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Avec le vent °O.S° de Poitou



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Informations

» Auteur : Poitou - Voir le profil
» Créé le 01/04/2011 à 19:12
» Dernière mise à jour le 02/04/2011 à 16:23

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Chapitre unique : Avec le vent.
Avez-vous déjà entrevus, au gré d'un cauchemar saisissant, le pire des futurs qui pourrait engloutir le monde d'un étau de malheurs étouffants ? Vous êtes vous un jour demandés, si la liberté d'expression et de penser, pouvaient vous êtres retirées avec une douceur machiavélique ? Et si les êtres les plus vils, aux cœurs si sombres que même la nuit n'ose les glacer de son étreinte, en venaient à devenir ceux qui dictent les lois ? Seriez vous assez valeureux, pour vous dressez contre l'indolente tyrannie qui happerait ce que vous considériez comme acquis ? Il est triste de penser, qu'en toute vanité, vous affirmerez que oui, que vous seriez capables de cette noblesse d'esprit, de cette incomparable acte de courage suicidaire, de cette mise en holocauste de votre être. Mais en réalité, voyez-vous, sûrement serrez-vous de ces couards qui se laissent tuer par le poison nouveau galopant en les artères de la société. La chance est moindre, qu'un seul de vous soit de ceux qui seraient près à mourir en défendant une cause.
Mais après tout, que y'a-t-il de plus normale ? Les héros sont toujours stupides. J'en suis une preuve flagrante, là, laissée à terre, comme un vulgaire cadavre. De toute manière je serais bientôt de ceux qu'on enterre. Ah, et bien sûr, je n'aurais pas de ces sépultures décentes que l'on offre à nos cauteleux dictateurs ! Je finirais sûrement au fond d'une fosse débordant d'un amas de corps entremêlés, ou bien simplement oubliée là où on m'a abattue, pour avoir oser me lever contre ceux qui mènent la destruction de leurs mains monstrueuses, tenant les ficelles de notre société affamée d'espace, qui se déroule lentement en un tapis hérissé, pour couvrir la terre de villes aux allures d'hydres titanesques. J'ai voulut me battre contre notre voracité, et ce sont les agents de la mort qui m'ont accueillis, armes en mains. J'ai crus à la lettre d'espoir que l'on m'a offerte comme un appas, et j'ai marchée jusqu'à cette colline ; la dernière qui n'a pas été dépouillée son tapis de verdure. Et tout cela pour quoi ? Des balles qui ont perforées ma chaire, et du sang qui s'écoule. Je ne suis qu'un gâchis de matière.
J'ai envie de hurler quelques infamies, pour maudire tous ceux qui vivent encore en ville. J'ai envie de me relever, comme portée par la brise, puis de descendre à toute allure vers les grandes cités grises. J'ai envie de bousculer les passants, de leur crier de se révolter, puis de m'envoler jusqu'aux célestes bureaux des hommes politiques. J'ai envie de briser les vitres de leur immeuble, puis de les attraper pour les en balancer. Allez donc vous écrasez par terre, voleurs ! Monstres, odieux manipulateurs, cœurs de pierre et de métal, créatures du mal ! Vous êtes les pires d'entre nous, et pourtant, vous voici au pouvoir, entourés de vos cortèges de sombres charognards, ceux que l'on nomme « maires » et qui se repartissent les villes du monde et leurs habitants, comme des tranches d'une viande juteuse….. Vous n'êtes que des vampires, volant la vie qui appartient à la terre, et celle qui habite le peuple. Vous vous engraissez, posés sur des chaises, les yeux rivés sur vos comptes en banque débordants d'une richesse prise au prix de la nature et du bonheur. Mais malgré le malheur que vous propagez, vous voilà heureux, béats, répugnants reliquats d'humanité qui dictent la bonne parole.
Et moi, je me meurs lentement, seule, abandonnée aux caresses glacées d'un vent d'hivers. Les cieux semblent déplorer le monde qui s'étend sous lui ; piles de cités grises qui rongent les plaines de Bandornie. Il voit jusqu'à la mer lointaine, qui se couvre de grandes tours bétonnées sous les machines de l'homme. La civilisation s'étale, sinueuse, morne et malfaisante, présence cacophonique qui fait s'enfuir les derniers pokémons sauvages. Des vols de Roucoules aux plumes blafardes, survolent les villes horrifiques, monstrueuses. Ils témoignent du mal que répand notre race, empoisonnant la terre et ses habitants. Nulle pitié pour la nature qui nous a bercées si longtemps auparavant, transformant les singes que nous étions en êtres avides et sans conscience. Désormais, seule reste de la faune, celle qui contribue à notre vie à nous ; éparses espèces parquées, clonées, maintenues en vie pour nous offrir leurs chairs dont tant de citoyens se délectent. Ils arrachent la peau et les muscles, baignent la viande cuite, dans le sang qui stagne au fond des assiettes..... Les os se font des récompenses pour Arcanins et Ponchiens de salon, qui servent d'amusement à nos enfants élevés par d'insensibles infirmières. Joëlle n'est plus, ni souriante, ni attentionnée. Elle débite ce que le gouvernement a implanté dans son cerveau à sa naissance, en des laboratoires austères. Elles ne vivent que pour réciter d'interminables tirades, sur l'homme et sa gloire construite sur la souffrance et la mort. Un flot d'inepties valorisants ce que nous sommes : Des monstres haineux, envieux, désireux de couvrir le monde de cités grises, tortueuses, construites pour héberger la population croissante. Oui. Nos citoyens qui ne vivent plus que pour procréer, comme prit d'une frénésie les contraignant à copuler furieusement, pour étouffer le monde sous notre écrasante supériorité numérique. Ces mêmes citoyens, gavés d'une impossible quantité d'inepties vaniteuses, allant jusqu'à faire d'eux des êtres divins, choisis par Arceus pour dominer la terre, en lui imposant un joug de violence et de pollution. Qui aurait put prédire une pareille manipulation ? Les puissants qui tirent les ficelles avaient pensé à tout ! Ils nous ont donné l'illusion d'être les maîtres, et nous les avons crus. Quels pauvres moutons nous avons fais. Quels pauvres idiots nous faisons maintenant.
Ah, et voilà où m'ont conduis ces pensées que j'ai longtemps cultivées en secret, avant d'oser les revendiquer..... J'agonise sur la dernière colline saine de Bandornie, surplombant les plaines d'herbe rase. Et puis-je m'estimer heureuse de mon sort ? Oui. Car je me meurs en un espace préservé de notre corruption. Ma vie s'étiole et se délie, mais va nourrir la terre qui supporte mon corps. Que je dois paraître frêle, ainsi couchée au sommet de cette colline, là, nue et offerte ! Et pourtant, que les caresses du vent sont douces..... Que cette herbe verte, presque unique désormais, me parait tendre et moelleuse..... Est-ce la mort que j'ai cherchée en hurlant face au monde ? Ais-je inconsciemment, toujours voulue courir vers ma perte ? Peut être ais-je toujours sus, que je finirais ici. Là, étendue face au ciel gris. Moi et ma chaire frémissante, froidissant alors que des brises glacées emportent ma chaleur, me l'arrachent tendrement. La mort est douce parfois. J'espère que mon âme suivra le vent qui souffle.
Oui, voilà. Je veux m'en aller avec le vent.