ? ? ?
-Oui, tous. Ils se sont volatilisés !
-C'est étrange. Je vais mener mon enquête.
-Très bien.
-Je te laisse, ciao !
-Et Alyssa ?
-Oui ?
-Sois prudente !
-Ne t'inquiètes pas.
-Une dernière chose.
-Laquelle ?
-Comment ça va avec Elecsprint ?
-Mal. Il refuse d'obéir et il est franchement agressif.
Orlando eut un petit rire.
-Contente de voir que tu trouves ça comique.
-C'est normal. Il était chef de meute et de plus c'est un des plus puissants que j'aie combattus à l'état sauvage. Ca viendra tu verras.
-Bon, allez, je t'embrasse, à plus !
-Oui, bisous, à plus.
La communication s'interrompit.
-C'est étrange toutes ces disparitions non ?
-Tu l'as dit, Damien. Mais je vais enquêter.
-Bon, ce n'est pas pour paraître rabat-joie, mais le soleil se couche et il faut penser à trouver un abri.
-Oui. Tiens, regarde Voltali !
Le Pokémon s'était figé et regardait droit devant lui, oreilles aux aguets. Il aboya (suivez-moi !) puis fusa à toute vitesse. Les deux jeunes gens le suivirent et ils débouchèrent dans une clairière où se dressait une cabane autour de laquelle plein de petits Pokémon jouaient. Voltali bondit au milieu d'eux en remuant la queue. Un vieil homme sortit de la cabane en souriant et leur adressa de grands signes de la main. Ils s'approchèrent et virent que les petits Pokémon étaient des Evoli. L'un d'eux s'était réfugié derrière la jambe de l'homme et les dévisageait craintivement.
-Voltali, ici !
-Laissez-le donc s'amuser. Il ne fait rien de mal.
-Très bien. Monsieur, je me présente, je m'appelle Alyssa et voici mon ami Damien.
-Quant à moi, je suis Pierrot, propriétaire de cet élevage d'Evoli.
-C'est très joli ici.
-Venez, entrez donc vous reposer. Je vous offre un abri pour la nuit.
Ils entrèrent à sa suite, Voltali collé aux talons de sa dresseuse. L'intérieur était très modeste. Il n'y avait que trois pièces. La première faisait office de cuisine, la seconde de toilettes et la dernière de chambre. Ils s'assirent sur les trois chaises en bois autour de la table. Voltali prit place sur le sol à la droite d'Alyssa. Quant au Evoli, il sauta sur les genoux de son éleveur et s'y pelotonna.
-Merci pour votre aide.
-C'est bien normal. Je tiens à vous dire, jeune fille, que vous pouvez être très fier de votre Voltali. Son port de tête, sa façon de marcher, tout en lui n'exprime que trois choses : qu'il est bien entraîné, bien soigné et qu'il vous adore. Vous êtes, à n'en pas douter, une excellente dresseuse.
-C'est pareil pour votre Evoli.
-Oh, non, lui est très timide. Il vient se réfugier chez moi parce qu'il se méfie de vous. Il n'approche jamais les étrangers.
-Combien d'Evoli avez-vous là ?
-Une bonne trentaine. Mais assez bavardé, je vais préparer le repas. Et après, une bonne nuit de sommeil ne vous fera que du bien. »