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Chat des rues de Dracaufeu2828



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Informations

» Auteur : Dracaufeu2828 - Voir le profil
» Créé le 03/03/2011 à 11:31
» Dernière mise à jour le 03/03/2011 à 13:33

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Chapitre de fin : Bonne conscience
Comme promis, bipiens, voici les trois fins de mon histoire. Bonne lecture !

Fin n°1 :

Je suffoque. Je m'étouffe, je n'ai plus d'air. Le garçon veut me sauver, mais les policiers l'entraînent au loin, malgré ses protestations de colère. Après tout, c'est peut-être mieux ainsi. Voilà ma punition pour avoir vécu de rapines, au lieu de me contenter de déchets, comme tout le monde. Ma vue se brouille. Je ne lutte plus, j'ouvre grande ma bouche. L'eau pénètre dans mon nez et dans ma bouche. Je vais mourir, mais je souris : ma dernière action aura été la plus noble de ma vie : je ne quitterais pas ce monde en vaurien.

« Repose en paix, Gouttière. Je ne t'oublierai jamais. »

Cela fait maintenant une vingtaine d'année que je me suis noyé. Le garçon que j'ai sauvé, comme tous les ans depuis ma mort, ne sourit pas à Noël. Il arbore une mine attristée, et vient déposer des roses de Noël sur les bords du ruisseau dans lequel j'ai péri. Assis à côté d'Arceus, du haut du Paradis, je le vois pleurer sur la berge. Je lui envoie mon image dans l'eau, il lève les yeux, sourit, et part rejoindre sa femme, avec un dernier regard en direction du cours d'eau. Une larme coule le long de ma joue. Je n'aurais jamais imaginé, même dans mes rêves les plus fous, que quelqu'un se souviendrait de moi sur cette terre.

Fin…

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Fin n°2 :


Je plante mes griffes dans la berge et sort de l'eau en toussant. Au moins, j'aurai le poil propre ! Tous les habitants sont tournés vers le jeune homme, lui demandant comment il va, s'il n'est pas blessé, et en s'excusant de ne pas l'avoir vu.

« Que des mensonges, je pense. Vu comme il gesticulait et comme il hurlait, on ne pouvait pas le louper, à moins d'avoir des boules quies et d'être aveugle ! »

Mais j'ai autre chose à faire que de commenter leurs réactions. Profitant de la confusion générale, je me faufile en douce vers le magasin de gâteaux, où j'engloutis une bonne moitié de la marchandise. Le maire m'aperçoit, et crie :

« Hé, toi ! Va-t'en de là ! »

Je ne me le fais pas dire deux fois, déjà tous arrivent vers moi avec un air mécontent. Je ramasse encore quelques biscuits que je prends entre mes dents, et je détale. Trop vite pour eux, qui ont peur de se casser quelque chose à cause du sol gelé. Je me cache, et dépose les gâteaux par terre. Je décide de faire une petite réserve de nourriture. La nuit n'est pas encore finie : j'aurai encore le temps de chaparder quelques mets appétissants !

Je m'appelle Gouttière, vaurien un jour, vaurien toujours.

Fin…

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Fin n°3 (de loin la plus longue) :

Je me fais tirer hors de l'eau par la patte. Devant moi, le gamin me sourit. Il veut me donner son gilet pour que je n'aie pas froid, mais je le refuse en secouant énergiquement la tête : il en a autant besoin que moi, si ce n'est plus ! Le maire me regarde, et félicite le garçon :

« Tu as réussi à coincer cet animal ! Bravo, je te tire mon chapeau ! Donne-le-moi, je vais le ramener à la fourrière. »

Je me tapis à terre. Non ! Est-ce ma récompense pour avoir sauvé quelqu'un, être enfermé tout le reste de ma vie dans une cage sombre et crasseuse ? Privé de toute liberté ? De plus, j'ai entendu dire qu'on tuait les pokémon qui n'étaient pas réclamés sous deux semaines. Qui viendra me demander, moi ? Personne. J'ai toujours été seul, oublié, incompris. Ce n'est pas cette fois que ça changera. On me tuera. Et jamais plus je ne sentirai la douce caresse du vent sur mon pelage.

Je supplie l'enfant du regard, pitié ! Je t'ai sauvé, souviens-toi ! Ne m'abandonne pas ! Mais il ne me regarde pas. Il fixe le maire avec une expression de colère, puis il me prend dans ses bras, se dresse de toute sa hauteur et réplique :

« Venez donc le chercher ! »

Et il s'enfuit avec moi aussi vite qu'il le peut, en évitant habilement les plaques de verglas. Mais il est serré de près, et il ne connaît pas assez bien la ville pour les semer. D'un bond, je suis au sol. Je lui fais signe de me suivre, et je m'engage dans un dédale de petites ruelles. Nous arrivons dans une impasse, celle qui m'a toujours permis de leur échapper. Est-ce que ce gamin sera assez petit pour passer ? Oui, sûrement. De justesse, mais il passera, parole de Miaouss ! Je le pousse dans un trou sans prévenir, puis je me faufile à sa suite. Lorsque nos poursuivants arrivent, nous nous sommes déjà volatilisés. Pendant qu'ils cherchent, j'indique à l'enfant ma cachette. Il m'avoue :

« Tu sais, je n'ai plus de parents, et je me suis enfui de l'orphelinat pour passer enfin un Noël joyeux, dehors, et pas avec les autres orphelins qui me persécutent à longueur de temps… J'ai voulu jouer comme les autres enfants, et c'est là que la glace s'est brisée… »

Gêné, je détourne la tête. Si je n'avais pas été là, il ne lui serait rien arrivé… Tout est de ma faute. Je l'ai sauvé, certes, mais aurais-je eu besoin de le faire si je n'avais pas envoyé ce stupide employé dans sa direction ? Je ne pense pas. J'ai gâché ce qui aurait pu être le plus beau Noël d'un pauvre petit homme sans défense. Il me regarde, et comprend. Il continue et me rassure :

« Ce n'est pas de ta faute. Tu as juste voulu te protéger. Je ne t'en veux pas du tout. Et puis, tu m'as sauvé ! Tu aurais pu me laisser me noyer, comme cette bande de sales types. Je les déteste… Et personne ne m'aime non plus. Tout le monde se fiche que je meure, sauf toi… Tu es la seule personne qui m'apprécie un tant soit peu. Je ne veux pas retourner à l'orphelinat ce soir, ni jamais, d'ailleurs. J'aimerais rester avec toi… »

J'ouvre des yeux ronds comme des billes. Il est fou ? Il fait froid et il est mouillé, il va geler, c'est sûr ! Et puis, comment va-t-il se nourrir ? Je refuse qu'il fouille les ordures ! Non, ce n'est pas possible. Il mourra aux premiers jours. Je secoue la tête avec un air effaré, mais il réplique d'un ton autoritaire :

« Je sais que ce sera dur, mais on s'en sortira, tous les deux ! Et puis, regarde : j'ai emmené mon sac à dos. Ce qui est dedans est trempé et ma carte est fichue, mais la plupart des objets ont résisté. Comme cette Pépite que j'ai trouvée dans l'herbe, par exemple… »

Une Pépite ! Chat alors ! Avec ça, c'est la fortune assurée ! Effectivement, vu sous cet angle, nous aurons les moyens de nous réchauffer et de manger… C'est décidé, il restera. Il me sourit, et nous nous endormons côte à côte.

Je suis un jeune Miaouss Shiny, j'habite les rues d'Unionpolis. On me surnomme Gouttière. J'ai le poil froid, couvert de flocons et je suis trempé. J'ai aussi des cicatrices plein le visage, une queue tordue, le ventre toujours aussi vide qu'un supermarché le dimanche… Mais j'ai enfin un ami.

FIN !