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Peter ! de S3phiroth



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» Auteur : S3phiroth - Voir le profil
» Créé le 23/03/2011 à 16:54
» Dernière mise à jour le 05/04/2011 à 17:29

» Mots-clés :   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Présence de personnages du jeu vidéo

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06 - Confidents
« Cher journal,

J'ai soif, j'ai faim, j'ai mal et j'en ai plein le cul de cet entrainement qu'Edgar nous fait subir à Peter et à moi. Bien que je sois la première en quête de force et d'amélioration de mes techniques de combat, je réprime complètement ses méthodes dignes des pires goulags russes.

Seul Peter devait être entrainé par Edgar à la base, mais ce dernier a réussi à me convaincre je ne sais trop comment de me joindre à eux, et maintenant je n'ose m'arrêter de peur de leur paraitre faible et peu déterminée. Et puis, j'ai laminé mon cousin cette après-midi ! Trop balèze !

Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'une estimation fiable, mais voilà bien la seule chose dont je puisse être fière au milieu de cette forêt dégoutante. Hier, je me suis fait piquer les fesses par un enfoiré d'Aspicot alors que j'étais partie faire mes petites affaires derrière un buisson. Beurk ! Rien que d'y repenser, j'en ai des frissons.

Mais le plus inquiétant en ce moment, c'est Peter. Il ne parle quasiment plus, à part pour dire une ou deux conneries, et se crève à la tâche comme un forcené. Vivement qu'on arrive à Argenta.

Si quelqu'un venait à trouver ce journal, c'est que je n'aurais pas survécu aux sévices de mon tortionnaire. Je vous prierai donc de bien vouloir me venger. Il s'appelle Edgar Seko.

Peter, Edgar, si vous lisez ce journal, je vous écharpe !

Sandra Valentys, à la santé mentale vacillante. »


- Allez Sandra ! La pause est finie, il est temps de reprendre ! somma Edgar.
- C'est bon, j'arrive, pas la peine de hurler.
- Qu'est-ce que tu faisais à te cacher derrière ton arbre ?
- Des trucs de filles, Peter…
- C'est moche de toujours te servir de cette excuse pour garder tes secrets.
- Je coulais un bronze, là, t'es content !?
- Inquiet plutôt. Je ne t'ai pas vu emmener de papier toilette avec toi.
- Hum hum… Excusez-moi de couper court à vos délibérations sur le transit de Sandra mais nous avons un entrainement à poursuivre – que dis-je – à parachever ! Êtes-vous prêts ?

Peter se contenta d'acquiescer. Sandra paraissait moins enjouée.

- Euh… On pourrait pas faire une pause aujourd'hui ? C'est vrai quoi ! On trime comme des bêtes depuis une semaine ; à faire des marathons interminables, des pompes, des abdos, du tire à la corde ou même de la lutte avec nos Pokémon…
- Je t'ai dit à quoi cela servait : à mieux pouvoir te transposer à ton Pokémon lorsqu'il se bat, et ainsi être en mesure de mieux jauger les options qui s'offrent à lui en combat. Après tout, comment apprendre à quelqu'un à se battre si l'on ne sait pas se battre nous-même ?
- J'avais compris tout ça, mais je pensais qu'on méritait bien une après-midi de repos, tu vois. Genre à faire la sieste au soleil à cuver nos courbatures…

Edgar était pensif.

- Mmmhh… Tu as raison Sandra. Faisons une pause.
- Ouf, merci ! A un moment, j'ai cru que…
- Pendant que Peter et toi vous prélasserez dans l'herbe moussue, j'irai nous ravitailler en substance psychotrope sur les pieds de cannabis que j'ai repéré derrière ces arbres.
- Euh…
- Vous pourrez même sculpter des calumets dans du bois jeune, ainsi nous pourrons d'avantage nous relaxer à mon retour. Nous paresserons comme des hippies, vivant d'eau fraîche et d'oisiveté maladive dans laquelle nous croupirons bientôt si personne au sein de ce groupe ne vous prend en main et ne vous donne on bon coup de collet !
- Je pensais pas vraiment à ce genre de détente…
- Et moi je ne pensais pas du tout à quelque détente que ce soit, Sandra ! Au ruisseau dans dix minutes ! Et au pas de course, mauvaise troupe ! Hop ! Hop ! Hop !

Edgar partit en trottinant dans les bois, suivis de près par Peter, et de moins près par Sandra.

- T'aurais pu me soutenir, cousin !
- Je veux m'entrainer, moi.
- Une bonne sieste, ça t'aurait fait du bien pourtant.
- J'étais plus tenté par le joint, tu vois…

Et d'accélérer la cadence pour semer sa cousine.

- De quoi !?

*
* *

« Carnet de route, 8 Mars 1990.

Le postulat de départ était que Sandra avait de biens meilleures dispositions et préparations aux combats Pokémon que Peter ; sans doute son éducation au sein d'une arène la prédéfinissait-elle dans cette voie. Et malgré son manque d'engouement à la tâche, je suis bien obligé de reconnaître les progrès fulgurants et spectaculaires qu'elle a accompli ces derniers jours. Son Hypocéan est parvenu à exécuter une Cascade parfaite en à peine une semaine, et son jeune Tylton s'agaillardit sans cesse. Son autorité fait loi auprès de ses Pokémon, ce qui ne leur laisse aucune marge de manœuvre pour digresser à mes exercices.

Peter, en revanche, semble ne jamais s'être laissé encadrer par quelque programme que ce soit. D'où sa progression plus laborieuse. Mais il a conscience de son retard par rapport à Sandra, et met les bouchées doubles ; jamais encore je n'avais vu un dresseur se crever autant à la tâche. Bien que fournissant moitié moins d'effort que lui, de vilaines courbatures mettent tout de même mon corps à mal (bien évidemment, je ne dis mot de ces douleurs à mes deux élèves afin de ne pas baisser dans leur estime). Alors je n'ose imaginer l'étendue des souffrances de Peter lorsqu'il s'évertue à contrer les Souplesse de son Minidraco où quand il retient de face la nage effrénée de son Magicarpe afin de le muscler. Je nourri d'ailleurs la folle ambition de faire évoluer ce dernier avant que nous ne soyons sorti de cette forêt ; l'avenir nous dira si mes espoirs n'étaient pas infondés.

Mais bien plus que de sa santé physique, c'est du moral en berne de Peter dont je me soucie le plus. Voilà une semaine que nous sommes entré dans la forêt de Jade et qu'il ne parle quasiment plus, qu'il se terre dans son coin lors des rares pauses que je nous octrois. Au vu de ce que je sais de lui, je ne pense pas que l'austérité du lieu y soit pour quelque chose. Sa cuisante défaite face à Charline me semble la raison la plus probable de son mutisme. Sandra et moi avons plusieurs fois essayé d'aller lui parler, mais quelque puisse être le sujet abordé, Peter ne semble pas s'y intéressé et reste agar, le regard las et perdu dans le vague.

Hier, Sandra me demanda une pause dans notre entrainement. Je ne lui accordai bien sûr pas, mais aujourd'hui, je pense pouvoir joindre l'utile à l'agréable en l'enjoignant à m'accompagner pour une chasse au sanglier ; des traces fraîches bordent notre campement. Si nous suivons la sente, peut-être pourrons nous tous trois nous délecter de succulentes tranches de bacon, et ainsi ragaillardir le malheureux Peter.

Je m'en vais d'ailleurs de ce pas lui donner de nouvelles instructions afin de l'occuper pendant que je convaincrai Sandra de m'aider. Cela nous changerons des rations sèches et rassies dont nous nous nourrissons bien trop souvent à mon goût.

E. Seko

P.S. : les œufs se portent bien, à part le mien qui s'agite bien plus que les deux autres. Le Pokémon en son sein me semble bien agité. Je dois me tenir prêt à une potentielle éclosion prématurée. »


- Et ça t'as pété comme ça, là, pouf !

Edgar et Sandra se déplaçaient discrètement dans les épais fourrées de la forêt de Jade en suivant les traces d'un sanglier fraîchement débusqué.

-Chhtttt ! Parle moins fort, je te prie.

Enfin… presque discrètement.

- J'en avais assez de manger des barres de céréales racornies et du civet de lapin pris au collet sans viande sur les os. Et puis, tu voulais une pause, la voici.
- C'est pas vraiment ce que j'appelle une pause. On crapahute depuis une heure dans la brousse sans…
- Ne pourrais-tu pas prendre exemple sur ton cousin et faire silence, s'il-te-plait ?
- C'est bon, j'me tais, rolala…

Sandra se rembrunit et suivit Edgar silencieusement. Ils sortirent des taillis et virent finalement le soleil percer les frondaisons des arbres lorsqu'ils atteignirent le centre d'une petite clairière.

- En parlant de mon cousin, tu trouves pas qu'il est bizarre depuis quelques jours ?
- En effet, et c'est d'ailleurs pour ça que t'ai demandé de m'accompagner.
- Si tu comptes m'éliminer tranquillement au fond des bois et rapporter ma tête à Peter, j'te préviens tout de suite : j'ai fait du Krav Maga !
- Et moi du Baritsu. Et je ne suis pas là pour ça, voyons…
- C'est quoi le Baritsu ?
- Un art martial britannique. Pourquoi crois-tu que Peter puisse vouloir ta tête, enfin ! C'est ridicule !

Sandra prit un air triste avec une moue boudeuse.

- Beh, tu te souviens quand on était à Bourg-Palette ? Toi et moi, on arrêtait pas de s'engueuler…
- Je m'en souviens parfaitement.
- Après ça, il a dit qu'il ne voulait plus que je l'accompagne, que depuis que j'étais avec lui je ne faisais que l'emmerder… j'ai peur qu'il ait parlé sincèrement à ce moment-là…

Sandra avait la tête basse et les poings serrés.

- Je crois qu'il tire la gueule parce que le Professeur Chen l'a forcé à continuer de voyager avec moi.
- Non.

Edgar était ferme et souriait en coin.

- Pourquoi tu souris bêtement, comme ça ? Si c'est pour te foutre de moi quand je te parles…
- Non, non ! Je ne me moque pas de toi, c'est juste que je ne pensais pas que tu accordais autant d'importance à l'opinion que Peter a de toi. C'est attendrissant et même rassurant de te savoir capable d'éprouver des émotions humaines.
- … Merci ?
- De rien, c'était sincère. Et non, je ne pense pas que ce soit ça qui le rende aussi affable ; mon avis est qu'il s'agit de sa défaite face à Charline.

Sandra reprit de sa contenance en clignant rapidement des yeux ; Edgar feignit de ne rien voir.

- Mmmhh… Non, j'crois pas que ce soit ça. Peter n'a jamais été attristé par une défaite ; au contraire, ça le motive. Quand on était petit, on ne se voyait que lors des vacances d'été. Les parents de Peter sont des baroudeurs, donc ils nous laissaient mon cousin à l'arène et puis ils repartaient en voyage sans lui.

Edgar écoutait religieusement.

- Moi, quand j'étais môme, j'osais pas trop me rebeller contre mes parents, surtout contre mon père le champion qui était un vrai acharné des combats. Il arrêtait pas de me forçait à m'entrainer, à me battre, à faire du sport jusqu'à ce que j'arrive plus à marcher… Et quand Peter était là, c'était le même régime pour lui. Mais bon, avec son Magicarpe, tu penses bien qu'il arrivait pas à grand-chose le pauvre.
- J'imagine, oui.
- Mais ça le décourageait pas, il continuait à faire tous les efforts du monde même quand mon père le rabaissait comme une merde. Il ne l'a jamais battu, bien sûr, mais je ne me rappelle pas d'un seul été où il a abandonné. Donc je pense pas que ce soit sa défaite contre Charline qui lui ait donné le blues.

Edgar réfléchis un petit moment.

- D'accord, je te fais confiance ; et le fait qu'il s'entraîne aussi dur malgré sa cuisante défaite corrobore bien tes dires. Mais alors qu'est-ce qui peut lui miner le moral à ce point ?
- Peut-être que c'est Charline elle-même… t'as pas fait gaffe quand il la regardait ? Il était comme hypnotisé.
- Je ne pense pas qu'une peine de cœur puisse être la cause d'une affabilité aussi longue, surtout chez Peter ; à la rigueur, un ou deux jours à cuver sa déception, pourquoi pas. Mais cela dure depuis une semaine !
- Il est peut-être juste crevé…
- Non, Peter ne semble pas être enclin à laisser la fatigue influer sur son humeur.
- Alors je sais pas.
- Moi non plus, d'où notre présence ici.

Sandra haussa les sourcils, incompréhensive.

- La chasse, le sanglier, tu te souviens ? poursuivit Edgar. Lorsqu'une personne est démoralisée sans raison apparente, le seul moyen de lui faire plaisir sans se tromper, c'est la nourriture. C'est infaillible.
- C'est un être humain, pas un Caninos.
- Détrompe-toi. Lorsque j'étais petit, mes parents étaient très stricts avec moi. Tout comme les tiens, ils m'obligeaient à travailler sans relâche, ce qui ne me mettait pas en joie, loin de là. J'avais un professeur particulier qui venait me donner des leçons deux fois par semaine ; il voyait bien que mes parents ne montraient pas à mon égard toute la tendresse qui échoit normalement à un enfant. Alors, pour me remonter le moral, il m'apportait toujours une petite viennoiserie, ou des bonbons, et quel qu'ait pu être l'étendue de ma morosité à son arrivée, l'effet était toujours le même : je retrouvais le sourire.
- T'étais pas contraignant quand t'étais gamin.
- Qui se moque des anecdotes de l'autre, maintenant ?
- Chut ! Regarde !

Sandra s'était tapie dans les taillis et montrait du doigt une masse brune et touffue qui gesticulait à quelques dizaines de mètres d'eux.

- Un sanglier, chuchota Edgar.
- Sans blague, railla Sandra. Et maintenant, on fait quoi ?

Edgar dégaina une Pokéball de sa ceinture et afficha un large sourire carnassier sur son visage.

- Maintenant, on donne l'assaut. Taillo !

*
* *

« Dernière étape du plan machiavélique de réunification d'Edgar et Sandra :

Je suis un être formidable qui réunit les gens. Ou alors c'est l'inverse et la petite balade en forêt d'Edgar et de ma cousine va finir par les fâcher définitivement. Mais vu comme ils ont eu l'air de s'être bien entendu pour essayer de me remonter le moral durant toute la semaine, je dirai que la naissance d'une amitié nouvelle est l'issue la plus probable.

Et plus vite ils s'entendront, mieux je me porterai ! J'en ai vraiment marre de devoir faire semblant de tirer la gueule pour qu'ils s'inquiètent pour moi. Moi qui croyais que ce serait un plan de tout repos, je me trompais. Même Magicarpe et Minidraco se sont inquiétés pour moi au début ; qu'est-ce que je me suis pris quand je leur ai révélé mon plan ! Ils ne se retenaient plus pendant les entrainements, loin de là ; je les soupçonne même d'avoir tout donné contre moi afin de me punir de les avoir fait s'inquiéter. Mais bon, au moins ils mettent du cœur à l'ouvrage lors des exercices.

J'ai fini le programme qu'Edgar m'a demandé de suivre pour cette après-midi. Ils ne devraient plus tarder à rentrer de leur chasse au sanglier… qu'est-ce qu'ils ne vont pas inventer pour s'éclipser tous les deux et discuter de moi dans mon dos…

Enfin bon, l'important c'est qu'ils se soient unis de leur plein gré afin de défendre une cause commune.

Je les entends qui reviennent. Il était temps, j'ai tellement de courbatures que même écrire devient un calvaire. Voyons voir si mon stratagème a porté ses fruits.

Peter, alias Sigmund Freud Junior. »


- Je ne m'attendais pas du tout à ce que vous rameniez un sanglier, dit Peter la bouche pleine de cochon grillé.

La prise d'Edgar et de Sandra cuisait tranquillement à la broche au-dessus d'un feu de camp. Les trois compères se bâfraient allègrement avec force bruits de succion à la lueur du soleil couchant. Les Pokémon de chacun se repaissaient également de leur part .

- Et tu croyais qu'on allait faire quoi ?
- Je sais pas, vous bécoter en cachette par exemple…
- Mais t'es pas bien !? J'm'intéresse pas à ce genre de mec !
- Et quel genre de mec suis-je pour toi, puis-je savoir ?
- Un gratte-papier au cul serré.

Edgar sourit devant le qualificatif employé par Sandra et continua de manger sa ventrèche.

- Quoi ? Qu'est-ce qui te fait rire ?
- Le fait que tu me prennes pour une simple blouse blanche à la poche pleine de stylos alors que c'est moi qui aie traqué, chassé et abattu ce dont tu es en train de te délecter ce soir.
- Toi chasser, toi homme ! se moqua Sandra sans méchanceté, ce qui fit sourire Edgar.
- On dirait Asterix et Obelix qui se disputent un sanglier, rigola Peter.
- Je ne te demanderai pas lequel de nous deux tu associes à Obelix ; ce pourrait être insultant pour Sandra.
- Hey !
- En tous cas, je suis heureux de te voir aussi joyeux ce soir. A croire qu'il ne te manquait qu'un bon repas pour sortir de ton mutisme, signala Edgar en coulant un regard en coin à Sandra.

Peter resta silencieux un moment en prétextant sa bouche pleine pour ne pas avoir à répondre. Le temps ainsi gagné lui permit de trouver une excuse.

- Oui, je suis désolé pour ces derniers jours, j'étais pas très marrant. C'est à cause de l'entrainement, tout ça ; je me donnais tellement à fond que j'en avais presque des courbatures aux zygomatiques.
- Moi qui croyais que c'était à cause de ton béguin pour Charline, fit Sandra nonchalamment en se goinfrant.

Peter faillit s'étouffer en avalant de travers.

- Mais de quel béguin tu parles !? Je me suis battu avec elle, on a commenté notre match pour analyser nos erreurs... elle était sympa mais bon, je la connais pas.
- Inutile de te justifier, tu fais ce que tu veux, cousin. Merci en tout cas, Edgar, pour ce dîner. On va avoir à manger pendant un bout de temps avec ça.
- De rien, tu m'as aidé à l'attraper, tu as mérité ta part.

Peter sourit chaleureusement devant les politesses des Edgar et Sandra nouvellement rapprochés.

- Vous êtes mignon, ne put-il s'empêcher de commenter.

Les deux le fusillèrent du regard.

- Tu veux qu'on reparle de ton béguin pour Charline, toi ?
- Non mais puisque je te dis que…
- Chut ! ordonna Edgar. Ecoutez !

Un fort bruit de clapotis leur parvint. Les trois se levèrent.

- Ça vient de la rivière ! cria Peter en courant en direction du bruit. Magicarpe est peut-être en train de se battre. Venez !
- Ou Hypocéan ! s'inquiéta aussitôt Sandra.
- Je ne crois pas qu'ils soient en danger, fit Edgar en les suivant.

Arrivés sur la rive, ils ne trouvèrent que Hypocéan.

- Magicarpe ! Merde, il est passé où ?
- Ne t'en fais pas, Peter. Ce n'est que l'entrainement de ces derniers jours qui porte ces fruits.
- Mais il est arrivé quoi à mon Pokémon, bordel !?

Pour seul réponse, un majestueux Léviator sortit de l'eau en aspergeant tout le monde alentour. Il s'ébroua bruyamment et admira son nouveau corps robuste, puissant et …

- Mais c'est quoi ce binz !? demanda Peter, ahuri.
- Euh… ajouta Edgar.
- Il est minuscule ! dit Sandra sans ambages.

Le Magicarpe de Peter venait d'évoluer en un Léviator de trois mètres de long, peut-être trois mètres cinquante à tout péter.

- Alors là ! s'étonne Edgar. D'habitude un Léviator table bien dans les six mètres de longueur, sinon plus ! En le préparant à évoluer, je ne pensais pas qu'un tel incident se produirait…
- De quoi !? C'est ta faute s'il est comme ça ? s'énerva Peter.
- Non, du calme Peter. Ton Magicarpe a plus de dix ans, il était tout à fait près à évoluer. Il ne lui manquait plus qu'un peu d'entrainement physique et de bonne volonté. Alors je ne sais absolument pas quelle est l'affliction dont il est atteint.
- Affliction ! s'indigna Sandra. Desuite les grands mots ! Si on l'amenait dans un Centre Pokémon, peut-être que les médecins sauraient nous dire ce qu'il a ?
- Ouais, tu as raison. Reviens Magica… euh… Léviator. T'inquiète pas, on va trouver ce que tu as et tout va bien se passer.

Peter fonça vers le campement et ramassa toutes ses affaires aussi vite que possible. Edgar et Sandra l'imitèrent et ils partirent aussitôt en direction d'Argenta sans se soucier de la nuit tombante. Peter marchait devant, la mâchoire crispée.

Pour le coup, leur inquiétude n'était pas feinte cette fois.