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Le défilé des ombres de Mentalee



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Informations

» Auteur : Mentalee - Voir le profil
» Créé le 21/04/2011 à 17:40
» Dernière mise à jour le 21/04/2011 à 17:40

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I - Galets et Soupçons.


« Maman, raconte moi cette histoire là !
- Mais mon chéri, nous l'avons déjà lu hier !
- Pas grave, je veux celle là ! C'est la meilleure d'abord.
- Il fût un temps où il n'y avait rien. Deux dimensions, identiques, mais unique l'une pour l'autre. La première était la dimension de Reshiram, le dragon de feu. La seconde, de Zekrom, le dragon électrique. Ils ne faisaient qu'un, à cette époque. Il créèrent la terre où nous vivons, puis repartirent dans leurs dimensions respectives. Mais leur sommeil fût troublé par un rêve d'autant plus incroyable. Reshiram se mit alors en quête de la Vérité, tandis que Zekrom se mit en quête de l'Ideal. Ils se battirent, de longues heures durant, sans jamais trouver ce qu'ils cherchaient vraiment. Alors ils s'en furent, et se décomposèrent peu à peu dans un état de galet. Ces galets ressemblent à n'importe quel autre caillou, et l'on ne peut déterminer lequel détient Reshiram ou Zekrom. Mais lors de leur réveil, leur colère remise en jeu sera destructrice. »

Dans la forêt blanche, non-loin de la maison de cette femme et de son fils, était un buisson doré. Ce buisson, chaque année, avait pour mission de révéler la vraie nature des galets. Des tas de gens amenèrent diverses espèces de caillou, tous avec l'idée de trouver un jour les deux dragons. Moi, à ce moment là, je restais toujours en retrait, sous quelques arbres. Les hommes sont bien trop stupides, s'il croient trouver un jour les deux dragons. Quelle idée de les réveiller si c'est pour subir leur colère ? Je dis "les hommes", car je n'en suis pas un. Ou plutôt, une. Moi, je suis l'un des trois spécimens de mon espèce, je suis un Zorua. Mais pas n'importe lequel. J'ai la capacité de me changer en jeune fille jusqu'à l'heure des ombres. Je prends l'apparence d'une magnifique jeune fille, aux beaux yeux verts. Oui, c'est un avantage considérable de pouvoir devenir humain, malgré leur vie impitoyable.

Ce matin là, l'aube se leva plus tôt que prévu. Les premiers rayons du soleil pénétrèrent dans la broussaille, dorant les champs de blés alentours. L'un d'eux réussit à atteindre ma tanière. Ce fût non sans peine que je me réveilla, les poils frisés et dans un état pas possible. Donc, première mission, aller me laver au lac. Dans cette forêt, il y a un grand lac, qui pourrait presque se déverser dans la mer, tant ils sont près l'un de l'autre. Tous les matins, je m'y rend pour faire ma toilette. Accompagnée d'un Vivaldaim et parfois même d'un Goupix, je me rends au bord de l'eau. Elle est fraiche, mais revigore. Je plonge dedans, aspergeant tout ce qui se trouve tout près de moi. Une fois ma toilette faite, je me nourris des quelques baies que je trouve sa et là. Et lorsque cette tâche est finie, j'ai toute la journée pour m'exposer à des activités plus ou moins intéressantes. En prenant toujours garde à ne pas être repérée par un dresseur, qui ne manquerait pas de m'attraper, moi, du Trio Zorua. Sauf qu'aujourd'hui, je rentrais à la tanière, quand je vis des traces de pas, nombreuses et variés. Je me cachai derrière un tronc d'arbres, observant plus ou moins ce qui se passe. Des tas d'hommes, chargés de brouettes et de sacs craquelant au rythme de leurs pas. Quelques femmes, aussi, passaient, des seaux pleins les mains. C'était donc aujourd'hui ? Le jour du buisson, celui où l'on expose maintes et maintes galets ? Je pris une apparence humaine. Mon teint, foncé, mettait en valeur mes yeux vert émeraude. Mes cheveux étaient bruns eux aussi avec une pointe de rouge. Et je portais, comme d'habitude, une robe entre marron et rouge foncé, bordée de fourrure, avec de longs gants et de longues chaussettes rouges assez foncé. en guise de chaussures, j'avais des ballerines d'une couleur aussi foncée que la robe. Et malgré la ressemblance flagrante avec mon apparence pokémonesque, personne n'avait jamais remarqué que j'étais un Zorua. Tant mieux pour moi.
Je me rendis au buisson en vitesse, ramassant moi aussi quelques cailloux tombés de sacs ou de seaux. Une foule de gens était présente autour du buisson. Et ils passaient, un par un, leurs galets. Moi, j'étais assise sur un tronc d'arbres, regardant les gens, dépités, repartir avec leur vulgaire caillou. Je m'amusais presque de leur naïveté, lorsqu'un homme de bonne carrure me poussa avec force dans le dos, en écartant tout le monde sur mon passage.

- Zoloua, c'est la première fois que tu viens t'aventurer ici lors du jour du Buisson. Je vois que tu as apporté le bon matériel. Vas-y, pose les sur le buisson. Bon, malgré que tu ne le fasse, tu seras comme toutes les autres personnes ici présentes, déçue de t'être trompée, ce qui en réjouira d'autres.

Je posai pour commencer tous les cailloux que j'avais trouvé sur le chemin. Ceux-ci gardèrent leurs couleurs ternes sans briller plus que sa. C'est alors que je me souvins qu'il m'arrivait de parfois garder quelques cailloux, pour faire du feu l'hiver. Et qu'un jour, en frottant deux sortes, j'avais provoqué une drôle de réaction, à savoir des étincelles et quelques flammes. Je passais une main dans la fourrure de ma robe, en ressortant deux cailloux, parfaitement contraires l'un à l'autre. Le premier est blanc, et très chaud. Le second est noir, et me fait frissonner lorsque ma main le touche. Je les poses donc sur le buisson. Et les galets, devant l'ébahissement des autres personnes, se mirent à briller et à se soulever dans les airs. Mais ils retombèrent aussitôt, ce qui provoqua un élan de joie dans la population. Je repris mes galets, et devant les rires mesquins d'autres gens, m'enfuis à la ville en un rien de temps. Les galets reprirent leur place dans ma fourrure. J'étais sûre que c'était eux, les galets des légendes. Pourtant, la puissance avait été affaiblie lorsque les gens s'approchèrent trop des cailloux. Tout en réfléchissant, j'atteignais Janusia. Belle ville pour une ville très ancienne. Les restaurants et les bars ne manquaient pas dans la partie neuve de la ville, où je m'engouffra. A Janusia, j'étais connue comme une princesse exotique qui disparaissait et apparaissait régulièrement.

- Zoloua ! le scientifique Nezooh veut te voir, tu ferais mieux de lui rendre tout de suite visite, me conseilla Djaren.
- J'y cours. Je me demande pour quelle raison il m'appelle, lui répondis-je d'une voix mielleuse.

Le laboratoire de ce scientifique très réputé trônait au centre de l'ancienne ville. Quittant les côtés modernes de Janusia, je m'engouffra dans ses ruelles sombres, mais en bon état, pour atteindre le laboratoire de ce savant fou. Je ne l'aime pas, comme une bonne partie de la ville. Pourtant, il est médecin, chirurgien, ophtalmologue, et tous les autres métiers. Étant un pokémon, je ne devrais pas y aller trop souvent. Surtout que l'heure est déjà bien avancée, et qu'il ne me faudrait tarder. Je pénétrai dans l'enceinte du bâtiment, et suivit un Lunécire patiemment avant d'atteindre la salle de consultation.

- Zoloua.. Vous êtes bien en avance, je ne vous aurais pas attendue qu'avant la tombée de la nuit...
- Je ne peux rester dehors jusqu'à des heures tardives, il me faut rentrer au crépuscule, le coupai-je aussi sec.
- Bien, bien.. Vous n'avez donc pas idée de pourquoi je vous ai fait venir ? Savez vous que si l'on y réfléchis bien, votre mère devait être une grande passionnée de pokémons légendaires. Zoloua est la consonance exacte de "Zorua" dans notre ancienne langue, décréta-t-il avec mon même ton.
- Il est vrai que ma mère fût l'une des plus assidues dresseuses en quête de ce pokémon, d'où l'origine de mon prénom.
- Et vous êtes née fille de Cendrillon ? Nous vous voyons très peu après quelques heures avancées de la journée.
- Je suis confuse, monsieur, mais je ne suis encore qu'une enfant, et je ne peux m'éloigner trop longtemps du cocon familial.

S'il continuait, il allait définitivement me piéger. Mon mode humain est temporaire, mais la parole l'est encore plus. C'est pourquoi je ne parle que très peu lors de mes courtes visites en ville. Mais ce savant savait quelque chose de cette apparence double, et il fallait que j'en fus quelque chose.

- Savez vous qu'il est inscrit, dans le livre parlant des multiples pokémons légendaires, qu'il existe trois Zorua, donc deux femelles ? L'une étant capable de se changer en humaine, l'autre pouvant manipuler les humains à distance ?
- Que m'importe ces légendes idiotes que l'on raconte aux enfants ? C'est comme celle des galets et du buisson. Des légendes, vous dis-je.

Sur ces mots, sentant la fin de mon apparence humaine arriver, je me leva, simula un retard, et m'enfuis à toutes jambes avant de rejoindre la forêt. La nuit allait tomber, mais je devais profiter des quelques minutes, qu'il me restait. Il me fallait régler quelque chose.