Le pouvoir de l'instant de Saniki

Voilà que mes amis et moi sommes arrivés à l'orée de la Forêt Boizi. Alexandre et moi remarquâmes qu'Elodie ne se sentait pas bien, qu'elle devait être effrayée à l'idée de croiser à nouveau des Chouden sauvages. Nous fîmes semblant de ne rien voir. Nous y rentrâmes et allâmes par le chemin tracé sur la carte plutôt que de faire du hors-piste.

Nous atteignîmes un coin que nous reconnaissions particulièrement bien, c'était le lieu où nous avions croisé le fer avec les oiseaux. Elodie, pas rassurée du tout, sortie Lotousse de sa Poké Ball. Elle nous suppliâmes de sortir nos Pokémon aussi, mais nous l'acceptions qu'en cas de coups durs. Un vrai Dresseur se doit de rester courageux devant l'adversité, surtout si ce Dresseur tient à devenir un combattant hors-pair. Du coup, étant donné que Lotousse était sorti de sa Poké Ball, il essaya de se planter sous la terre, mais n'y arrivait pas.

- Que fais-tu, Lotousse ? demanda Elodie.

- Tousse ! Tousse ! Lotousse !

- Teuh ! Teuh ! Hum ! Hum !

- Tu fiches quoi là, Elodie ? Tu tombes déjà malade ? lui questionnai-je.

- Mais non ! Lotousse me demande de tousser !

- Il ne te demande pas de tousser ! C'est son onomatopée !

- Son quoi ?

- Son cri, quoi ! Ah, que t'es bête. rigolai-je d'elle.

- Votre histoire de microbe est vraiment fort intéressante, mais vous ne penseriez pas qu'il vaudrait mieux arrêter Lotousse avant qu'il ne se plante dans le sol ?

C'est alors qu'Elodie fit rentrer son Pokémon dans sa Poké Ball, ne pensant même plus aux Chouden qui risqueraient de débarquer dans le coin, ou même à un autre Pokémon qui, je présume, pourrait être encore plus dangereux. A ce qu'on dirait, Lotousse voulait se servir de Racines. Il semblerait qu'il soit un Pokémon qui n'agit encore que par ses propres envies.

Alexandre lui parvint soudainement une idée en tête. Il désirait qu'on se fasse un combat à 1vs1vs1 afin de voir qui serait le plus stratégique en Pokéduel. Un système de combat jamais fait à ce jour, mais qui pourrait se promettre être un affrontement palpitant. Nous étions tous en place, positionné en forme triangulaire. Elodie, étant donné que le principe veut que se soit les femmes d'abord, envoya en première son Pokémon à l'attaque, Lotousse. Mais avant qu'Alexandre et moi ne lancions notre Pokémon sur le terrain, un cri provenant des bois nous ordonnait de ne plus bouger. Nous demandions qui était-ce pour nous donner un ordre pareil. Un villageois qui aurait couru de Boizirée jusqu'à nous ? Ou pire, mes parents qui seraient venus exprès pour me dire un au revoir ? Heureusement, non. Il s'agissait en fait ni d'un parent, ni d'un quelconque villageois, mais un homme avec un long manteau noir, des motifs de flammes et un œil ressemblant étrangement à ceux des cyclopes, mais brodés à la verticale au centre de ce manteau. Son regard était aussi froid que pouvait l'être Regice. Ses cheveux étaient aussi sombres que pouvaient l'être Darkrai. Son sourire était aussi narquois que pouvait l'être Ectoplasma. Je compris directement qu'il n'était pas une personne sociable.

Il nous ordonna de faire notre combat en dehors de cette forêt. Il disait être à la recherche d'un objet capital et que cela ne nous regardait pas, que l'on n'aurait pas plus d'informations. Alors que je m'apprêtai à lui demander pour quelle raison nous devions l'écouter, Alexandre, lui, proposa plutôt qu'il retourne voir s'il y est. Pour une telle insulte, je me serais attendu à ce qu'il nous fasse partir de force, mais à la place, il nous répéta une nouvelle fois de nous en aller de la forêt, toujours à l'aire narquois et au ton silencieux. Alors que je commençai à lui parler, à accepter de sortir de cet endroit, du fait qu'on n'avait décidé de ne plus nous attirer d'ennuis, Alexandre, lui, recommença à lui chercher des crosses. Mais cette fois-ci, à la place de nous réitérer une nouvelle fois ses belles paroles, il prit une Poké Ball, baissa légèrement la tête, et nous répondit qu'on l'avait bien cherché tout en appelant son Pokémon. J'étais terrifié. Ce Pokémon n'était pas un être comme les autres, son halène sentait la mort et son corps ressemblait à celui d'un Nostenfer, mais en plus démoniaque. C'est comme s'il provenait tout droit des ténèbres. C'est alors qu'Alexandre, affolé, hurla à s'en casser la voix en répétant « C'est le lé... lé... légendaire... Baithadès ! ».

- Le légendaire... Baithadès ? Tu veux dire... que c'est un Pokémon légendaire ?!? criai-je, de plus en plus inquiété.

- Oui ! Il incarne la mort. A ce que je sais sur lui, quand les gens meurent, s'ils étaient obscurs au cours de leur vie, ils iraient en enfer et passeraient pour le reste de l'éternité à souffrir le martyre ! Oh, et il s'en prend particulièrement aux filles d'habitudes.

- Qu... Quoi ?!? s'écria Elodie. Allons-nous en d'ici ! Je ne veux pas finir entre ces griffes !

- Ne t'en fais pas. Normalement, il ne s'en prend qu'aux filles obscures, et pas à celles d'une grande amabilité.

- Mais, il n'est pas sensé rester aux enfers ? demandai-je curieusement. Comment peut-il le capturer si ce Pokémon n'existe même pas en ce monde ?

- Disons que c'est l'un de mes petits secrets. me coupa-t-il net.

A peine le voyage commencé, et voilà qu'un homme mystérieux ramenait un Pokémon légendaire à nos trousses. Cela pouvait vraiment faire penser que cette forêt était elle-même maudite, et pourquoi aujourd'hui ? Alexandre envoya Bichumelle pour nous porter secours. Et au moment où j'allais envoyer Dautys, horreur et damnation ! Je remarquai qu'il n'était nulle part sur moi, Je n'avais seulement 5 Poké Balls sur 6 accrochées à ma ceinture. J'ai dû l'oublier chez moi. « Quel malheur ! » m'écriai-je. Lotousse, sous les ordres d'Elodie, chargea sur l'homme vêtu de noir, malgré sa frayeur. C'est alors que son Pokémon le contra par un Vibrobscur, mais Lotousse ne pu l'esquiver. Heureusement, il pouvait encore se battre.

- Inutile de résister ! J'ai été doux avec ma première attaque, mais croyez bien que je ne le serai plus si vous continuez ! Qu'allez-vous donc faire ? M'attaquer, ou fuir ?

- Retirons-nous ! s'exclama Elodie. Nous ne pouvons rien faire contre lui et je tiens à la vie !

- Cela me tue de le dire, mais tu as raison ! Nous n'avons jamais disputé un combat entre Dresseurs, et encore moins quand il s'agit de légendaire ! lança Alexandre.

Nous retournions sur nos pas en filant à toute vitesse, laissant ce perfide personnage à ses loisirs qui étaient des plus mystérieux et certainement dangereux.

- Bien, maintenant qu'ils sont partis, je peux regagner mes recherches. Je te remercie de ton aide... Zorua. S'ils avaient affronté le vrai Pokémon légendaire, cette plante n'aurait jamais survécu à n'importe laquelle de ses attaques, mais il faudrait encore qu'il soit trouvable. Allons bon, se pourrait-t-il que ce que je cherche se trouve alors dans cette forêt ?

Nous étions ressortis de la forêt. Cet homme nous avait causé la plus grande peur de notre vie, après cette histoire avec les Chouden. Finalement, nous décidâmes de retourner à Boizirée pour récupérer Dautys avant de devoir passer par le champ pour atteindre Neurch.

De retour dans notre village, je demandai à mes compagnons s'ils ne voulaient pas retourner chez eux. Je tenais à récupérer Dautys sans que mes parents s'en apercevaient et je ne savais comment leur expliquer mes raisons. Ils refusèrent. Prendre le risque que leurs parents demanderaient à ce qu'ils sortiraient leur Pokémon de leur Poké Ball aurait voulu dire que s'ils voyaient dans quel état ils étaient, surtout Lotousse, ils risqueraient de ne plus pouvoir repartir, parce qu'ils seraient considérés comme trop imprudents et dangereux pour ces petites créatures. Or donc, j'avais eu comme autre idée qu'ils se fassent un combat en m'attendant. Un autre refus. Combattre sans que je ne sois au moins là pour voir leur tout premier combat était comme manger des tartines sans pain, ni confiture. De plus, Lotousse était trop fatigué pour rivaliser face à Bichumelle. Et enfin, il est de type Feu, ce qui ne lui arrangerait vraiment pas ses affaires.

Que faire ? Je ne voulais pas m'embarrasser dans une histoire aussi infantile. Il ne me restait plus qu'une solution en tête, faire une partie de cache-cache, rien que pour détendre l'atmosphère tout en filant secrètement. Et pour ça, ils acceptèrent.

C'est Alexandre qui s'y collait, pendant qu'il comptait à haute voix, je m'enfuis, direction mon chez-soi. Elodie ne m'avait heureusement pas remarqué m'éloigner d'eux. C'est parfait ! J'étais arrivé chez moi après 5 minutes de course. Je devais faire vite, essayer de rentrer dans ma chambre et d'en ressortir incognito. Je regardai par la fenêtre du salon et celle de la cuisine, personne. Je mis alors rapidement la clé dans la serrure, ouvris la porte lentement, pris les escaliers et longeai le couloir avant d'atteindre ma chambre. Mais avant même d'ouvrir la porte, j'entendis des pleurs. C'était ceux de maman. Elle parlait avec papa. Je l'écoutai en collant mon oreille contre la porte de sa chambre à coucher. Elle pleurait, parce qu'elle trouvait que j'avais grandi trop vite. Que j'étais déjà devenu un homme et qu'elle se rappelait des bons vieux souvenirs quand j'étais encore un môme. Je voudrais tellement lui faire ce plaisir. Me montrer devant elle en ayant l'apparence que j'avais à 9 ans. Mais c'est impossible. J'en oubliais presque Dautys. Je couru dans ma chambre, pris la Poké Ball et m'en alla comme un voleur.

A mon retour, Alexandre et Elodie me cherchèrent. Ils m'appelèrent, fouillèrent derrière des arbres, murs et autres cachettes susceptibles pour m'y cacher. Je me montrai et leur osai dire qu'ils ne sont pas très doués à ce jeu. Ils me regardèrent avec une impression de colère. Cela faisait bien 5 minutes qu'ils crièrent après mon prénom.

Ils voulurent, à présent, partir chercher Dautys. Mais comme je l'avais déjà sur moi, il me fallait une excuse appropriée et je n'ai rien trouvé de mieux que de dire que je devais aller aux toilettes, que c'était urgent. Je me cachai derrière un arbre et réfléchis à comment résoudre ce problème. J'avais trouvé une idée, de dire qu'il se trouvait bêtement dans mon sac.

Je leur eu dis qu'avant d'arriver chez moi, je prendrais vite fait à boire dans mon bagage. Et l'aire de rien, je dis que Dautys se trouvait dans une de ses pochettes. Ils étaient très mécontents, mais je préférais voir de la colère sur leur visage que de la moquerie. Mais penser que Dautys était dans une poche de ma valise ne les avait vraiment pas plu.

En route pour le champ de Boizirée. Le chemin pour y atteindre était un peu plus long que pour arriver à la forêt, mais nous fûmes finalement arrivé, il était passé midi. Nous appelâmes nos Pokémon et prîmes quelques boissons et nourritures. Couchés sur l'herbe fraichement tondue, nous nous sentions cette fois-ci en sécurité avec les quelques gardes dans le secteur. C'est alors qu'Alexandre nous parlâmes de l'aventure qu'il souhaiterait faire après que nous nous quitterions à Neurch. Il irait en direction de la ville la plus proche où il y aurait une arène Pokémon. Il tient à franchir les 8 arènes avant d'affronter la Ligue de Rineva. Pour que je sois célèbre, je devrais aussi faire le même parcours que lui. Mais je ne tiens pas à être Maître Pokémon de la région, je tiens d'abord à ne pas entraver les rêves de mon ami. Ensuite, j'aimerais juste être connu et connaître mon village et ce, avant Alex, car je voudrais que ce soit moi qui fasse connaître notre village à tout prix. Je pensais plutôt à obtenir tous les Pokémon de la région, et quand je dis tous, c'est tous, même les légendaires comme Baithadès. Mais pour cela, il me faudra affronter à nouveau cet homme. Elodie, elle, imaginait plutôt faire les concours Pokémon, si elle réussissait à impressionner les juges et à devenir Championne de la région, elle aurait une place de choix au sein des présentateurs de concours. Et qui sait même, elle deviendrait peut-être elle-même juge. Tous les 3, nous prendrons un chemin différent pour ainsi se familiariser chacun de son côté avec les nouveaux paysages de la région.

Mais avant de penser à la victoire, nous devrions plutôt penser au temps présent. Et donc, d'arriver en premier lieu à Neurch. Nous venions de terminer de manger. Nous partîmes alors en traversant tout le vaste champ de Boizirée.


------------------------------------------ A la prochaine sur cette folle et palpitante aventure ! ------------------------------------------