Espoir [P]
Les passage en italique sont des flash-back/rêves/etc... (ndla) (cela est valable pour toute la fanfiction)
Espoir
Celui qui se veut triomphant, L'espoir est dans sa main.
[Mihaly Vörösmarty]
Il devait être aux environs de midi à Lavandia ; une fillette d'à peu près neuf ans se trouvait près d'un hôpital, observant les gens en entrer et en sortir. C'était l'été, elle avait attaché ses longs cheveux bruns en deux queues de cheval basse et avait fait glisser sa mèche sur le côté afin de bien laisser paraitre ses yeux vairons. Elle était vêtue d'une robe bleue descendant un peu plus bas que ses genoux, et avait à ses pieds une paire de sandales. Un jeune homme entra alors dans l'hôpital, il semblait étrangement heureux comme s'il s'agissait du plus beau jour de sa vie, ce qui eut pour effet de faire sourire la fillette.
Quelques instants plus tard, elle le revit assis sur le sol en pleurant à lourdes larmes près d'un Evoli qui tentait de lui redonner le sourire. S'approchant d'eux, la brunette masqua son œil bleu et se plaça devant le jeune homme.
- Evoli veut que tu sois content ! Là tu vas être un peu content, puis plus après ! Je sais ! Tu pleures plus sauf si tu devines la couleur de mes yeux !
Il leva à peine les yeux avant de répondre assez froidement :
- Brun.
La fillette masqua alors son autre œil laissant cette fois-ci le bleu visible.
- Tu es sûr ?
Pour seule réponse, il leva à nouveau la tête et l'observa avant de lâcher sur le même ton que précédemment :
- Bleu.
L'enfant plaça alors ses mains en croix devant elle et siffla les yeux fermés :
- Te-teeeeeeeeeeeeet !!! Perduuuuu !!!!
Elle rouvrit alors ses yeux et déclara à la façon d'une présentatrice de télévision :
- Vous avez perdu le droit de pleurer et Evoli va être content maintenant !
Elle fit alors un grand sourire en hurlant :
- Aller ! Souris plus ! Au fait, moi c'est Sydwin, et toi ?
- Erwan, répondit-il.
Tous deux entendirent alors des bruits de pas précipités arriver dans leur direction ; c'était un homme d'à peu près vingt ans aux cheveux châtains clairs vêtu de mauve avec une cape blanche qui volait dernière lui. Il s'approcha des deux jeunes gens et demanda rapidement :
- Avez-vous vu Suicune ? Je suis certain de l'avoir vu près d'ici !
Erwan nia ce fait, mais la fillette semblait figée, ses yeux s'illuminèrent alors de milliers d'étoiles.
- Su… Suicune ? Je… Je l'aurais !
Suite à ces paroles, elle partit immédiatement en courant.
Personne ne la revit pendant plusieurs jours, mais lorsqu'elle réapparut, c'était à Safrania, chez elle ; son était faisait peur à voir : elle était affaiblie, écorchée, couvertes de plaies plus ou moins profondes et non-guéries donc le sang suintait encore de certaines. Elle portait dans ses bras un petit Héricendre autant amoché qu'elle, il semblait entre la vie et la mort, on remarquait d'ailleurs qu'elle était brûlée à sa jambe, sans doute suite à une erreur du petit pokémon feu. Malgré tout, Sydwin marchait, comme si de rien n'était, le sourire aux lèvres. Malgré tout elle entra dans une maison, la sienne. Et malgré tout elle traversa une à une les pièces sans écouter les recommandations des alliés de son père, ou plutôt de ses sous-fifres. Elle arriva alors à sa destination : une porte blindée d'où aucun son ne sortait, sans attendre, elle l'ouvrit. A l'intérieur, il y avait son père, celui qu'elle voulait tant voir ; il était au bout d'une grande table. En voyant sa fille, il se leva, mais n'eut aucun geste paternel avec elle. Les autres personnes autour de la table fixèrent tour à tour l'homme et sa fille, se demandant ce qu'il se passait. Héricendre descendit des bras de sa dresseuse qui montra fièrement une Pokéball.
- J'ai… J'ai attrapé… Un… Un Suicune !
Il y eut alors des éclats de rire dans la salle, puis son père fronça les sourcils. Sydwin aurait dû partir. Une personne sage l'aurait fait. Mais pas elle ! Elle avait eu tant de mal à l'attraper. Il lui avait fallu tant de jours…
- Je dis vrai ! affirma-t-elle.
Les rires redoublèrent alors et une des personnes qui discutait sans doute avec le père de la fillette lança :
- Et moi j'ai un Reshiram chromatique !
Bien qu'ignorant ce qu'était un Reshiram, Sydwin comprit le sens de la blague et, sans plus attendre, elle jeta sa Pokéball. Une vive lumière écarlate en sortit. Petit à petit, la forme d'un Suicune se dessina. Puis, la forme rétrécit énormément, elle devint difforme et prit une couleur mauve. C'était un Métamorph. Un simple petit Métamorph. En voyant cela, la fillette fut scandalisée, elle se recroquevilla dans un coin de la pièce, murmurant de petits « Je suis désolée », mais rien n'y fait. Son père s'approcha d'elle et d'une voix menaçante, effrayante, cruelle, il lui hurla :
- N'ose plus jamais te montrer en ma présence !
***
Sydwin ouvrit les yeux juste après avoir entendu cette phrase de son père, Elle remarqua Métamorph à ses côtés, il semblait inquiet pour sa dresseuse. Cette dernière se leva rapidement et hurla :
- Bob ?
Mais il n'y avait personne dans le hall de la pension. Sydwin se leva alors et observa les alentours avant de pénétrer dans la cour intérieure ; il y avait des tonnes de pokémons partout et, au centre, une couveuse tenait les œufs au chaud. Au loin, Bob notait dans un carnet les noms des pokémons qu'il voyait ainsi que leurs nombres. La jeune fille approcha de la couveuse et l'observa, tous les œufs lui semblaient connus, à l'exception d'un d'eux qui était bleuté et présentait deux alvéoles orangées sur les côtés.
- Alors, miss Suicune, les œufs t'intéressent ?
Sydwin se tourna alors vers la voix, c'était Bob qui était passé derrière elle et qui semblait prêt à rire.
- Tu t'en veux un tu l'prends ! acheva-t-il.
La jeune fille prit alors l'œuf étrange dans ses bras et observa le reste des pokémons aux alentours, elle en connaissait la majorité. Les rares qu'elle ne connaissaient pas était un insecte métallique, celui qui s'amusait à l'appeler « miss Suicune » lui dit qu'il s'agissait d'un Ningale, ainsi qu'une sorte de cornet de glace que la même personne que précédemment présenta comme étant un Sorbébé. Une fois le tour des pokémons fait, elle décréta :
- Je me contente de prendre l'œuf !
Bob retint alors un éclat de rire avant d'acquiescer. Sydwin quitta alors la pension, laissant l'homme blond s'occuper du reste des pokémons dont le destin allait être soit la mort, soit l'entraînement afin de servir les divers tueurs à gages de la région. Au mieux, les restants seraient vendus au marché noir des pokémons. Par la suite, alors que la jeune fille se dirigea vers Azuria, entendant en fond l'homme en habit militaire hurler :
- Et t'es sûr que tu veux pas l'Sorbébé ?
Elle n'écouta même pas le reste, murmurant un léger :
- Je n'ai que faire de pokémons complètement inutiles !
Elle ôta alors ses lentilles, dévoilant ses yeux vairons.