07 - En eaux troubles
- Bonjour messieurs dame ! Bienvenue au Centre Pokémon d'Argenta. Que puis-je pour vous ?
- Un Big Mac avec frites-Coca s'il-vous-plait.
- …
- Vous vous attendiez à quoi !? Tout le monde vient ici pour faire soigner ses Pokémon, pas pour faire un flipper !
- Du calme, Peter…
- J'avoue, pourquoi vous répétez toujours le même salut débile à chaque fois ? demanda Sandra ingénument.
- … Euh… Je, euh… Ceux sont les consignes… Que puis-je pour vous ?
- Mon Magicarpe vient d'évoluer en Léviator de poche !
- Très bien. Je vais vous conduire au bassin pour qu'un docteur puisse venir l'examiner. Suivez-moi, je vous prie.
L'infirmière sortit de derrière son comptoir d'accueil et précéda les trois dresseurs en affichant un grand sourire purement artificiel.
Parvenu au bord d'une grande piscine couverte dans laquelle barbotaient plusieurs Pokémon aquatiques plus ou moins meurtris ou handicapés, elle leur fit signe de faire sortir Léviator de sa Pokéball puis parti en quête d'un docteur. Après un long silence durant lequel Peter tapotait affectueusement la tête de son Pokémon, Sandra décida d'engager banalement la conversation :
- Il a pas l'air malheureux même s'il est petit… non ?
- Je dirais même qu'il a l'air encore plus heureux qu'avant, renchérit Edgar.
- Mmhh, acquiesça Peter.
- Tu sais, même s'il est pas bien grand, ça reste quand même ton bon vieux Magicarpe.
- Et c'est un Léviator désormais ! Tu pourras résister aux attaques des Pokémons de Type Eau du champion d'Argenta.
- A vous entendre on croirait que je suis déçu par son apparence ou inquiet qu'il soit faible. Je vois bien qu'il est tout content, et moi aussi je le suis ; quand je vois mon Pokémon aussi ébahi devant son nouveau corps, je ne peux qu'être heureux pour lui. Mais ce qui m'inquiète vraiment, c'est de savoir si oui ou non des problèmes résulteront de cette… « Malformation ».
- Ne vous en faites pas, jeune homme. Votre Léviator est en parfaite santé.
Un grand homme à l'air très expansif d'une bonne trentaine d'année en blouse blanche, aux yeux verts et aux cheveux noirs gominés, se tenait à côté des trois jeunes dresseurs. Son regard s'arrêta sur Edgar.
- Tiens donc ! Bonjour Edgar, comment vas-tu ?
Edgar ne répondit pas et toisa l'autre d'un regard mauvais. Le docteur n'y fit pas attention.
- Tu es avec le jeune homme au Léviator ? Comment t'appelles-tu au fait jeune homme ?
- Peter.
- Okay. Je suis le Dr Mendès et… Enfin Edgar ! Tu ne lui as pas dit ce qu'avait son Léviator ? Il ne t'a rien dit, n'est-ce pas ?
- Euh… non… hésita à avouer Peter, voyant bien que la présence de cet homme embêtait Edgar.
- Enfin Edgar ! Je conçois que ce cas soit assez rare, mais de là à complètement ignorer son existence je…
- C'est bon ! Lâchez-moi ! Débitez donc votre laïusse qu'on s'en aille !
Choc. Peter et Sandra étaient cois. Le Dr Mendès souriait narquoisement.
- Eh bien eh bien, le petit étudiant n'aime toujours pas être supplanté par ses ainés à ce que je vois.
- Il n'y a que vous qui m'êtes insupportable ! Tous les autres…
- Pour quelqu'un qui ne connait pas encore ses fondamentaux, tu te permets beaucoup de familiarités avec moi, Edgar. Enfin bref, ton Léviator a…
- Je ne vous dois rien ! Pas même le respect !
- On peut savoir ce qu'il se passe ? demanda Sandra, insistante.
- Une petite brouille mentor-élève, rien de bien méchant, assura le Dr Mendès en faisant taire la dresseuse d'un signe de la main. Je reprends ! Ton Léviator, Peter, a évolué sur le tard, n'est-ce pas ? Je m'en doutais. Les Magicarpe sont des Pokémon au cycle hormonal très ordonné, et si ce cycle venait à être contrarié, c'est tout leur métabolisme qui s'adapterait à ce changement et, de ce fait, leur stature post-évolutive en serait moins importante à cause d'une perte d'énergie due à leur âge avancé. Les cas d'évolutions tardives chez les Magicarpe sont rares, mais aucun d'entre eux ne recense de problèmes de croissance. Donne-lui des repas très protéinés et n'hésite pas sur les glucides. Les lipides sont à éviter par contre. D'ici un à deux ans ton Léviator aura atteint sa taille adulte sans encombre.
- Merci docteur, répondit sobrement Peter, ne souhaitant pas montrer trop d'enthousiasme en présence de cet homme et d'Edgar. T'as entendu Léviator ? Tu vas devenir une bête de combat !
Peter rappela son « petit » Léviator dans sa Pokéball.
- Bon, merci encore docteur. On va vous laisser, on a des badges à récolter.
- Au revoir les jeunes. Méfiez-vous de la championne, c'est une vraie furie. Et évite de trop te laisser aller Edgar, aussi bien sur le plan des études que du physique.
- Mais bouclez-là ! Vous n'avez pas des lycéennes à engrosser plutôt que de me casser du sucre sur le dos !?
- Regarde ce que ta jalousie t'abaisse à dire, Edgar. Et évite de crier, nous sommes dans un Centre Pokémon je te rappelle.
Un bipeur sonna.
- Ah ! C'est pour moi. Je dois vous laisser les jeunes. Bonne chance pour l'arène, vous en aurez besoin !
Et il fila. Devant le Centre Pokémon, Edgar fulminait toujours silencieusement, ce qui effrayait bien d'avantage Peter et Sandra que s'il avait carrément laissé exploser sa colère. Les poings serrés, la mâchoire crispée, les yeux lançant des éclairs, Edgar semblait sur le point de décocher un coup à la première personne qui lui adresserait la parole. Peter décida de tenter le diable.
- Comment vous vous connaissez avec ce mec ?
Edgar grommela inintelligiblement.
- Desserre les dents quand tu parles, signala Sandra.
- C'était mon mentor d'externat à la fac de médecine, lâcha-t-il durement.
- Je croyais que tu avais étudié en Angleterre…
- Pour ma maîtrise de médecine, oui. Mais la sixième et la septième année se font en externat : le matin à l'hôpital en tant que stagiaire, l'après-midi en cour. Je suis venu à Poképolis, pensant que l'enseignement sur le terrain y serait de meilleure qualité… et puis je suis tombé sur ce salopard !
- Il avait pas l'air si méchant, relativisa Sandra.
Edgar s'arrêta net et se retourna brusquement pour toiser Sandra de tout son haut. Elle recula d'un pas.
- Euh…
- Ce type est la pire ordure que la Terre n'ait jamais portée ! Il amadoue tout le monde en vous abordant aimablement au début, afin de se mettre les gens dans la poche. Et puis dès qu'il peut vous rabaisser pour son bon plaisir ou vous marcher dessus pour s'élever, il n'hésite pas et vous traîne dans la boue comme l'être abominable qu'il est.
- On dirait pas… tenta de se justifier Sandra.
- Mais c'est son but, bon sang ! C'est son but d'avoir l'air inoffensif puis de te poignarder dans le dos quand tu t'y attends le moins ! Les agissements de ce salaud m'ont conduit à consulter un psy à tout juste 23 ans ! Et encore, je suis un de ses élèves qui s'en est le mieux tiré.
- Qu'est-il arrivé aux autres ? demanda Peter.
Edgar hésita à évoquer le mauvais souvenir qui le hantait.
- La plupart… a tout simplement arrêté ses études. D'autres ont tout bonnement changé de région de Poképolis pour les poursuivre, car c'est la seule façon de changer de mentor d'externat une fois qu'on nous en a assigné un. Les plus têtus en sont venus à se saouler, à prendre des antidépresseurs ou à se droguer. Certains courageux ont tenté de dénoncé ses agissements à l'Ordre des Médecins, mais le temps que leur demande soit traitée, Mendès les avait déjà fait expulser de l'hôpital et de leur université pour des motifs fumeux dont personne n'osait remettre la légitimité en doute ; même ses confrères ont peur de lui. C'est un tyran prêt à tout pour assoir sa domination sur autrui.
Edgar se tut, essoufflé et bouleversé de constater que la blessure était encore cuisante. Ils étaient arrivés devant l'arène.
- Ca va aller ? On peut faire quelque chose ?
- On peut lui péter les jambes à la débauche si tu veux.
Edgar et Peter fixèrent Sandra qui avait dit ça très naturellement.
- Moi j'dis ça, j'dis rien…
- C'est gentil, mais non, il n'y a rien à faire. J'ai passé deux ans à le supporter, inutile que je me fasse plus de mal en le côtoyant d'avantage. Et quand bien même l'idée de me dresser contre lui me viendrait, il trouverait le moyen de me nuire ; ce salaud a le bras long.
- Alors rien de mieux que l'arène pour se changer les idées ! proposa Peter. Je veux que Léviator voie à quel point il est devenu puissant !
- Ne nous emballons pas, temporisa Edgar. Tu ne connais pas encore ses attaques.
- Et s'il résiste aux attaques Eau des Pokémons du champion, les siens feront de même pour ses attaques. Balle au centre.
- En plus, oui. Quel était le niveau de ton Magicarpe avant qu'il n'évolue ? Je suppose qu'il ne devait pas être de niveau 20, sinon il serait de taille normale.
- Euh… alors ça, j'en ai aucune idée. Je suis une quiche en maths.
Edgar et Sandra étaient sceptiques.
- Ah ouais, quand même. Les stats de tes Pokémon, c'est pas des maths. C'est juste des chiffres, pas besoin de compter.
- Et c'est tout de même le b.a.-ba du dressage. Sans pour autant verser dans l'extrémisme et ne choisir tes Pokémon qu'en fonction de leurs données, tu te dois de t'intéresser un minimum à leurs statistiques.
- J'essaierai, promit vaguement Peter. Mais pour l'heure, j'aimerai connaitre les nouvelles attaques dévastatrices de mon Léviator !
Il libéra le Pokémon Terrifiant devant l'arène.
- Léviator, Hydrocanon !
L'hydre des mers dévisagea son dresseur avec des yeux ronds.
- Ton Pokémon a-t-il déjà vu une attaque Hydrocanon ? demanda Edgar.
- Non, je ne crois pas.
- Alors il ne peut pas comprendre ce que tu lui dis. Prends-toi pour exemple : si je te demande de me préparer des sconses, que feras-tu ?
- Rien, je ne sais pas ce que c'est.
- Pareil pour ton Léviator. Il ne sait pas ce que signifie le son « Hydrocanon ». Il faut donc associer ce son à un geste ; geste qui sera l'attaque. Et je doute fort que ton Léviator connaisse cette attaque alors qu'il vient tout juste d'évoluer.
- On fait comment alors pour savoir ce qu'il a appris de nouveau ?
- Ca !
Sandra libéra sa Hypocéan dans la cour. Elle parvint à tenir en équilibre sur la terre ferme.
- Pistolet à O !
Le Pokémon Dragon gratifia Léviator d'un fin jet d'eau à haute pression. Le Pokémon de Peter fut plus gêné qu'endolorit par l'attaque.
- Hé mais qu'est-ce que tu fais!?
- Quelle chochotte. Je le stimule pour qu'il riposte avec ses nouvelles attaques. Dit-lui de se défouler pour voir.
- Ok… Alors vas-y Léviator, donne tout ce que tu as.
Léviator se cambra en arrière et se gargarisa de litres et de litres d'eau avant d'expulser le tout par sa gueule en une surpuissante colonne aqueuse. Hypocéan valdingua en arrière sous la force du souffle.
- Mais je rêve ! Ton Léviator connait VRAIMENT Hydrocanon !
- Ouais, cool ! Tu vois ? Je t'avais dit qu'il était devenu puissant.
Sandra rappela son Hypocéan et revint auprès des deux garçons.
- Alors, Professeur Seko ? De quel niveau est ce Léviator ? lui demanda-t-elle pompeusement.
- 41… souffla-t-il, estomaqué.
- DE QUOI !? Tu veux dire que mon cousin, cette bouse de dresseur…
- Hey !
- … A fait monter un Magicarpe jusqu'au niveau 41 !?
- On dirait que oui…
- Et alors, c'est un exploit ?
Edgar et Sandra étaient effarés de voir Peter prendre sa petite prouesse de patience avec autant d'ingénuité.
- Plutôt, oui. Enfin, c'est un exploit dans le sens où c'est pas fréquent parce que c'est super chiant à faire, pas dans le sens où t'es une bête de dresseur sans le savoir.
- Ca me fait déjà un exploit de plus de que toi.
- Mouais… celui-là, j'veux bien te le laisser.
- Ah beu ! Eh bleu le 'Niksh !
Les trois dresseurs se tournèrent vers Léviator qui se faisait difficilement escalader par un petit gamin d'à peine deux ans. Et ce dernier, un petit garçon aux cheveux châtains tout en pétards, n'arrêtait pas de répéter :
- Eh beu le 'Niksh ! Eh bleu !
- Il est à qui ce mioche ? demanda Peter en soulevant l'enfant par sous les aisselles.
- Mais le porte pas comme ça ! Et éloigne-le de ton Léviator, il va lui bouffer un bras !
- Mais non, rooh… Léviator ne ferait pas de mal à une mouche.
Sandra arracha malgré tout le petit des mains de son cousin et le porta de façon plus maternelle.
- Comment tu t'appelles petit garnement ?
- Jamais je n'aurais pensé entendre un jour Sandra dire « garnement », chuchota Edgar à Peter.
- C'est le mioche qui fait ça ; dès qu'elle en voit un, elle devient tout miel.
- Je vous entends, bande de cons ! T'occupe pas d'eux, mon bout d'choux.
- Pierre ! Pierre !
Un homme châtain à la même coiffure désordonnée que l'enfant et au teint hâlé par la vie au grand air couru dans leur direction en criant.
- Pierre ! Ouf, merci, vous l'avez trouvé. Il n'a rien ?
- Non, vous en faites pas, le rassura Sandra en lui rendant l'enfant.
- Il a essayé de grimper sur mon Léviator.
- Ah ! C'est que c'est un aventurier mon petit Pierre, hein !? complimenta le père à son fils.
- Mais enfin, c'est un Léviator et…
- Tu vois, cousine ? Même ceux qui ne le connaissent pas voient bien que Léviator est inoffensif. Hein mon pèpère ?
- He beu le 'Niksh ! répéta Pierre.
- Hein ? Ah, oui ! Il est bleu le Onyx. Aha ! Petit filou, va ! C'est pour ça que tu es venu le voir ; tu as cru que c'était le Onyx de papa, mais en bleu.
- Moui ! gazouilla le petit, tout content.
- Ah, sacré toi ! Allez, rentrons voir ta mère, même si je suis sûr qu'elle n'a même pas dû s'apercevoir de notre absence.
Et il partit avec son fils sans faire attention aux trois dresseurs en se dirigeant vers l'arène.
- Excusez-moi ! le héla Peter.
- Oui ?
- Vous allez vers l'arène parce que vous en êtes le champion ?
- Non. Le champion, c'est mon fils ! Pas vrai Pierre ?
- Ouiii ! Tampion !
- …
- Je plaisante, c'est ma femme la championne de l'arène. Entrez, je vous en prie. Je vais vous présenter si elle n'est pas encore en train de se battre.
Peter, Sandra et Edgar suivirent père et fils dans l'arène qui avait un air de château fort avec ses pierres mal équarries posées les unes sur les autres à la va vite. Arrivé au stade qu'elle abritait, ils purent observer une jeune femme aux cheveux auburn à l'expression bagarreuse et déterminée qui affrontait un dresseur plutôt mal en point.
- Kabutops ! Lame de Roc !
- Euh… Skitty, Charge ?
Le Skitty fut pulvérisé. Son dresseur le rappela aussitôt et sortit de l'arène en courant.
- Vous êtes une grande malade !
- C'est ça, va donc, hé, lavette ! lui répondit la championne.
- Euh… c'est vraiment elle la championne ? demanda Sandra.
- Ouais, c'est mon p'tit bout d'femme à moi ! Wouhou, chérie ! Je reviens avec de nouveaux challengers ! Au fait, je m'appelle Flint. Et voici ma femme, Lola.
- Chouette, de la chair fraîche, murmura la championne en se dirigeant vers eux.
Flint posa sa main sur le ventre nouvellement arrondi de Lola que Peter, Sandra et Edgar venaient de remarquer. Il embrassa sa femme sur la joue, baiser qu'elle accepta sans lui rendre.
- Vous attendez un bébé ? demanda bêtement Peter.
- Non, j'aime juste prendre du ventre pour étirer chacun de mes hauts. Et toi, tu viens pour un combat ?
- Non, pour vous faire une échographie.
- De la répartie ? J'aime ça ! Les challengers en manque de combativité commencent à me gonfler, ricana Lola.
- Tout comme les champions trop plein d'égo m'insupportent, railla Peter.
- Tu devrais pas autant te la péter, conseilla Sandra.
- D'autant plus qu'elle ne semble pas prête à te faire de cadeaux, murmura Edgar.
- Pas grave ! Je ne vais pas me laisser rabaisser par une championne sous prétexte qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux !
- Je te rappelle quand même que je vais l'affronter après toi, alors l'énerve pas trop, cousin !
- Je ferais ce que je peux ; à moins que sa future défaite ne la vexe, auquel cas, je n'y pourrais rien.
Lola et Peter s'étaient placés de part et d'autre du terrain clairsemé de rochers et de petits étangs. Sandra et Edgar étaient dans les tribunes avec les trois œufs en compagnies de Flint et de Pierre.
- Votre ami a-t-il le niveau pour se frotter à un champion d'arène ? demanda Flint d'un air extrêmement sérieux, ayant pour le coup perdu toute sa bonhommie.
- Après la semaine d'entrainement que je lui aie fait subir, je pense qu'il est au moins en mesure de se défendre sans subir le match passivement.
- Mmh. Sans vouloir être pessimiste, je ne crois pas que votre ami ait une chance de gagner si une semaine d'entrainement et un Pokémon de type Eau sont ses seuls atouts.
- Il a d'autres atouts dans sa manche.
- Lesquels !? demanda Sandra.
- Pour surprendre tes ennemis, surprend d'abord tes amis.
- Tu m'énerves avec tes proverbes à la con…
- LALALA ! chantonna bruyamment Flint en bouchant les oreilles de Pierre. Pas de grossièretés en présence de mon fils je vous prie.
- Veuillez m'excuser.
- Désolée.
Sur le terrain, l'ambiance était moins cordiale. Peter s'enorgueillissait de son nouveau Léviator qu'il avait déjà appelé.
- Et tu crois que parce que tu as un type flotte, tu vas pouvoir me battre les doigts dans le nez ?
- Je ne vous permets pas de sous-estimer mon Léviator ! Il va vous défoncer en deux-deux !
- Dans tes rêves, morveux !
- Morveux, morveux… J'ai que 21 ans ; je suis sûr que vu votre état, ce doit être un âge que vous regrettez amèrement.
- Petit con ! Tu mourras pour cet affront !
- Formule usitée et éculée…
- Kabutops ! Ecrase-le !!
Le Pokémon de Lola sortit de sa Pokéball et incita Léviator à venir se frotter à lui.
- Je vais t'apprendre à faire le malin, moi ! Danse-Lames !
- Bouhou ! J'ai peur ! Léviator, Hydrocanon !
Alors que Kabutops aiguisait farouchement ses faux l'une contre l'autre, Léviator cracha un immense jet d'eau sur lui. Le Pokémon Carapace fût à peine déconcentré dans son travail de ferronnerie.
- Mais non, enfin ! râla Edgar. Ne dégaine pas ta botte secrète dès le début du combat… rolala.
- Commence pas à lui faire des reproches, toi ! ALLEZ PETER ! DEGOMME-LA !
Le jeune homme à la flamboyante chevelure ne semblait plus aussi confiant qu'avant que le combat ne commence.
- Lame de Roc, Kabutops !
- Contre la avec Morsure !
D'acérées crêtes de roches s'aggloméraient sur les lames de Kabutops, mais Léviator, aussi rapide que ce dernier, ne lui laissa pas le temps d'utiliser ses nouvelles armes, enserra ses bras dans ses mâchoires et le secoua en tous sens avant de l'envoyer valdinguer.
- Poliroche !
- Euh… Hydrocanon !
- Non, voyons ! Tu as bien vu que cela ne lui faisait que trop peu de dégâts pour ce que cela demandait d'énergie à ton Léviator, bougre d'âne ! se lamenta Edgar dans les tribunes.
- Mais t'as pas bientôt fini de rager !? Il se débrouille bien pour l'instant.
- Sauf que ce coup sera son dernier.
- Enchaîne avec Aquat-Jet ! ordonna Lola.
Après s'être préparé à fendre l'air, Kabutops se précipita vers son adversaire en glissant sur une fine vague d'eau tout en évitant l'Hydrocanon. L'Aqua-Jet qu'il lui fit essuyer l'amocha salement malgré la concordance des types.
- Et fini-le avec Lame de Roc !
Cette fois-ci, les coups de faucilles bardées de roche de Kabutops firent mouche et lacérèrent Léviator avant même qu'il n'eut le temps de réagir.
- Oh non ! Léviator !
- Et voilà. Emballé, c'est pesé.
- Au fait, on était tellement occupé à se crier dessus qu'on n'a même pas défini le nombre de Pokémon qu'on utiliserait !
- Je suppose qu'un 1 contre 1 t'embêterait beaucoup, vu que la victoire serait déjà mienne.
- Assez, oui. Et pour information, je n'ai que deux Pokémon.
- Alors pourquoi tu me poses la question !?
- …Par convention ?
- Ah ! Quelle lavette ! La politesse, le protocole, et toutes ces bondieuseries ne sont bonnes à rien sinon à te faire paraître faible ; inutile de me ménager en feignant la sollicitude.
- Pas la peine de jouer les madame Je-sais-tout sous prétexte que vous êtes enceinte.
Lola tiqua.
- T'as pas bientôt fini de me faire passer pour une mère aigrie !? Envoie ton Pokémon, plutôt.
Peter fit appel à Minidraco. Il semblait sûr de lui et beaucoup plus puissant qu'avant de subir les méthodes d'entrainement d'Edgar.
- Tu devrais avoir honte de faire combattre un Pokémon aussi jeune ; il n'a même pas l'air de savoir se battre.
- Détrompez-vous. J'ai une fois commis l'erreur de l'envoyer au combat sans préparation, et il en a trop souffert pour que je me permette de récidiver.
- Ni ton intégrité, ni les promesses que tu t'es fait à toi-même ne changerons le fait que c'est à peine un bébé.
- Alors montrez-moi que j'ai tort !
- Kabutops, Aqua-Jet !
Le Pokémon Carapace fonça de nouveau en patinant sur une fine couche d'eau.
- Cage-Eclair !
Au moment où Kabutops allait entrer en contact avec Minidraco, ce dernier s'entoura d'un orbe de foudre qui repoussa son adversaire. Kabutops parvint à se rétablir à la suite du choc, mais il était secoué de soubresauts qui le handicapaient significativement.
- Une attaque de type Eau ? Sur un Pokémon Dragon ? Je croyais qu'il ne fallait faire montre d'aucune sollicitude, mh ?
- Envers les humains, oui. Les Pokémon, c'est une autre histoire.
- En le ménageant, vous me ménagez. Battez-vous sérieusement je vous prie. Minidraco, Ouragan !
La tornade émeraude rajouta à la déroute de Kabutops que lui causait déjà la paralysie.
- Lame de Roc, Kabutops ! Vite !
Le Pokémon Roche couvrit ses faucilles de pierres tranchantes, mais bien moins vite qu'avant. Minidraco s'était rapprochait.
- Ne lui laisse pas le temps de lancer l'attaque. Queue de Fer !
Tout le corps du Pokémon Dragon se mit à luire comme du métal poli. Il octroya à son adversaire une gifle en pleine tête qui aurait pu être qualifiée de cinglante si le bruit qui en résulta ne rappelait pas autant celui d'un coup de masse sur une enclume.
Comme Minidraco retrouva son aspect d'origine, Kabutops tomba à terre, vaincu. Lola le rappela en faisant la grimace.
- Bien joué Minidraco !
- Ne te réjouis pas trop vite. Cette victoire n'est due qu'à une simple faute d'inattention de ma part.
- Ça reste une faute dont j'ai su profiter.
- J'en conviens. Mais soit sûr que je ne la commettrai pas deux fois ! Laggron, go !
Le farouche amphibien des marais apparu et se teint près, sans bouger face à Minidraco.
- Ca n'augure rien de bon, murmura Edgar en tribune.
- Merci pour le commentaire constructif.
- Ce Laggron est le dernier Pokémon en date de Lola. Il est fort et bagarreur, mais il manque encore cruellement d'entrainement et de canalisation.
Edgar et Sandra se regardèrent, étonnés.
- Pourquoi vous nous donnez les défauts des Pokémon de votre femme ? Vous voulez qu'elle perde ?
- Non, non, dit-il en riant. Je ne cherche pas à lui nuire, et elle ne me le pardonnerait jamais d'ailleurs. Ces derniers temps, très peu de bons dresseurs sont venus se mesurer à elle ; presque aucun à vrai dire. Alors avant qu'elle ne prenne son congé maternité, j'essaie de pimenter un peu ses combats, que ses derniers affrontements ne lui laissent pas un goût amer d'insatisfaction.
- Vous êtes un bon mari, souffla Sandra, impressionnée.
- J'essaie de l'être, oui. Mais ne lui dites rien surtout ! Je ne veux pas qu'elle se doute de quoi que ce soit venant de ma part.
- Motus.
- De toute manière, que Peter aie vent de vos conseils ou non, ce combat est perdu d'avance. Son Minidraco ne peut pas gagner car aucune de ses attaques ne peut amocher ce Laggron.
- Alors faites en bon usage lorsque votre tour viendra, leur sourit-il.
Et en effet, Peter ne pouvait rien faire contre le Laggron. Les attaques Draco-Rage et Ouragan que Minidraco avait lancé laissaient le Pokémon Poissonboue de marbre.
- Maintenant que tu as bien vu que tu ne pouvais rien faire, finissons-en. Séisme.
Laggron s'agita soudainement et martela le sol de ses poings serrés en gesticulant. Minidraco fut balloté en tous sens, heurtant les rochers sur le terrain avec force. Lorsque la secousse prit fin, le Pokémon Dragon était en très mauvais état.
- Et Poinglace.
Laggron acheva son frêle adversaire en l'enfonçant dans le sol d'un coup de poing givré. Minidraco était complètement dans le cirage.
- Mais quelle brute !
- Tu ne voulais pas que je me retienne ? Voilà.
- Mouais, rechigna Peter en rappelant Minidraco, les dents serrées. Vous êtes plus forte que je ne le croyais…
- Et tu n'as encore rien vu. Suivant ! Qui d'autre pour me défier ?
- Moi !
Sandra descendit des tribunes en trottinant et posa sa main sur l'épaule de Peter qui montait vers Edgar.
- Tu t'es très bien battu.
- Ca n'a pas été suffisant.
- Cette fois, non. Mais si tu continues de progresser aussi vite, la prochaine fois, tu lui botteras son gros cul !
- Hey la minette ! J'attends !
- C'est bon, minute ! Vous allez pas accoucher dans l'heure, si !? Te bile pas trop, cousin. J'vais la ravager pour toi !
Et de courir jusque sur le terrain avec une gnac sans nulle pareille. Peter s'assit aux côtés d'Edgar et de Flint qui faisait sauter Pierre sur ses genoux.
- Ah bleu le 'Niksh ?
- Capout' surtout le Onyx…
- J'ose espérer que tu ne vas pas te répandre en atermoiements dépressifs, parce que si c'est le cas, autant te le dire desuite : je change de tribunes.
- Non, t'en fais pas, c'est pas mon genre de me morfondre. Mais que ce soit avant ou après ton entrainement, j'ai l'impression qu'il n'y a aucune différence et que je continue de me faire rouler dessus.
- Ton ami Edgar m'a dit qu'il t'avait entrainé de son mieux pendant une semaine, releva Flint. Mais une semaine, ce n'est pas suffisant pour s'améliorer significativement.
- Mmh…
En bas, Sandra avait fait sortir Hypocéan dans un bassin, et Lola son Laggron.
- Tu fais appel à un type Eau face à un autre type Eau ? Qu'est-ce qui peut bien vous passer par la tête…
- J'vous en pose des questions, moi ? Non ! Alors bouclez-là et battez-vous !
- Tu m'as l'air de d'avantage montrer les dents que l'autre rouquin.
- Je suis pas du genre à taper la discute pendant que j'me bats. Et puis j'ai rien à vous dire ! Vous avez dérouillé mon cousin ! Ça va chier des Obalie carrés ! Hypocéan, Attraction !
- C'est une femelle !?
Hypocéan lança un regard enamouré à Laggron qui ne put que tomber sous le charme des courbes voluptueuses de la séductrice.
- Alors, t'en pense quoi Laggron ? Pas mal la p'tite Hypocéan, hein ? Cascade !
Hypocéan sortit du bassin en amenant avec elle une gigantesque vague qui emporta Laggron et l'éleva dans les airs pour mieux le laisser retomber. Hypocéan sauta du haut de la cascade pour plonger dans un bassin.
- Laggron ! Arrête de subir et tabasse moi cette minette ! Surpuissance !
Laggron semblait hésiter. Il regardait tour à tour sa maîtresse puis son adversaire, ne sachant laquelle des deux choisir.
- Ha ! Les hommes…
- Hypocéan ! Finis-en avec Saumure !
Le Pokémon Dragon bombarda Laggron de dizaines de projectiles salins et l'envoya dans les cordes.
- Bien joué, je dois l'avouer, lâcha Lola.
- Pas d'compliments. Juste du sang !
- Ca y est. Elle est en mode enragée, signala Peter dans les gradins.
- On voit ça, oui. C'est grave ? demanda Flint.
- Ca dépend. Soit elle prend desuite l'avantage au prochain combat, et après elle ne s'arrête plus ; soit elle tombe contre un Pokémon qui ne la laissera pas se placer et elle va pester plutôt que de réfléchir.
- Tu sembles savoir faire de bonnes analyses comportementales. Et c'est une grande qualité pour le combat Pokémon. Exploite-la.
- J'appelle Flagadoss !
Une grosse guimauve rose à l'air benêt avec un bulot accroché à la queue vint se placer devant Lola.
- Et maintenant, que le spectacle commence !
- Bas les pattes, c'est à moi de commencer ! Hypocéan, Ouragan !
Le vent vert fusa vers Flagadoss.
- Distorsion.
D'un mouvement de la patte, Flagadoss emprisonna le terrain dans une cage vert-de-gris qui ralentit énormément la progression de l'attaque d'Hypocéan ; ainsi, il n'eut aucun mal à l'éviter.
- Renvoi lui avec Psyko !
Le Pokémon Psy engloba l'Ouragan dans une aura bleuté et réexpédia le tout sur son adversaire qui ne put s'y soustraire, trop ralenti par la Distorsion.
- Mais c'est du cheat cette attaque !
- Non, c'est du brain ! Maintenant arrête avec ton vocabulaire de geek !
- Je dis c'que j'veux, bibendum !
- Alors ça, c'était pas à dire… Flagadoss ! Plénitude !
- Cascade, Hypocéan ! Protège-toi avec le mur d'eau !
- Mur d'eau, mes fesses ! PSYKO !
Cette fois, ce fut Hypocéan qui fut pris dans l'attaque Psy. Flagadoss le fit s'envoler jusqu'à lui faire heurter le plafond de l'arène avant de l'envoyer s'écraser au sol comme un missile.
- Un partout, petite garce.
- Fière de l'être, vieille mégère. Tylton, à toi !
Le petit dindon bleu aux ailes de cotons fit son apparition sous les rires de Lola.
- Mais qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?
Dans les tribunes, les commentaires allaient bon train.
- Et voilà, l'erreur de la journée revient à Sandra. Bravo, cousine.
- Elle n'a pas du réfléchir suffisamment, voilà tout, relativisa Flint.
- Je crois plutôt qu'elle ne voulait pas faire appel à son Rapion de peur que son type Poison ne la désavantage face au Psyko de Flagadoss. Mais faire appel à ce Tylton est une encore plus grosse erreur car il n'a aucune attaque susceptible de l'affecter sérieusement.
- Mmh. Les attaques Insect de Rapion auraient pu l'aider dans cette situation.
Sandra, ne supportant plus les rire de son adversaire, lança l'offensive.
- Tylton ! Berceuse !
- Hun hun. Nous sommes toujours sous l'effet de Distorsion, ma chère. C'est à moi que reviens le premier, et dernier, assaut. Flagadoss, Poinglace !
- Mais tous vos Pokémon connaissent Poinglace ou quoi !?
- Presque. C'est une attaque très pratique, tu en conviendras.
Flagadoss mit fin au combat d'un bon crochet gelé du droit. Tylton, KO par One-Shot, fut rappelé par une Sandra pour le moins furieuse.
- On reviendra, Lola ! On reviendra dans quelques jours et cette fois on vous explosera !
- J'espère bien. Les dresseurs dans votre genre se font rares.
- Ah ?... euh… Essayez pas de m'amadouer avec vos compliments ! Peter ! Edgar ! On se casse ! Et merci Flint pour votre accueil. Salut Pierre !
- Ba Bye !
Les deux challengers et leur chaperon sortirent de l'arène sous les remontrances de Sandra. Flint descendit des gradins en tenant la main de son fils et rejoint Lola.
- Tu t'es bien battu ma chérie, dit-il en l'embrassant sur la joue.
- Bof. Je me suis retenue pour avoir un peu plus de défi, mais ça n'a pas autant marché que je le souhaitais.
- Néanmoins, ils sont prometteurs, tu ne trouves pas ?
- Si. Comparés aux mous du genou que j'ai dû me farcir la quinzaine dernière, ils ont des esprits combattifs très développés ; et de la répartie.
- Que dirais-tu si je partais m'entrainer avec eux ?
- T'entrainer ? Pourquoi ?
- Tu le sais très bien. Après la naissance de Pierre, tu as dû fermer l'arène car tu n'avais plus le temps d'endosser tes responsabilités de championne en plus de notre fils. J'ai dû arrêter de travailler pour m'occuper de lui, ce afin que tu puisses de nouveau combattre. Mais cette fois-ci, mon amour, j'aimerai que les rôles s'inversent.
Lola tirait ostensiblement la gueule.
- On en a déjà parlé, Flint. Et c'est hors de question ! Tu sais bien que j'ai un mal fou à m'occuper de Pierre. Je ne suis pas aussi douce et attentionnée que toi avec les enfants.
- Je ne l'étais pas non plus avant d'avoir essayé.
Elle poussa un long soupir, résignée.
- … Je suppose que tu n'en démordras pas ?...
- Désolé, mon amour.
Elle vint se blottir dans le creux de ses bras. Il l'étreignit.
- Alors vas-y. J'ai bien assez profité de ma liberté. Toi aussi tu as le droit de faire ce que tu veux.
- Merci, dit-il en l'embrassant chastement sur le front.
- Quand est-ce que tu pars ?
- Aucune idée. Mais le plus tôt sera le mieux, vu qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant que ton état ne t'empêche de te batte. Et j'aimerais beaucoup que ses trois jeunots m'accompagnent dans mon entrainement. Je n'aime pas voyager seul, et les aider me ferait plaisir ; à toi aussi, d'ailleurs, car s'ils reviennent te voir avec mes bons conseils en poche, peut-être cela te donnera-t-il le grand combat que tu attends depuis si longtemps.
- Et bien, qu'est-ce que t'attends ? Rattrape-les et demande-leur !
- Tu gardes Pierre un instant ?
- Je m'occuperai de lui durant ton voyage. Après tout, il serait temps que je commence à apprendre à m'occuper d'un enfant vu que j'en ai un autre en route, gloussa-t-elle d'un rire cristallin.
- Encore merci, mon cœur.
- Allez, fonce avant qu'ils se fassent la malle !
Dehors, Peter et Sandra étaient occupés à répertorier les erreurs de l'autre.
- Je ne comprends pas pourquoi tu as appelé ton Tylton au lieu de Rapion contre ce Flagadoss. T'aurais au moins pu le taper une fois avant de perdre !
- De toute manière, la Distorsion était toujours opérante, Peter… temporisa Edgar.
- Et toi là ! Pourquoi t'as pas rappelé ton Léviator au lieu de le faire s'écraser contre un Pokémon Roche, hein !? Boulet.
- Si ça peut vous faire arrêter de vous battre, vous avez été aussi mauvais l'un que l'autre. Voilà ! lâcha Edgar.
- Eh bien ! L'ambiance est au beau fixe, les jeunes.
Les trois dresseurs se tournèrent vers Flint qui était venu à leur rencontre.
- Oui, on est un peu à cran après une défaite pareille, expliqua Peter.
- Je vois. J'ai une proposition à vous faire. Je compte partir m'entrainer au Mont Sélénite pendant deux à trois semaines et j'aimerais beaucoup que vous m'accompagniez.
- En quel honneur ? s'étonna Sandra.
- Eh bien, disons que j'aime bien m'entrainer avec d'autres dresseurs. On apprend bien plus lorsqu'on se bat avec des gens que quand on frappe un sac de sable.
- D'autant plus que ce serait une opportunité unique pour vous deux de vous entrainer en compagnie d'une personne côtoyant d'aussi près un champion d'arène, releva Edgar.
- Mais carrément ! s'enjoua Peter. Vous partez quand ?
- En même temps que vous.
- Demain alors !
- Et moi, cousin ? J'ai pas mon mot à dire ?
- T'as pas entendu !? « Entrainement », « champion d'arène ».
- Je ne suis pas encore champion, précisa Flint.
- Si, j'ai entendu, continua Sandra. Mais consulte moi avant… comment ça, pas « encore » champion ?
- Je vous expliquerais sur le chemin du Centre Pokémon. Vous allez bien au Centre Pokémon ? Vu l'état de vos Pokémon.
Peter et Sandra fixèrent tous deux Edgar. Ce dernier semblait contrit.
- N'y aurait-il pas un Centre Pokémon autre que celui d'Argenta auquel nous pourrions nous rendre ? Il y a un nuisible qui rode dans les couloirs de celui de cette ville que je souhaiterai à tous prix éviter.
Flint afficha un sourire radieux.
- Alors on part desuite ! Je vais préparer des affaires, prévenir ma femme, et je vous rejoins.
- Où va-t-on ?
- Au Centre Pokémon du Mont Sélénite ! L'entrainement commence dès aujourd'hui, les jeunes !