Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Tombés du ciel de Hotaru-San



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Hotaru-San - Voir le profil
» Créé le 01/03/2011 à 13:22
» Dernière mise à jour le 02/03/2011 à 12:11

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 5 : Premier combat dans le désert
- Cachez vos Poké Balls au fond de vos sacs, murmura monsieur Kastler, ils fouillent les sacs très vite, ils ne regardent pas au fond.

Nous avions accosté en Tunisie, non loin de Gabès. L'ami de notre professeur était reparti en France, là où il y avait des endroits pour cacher Lokhlass. Nous avions traversé sans problème la Tunisie et étions arrivés à la frontière entre l'Algérie et le Niger. La météorite n'était plus très loin mais beaucoup de mesures de sécurité avaient été prises par les autorités : présentation obligatoire des papiers d'identité, fouilles des vêtements et des sacs... Il avait même fallu faire des papiers officiels attestant que nous avions le droit de passer. Les Pokémon n'étaient, bien sûr, pas les bienvenus. Après de nombreux contrôles, nous repartîmes dans une grosse voiture tout terrain accompagné d'un homme qui connaissait bien le désert. Il nous conduisit jusqu'au campement des scientifiques chargés d'analyser la roche lunaire.

- Tu es la bienvenue, toi et tes élèves, Pierre ! Cela faisait longtemps ! s'exclama un vieux fou en blouse blanche.

Pierre ? Alors comme ça notre professeur de physique s'appelait Pierre ? Première nouvelle. Comme le sujet avait l'air en voie de décomposition, j'aurais plus penché pour Georges ou Bernard.

- Ravi de te revoir Jean ! Alors, cette météorite ?

- Eh bien à toi d'aller voir ! J'aimerais jeté un œil sur les petites bestioles de tes élèves, enfin, s'ils n'en voient pas d'inconvénients.

Je n'avais vraiment pas envie de montrer Chu' à un homme qui paraissait encore plus louche et douteux que monsieur Kastler. Mais comme Théo et Emilie avaient déjà sorti Archeomire et Tiplouf, je fis de même. C'était surtout pour laisser Chu' admirer la grande étendue de sable que je le faisait. L'homme se pencha sur les trois Pokémon.

- Intéressant, très intéressant même... fit-il en passant une main dans ses cheveux.

Je savais qu'il allait dire ça. C'était le réflexe de tous les scientifiques. J'étais même prêtes à parier que notre prof de physique avait dit la même chose en voyant Archeomire pour la première fois.

- Un Pokémon eau, un Pokémon électrique et... ?

Il ne termina pas sa phrase. Alors comme ça, les scientifiques n'avaient pas encore défini de type pour Archeomire ? Les deux hommes se regardèrent pendant de longues minutes dans le blanc des yeux. Leurs intelligences suprêmes étaient bloquées devant ce terrible obstacle, et comme tout bon scientifique, il fallait qu'ils trouvent une solution au plus vite. Je regardais tour à tour Théo et Emilie, en me demandant si l'un d'eux allait réagir.

- Professeur... ?

Emilie s'était dévouée. Je ne la remercierais jamais assez pour cette bonne action. En effet, elle avait mis fin à notre longue attente.

- Tu as raison Emilie ! Notre devoir est d'analyser la météorite ! s'écria monsieur Kastler.

- Quelle brillante élève tu as, Pierre ! s'exclama l'autre homme, qui se nommait Jean, comme si elle avait réalisé un grand exploit.

A ce moment là, j'ai vraiment crû qu'ils étaient devenus fous. Un bon conseil : si un jour vous êtes confrontés à ce terrible sentiment de solitude lorsqu'un scientifique réfléchit, ne faîtes rien ! Laissez le temps passé, même si c'est long. Sauf si c'est pour une bonne cause, comme ici, mais c'est à vos risques et périls. On ne sait pas jusqu'où peut aller la folie d'un scientifique.

Quoiqu'il en soit, nous nous dirigions enfin vers la météorite. Et dire que cette roche lunaire était peut-être la cause de toutes ces complications.

- Je ne vous accompagne pas, je vais rester dans la tente principale avec Archeomire et lui définir un type. Continuez vers l'ouest, vous ne pouvez pas la louper ! Mais faîtes attention, d'assez gros Pokémon surgissent parfois.

Vachement rassurant dîtes-moi ! En tout cas, ça arrangeait Archeomire de devoir rester au campement, il ne semblait pas trop aimer le sable. Natan décida de rester se reposer dans la tente. Nous prîmes donc le chemin vers l'ouest sans lui. Tiplouf se déroulait joyeusement dans le sable avec Chu', qui semblait tout de même moins apprécier. Le sable qui se logeait dans ses oreilles l'énervait. C'est alors que le sol se mit à trembler sous nos pieds. Un monticule se forma. Le sable s'écoula et nous fûmes attirés dans le sol en glissant. Je tentai de me frayer un chemin à travers le sable et remontai à la surface.

- Chu' ? Emilie !? Professeur !? Théo !?

Je ne cessais de tousser. J'avais ingurgiter par accident du sable. Je sentis une main à la peau douce prendre la mienne.

- Tu vas bien ?

C'était Théo. Il m'avait retrouvé.

- Ou... oui je crois que ça va...

Je n'eus pas le temps de lui retourner la question, Emilie, monsieur Kastler, Chu' et Tiplouf s'étaient mis à hurler. Théo et moi eurent le même réflexe : nous nous retournâmes aussitôt. C'est là que je le vis. Un monstre de deux mètres de haut avait surgi du sol et il avait l'air furieux. Nous avions troublé son sommeil.

- Hippoooodocuuuus !

Son cri était incroyablement grave et puissant. Nous étions faits. C'était la fin.

- Rhinoférooos !

Un autre cri se fit entendre puis l'énorme bête des sables disparut. Une autre créature grise à l'air féroce se tenait à présent devant nous. C'était lui qui l'avait fait fuir. Un cliquetis de Poké Ball retentit puis le Pokémon rentra dedans.

- Bien joué, Rhinoféros. Merci à toi.

Un jeune homme aux cheveux rouges, légèrement bronzé et très musclé nous sortit du sable. Chu' me sauta aussitôt dans les bras. Moi, j'étais ailleurs. Je repensais à l'instant d'avant, lorsque Théo m'avait pris par la main. J'avais envie de sauter de joie, mais je me retenais.

- Quelle plaie c't'Hippodocus ! Peut pas nous foutre la paix ? dit le jeune inconnu.

Le jeune homme baraqué nous fit un clin d'œil. Il était grand mais ne devait pas être beaucoup plus vieux que nous. Il avait une cicatrice qui lui passait en travers de l'œil droit tandis qu'une mèche de cheveux rouges lui passait devant l'autre œil.

- Merci bien jeune homme. Je suis le professeur...

- Le professeur Kastler, coupa le jeune homme, j'sais ça. Moi j'suis l'neveu du professeur Jean Colladon.

- Ah oui, Jean m'a parlé de toi dans ses lettres. C'est toi qui a trouvé la plupart des Pokémon de ce site ?

- Mouais c'bien moi, répondit le garçon sans entrain.

Il se tourna ensuite vers nous.

- Apparemment z'avez vous aussi des Pokémon ! Un combat ça vous plairait ?

Un combat ? Pourquoi ferions-nous combattre nos amis ? Quel drôle de personnage celui-là... Après une très bref discussion, nous retournâmes au campement des chercheurs. Le professeur Colladon, le scientifique qui étudiait Archeomire, nous expliqua que son neveu était ici pour l'aider à éloigner les Pokémon sauvages du site.

- J'ai trouvé les types d'Archeomire ! lança-t-il, heureux.

Il nous expliqua qu'à son avis, un Pokémon pouvait posséder deux types différents et qu'il venait dans trouver deux nouveaux. Il s'agissait du type Acier et Psy.

- Archeomire m'a montré certains de ses pouvoirs. Étant donné qu'il peut bouger des objets à distance et durcir son corps au point de devenir dur comme du fer, je lui ai attribué ses deux types.

S'en suivit une longue, très longue discussion entre nos deux professeurs sur les différents types, ainsi que sur la relation qu'ils avaient entre eux. Ainsi, et c'est logique, le type eau avait l'avantage sur le type feu, le type feu sur le type plante et le type plante sur le type eau. Une question me vint alors à l'esprit :

- Dîtes, vous parlez d'avantages, ça voudrait dire que les Pokémon peuvent utiliser leurs pouvoirs pour se battre ?

- Oui jeune fille, répondit le professeur Colladon, les Pokémon peuvent s'affronter dans des matchs amicaux, comme au football, mais il ne s'agit pas ici de courir après un ballon.

J'adorais la comparaison qui ne servait strictement à rien.

- Les Pokémon tombent de fatigue d'eux-mêmes, ils ne meurent pas sauf si celui qui le commande, le dresseur, s'acharne dessus et ne sais pas s'arrêter, mais dans ce cas là, c'est un crime.

Quelle horreur. Je n'imaginais pas Chu' se faire torturer par un autre Pokémon juste parce qu'une autre personne le voulait. Néanmoins, cette idée de combats Pokémon me plaisait. Tant que ça ne visait pas à blesser gravement Chu', ça me convenait.

- Alors, qui voudrait affronter mon ami ? demanda le neveu du professeur Colladon.

Emilie et Tiplouf étaient bien évidemment les premiers à se proposer.

- Yep ! Allons combattre dehors, jolie demoiselle !

Inutile de vous dire qu'Emilie était déjà sous les charmes du jeune homme. Nous sortîmes tous dehors pour assister à l'évènement. Les deux dresseurs étaient en place, l'un en face de l'autre, laissant un grand vide entre eux deux.

- Au fait, comment tu t'appelles ? demanda Emilie.

- Rodrigue, et vous belle demoiselle ?

Quel charmeur celui là. Pas du tout mon genre. Mais je voyais qu'Emilie n'était, quant à elle, pas indifférente à ses charmes. Elle le lui cria avec entrain et fut complimentée d'avoir un jolie prénom.

- Allez commençons ! fit Rodrigue, sûr de lui.

Il tourna la molette de sa Poké Ball, laissant sortir un magnifique petit cheval de feu. Alors comme ça, il ne possédait pas qu'un Pokémon, mais deux !

- Alors ? Qui affrontera mon Ponyta ?

- Ce sera mon partenaire, Tiplouf !

Tiplouf s'engagea fièrement sur le terrain, regardant de haut l'autre Pokémon.

- Je te laisse commencer ! fit Rodrigue.

- Hein !? Mais je ne sais pas quoi faire ! répondit Emilie nerveusement.

- Bah tu l'connais mieux qu'moi non ? Demande n'importe quoi du moment que ça ressemble à du combat !

- Tiplouf, fais ce que tu sais faire !

Waouh, quel ordre ! Personnellement, je ne connaissais que trop bien l'attaque électrique de Chu'. J'étais prête à me battre si il le fallait. Mais c'est vrai qu'Emilie n'avait jamais vu aucun des pouvoirs de son tout nouveau compagnon. Il était donc normal qu'elle ne sache pas quoi lui demander.

C'est alors que Tiplouf se mit à cracher un puissant jet d'eau en direction de son adversaire, qui se contenta de l'esquiver.

- Bien bien Ponyta, maintenant montre-lui ce que c'est qu'une attaque brûlante. Utilise ta petite Flammèche !

Flammèche ? Encore un nom inventé en conséquence. Il en fallait du vocabulaire, pour ces petites bestioles ! Enfin, "petite bestiole"... l'espèce d'Hippopotame qui nous était tombé dessus quelques heures avant n'avait rien de petit.

Tiplouf se prit les flammes de plein fouet, mais il se releva et, très coléreux, sauta sur le pauvre Pokémon et commença à lui assener plusieurs petits coups de bec. Le Ponyta ne savait plus où donner de la tête et s'agitait dans tous les sens. Je n'aurais pas aimé être à sa place à ce moment là. Tout essoufflé, il s'arrêta. Tiplouf sauta à terre et lui envoya un dernier jet d'eau en pleine face. Le pauvre Ponyta s'allongea à terre et ne se releva plus.

- C'est pas bon, pas bon du tout ça. Il faut que ton Pokémon t'obéisse, sinon ça ne compte pas.

- Mauvais joueur ! fit Emilie amicalement, en lui tirant la langue.

- C'est parce qu'il doit se reposer, mais sinon j'aurais envoyé Rhinoféros, ton Tiplouf n'aurait pas duré une seule seconde face à lui.

Emilie continuait à lui tirer la langue, sans écouter une seule de ses paroles.

Un peu plus tard, au campement, le professeur Kastler aborda le sujet des multiples journalistes portés disparus. Apparemment, un Pokémon très violent aurait été aperçu et pourrait être la cause de ses disparitions. Il aurait enlevé ses victimes pour les retenir prisonnières sur son territoire.

- Mais ça n'a pas de sens ! Pourquoi un Pokémon ferait-il ça ? m'étonnai-je.

- Il doit se sentir menacé, répondit monsieur Kastler.

Les nomades l'appelaient "le dragon de braise". Ce Pokémon aurait été la cause de très nombreux incendies dans le peu de végétation qu'il restait ici. Il devait être furieux. La conversation terminée, Théo, Emilie, Rodrigue et moi sortîmes regarder les étoiles avant d'aller nous coucher.

- Le Pokémon qui a été évoqué tout à l'heure, le "dragon de braise", je sais où il se cache, commença Rodrigue. Je l'ai aperçu en plein vol la nuit dernière, il allait en direction des ruines de l'est. Je compte y aller demain matin, pendant que mon oncle et votre professeur inspecteront la météorite.

- Je veux y aller avec toi ! Ça va être génial !

Emilie était vraiment attirée par le danger.

- Notre professeur nous a interdit de chercher ce Pokémon, murmura Théo, à peine audible.

J'étais d'accord avec lui, mais je n'osais pas le dire, parce qu'Emilie allait insinuer des choses, je le sentais.

- Ne me dîtes pas que vous obéissez tout le temps à ce vieux timbré ?

Pas faux. Mais je n'avais pas envie de risquer ma vie. Pourtant, le lendemain matin, je me retrouvai à partir vers l'est en compagnie de Rodrigue, Emilie et Théo, sans compter les Pokémon bien sûr. J'y avait été honteusement obligée, je ne voulais pas qu'Emilie y aille seule avec ce jeune homme. Théo avait suivi, pour ne pas se retrouver tout seul, sans doute. Nous avions laissé Natan en plan dans la tente alors qu'il dormait encore. Et voilà comment nous nous retrouvâmes à risquer nos vies à travers le désert. Les ruines n'étaient plus très loin que déjà, on entendait les cris terrifiants du "dragon de braise"...