Chapitre 2: Double jeu
Chapitre 2: Double jeu
Voltali revint a sa position de départ, un peu essoufflé. Depuis le début, Aquali bloquait ou esquivait toute ses attaques physiques. Comment était ce possible ? Qu'il esquive, d'accord, mais qu'il encaisse sans broncher et en ressorte indemne… « Si les attaques au corps a corps ne fonctionnent pas, il ne reste qu'une seule option… ».
« Voltali, éclair ! »
Le pokémon électrique scintilla de mille feux, canalisant son énergie Puis, quand celle-ci atteignit le summum de sa puissance, Voltali la lâcha en une fulgurante « flèche » bleue. L'Aquali plaça simplement sa queue devant lui, comme pour se protéger du choc. Mais, étant d'un type désavantagé, il ne devrait pas résister bien longtemps avec cette tactique. Lorsque l'éclair atteignit le pokémon eau, une vive lumière envahit le terrain, aveuglant tant les dresseurs que les pokémons. Et pourtant, quand la luminosité s'atténua, Jules découvrit Voltali a terre, parcouru d'étincelles. Jules releva le regard et vit cet Aquali, fier de lui et sans égratignures. Comment ? Ce n'était pas possible ! Un pokémon eau ne pouvait pas renvoyer une attaque électrique !
Nolwenn sourit en voyant la déconfiture de Jules. Elle émit même un petit rire amusé, un rire déstabilisent. Tentant de se ressaisir, Jules envoya son dernier pokémon, son fidèle Jun, un Massko, son premier pokémon.
« Vive attaque ! »
Le pokémon plante réagit au quart de tour, prenant une vitesse considérable. Mais a peine fut il arrivé au niveau de l'Aquali qu'il fut repoussé d'un coup de queue. Pris dans le combat, et n'entendant donc pas les ordres de son maître, Massko tenta d'exécuter une attaque lame-feuille. Inutile. Une attaque queue de fer repoussa le pokémon plante à la hauteur de son maître. N'écoutant toujours que son instinct, Massko lança en direction d'Aquali une puissante rafale de feuilles. Quelques unes atteignirent leur cible, occasionnant de très légères coupures. Le reste fut intercepté par de petits jets d'eau. Jules tenta a nouveau de se faire entendre par son pokémon mais ce dernier décida de faire cavalier seul. Il retenta une attaque lame feuille. Grossière erreur. Le pokémon eau l'esquiva sans mal puis enchaîna avec une onde boréale particulièrement puissante. Le Massko n'y résista pas. Il s'écroula de tout son poids, couvert d'engelures. Jules le rappela, déçu de constater que l'entraînement précédent n'avait pas réussis a enterrer ce caractère solitaire.
« Bien, voilà qui clôture ce match. »
Jules releva la tête pour regarder Nolwenn. celle-ci le regardait d'un air indifférent. Elle était si calme… Comme si elle avait prédit l'issue du match. Incroyable. Lentement, la jeune femme sourit puis pencha la tête sur le coté.
« Bon, on y va ? »
Le jeune homme affirma d'un mouvement de tête puis ils s'en allèrent.
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Nolwenn jeta un coup d'œil a sa montre. Celle-ci affichait vingt-deux heures vingt-six. Le Boss lui avait demandé, avant de partir avec Jules au terrain d'entraînement, de passer faire son compte rendu entre vingt-deux heures et vingt-trois heures et surtout de venir seule. Avec un peu d'hésitation, elle frappa à la grande porte en bois sculptée devant laquelle elle se trouvait. Elle entra lorsque Giovanni lui autorisa. Alors elle s'avança sur le long tapis rouge. Sans lever les yeux de ses document, Giovanni lui indiqua la chaise.
« La mission est elle un succès ? »
« C'est un succès total, M. Giovanni. J'ai respecté les consignes que vous m'avez donné. J'ai battu Jules, votre fils, sans perdre un seul pokémon. »
Une fois qu'elle eut finit sa phrase, elle déglutit. Giovanni leva les yeux et enleva ses lunettes.
« Bene ! Et sa réaction ? »
Nolwenn réfléchit un peu, refoulant ses souvenirs puis elle finit par ajouter: « Je pense qu'il était seulement déçu. Il n'a pas montré de colère ou autres sentiments forts. »
« Molto bene. Puis-je vous demander un service ? »
« Bien entendu Monsieur. »
« Racontez moi en détail ce combat. Cette paperasse me monte à la tête et j'ai besoin de me reposer. »
« Bien entendu Monsieur. Alors voilà comment ça s'est passé:… »
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« … et je l'ai achevé avec une onde boréale. »
« Sono impressionato. On ne m'a pas menti, vous êtes bien une dresseuse extrêmement douée. Prenez ceci, c'est pour demain »
Le Boss lui tendit une enveloppe. Sans un mot, Nolwenn sortit de la pièce et souffla un grand coup. Puis elle partit en direction de ses quartiers ou plutôt de sa chambre.
Dans le bureau, Giovanni réfléchissait, la tête appuyé contre sa chaise.
« Mmh, je devrais la garder à l'œil… Il ne faut pas qu'elle contrarie mes plans. J'ai déjà été vaincu et humilié par des personnes tout aussi jeunes et talentueuses. Je n'admettrai pas que cela se reproduise ! Preferisco morire ! »
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« Attaque lame feuille ! »
Rien à faire, Massko n'obéissait pas et exécuta une vive attaque. Aquali esquiva sans mal et l'acheva d'une onde boréale Le pokémon n'en faisait qu'a sa tête. Nolwenn rappela son pokémon et s'approcha de Jules.
« Tu devrais peut être mieux le changer ? Ça fait trois jours qu'on s'entraîne sans relâche et il ne t'écoute toujours pas ! Tu ne dois pas le garder. »
« Non, c'est mon premier pokémon. Il était pas comme ça avant. Il a subitement changé en évoluant.. » dit il en le rappelant.
« Allez, viens, il est déjà tard. »
Ils quittèrent le terrain d'entraînement. Pendant qu'ils marchaient, Nolwenn tressaillit et porta sa main à sa poche. Pas maintenant !
Jules se retourna.
« Ça va ? T'as l'air un peu pâle… »
« Oui, oui, ça va très bien ! Rentrons vite. » répliqua-t-elle nerveusement.
C'était dangereux cette histoire. Si Jules comprenait ce qu'elle était en train de préparer, ce serai catastrophique. Elle devait absolument se contrôler en présence de Jules. Elle profita d'un moment où Jules avait le dos tourné pour éteindre son portable. C'était plus sûr.
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Elle était seule dans son petit cagibi, près de la chambre de Jules. Lentement, elle s'allongea sur le lit, glissa sa main dans sa poche et sortit son portable. Elle le ralluma puis consulta sa messagerie. Elle eut un léger frisson lorsqu'elle aperçut le nom de l' expéditeur. Elle se décida à lire le message.
« Michao- Mardi 7 septembre 2007 à 19h48
RDV ce soir au docks 7 vers 00h30, viens seule (évidemment). »
Son cœur s'emballa lorsqu'elle découvrit le contenu du message. Pourquoi son frère lui donnait-il rendez vous dans un port en pleine nuit ? Quoi qu'il veuille, elle s'y rendra. Elle jeta un coup d'œil à sa montre. Il était vingt et une heure cinquante six. Ça lui laissait encore un peu de temps pour se reposer. Elle régla son réveil et s'endormit.
Pendant le peu qu'elle pu dormir, elle ne cessa de s'imagina des scènes. Des scènes de mort, ce qui la faisait bouger sans cesse dans son lit. Puis, elle ouvrit subitement les yeux et se les frotta, revenant a la réalité. Elle tourna la tête. Le réveil n'avait pas encore sonné. Mais le temps d'y aller… Lentement, elle se leva et, déprogramma le réveil et sortit discrètement de sa chambre. Il ne restait plus qu'à sortir du bâtiment, en évitant les gardiens de nuit, évidemment.
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Lorsqu'elle arriva au port, il n'y avait personne. Pas même son frère au point de rendez-vous. Elle était en avance. Elle s'assit sur une caisse et attendit patiemment Michao, en regardant les Goélises tournoyer.
Au bout de vingt minutes d'attente, une ombre se dessina peu à peu dans le brouillard. C'était lui. Il portait une grossière cape noire mais elle le reconnaissait bien. Elle se leva et s'approcha de lui, un sourire aux lèvres.
« Michao ! Comment ça va ? Tu m'a manqué tu sais ? »
Il ne répondit pas. Pendant un instant, Nolwenn eut un doute mais il se dissipa vite.
« Oui, ça va. Mais je ne suis pas venu jusqu'ici pour seulement te passer le bonjour. J'ai un service à te demander. »
« Vas y. »
« Mes « amis » veulent frapper un grand coup. Mais nous ne pouvons pas nous lancer à l'aveuglette; Nous perdrions trop d'hommes. Tout ce que je veux que tu fasses, c'est que tu nous trouves une carte complète du bâtiment et des badges. Tu peux faire ça ? »
« Oui mais… »
« Très bien. Nous arriverons aisément à « emprunter » des uniformes dans un commissariat. Envoie moi un SMS dès que tu as le matos. Bon, je suis désolé mais il faut que j'y aille. À une prochaine fois ! »
« Mais attends ! »
Trop tard. Michao avait déjà disparu dans la brume. Ainsi, son double jeu commençait ici et maintenant. La partie la plus difficile s'annonçait pour bientôt.