La Faucheuse. de T-Tylon

(Septième partie)


Sinnoh. Route 212B. Marais de Verchamp, maison du Fana de Tesson.

Jeudi 22 Avril. 17 heures 30 minutes.



Déployant encore d'avantage ses ailes comme pour accroitre la stature de son pouvoir, les yeux filtrant surnaturellement la même lumière zénithale au travers de l'ombre imposante qu'il faisait planer sur le ciel, le dragon de feu se mit à hurler un appel mystique à l'Astre solaire auréolant son corps. L'étoile, pourtant à des milliards de lieux derrière lui, répondit à son appel. L'Astre se mit à rayonner d'un éclat si brillant, si intense, qu'elle en voila jusqu'à l'ombre du Dracaufeu, le nimbant intégralement dans son manteau lumineux. Avant que toute la puissance de sa lumière ne vienne éclairer et contester le règne naturellement obscur et omniprésent du marais, le submergeant au point d'en chasser presque toutes les ombres des lieux.

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Statufié par la révélation du Dracaufeu, à le regarder fixement comme la pire chose qu'il n'ait jamais vu de sa vie, c'est de plein fouet que l'Admin prit la brusque augmentation de lumière droit dans les yeux ; l'aveuglant immédiatement. Il eut très rapidement fait de détourner le regard pour se les protéger, mais un instant exposé fut à peine suffisant pour qu'une persistance violette ne sature son regard comme un pot de peinture ouvert déversant son contenu sur une vitre de verre.

Quand aux autres prisonniers humains et pokémon, une bonne partie d'entre eux ne fut pas autant épargnée par le puissant Zénith et subissaient le même sort que l'Admin ; les champions par contre, en comptant Brice, la chef ranger et le chef scientifique, eurent le vif et salutaire réflexe de se protéger les yeux de l'attaque au moment où la championne la cria à plein poumon.

Ce qui était exactement ce qu'elles attendaient, elle et l'ancienne maitresse : un ennemi brutalement aveuglé est un ennemi perdu. Il était l'heure du dernier atout.


« RAFALE FEU !!! »


La par contre, le dresseur d'Hoenn vira tout aussi blanc que l'Admin à l'entente du nom de l'attaque. Pas qu'il la trouvait irréfléchie, au contraire même… C'est juste que de là où était le pokémon, à lancer cette attaque parmi les plus puissantes du type Feu, avec un Zénith formidable qui l'amenait au paroxysme de sa puissance…

Le marais allait subir une véritable Apocalyspe.

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Etant masqué par l'éclat pure et brillant de la lumière solaire (et de toute manière n'ayant aucune envie de perdre leurs vues bêtement), personne ne pouvait voir que le Dracaufeu s'était mit à son tour à prendre une impressionnante inspiration, faisant gonfler ses joues de façon presque comique tellement elles étaient bombées, mais dont la pression interne ferait affolé n'importe quel baromètre. Puis, en relâchant d'un coup la pression en rouvrant la gueule, une petite boule de feu à l'apparence d'un mini-soleil fut expulsée par le pokémon en direction de celui qu'il avait identifié comme l'ennemi principal tout au long du conflit ; surveillant la bataille caché depuis le nuage.

La boule de feu prenait des mesures inquiétantes au fur et à mesure de sa chute, gagnant en taille et en intensité comme si elle accumulait la chaleur à l'image d'un terrible météore prêt à abattre toute sa furie sur la terre. Enfin, après avoir atteint la masse critique de plus d'une dizaine de mètre de diamètre –surclassant aisément la taille du pokémon l'ayant lancé-, elle explosa en plein vol dans une détonation lourde et terrible, pour se scinder en des dizaines, peut-être même une centaine de boules de feu plus petites qui chutaient dans un sifflement de bombe menaçant ; une pluie de météorite s'abattant dans un cataclysme terrible, mais qui pourtant attirait le regard et obtenait une fascination presque morbide devant sa présentation tenant lieu de spectacle de destruction magnifique à contempler.

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Alors que les dizaines de boule de feu s'écrasaient de toute leur violence dans le marais comme une véritable pluie de météorite –qui donnait l'impression que le ciel pouvait tomber sur la tête à chaque instant, personne n'étant à l'abri-, nul ne pouvait soupçonner que derrière ce déchainement cataclysmique se trouvait un véritable schéma de bombardement préétablit par le Dracaufeu ; il en avait bavé à l'entrainement avec le maitre des capacités et la ténacité de sa dresseuse à vouloir qu'il sache la contrôler parfaitement, mais il savait reconnaitre que ça avait payé. Car si les premières boules de feu s'écrasaient et explosaient dans une détonation pyrotechnique impressionnante, elle forçait l'Admin et ses pokémon à se disperser pour tenter de se protéger (futilement) de l'Armageddon qui s'abattait sur eux, et donc de s'isoler les uns des autres ; ainsi trois boules de feu s'écrasèrent de plein fouet sur le Foretress abandonné à son triste sort, et réduisirent le danger qu'il représentait à néant.

Mais ça l'Admin ne le voyait pas, n'en avait pas conscience, et était trop occupé à chercher à sauver sa peau pour ne serait-ce qu'y penser ! Les boules de feu sifflante comme des harpies vengeresses pleuvaient dans tous les sens, s'écrasaient et explosaient comme des bombes à tout bout de champ. Et il était la, aveugle et limite sourd. A chercher à se protéger par tous les moyens envisageables qui lui passaient par la tête à ce moment précis : se mettre à terre et prier que cela cesse enfin !

Brice et ses pokémon s'étaient judicieusement retranchés en direction du dôme, déduisant pertinemment que le Dracaufeu ne prendrait pas le risque de viser directement sa dresseuse et les prisonniers de la cage, avec le sérieux risque de les toucher durement. Tandis que la petite fille, déconcentrée par le cri limite surhumain de Flo, avait cessé son Embargo-solfège sur le Brouhabam, qui, juste après avoir recouvré la pleine vision du champ de bataille, avait instantanément mit ses pattes paumes ouvertes en avant pour former un Abri d'urgence, en se servant des vibrations de sa voix comme vecteur pour sa protection. Il encaissa de plein fouet une dizaine de boule de feu qui s'écrasèrent sur sa barrière sonore, avant de finalement céder à la onzième de la dernière vague qui l'engloutit dans une explosion de feu.

La Rafale Feu avait prit fin.

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Le sifflement persistant des bombes chutant avant d'exploser avait disparut, de même que celui des explosions des boules de feu à l'impact et du rayonnement aveuglant du Zénith. Mais le marais était définitivement méconnaissable. Il était sûr que sa topographie devait avoir drastiquement changée, mais ce n'était pas cela qui permettait d'affirmer que le marais était méconnaissable : les boules de feu explosant de partout ont créées un véritable mur de fumée lorsque l'eau se trouvant assaillie par le brusque changement de température se changea en vapeur, masquant ainsi totalement le terrain dans un brouillard à couper au couteau. Ici et là subsistait néanmoins les feux restant de certaine boules plus vivace que les autres, agissant tels des repères de lumière fantomatique comme la lumière d'un phare dans la nuit.

Mais ce n'était pas tout. Le Dracaufeu avait visé en prenant parfaitement en compte la dispersion des boules de feu de son attaque, et certaines d'entre elles, dont le feu continuait intentionnellement de brûler, étaient tombées juste à proximité de la cage. Hors le dôme était en toile, toile gelée qui plus est. Et qu'est-ce qui se passe quand de la toile de Migalos passe brutalement d'un stade de froid congelant à une chaleur accablante ?

Elle casse.

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L'Admin se releva péniblement alors qu'il tentait de remettre son esprit à flot –acte herculéen pour lui. C'était sans doute la pire journée de toute son existence : Brice qui se pointe à l'improviste, avec un ranger et son Insécateur qui massacrent ses effectifs comme des insectes, accompagnés par une petite fille qui sait miraculeusement guérir la folie tout autant qu'être une véritable plaie en tant que spectre ; sans compter l'experte en baie qui leur fournit de quoi quand même faire face à la folie quand la petite fille n'arrive plus à la gérer ; de devoir faire appel à un pokémon imposé par la Cour et qui n'est pas totalement sous contrôle, manquant de le rendre définitivement sourd ; suivit de l'équipe de l'héritier d'Hoenn qui lui opposait une résistance acharnée à mettre à terre une partie conséquente de son équipe. Mais à chaque fois qu'une merde imprévu arrivait, qu'il en bavait à la gérer en espérant enfin qu'on arrête de lui mettre des bâtons dans les roues juste pour le faire chier : il fallait toujours qu'une putain de merde plus grosse et puante que la dernière ne vienne pour lui donner tord !!!

Mais cette fois-ci il maudit sa propre stupidité. Intérieurement et inconsciemment il savait qu'il n'aurait pas dû croire la championne sur parole au sujet de son Dracaufeu ; ses arguments étaient bons, mais il savait qu'il aurait dû se méfier. Rien que pour cela il pouvait se permettre de laisser une partie de la rage cataclysmique qui l'animait se retourner contre lui-même, car c'était la seule et infime erreur qu'il avait commise. Celle qui ne faut jamais commettre. L'erreur fatale qui lui a tout coûté.

Il n'avait plus qu'un seul espoir, celui d'arracher une égalité à défaut de pouvoir gagner. La rage de cracher une dernière fois au visage de son adversaire en lui arrachant la victoire tant méritée de ses mains : « j'ai peut-être perdu, mais tu ne gagneras pas. »

Mais Lorsqu'il tournait son attention tout autour de lui pour chercher le Brouhabam des yeux, toujours avec cette persistance violette sur la rétine qui, bien qu'affaiblit, le gênait encore beaucoup, il ne se heurta en retour qu'à un épais brouillard de fumée ; dont la consistance vaporeuse et humide lui donnait l'impression de respirer dans un sauna. Jusqu'à ce que, fatigué de ne rien pouvoir voir à plus de deux mètres, une personne se décide finalement à faire quelque chose au sujet de ce rideau de vapeur opaque.


« Zestes : Anti-Brume ! »


Se tournant en direction de la voix, s'en servant comme repère, l'Admin sentit une forme de vent le balayer de plusieurs endroits en même temps, sans pour autant lui faire perdre son équilibre. Puis la scène se révéla enfin à lui. La scène qu'il cauchemardait littéralement de voir s'accomplir : les prisonniers de la ligue, ainsi que les ouvriers, tous libres. Libres et avides de prendre leur revanche, mais incapable d'en saisir l'opportunité maintenant, avec leurs pokémon out et les pièges de rocs tout autour d'eux qui étaient strictement la seule limite qui les séparait désormais de l'Admin ; la toile ayant cassée et fondue à plusieurs endroits, permettant aux dresseurs et aux rangers de commencer à faire sortir les prisonniers –en commençant par les blessés- un à un.

Kelvin restait interdit alors que Brice, à nouveau le sourire aux lèvres, se tourna en sa direction avec les pokémon encore épuisés mais conscients de son équipe, pour ressentir la pleine et entière satisfaction de déclarer le constat tant redouté par l'Admin.


« Désolé Kelvin : t'as perdu. »

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« Non… »


Il sentait une foule d'émotion le submerger, le sang gronder et marteler sa tempe furieusement à ses oreilles. Chaque injustice, chaque souffrance subie, chaque action faite presque exclusivement pour lui donner tord, pour le mettre en défaut ; c'était à croire que le monde entier s'était ligué contre lui… Ligué… Ligue… BRICE !!!


« NOOOOOON !!! » Explosa-t-il dans un cri de rage terrible. « NON, JE REFUSE ! PAS ENCORE UNE FOIS ! JE NE TE LAISSERAIS PAS M'HUMILIER ENCORE UNE FOIS ET T'EN TIRER COMME CA ! »


Alors que le cri de rage de l'Admin n'obtint qu'un instant de surprise de la part du jeune homme, c'est avec une stupeur effroyable que lui et les libérés de la cage virent le Brouhabam, encore fumant, venir se cabrer à leur encontre sur le côté où se tenait le Foretress, comme un corps dénué de conscience et mué par le désir de vengeance ; répondant à la rage de son cœur.


« Après tout ce qu'il s'est prit cette bestiole est encore debout ?! Mais c'est un monstre ce truc ! »

Le constat du scientifique était évident et sans appel. Ce qui convenait parfaitement à l'Admin ; n'ayant plus rien à perdre, il allait jouer le tout pour le tout.

« MEGAPHONE !!! »


Le sourire du dresseur, qui était plus un sourire de défi, disparut à nouveau. Il vira au blanc en voyant jusqu'où il avait poussé Kelvin : le Brouhabam, bien que très affaiblit, tenait debout envers et contre tout, et s'apprêtait à réitérer sa terrible attaque alors que l'air s'engouffrait par tous les trous de son corps, dans un son d'aspiration alarmant. Alarmant, car ils ne possédaient aucun pokémon qui pourraient les aider !

Sauf un.

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« Flo, tu peux le mettre K.O avec Athos ? »


C'était dit sans intention d'empiéter sur son autorité ou remettre en cause insidieusement ses compétences de dressage, mais la championne sentait bien que Luna insistait sur l'idée de lancer le Dracaufeu sur le Brouhabam –vu la distance. Mais elle prenait en compte le fait que la jeune femme lui avait soufflée ça sous le coup de la panique, car elle avait l'air d'avoir oubliée les nombreux petits rochers acérés qui lévitaient autour d'eux et qui empêchaient le dragon de feu de se rapprocher sans risquer de sérieux dommages.


« C'est pas possible Luna, pas avec les pièges de roc tout autour. Il faut qu'on trouve un autre moyen pour se tirer de là vite fait ! »

« Et où est la baie que je t'ai offerte ? » Reprit-elle insistante.

« La baie spéciale ? Cynthia l'a confiée à son Togékiss, en même temps que d'autres capsules et la ball contenant Athos ; normalement il doit la lui avoir remise entre les pattes. Pourquoi ? »

« Parce c'est la baie idéale pour un Dracaufeu faisant face à la roche ! »

« Tu veux dire- »

Elle s'interrompit devant son regard très insistant, malgré la panique, et comprit qu'elle devait saisir immédiatement sa chance.

« ATHOS !!! » Lui cria-t-elle à plein poumon, faisant boucher les oreilles de l'experte en baie de surprise. « PREND LA CAPSULE BAIE SPECIALE, ET BOUTEFEU SUR LE BROUHABAM !!! »


« Boutefeu ?! » S'étranglèrent l'Admin et les dresseurs, au vu du champ de mine rocailleux qui donnait l'idée d'un ordre purement suicidaire.


Quand bien même l'ordre paraissait insensé, le Dracaufeu ne doutait pas que sa dresseuse (bien que parfois plus impulsive que lui) ne l'envoi sciemment au devant d'un grave danger sans l'assurance totale qu'il ne risque rien. Et ayant déjà eut l'occasion de constater les effets incroyablement utiles de ces espèces de fruits, surtout en combat, l'idée de s'en remettre pourtant totalement à un seul d'entre eux lui faisait poindre un sentiment d'hésitation… Jusqu'à ce qu'il n'ouvre la capsule.

A peine l'eut-il ouverte en vol qu'une irrépressible sensation de faim s'empara de lui. L'odeur pénétra à peine dans son nez que sa bouche s'était déjà mise à saliver ; sa petite apparence ovoïde faisait penser à la forme d'une petite larve, mais sa texture tendre entre les griffes de ses pattes donnait la sensation agréablement douce d'un petit coussin, dont sa langue palpitait déjà rien qu'à l'idée de la sentir à son contact ; quand à sa couleur… Comme un prisme reflétant les tons de l'arc en ciel sur sa peau blanche à la limite du translucide ; telle une petite pierre précieuse.

Plus qu'un instinct de faim insatiable, c'était un ordre : mange-là !

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Surpris par le réflexe vorace du Dracaufeu lorsqu'il ouvra la capsule (donnant carrément l'impression qu'il allait se bouffer la patte tenant la baie !), ils le furent tous d'avantage –en commençant par sa propre dresseuse- lorsqu'il leur sembla voir que la couleur du Dracaufeu virait au sombre, très sombre ; à la limite du noir.

Par contre ce dernier ne s'était jamais sentit aussi bien… Non, mieux : il se sentait comme littéralement renaitre une seconde fois ! La Rafale Feu et l'énergie drainée dans son lancement semblait être un souvenir fugace datant de plusieurs années, tant la sensation nouvelle de force qui grandissait en lui harcelait ses sens en le plongeant dans un état à la limite de l'euphorie : la baie était délicieuse, un goût si exquis qu'il se sentirait presque prêt à tuer pour y goûter de nouveau. Il sentait chaque parcelle de son corps comme s'illuminer de bonheur… Et hurler de défi à la simple vue du champ de mine rocailleux qui le narguait en dessous !

Sans attendre un instant de plus, rendu limite fou de joie par la sensation d'extase s'emparant de lui, Athos renferma ses ailes autour de lui et parti dans un piqué formidable tout droit sur les piège de roc ; tombant comme un véritable météore, à l'image de sa boule de feu.

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Flo s'attendait bien à un piqué de ce style de la part de son pokémon, mais pas aussi véloce et frénétique. C'était à peine si elle parvenait à reconnaitre sa manière de faire, tellement la manœuvre était purement suicidaire ; fonçant en complète perpendiculaire par rapport au sol. Surtout qu'elle l'entendait hurler, un hurlement si puissant qu'il annonçait le carnage qu'il allait commettre à l'avance, mais saccadé comme s'il n'arrivait pas à trouver sa respiration… Non, elle devait rêver… C'est pas possible… Est-ce qu'il-


« Ma parole, je rêve ou il rit ?! » S'étonna Brice alors que le dragon était déjà presque sur eux.


Exactement à l'image d'un astéroïde pénétrant dans l'atmosphère, le Dracaufeu s'entourait d'une couronne de flamme ardente de plus en plus vive au fur et à mesure de sa descente implacable vers le sol ; hurlant son rire comme un dément.

Mais lorsqu'il arriva à portée visuelle suffisante pour qu'ils puissent clairement le voir, l'espace d'un seul instant… Les flammes nimbant sa silhouette d'un feu intérieur et sa gueule figée dans un rictus sauvage lui donnait purement et simplement l'apparence d'un démon venu tout droit des enfers.

Si l'Admin s'était senti initialement confiant dans son mur de roche lorsqu'il l'avait lancé sur la cage, la fureur jouissive qu'arborait le Dracaufeu à se jeter droit dessus lui faisait chuter subitement sa température corporelle –tout comme les ex-prisonniers, même si c'était pour des raisons différentes. Il avait tellement subit d'injustice qu'il ne pensait ne plus en être à une prêt…

Celle-là allait s'avérer être la cerise sur le gâteau.

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Au dernier moment alors qu'il s'apprêtait à « entrer en collision » avec le sol à une dizaine de mètres de celui-ci, à l'emplacement où se trouvait la cage –et les pièges de roc lévitant tout autour sans le soutien du Foretress-, le Dracaufeu déploya tout d'un coup ses ailes, comme un parachutiste son parachute au dernier moment pour apprécier le shoot d'adrénaline lui montant au cerveau.

Celle-ci défièrent les lois de la gravité et de la résistance de l'air de par le très simple mais incroyable exploit qu'elles parvinrent à lui faire faire : alors qu'il tombait en piqué, il reprenait –à une vitesse défiant toute logique- une courbe d'approche inexorable vers le Brouhabam ; comme un rapace qui fond sur sa proie d'un élan meurtrier. Et le seul obstacle qui pouvait l'en empêcher était le mur de mine rocailleuse lui faisant face… Celui dans lequel il fonçait tout droit sans se détourner.

Le dragon venait d'entrer dans la phase finale de l'approche. Etant désormais synchronisé dans l'axe d'attaque idéal, la courbe opérée emmagasinant les « G » comme un terrible boulet de démolition à en faire pâlir de ridicule celui du Foretress. Il riait dans toute la ligne droite la pleine fureur de sa joie dans un cri primal de pur défi : il pénétrait le champ de piège de roc.

Alors que même Flo venait à l'instant de craindre qu'elle n'ait là commise une erreur monstrueuse, c'est avec une fascination virant à l'admiration aveugle qu'elle vit son pokémon accomplir quelque chose qu'elle n'aurait crû voir que dans un film de science-fiction : les rocs volants les plus loin de la salamandre ailée craquelaient et se brisaient juste par sa présence, les plus proches volaient purement en éclats à sa simple proximité, et ceux qui avaient le malheur de se trouver directement sur son passage étaient impitoyablement réduits à l'état de poussière ; même la cage de toile, ayant pourtant réussit globalement à résister -malgré tout ce qu'elle eut subit- en restant debout, céda finalement en fondant littéralement tout en ligne sous la vélocité de la charge en piqué.

Et alors que l'Admin n'eut pas le temps de ressentir la terreur de sa vie s'emparer de lui, et que son Brouhabam épuisé (à la limite de l'inconscience) n'avait aucune idée du danger qui le menaçait, le Dracaufeu –non, le monstre démoniaque nimbé de flamme, qui réduisait instantanément en cendre l'herbe se trouvant sous son passage en rase-motte, poussa un ultime hurlement tellement fort qu'il en fit sortir le Brouhabam de son inconscience pour chercher à l'annuler par sa capacité spéciale…

Et sentir la pleine et entière puissance du terrible bélier de feu le fracasser de plein fouet.

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Il n'était plus la peine de faire des comparaisons entre les différents chocs des différentes attaques ayant déferlées depuis juste cette après-midi, car cela reviendrait au fait de tenter de décrire chaque éclat de chaque balle dans une guerre ouverte. Cependant le dernier en date avait réussit à éclipser tous les autres de par sa fureur.

Le Dracaufeu heurta de toute sa force le Brouhabam avec le dessus de son crâne. L'impact fut d'une telle force que la charge fit décoller le monstre sonique du sol comme une balle de golf, et se laissa emporter fatalement par le continu de l'attaque sur plusieurs dizaines, même centaines de mètres dans la forêt derrière ; indiquant leur position par le hurlement incessant du Dracaufeu qui n'était plus annulé par le Brouhabam, rendu immédiatement K.O par le trauma causé par l'impact initial. Jusqu'à ce qu'une grande détonation, celle estimée comme celle d'un crash terrible, ne résonne jusqu'à leurs oreilles, et que la fin de l'écho du hurlement surpuissant du Dracaufeu n'indique clairement que l'attaque avait prit fin.

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Comme si le marais aux alentours de la maison du fana de tesson n'avaient pas déjà assez souffert (ironie : le fana avait justement choisit cet emplacement pour son cadre « paisible »), voilà qu'une nouvelle cicatrice venait de se former dans la forme d'un terrible sillon dans la terre ; partant de quelques mètres au devant de la cage, se situant elle-même relativement devant la maison, pour s'enfoncer loin, très loin dans le marais, dans une ligne droite de terre et d'herbe cramées par le passage incandescent de la bête déchainée.

S'il y'avait un mot bien précis pour décrire les visages de ceux qui contemplaient la scène, ce serait bien celui-ci : Hébétés. Tout connement hébété par l'étonnante furie démoniaque du pokémon, et les implications liées à ses actions dans le marais : il avait à lui seul réussit à éclipsé tous les autres en termes de puissance de feu « brute » et des dommages de destruction causés avec !


« … Une pluie de boule de feu et un piqué en phénix qui creuse une route dans un marais humide en moins de dix minutes : qui dit mieux ? »


La réflexion du ranger fit sortir tout le monde de sa (il faut le dire) léthargie, et même réussir à arracher quelques sourires à certains. Mais sur le fond, pour répondre à sa question (même si ce n'en était pas une) : personne ne pouvait proposer mieux –ou pire- que ça ; en commençant par l'Admin, le plus directement concerné.

Réalisant qu'il avait perdu, qu'il avait échoué sur toute la ligne, avec une douleur cuisante qui lui clouait le torse, il savait néanmoins encore reconnaitre et saisir une occasion lorsqu'elle se présentait. En l'occurrence : profiter du fait qu'ils se relâchaient et que leurs pokémon étaient épuisés pour s'enfuir ; il avait toujours le pistolet à portée de main, mais il savait pertinemment pas le poids contre le Tropius s'il venait à attirer son attention.

C'est pour cela qu'à contrecœur, alors qu'il pouvait assouvir sa soif de vengeance ne serait-ce que sur le jeune homme, l'Admin commença à courir vers les fonds des marais ; là où se trouvait le repli initial.

Le ranger d'intérim, qui était à ce moment là le plus « attentif » du groupe, le remarqua tout de suite.

« Il s'échappe ! Godric ! »


L'Insécateur s'apprêta à s'élancer à sa poursuite, étant l'un des rares pokémon épargné par la bataille, mais fut interrompu par le jeune homme qui le somma poliment de ne rien en faire. Lorsqu'il s'apprêtait à lui demander pourquoi, celui-ci répondit simplement.


« Parce que, pour reprendre Kelvin : il faut toujours avoir un atout en réserve. »

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Alors qu'il courait à en perdre haleine, n'ayant même pas cherché à rappeler ses pokémon pour éviter de se faire repérer, l'Admin se rappelait enfin qu'il avait encore des membres d'équipe dispersés dans le marais en regardant sa pokémontre ; et une chose en entrainant une autre, il se posa la question de savoir pourquoi les pokémon de ses adversaires –ceux qui n'ont pas consommés de baies- furent insensible à la folie. Une nouvelle injustice fataliste, se dit-il, c'est ce qu'il enchainait de toute façon depuis qu'il avait revu Brice. Qu'il soit maudit ! La prochaine fois il serait encore plus impitoyable. Tant pis si ce fiasco lui retirait son statu d'Admin, qu'il serait rencarder au rang de sbire des sbires, il reviendrait se venger de lui ! Même si cela lui prenait vingt ans ! Et avec les informations qu'il a pu glaner au sujet d'un contre à la folie et de son lien directe avec la petite fille, il pouvait se dire qu'au moins il n'avait pas tout perdu…

Activant sa pokémontre alors qu'il s'apprêtait à pénétrer dans les épais feuillages du marais et de bénéficier de leur camouflage, l'Admin lança un appel général sur la fréquence d'urgence.


« Retraite ! Je répète : à toutes les unités, retraite ! Repli d'urgence vers la base ! Code Noir ! »

Mais la réponse qu'il obtint en retour le fit devenir blanc.

« Noir comme la suie ? C'est vrai que sur ce coup là t'es grillé Kelvin. »

« Brice ?! Com- »

« Tu ferais mieux de regarder où tu cours. »


L'Admin n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il voulait dire par ce ton narquois, alors qu'il était sur le point de passer dans les fourrés, il se heurta de plein fouet à un mur invisible qui le fit s'écrouler en arrière.

Sonné par le coup, sa tête prise de vertiges, il n'eut pas le temps de chercher à se relever que le responsable de son arrêt brutal se présentait devant lui : à la forme plus ou moins proche d'un cadran solaire couleur cyan et bleu métallique, dont le contour circulaire était ponctué par six petites boules espacées à équidistance des unes des autres, y comprit d'un septième se trouvant au milieu, la monotonie de bleu du petit pokémon plat était brisée par deux petits yeux jaune à l'iris noir mat comme des opales.

Un gentil Archeomire, le dernier arrivé en date dans l'équipe de Brice, qui avait eut la bonne délicatesse de barrer la route de l'Admin d'une « polie » protection.


« Kelvin, je te présente Fleinhart. » Nargua son dresseur de loin au travers de la communication pokémontre, toujours active. « Mais ne t'inquiète pas, il ne va pas t'arrêter de force avec une Hypnose. En fait il réserve ce plaisir à un copain qu'il s'est fait en cours de route. »


Alors que l'Admin ne cherchait pas à savoir de quoi il en retournait, un second pokémon qui lévitait lui aussi au dessus du sol faisait son apparition : une petite boule d'acier, à la gueule de boulon et aux ailes d'aimant, lévitait à la suite de l'Archeomire ; des arcs d'électricité crépitant de part et d'autre sur sa surface métallique.


« Kelvin, je te présente Pam. Il semblerait que tu ais un différent à régler avec lui, mais je suis sûr que le courant va très vite passer entre vous. »


Kelvin comprit finalement que trop tard pourquoi la folie ne faisait plus effet, sans doute à cause du Magneti, et comment il n'eut reçut aucun soutien de la part de ses équipes de guetteurs ; même s'il ne savait pas comment Brice s'était débrouillé pour les pirater sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Il n'eut pas le temps de réfléchir d'avantage ou de tenter, dans un geste vain, de faire parvenir un signal d'urgence à la base : le Magneti délivra une Cage-Eclair particulièrement puissante, le foudroyant d'une paralysie intentionnellement douloureuse qui le fit crier de douleur, alors que son corps était parcourut de spasmes incontrôlables. Avant de finalement sombrer dans l'inconscience lorsque le petit Magneti déchargea un coup de jus un peu plus puissant que les autres, mettant ainsi fin à ses souffrances –qui n'était qu'une fraction de ce qu'il pouvait ressentir par rapport à la douleur qu'il infligea à ses proches.

Puis il se tourna respectueusement vers l'Archeomire, gratifiant son nouveau camarade de fortune (car leurs rencontre fut le fruit d'une coïncidence étonnante) de ce qui s'apparentait à un hochement de « tête » en guise de remerciement pour lui avoir laissé l'honneur de se charger personnellement de l'Admin. Ce dernier le prit sans emphase d'un bref petit cri métallique, dont l'intonation aussi cristalline que synthétique lui apportait une singularité paradoxale de vie artificielle et spirituelle. Qui se ressemble s'assemble.

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Depuis l'autre bout de ce qui était encore considéré comme un champ de bataille il y'a moins de quelques minutes, le jeune homme finit par faire s'éteindre la communication de sa pokémontre lorsque les cris de l'Admin eurent cessés et qu'il voyait de loin le petit Magneti stopper sa revanche électrique sur le « pauvre » homme.

Il fallait être franc, il ne voulait profondément rien rater de son tourment : l'utilisation de la folie, l'esclavage des pokémon, la torture mentale et physique qu'il prit plaisir à faire subir, tout autant aux autres qu'à lui personnellement, sans compter les vieilles rancœurs d'autrefois et de lui avoir porter le plus dur coup de sa vie en lui faisant croire que ses amis et partenaires étaient morts ; et encore d'autres choses si nombreuses qu'il n'en était pas à une raison prêt de le haïr… Même si c'est politiquement (vu son statu d'héritier et de fils de champion) et surtout moralement répréhensible, ce dont il se rendait parfaitement compte, il reconnaissait que cela l'avait apaisé de l'entendre souffrir. Qu'il ressente au moins une infime parcelle de ce qu'il faisait subir. De savoir que son calvaire ne se terminerait ni ici, ni finalement en prison.

Puis il se retourna vers son Tropius, qui décolla pressement en comprenant que la voie était désormais dégagée pour lui et qu'il pouvait apporter le Monaflemit à la ville, avant de s'en retourner vers ses camarades d'arène, et surtout la petite fille –un peu honteux.


« Le supplice de la chaise électrique en ligne directe. » Commença-t-il sans une pointe d'humour, malgré le sarcasme. « Je suis désolé si je déçois tes attentes de prince charmant, mais ce type m'a tellement pourri la vie que je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. »

~ Une fois on nous a obligées, moi et mes sœurs, à assister à une sentence publique, pour qu'on nous rappelle fermement que même un noble reste humain et peut mourir dans la même miséricorde.~ Commença-t-elle sur un ton solennel. ~Alors vous voir vous venger, mais vous retenir de le tuer malgré tout ce qu'il a fait, je trouve ça bien plus noble que de céder à la rage.~


La déclaration inattendue mais sincère de la petite fille désarçonnèrent totalement le jeune homme, prit intégralement au dépourvu. Ses cours lui revenaient en tête sur le terme « sentence publique » comme synonyme à « exécution publique », et fut interloqué pendant une seconde par tout ce que cela pouvait sous-entendre ; car ce terme n'a plus été utilisé depuis des centaines d'années… Jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'il s'agissait peut-être d'une petite fille, mais surtout d'une Ectoplasma, et qu'il ne connaissait rien d'elle si ce n'est que la sincérité dans ses propos lui paraissait aussi sincère que sa musique. Et de ça, il n'en doutait pas de sa pureté.


« Et ben… Merci. » Lui répondit-il gêné, ne s'étant pas préparé à ce que quelqu'un puisse comprendre et approuver son geste ; encore moins l'exprimer à haute voix.
« Je tâcherais de ne pas te décevoir à l'avenir. »

~Vu l'estime que vous portez à vos pokémon, j'en doute.~ Lui rendit-elle innocente, mais d'un petit sourire agréable.

« Et t'inquiète pas gamin, si ça avait pas été la boule de boulon j'me serais chargé personnellement ! » Déclara Lovis sur un ton plus fort. « En tout cas, bien joué ! Une fois de plus t'es arrivé pile au bon moment pour nous sortir de la mélasse ! »

Il se fit un peu plus réservé en voyant le jeune homme rendre son sourire tristement, sans doute en pensant au Monaflemit.

« T'en fait pas pour ton babouin, j'te garanti qu'il va s'en tirer. D'une part parce que j'ai déjà affronté ton paternel et que je sais à quel point il est résistant, et de l'autre parce que Verchamp possède le meilleur service de soins spécialisés de l'île. »

« Merci. » Lui répondit-il simplement. Avant de se tourner vers le reste des hommes de l'arène qui s'afféraient à porter soutien entre eux, et aux ouvrier et leurs pokémon en priorité.
« Comment ça se passe ? »

« Certains des ouvriers se sont débrouillés avec les morceaux éparpillés de leurs échafaudage pour faire une civière de fortune, sur laquelle ils ont déposés leurs vêtements de travail pour qu'elle soit plus confortable. » Répondit la chef ranger. « J'ai pu recontacter l'arène, mais ils ne savent pas quand les renforts de Rivamar arriveront. Mes rangers vont donc se charger de les escorter à l'avance vu qu'il nécessite des soins qu'on ne peut pas lui fournir pour l'instant. A part si vous avez de quoi soigner un pokémon Plante ou Psy pour qu'il l'aide en retour. »

« Essayez avec les baies de la petite demoiselle, car moi je suis à sec. » Leur répondit-il un brin gêné. « Durant mon voyage sur le bateau j'en ai profité pour combattre d'autres dresseurs venant d'autres régions histoire de pimenter la traversée. Mais vu qu'il n'y avait pas de soin à bord j'ai tapé dans mes réserves, en pensant que je pourrais me réapprovisionner une fois à Verchamp. Mais comme ça été le bordel à mon arrivée, la boutique pokémon a dû rester fermée et je n'ai pas pu acheter de soins et de rappel, et vu que le prof m'avait assuré que le pokémon que j'aurais à lui capturer ne « devrait » pas représenter un défi pour moi, j'y suis allé avec ce qu'il me restait. »

« Et tu as tout épuisé ? Mais t'es allé capturer quoi ? »

« Ben le pokémon juste à côté du Magneti, celui qui a bloqué l'Admin et qui revient avec grâce à sa télékinésie. Un Archéomire que vous appelez ça. »

« Beuh ? » Lui fit-il d'une tête comiquement étonné qui le fit même sourire. « Mais c'est pas un pokémon bien méchant. Résistant je te l'accorde, mais pas dangereux. Et il t'a pompé tout ce qu'il te restait en soin ? »

« Ha ha ha, non, il y'a méprise. » Le rassura-t-il. « Je suis partis de Verchamp avec tout le nécessaire de camping à plus ou moins long terme. Parce que ces Archéomires ne se trouvent au mieux, côté accessible, qu'à proximité du Mont Couronné ; c'est d'ailleurs un sacré morceau vôtre montagne, si je peux me permettre. »

Ils confirmèrent d'un signe de tête tandis qu'il continuait son récit.

« Avec mon Tropius ça n'a pas prit trop longtemps pour l'atteindre, et un peu plus pour trouver un accès via une grotte. Mais une fois à l'intérieur… » Il marqua une pause un peu gênante. « Disons que je ne m'étais toujours pas fait à la taille Olympienne du machin dans lequel je me suis engouffré, et encore moins soupçonner le fait que j'allais tomber littéralement sur des hordes de pokémon sauvages sur toute la durée… C'est ça qui a vite fait d'achever mes réserves. »

La ranger resta neutre en songeant à cette erreur de débutant, là où le champion se contenta de sourire innocemment.

« Je peux vous assurer qu'une fois que j'ai trouvé le pokémon qu'il fallait, qui m'a opposé une bonne résistance soit-dit en passant –c'est casse-couille les double-type Acier et Psy-, on s'est pas fait prié pour sortir le plus vite possible. Ensuite, vu que je n'avais pas de soin et que j'avais accomplit ce pour quoi j'étais initialement venu ici, j'ai décidé de ne pas revenir à une ville tout de suite et j'en ai profité pour visiter la zone tout en nous reposant lentement. » Il retourna son visage directement vers Lovis. « D'ailleurs c'est à vous qu'on doit le fait que j'ai pu vous fournir de l'aide. »

« Pardon ? » Fit-il interloqué par cette révélation.

« On se tapait une petite sieste pépère un peu plus loin, quand on a entendu une espèce de foutue explosion qui nous a réveillé en sursaut. J'allais pas nous laisser là comme des glands alors qu'il devait y avoir un truc intéressant qui se passait pas loin. Résultat, je m'apprêtais à pointer le bout de mon nez quand mon tout nouvel ami m'indiqua la présence de types louches cachés un peu partout tout autour de là où venait la détonation. Et après avoir reconnu les types louches en question, pour leur avoir botté le cul un nombre incalculable de fois, je me suis précipité à mettre à l'épreuve le nouveau joujou à mon poignet pour les plonger virtuellement dans la semoule, me faire la première équipe de guetteur, et constater que vous aviez encore une fois trouvé le moyen de vous mettre dans une merde pas possible… »

« Hé ho, on n'avait déjà suffisamment à faire avec nôtre team sans que celles d'Hoenn vienne nous briser les noix. Alors écrase. » Lui rendit-il faussement colérique.

« J'admet que c'est pas le meilleur cadeau que pouvait fournir Hoenn à Sinnoh. » Releva-t-il en prenant de bon cœur la réplique, avant de reprendre. « Sachant que j'avais déjà piraté leurs communications, il me manquait toujours qu'une occasion se présente pour vous libérer ; et autant vous dire qu'avec la centaine de boules explosives que vous vous coltiniez autour de la tête, j'ai été comme un peu ralenti. » Il sourit au sarcasme. « Puis suite à un concours de circonstance alors que j'allais m'occuper d'un autre groupe de guetteur, l'aéroglisseur de vôtre ranger s'est pointé pile au bon moment ; c'est là que j'ai rencontré vôtre célébrité des baies, le ranger censé assurer l'intérim de l'arène, son Insécateur pragmatique et la petite musicienne –dont j'aurais parié et perdu ma chemise quand à deviner ce qu'elle pouvait faire. »

Il s'interrompit un bref instant en repensant à quelque chose.

« Ah oui, c'est là aussi qu'on est tombé sur le Magnéti ; un Magnéti en plein marais, j'avais comme un gros doute m'voyez ? Mais vu qu'il avait pas l'air agressif et qu'il s'est tout excité en reconnaissant ses compagnons ranger et ceux qui l'accompagnaient, on a rapidement conclut à un plan pour neutraliser strictement tout le matériel électronique qu'ils pouvaient avoir dans la forêt ; et vu que le Magneti appartenait à un ranger des prisonniers, qu'il semblait être présent lorsque les sbires ont activés la folie une première fois –comme je l'ai écouté via leurs pokémontre sur leur réseau-, mais que ça a été visiblement sans effet sur lui, et que je n'ai vu aucun pokémon Acier dans les deux camps : je me suis dit que ces derniers devaient y être plus ou moins immunisés, et qu'il pourrait former un bon duo avec mon nouvel acolyte. Pendant que la miss Baie nous fournissait en soins bio 100% naturels en vue d'une petite attaque surprise made in Hoenn… »

Il marqua une pause, un peu honteux d'admettre ce qu'il devait dire.

« On était présent quand vos pokémon se sont retournés les uns contre les autres, mais j'ai attendu et je les ai forcé à regarder sans agir… J'avais une marge d'erreur quasi-nulle avec tous ces pokémon explosifs. Je ne pouvais pas me permettre d'y aller sans que l'occasion parfaite se présente… Mais ça n'excuse rien. »

« Au contraire, il n'y a rien à excuser. » Le reprit-il sérieux. « Je me doute que ça n'a pas dû être évident de les retenir de ne pas faire quelque chose de stupide, et de les convaincre que c'était la meilleur chose à faire. Mais t'as réussi, et t'as assuré comme… Comme… »

Lovis sembla hésiter en cherchant ses mots, mais il en avait un tout trouvé depuis le début.

« Comme un maitre en fait. »


Et pile au moment où il disait ça, que le jeune homme se sentait quand même gêné par le compliment (somme tout à fait mérité), le duo de pokémon métallique venait finalement les rejoindre avec leur « coli », avant que l'Archéomire ne relâche sa tension psychique pour laisser s'écraser l'Admin de tous les maux comme un vulgaire sac de patate dans la boue.

Ce à quoi le jeune homme enchaina en présentant l'homme à terre de ses bras comme un vendeur un produit dans une pub.


« Emballé, c'est pesé. »

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Après que la maitresse des baies ait récupérée et redistribuée les baies restantes aux pokémon de Brice pour récupérer un semblant de force de défense, le trio célébrait ses étonnantes retrouvailles en la compagnie du chef scientifique qui tenait absolument à en apprendre plus sur le côté « technique » de toute cette histoire. En ce sens il était épatant, à peine il sortait d'une prise d'otage que sa curiosité scientifique le replongeait directement dans l'action, comme si de rien n'était.


« Une baie Charti Shiny ? Vraiment fascinant ! Qui aurait pensé qu'une simple baie pourrait doper à ce point un pokémon pour obtenir une telle explosion de puissance… » Déclarait-il en se tenant les lunettes, fascinés par les perspectives entrevues.


Flo quand à elle était sidérée lorsqu'elle apprit le cadeau qu'il lui avait été fait ; plus qu'un cadeau même, une bénédiction : Une baie Charti Shiny, qui offrait une résistance totale à la roche. Pile poil au modicum près ce qu'il fallait à son Dracaufeu ; et même pour les sortir de là au final. C'est presque à croire qu'elle avait strictement tout prévu tant c'était parfait. Mais Flo savait que ça n'était pas le cas, et qu'elle avait simplement reçue la baie idéale pour un double-type sensible à la Roche de la part d'une amie qui s'inquiétait. Un superbe geste auquel il n'y avait aucun mot qui pouvait décrire la sensation heureuse qu'elle ressentait vis-à-vis de la demoiselle, qui se faisait de son côté presque harceler de question par le scientifique.


« Vraiment incroyable ! Vous dîtes que vous l'avez trouvée au hasard lors de vôtre passage à Johto ? »

« Oui… Enfin non… » Tentait-elle de répondre hésitante. « Je veux dire que j'étais tombée sur un plant assez vieux, mais vierge de toute baie. J'ai commencé à creuser la terre menant aux racines pour voir s'il était tombé malade, et puis je suis tombée dessus comme une truffe… Enfin, la baie la truffe, pas moi… Je crois ? »


L'hésitation dans la remarque du la jeune femme fit doucement rire le scientifique et les dresseuses. Là où Nate semblait pouvoir se remettre au boulot après un tel évènement aussi rapidement, voilà que la demoiselle baie semblait faire de même avec son autodérision habituelle ; pour une fois à laquelle la championne ne redit rien. Il est parfois bon de voir -quand les choses vont mal- que certaines choses ne changent pas.

Elle fut sortit de sa rêverie lorsque Cynthia passa par la case « réprimandes obligatoires ».


« Luna, je sais que tu es grande, mais tu te rends compte des risques que tu as pris ? On t'ordonne de rester à l'arène pour être gardée à l'abri des teams. Et non seulement tu désobéis, mais en plus tu te jettes tête la première au devant d'eux, tu emmènes Lisa avec toi et tu convaincs le ranger qui assure toute l'intérim de l'arène –et qui est censé ne jamais bouger- de vous escorter dans les marais, sans renforts, avec pour seules garanties un Insécateur, quelques baies et une flûte ? »

« Je… Je suis désolée… »


Elle inclinait la tête de remords, ne cherchant pas à croiser le regard réprobateur de l'ancienne maitresse, car elle ne pouvait rien y redire. Cynthia quand à elle se mit à soupirer, d'un air las et fatigué de devoir jouer le rôle du méchant.


« Et tu ne te défends même pas alors que tu as tous les arguments pour… » Alors qu'elle abandonnait ce regard réprobateur qui en était totalement dénué de toute animosité. « Tu pourrais faire remarquer que ta prise de risque inconsciente nous a sauvé la vie ; qu'elle a fournit l'appui dont Brice avait besoin, que ça a permit à son Archeomire de rencontrer et faire équipe avec le Magneti, que les baies que tu transportais lui avait fournit le soutien essentiel de base pour mener son attaque surprise- »

~Qu'elle m'a aussi permise d'apprendre à jouer de la flûte et de maitriser l'Embargo.~


L'irruption de la petite fille dans la conversation fit sauter imperceptiblement le scientifique sur place ; étant arrivée derrière lui dans un silence surnaturel. Bien qu'il était normalement impoli de s'immiscer ainsi dans une conversation en coupant la parole (surtout pour une lady) la jeune femme n'en tenu pas compte par la continuité logique et de valeur de ses propos. Jusqu'à ce que l'intéressée ne se mette finalement à s'activer un peu en réfutant ces propos.


« Je ne t'ai pas permise d'apprendre la flûte, tu l'as fait toute seule. Pareil pour l'Embargo ; Je t'ai juste proposée ce qui me semblait la visualisation la plus appropriée. Mais c'est toi qui a tout fait. »

La petite fille se mit à faire lentement non de la tête.

~C'est vrai que c'est moi qui ait jouée la flûte et lancée l'Embargo. Mais si tu ne m'avais pas guidée sur la voie, j'en serais probablement encore à chercher à tâtons comment la jouer ou épuisée par mon inexpérience en tant que pokémon. Donc, merci.~

« Euh… D'accord… » Répondit-elle gênée en acceptant le remerciement –presque par force-, avant d'essayer à nouveau de se défiler. « Mais je n'ai fait que de donner quelques baies, rien de plus. »

« Le même genre de baie ultra rare qui transforme un gentil Dracaufeu en ange de la mort ? » Reprit la championne amusée en souriant.

« Ange de la mort, je ne suis pas sûr. Mais ange de Destruction, là je dis pas… » Releva poliment le scientifique en regardant le sillon de terre encore chaud. « D'ailleurs il me tarde de les étudier lors de leur retour. »

Le regard sévère que lui jetait la championne le fit vite chercher à corriger ses propos.

« Déformation professionnelle, mademoiselle, veuillez m'excuser. Je voulais dire une étude sommaire ; une analyse en surface simple par observation. Parce que je ne sais pas si vous avez remarquées, mais vôtre Dracaufeu s'est littéralement offert une seconde peau. Ce qui n'est pas le genre de chose qu'on voit tous les jours. »


Lui concédant parfaitement ce point, la championne ne put simplement que tourner la tête vers l'experte en ce domaine, suivit du scientifique, de l'ancienne maitresse et de la petite fille ; attendant visiblement tous une explication concernant ce tour de passe-passe.


« … Joker ? » Leur fit-elle d'un sourire très gêné.

La championne s'apprêta à lui émettre une petite remarque sans méchanceté, mais la demoiselle l'interrompit juste avant en pointant au loin dans la direction du sillon.

« Je crois qu'Athos est de retour. »

« Sauvée par le gong… » Lui rendit la championne en voyant au loin, juste au dessus des arbres, le Dracaufeu revenir avec le Brouhabam évanouit comme un trophée entre ses pattes.

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Lorsqu'il fut revenu avec sa superbe prise, l'air radieux et triomphant, c'est avec un gros étonnement qu'ils constatèrent que le dragon était retourné dans ses tons orangés habituels ; avec une pointe de déception visible pour le scientifique. Qui eut vite fait de s'atténuer en voyant qu'il pourrait toujours reporter son étude sur le Brouhabam.

De leur côté, les équipes de ranger et de scientifiques s'étaient afférés à récupérer les pokéball des sbires pour rappeler tous leurs pokémons, ne serait-ce que pour écarter les risque que pourrait toujours représenter une explosion soudaine (sans savoir que la double attaque de Rafale Feu et du piqué avait réussit un coup critique en mettant instantanément K.O les pokémons de la toile, ne leur laissant plus aucune chance d'exploser –même les Moufouettes.) Certains tombèrent sur des objets de soins en fouillant les sbires évanouis (ceux qu'ils avaient emmenés dans leur groupe ayant été subtilisés par les sbires pour remettre sur pied l'équipe de leurre de la Secmin), permettant de reconstituer un peu plus les forces des équipes des champions et soigner les blessés en attendant les renforts ; car ils ne pouvaient toujours pas bouger.

En effet : avec deux cadavres sur les bras, une post-prise d'otage, des blessés par arme à feu, les environs de marais dévastés, sans compter le fait de surveiller les terroristes des team fait prisonniers et d'aller chercher ceux qui étaient encore dans les alentours, et encore plein d'autres choses… Ils furent automatiquement replongés dans le bain, avec obligation d'attendre les forces de police et celles de Rivamar. Pas de repos pour les braves, comme dit Lovis sur une note d'humour ; même s'il ne leur en voulait pas s'ils « manquaient de zèle » pour le moment.

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Les minutes s'écoulaient pendant que l'arène s'activait, et que les « civils » dans l'histoire furent regroupés dans ce qui était devenu comme « l'avant poste par défaut des opérations de la ligue dans le marais », pour reprendre le terme technique, et simplement « la pauv' baraque du fana de tesson » selon la championne. Profitant de cet instant de répit pour faire le point en prévision de la suite, qui allait se révéler éprouvante.

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« Et maintenant ? » Questionna simplement Luna.

« On se pose et on attend les nouvelles instructions de la ligue. » Répondit Cynthia posément.

« Et pour Cody ? » Reprit-elle soucieuse envers le ranger d'intérim.


Celui-ci était présent avec son partenaire Insécateur pour « surveiller les sbires » officiellement. Mais le fait était que, sans compter Cynthia et Brice, il était le seul membre de l'arène parqué avec les civils ; ce qui voulait à la fois tout dire et à la fois rien. Lui-même ne savait pas ce que la hiérarchie lui réservait comme sort, mais il s'en doutait que ça n'allait pas être rose. D'ailleurs il y répondit de sa propre initiative.


« Dans le meilleur des cas, je serais juste renvoyé et muté à un autre poste ailleurs ; un endroit peu actif pour restreindre mon tempérament « impulsif », je crois… »


Elle n'osa pas lui demander « et dans le pire ? » juste par soucis du détail, car c'était facile à imaginer : radier des Rangers, rendre son insigne, son pokénav et son capstick, et peut-être avoir une chance de finir instructeur dans une école de Ranger en tant que « stagiaire enseignant ». Des sanctions jugées comme excessives, mais nécessaires pour satisfaire l'opinion public : même les rangers étaient suspectés d'abus avec leur position privilégiée d'accès total aux réserves pokémon.


« Est-ce que ça veut dire que vous pourriez quitter l'île ? » Re-questionna-t-elle inquiète.

« Non, pas à ce point. On n'envoie pas un type qui commet une bourde sur une île à une autre île. » La corrigea-t-il pour la rassurer. « Je pense que je serais très certainement relégué à l'avant poste au nord de Frimapic. »

« Autant dire nulle part. » Fit Cynthia sur un bref sarcasme.

« Je ne crois pas. » Intervint Lovis qui venait d'entrer dans la maison, suivit de Sarah. « En tout cas pas pour l'instant.

Aussitôt le ranger se mit aux garde-à-vous (pas militaire, celui de la ligue : juste tout droit et regarder le supérieur dans les yeux), mais le champion l'invita à se détendre ; ce qui était difficile.

« Alors ? » Demanda-t-il simplement, mais s'étant tout de même préparé à entendre ce qui allait faire mal.

« Alors on a besoin de toute l'aide disponible pour le moment et on peut se passer de personne. Ce qui veut dire que tu es toujours en service jusqu'à preuve du contraire. » Lui répondit la chef ranger.

Le ranger ne put retenir un soupir de soulagement, bien qu'il ne savait que ça n'était que temporaire.

« Ne te réjouit pas tout de suite. C'à n'est qu'un répit en attendant que ton cas soit statué après que tout soit réglé ici. » Lui confirma-t-elle.

« Je sais. » Répondit-il platement.

« Qu'est-ce qu'il y'a à régler ici, Lovis ? » Fit Cynthia assez surprise. « Les sbires sont tous devant nous, c'est confirmé par Brice, et en ce qui concerne les corps et la prise d'otage, c'est plutôt le rôle de la police. Si je ne me trompe pas, vous êtes juste censés rester ici en attendant les renforts et les forces de l'ordre pour leur passer la main, puis ensuite rapatrier tout le monde à la ville ne serait-ce que pour les formalité administrative, non ?»

« Y'a eut un changement de plan. » Répondit-il réservé.

« Quel genre. » Le reprit-elle sur le ton qu'il n'aimait pas : celui de l'ancienne maitresse de l'Île qui n'apprécie pas du tout qu'on lui cache des choses quand c'est important et qu'elle est concernée.

« Même si je te fais totalement confiance, je ne peux rien dire devant des civils. » Répondit-il désolé en regardant les ouvriers et la maitresse des baies.

L'un de ces derniers, un grand mec plutôt baraqué (mais rivalisant péniblement avec la carrure du champion), s'avança avec son Machoc hors de sa ball.

« Quand ces malades ont rendus fous nos pokémon, même mon Machoc n'arrivait plus à me reconnaitre. Cette garce s'est contentée d'éclater de rire pendant que mes gars et les vôtre se sont fait malmenés et utilisés comme des rats de laboratoire, et l'autre taré qui était à leur tête a collé une balle dans la jambe d'un de nos potes. Comptez pas sur un seul d'entre nous vous balancer alors que vous nous avez sauvez la mise. »

Ce fut au tour de la demoiselle de lever timidement la main.

« Quand à moi… A la base je suis impliquée parce que je suis une cible pour eux… Alors… »

Le champion prit un instant pour les regarder, sans dire un mot, avant de lever les mains en l'air, paumes ouvertes.

« Très bien, je vous fais confiance. Mais j'ai vôtre parole que pas un seul mot de ce qui sera dit ici n'en sortira. C'est clair ? »

« Pas un seul. » Statua l'ouvrier fermement.

« Alors ça me va. » Fit-il un peu plus décontracté, bien qu'il croise les bras avant de reprendre. « J'ai fait part de ton hypothèse dans le rapport à la Ligue. »

« Celle où je soupçonne qu'il y'ait un espion qui rencarde les teams ? »

« Oui. Et bien que cela soit très difficile à admettre, le fait qu'ils aient pu brouiller le signal privé de l'arène ne laisse aucune autre possibilité : il y'a bel et bien quelqu'un dans les plus hautes fonctions de la Ligue qui nous a trahi. »


La conclusion statufia les ouvriers sur place ; putain ça c'était de l'info sensible, et qui fait regretter de l'avoir entendu. Mais le silence qu'ils conservaient tous montraient au champion que cela ne les ferait pas revenir sur leur parole, avec cette fois-ci une excellente raison : si cette information était révélée publiquement par des civils comme eux, et que la ligue était compromise, ça voudrait dire que les connards qui les ont traités comme des merdes s'en sortaient victorieux. Plutôt embrasser le cul d'un Tadmorv.


« Est-ce que le comité de la Ligue à ouverte une enquête interne ? » Reprit l'ancienne maitresse.

« En fait, c'est précisément à ce passage là que le vrai changement de plan opère. » Lui répondit-il avec un petit sourire en coin qui la surprit. « Ouvrir une enquête interne sur les barons de la Ligue serait politiquement impossible, et le risque que cela représente si ça se savait publiquement serait désastreux. »

« Donc la ligue ne va pas ouvrir d'enquête ? Et Louka et le Conseil 4 ont approuvés sans rien dire ?! » Commença-t-elle à s'emporter.

« Came-toi, je n'ai pas fini ! » L'incita-t-il à se contrôler pour continuer. « C'est justement Louka qui a réfuté la proposition d'enquête au profit de l'idée de Brice ; ce que j'essaierais de t'expliquer si tu arrêtais de t'emporter toutes les cinq secondes ! »


Choquée de savoir que c'était Louka en personne qui a refusé la proposition d'enquête, le fait d'apprendre qu'il l'avait fait sur l'avis du dresseur qui leur a sauvé la peau à quelques mètres de là avait su capter son intérêt et son envie d'apprendre plus ; Ce qui nécessitait qu'elle se calme et qu'elle n'évite de tirer des conclusion trop hâtives, comme lui indiquait Lovis.

Lorsque celui-ci s'assura qu'elle était disposée à ne pas élever la voix, il décida de reprendre.


« En piratant à son tour leur réseau de communication pokémontre, Brice a pu découvrir d'où ils opéraient : il y'a une base d'opération de leur groupe au fond des marais. Dès que les renforts et les gars de Tanguy seront là, on lancera une attaque sur leur base. »


La surprise passa à la stupéfaction totale pour les « civils », surtout cette dernière ; attaquer de front l'ennemi dans son propre terrier, alors qu'ils se remettent encore tout juste des exactions de ceux qui les ont piégés ?!


« C'est absurde ! Je ne peux pas croire que Brice vous propose de foncer tête baissée en plein dans la gueule du loup, et encore moins que Louka approuve ! Ils n'ont plus rien à voir avec les imbéciles d'autrefois, là on a à faire à des types dangereux qui coordonnent leurs actions avec une précision et une efficacité redoutable ; y'a déjà rien qu'à voir comment ça se serait terminé sans la double venue miraculeuse de Brice et de vôtre ranger ! Même avec Tanguy, si vous foncez sur leur terrain vous allez au devant de la catastrophe ! » Finit-elle par exploser.

« Et tu crois vraiment que Louka n'en est pas conscient ? » Lui répondit-il avec une douceur qui tranchait tellement avec l'emportement de la jeune femme qu'elle en fut stoppée.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Fit-elle presque sans conviction.

« C'à veut dire qu'on va s'inviter à la fête ! »

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La jeune femme tourna son attention vers la source de cette déclaration aussi claire qu'impétueuse, vers l'entrée derrière le champion, pour voir à qui elle appartenait. Elle ne put s'empêcher d'être surprise en reconnaissant le propriétaire : jean décontracté, un blouson aux lignes horizontale blanche et orange, une chevelure courte bouclée de couleur blonde, un regard pétillant d'une énergie à peine contenue et un sourire survolté qui ne manquait pas d'exprimer que le simple fait d'être inactif une seconde lui était insupportable. Mais surtout l'un, pour ne pas dire le dresseur le plus redouté de la zone de combat dans la Tour de combat : Barry « le kamikaze ».

Mais si la simple présence du jeune homme était en soit surprenante pour l'ancienne maitresse, les deux autres qui l'accompagnaient eurent vite fait d'imposer une nouvelle vague de stupéfaction générale par leurs présences : le premier portait un ensemble rouge bordeaux qui se mariait parfaitement aux lunettes et à la modeste chevelure mauve ondulée qu'il arborait, lui donnant une classe et un raffinement indéniable ; Tandis que la seconde faisait dans plus de modestie et de simplicité, simplement vêtue d'un ensemble passe-partout de noir par-dessous un chaud manteau blanc sobre surmonté d'une écharpe marron.

Mais les deux nouveaux venus avaient bien plus en commun que leurs différentes apparences ne le laissaient supposer. Car si le premier était un jeune homme pouvait rivaliser aisément avec une gravure de mode, là où la seconde était une vielle dame au sourire agréable et gentil, tous les deux avaient le même point commun : celui d'être parmi les dresseurs le plus puissants et respectés de l'île : Lucio et Terry du Conseil 4.

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« Comment vas-tu jeune fille ? » Questionna justement cette dernière à l'attention de Cynthia. « Cela fait bien longtemps que je n'ai plus eut la joie de ta présence. »

« Terry, Lucio… » Elle marqua une pause sous la surprise. « Mais qu'est-ce que vous faites ici ? Et la ligue ? »

« C'est justement par elle que nous sommes ici, Cynthia. » Lui répondit élégamment le maitre du Conseil.

« Mais comment ? Pourquoi ? »

« Pour Terry c'était très simple, elle était à Bonville pour une petite visite familiale. Et moi je passais par la bibliothèque d'Unionpolis quand Louka nous a fait part du souci de Verchamp ; un bref petit passage de Bonville à Verchamp avec mon Alakazam, et il suffisait plus qu'à se laisser bercer par la douceur des aéroglisseurs jusqu'ici. »

« Aéroglisseur ? Mais ça veut dire- »

« Que pour une fois je vais pas me déplacer pour rien. » Coupa une voix flegmatique mais à la note humoristique.


Cheveux blond en bataille comme coiffés à l'électricité statique et blouson bleu tout aussi électrique, par-dessus un T-Shirt et un jean noir orné d'une chaine ; le dernier membre tant attendu (ironiquement le premier qui fut appelé) venait enfin de faire son entrée : Tanguy, le champion de Rivamar.


« Salut Cynthia. » Lui fit-il d'un bref signe de la main avant de la laisser retomber sur le côté, comme si cela lui avait demandé un effort important. « Comme dirait l'autre : mieux vaut tard que jamais. »

« Il est quelle heure d'ailleurs ? » Demanda cette dernière, ayant perdu le compte après une telle journée.

« A peu près 18 heures. » Lui répondit Lucio.

« T'as été plus rapide que d'habitude ou c'est moi ? » Fit Lovis d'une petite boutade bien placée.

« Quand le dresseur que vous appelez Brice nous a fait savoir que vous étiez pris en otage dans une cage avec des explosifs « non conventionnels » en guise de décoration, tu va rire mais ça nous a mit le turbo. »

« Mais et Barry ? Pourquoi tu es ici ? » Reprit Cynthia.

« Avant que le professeur et elle ne partent au congrès, Aurore m'a fait savoir que Brice était de passage à Verchamp. J'ai annulé trois sessions entières à la tour et écourté deux tournois en cours avant de pouvoir mettre les voiles sur l'Île ; ce qui m'a déjà prit deux jours rien que pour ces conneries administratives, sans compter le temps perdu en imprévus de dernière minute. J'vais pas vous faire le récapitulatif de la semaine pourrie que j'ai passée, mais au final je suis arrivé à la gare maritime de Voilaroc et j'ai tracé une pointe jusqu'à Unionpolis. C'à m'a prit du temps car je suis pas venu en vol : j'voulais que mon Etouraptor soit au top pour la baston. Puis sur le chemin Louka m'a appelé en m'expliquant ce qui se passait aux marais. Il m'a dit qu'en tant que maitre il ne pouvait pas impliquer un dresseur non affilié à la ligue dans une situation dangereuse, ce à quoi j'ai répondu : « Se taper l'incruste dans une bonne grosse bagarre explosive ? Je fonce ! » Et me voilà ! » Fit-il en ouvrant les bras exagérément pour souligner sa « modeste » présence.

« Oui mais c'est finit maintenant. » Corrigea-t-elle pragmatique, mais sachant parfaitement la réaction qu'elle allait susciter.

« Tout juste ! » Confirma-t-il en la pointant du doigt d'un air vexé. « J'ai loupé la castagne au dernier moment. Et maintenant que vous allez vous faire un trip dans une maravade encore plus grosse, je devrais rester sur la touche ? MOUHAHAHAHA ! Tu peux toujours rêver ! Je viens, ça va être jouasse, on va s'en payer une tranche grosse comme le Mont Couronné et on va les viander comme des chipolatas dans une fête barbecue ! »

« Et tu as la raison pour laquelle je suis présent, Cynthia. » Reprit Lucio d'un ton posé, à l'extrême opposée de celui de Barry. « Connaissant pertinemment le tempérament de Barry, et craignant qu'en duo avec Brice ils n'explosent la montagne, Louka m'a fait comprendre qu'il sentirait l'Île plus sûre s'il y'avait un excellent Psy pour les encadrer. »


Gros silence. La révélation de l'élégant dresseur eut rapidement fait de faire stopper Barry dans ses trépignements, tandis que les membres d'élites restant pénétrèrent eu même moment dans la maison ; Brice à leur tête. Ce dernier ne put s'empêcher de relever la remarque.


« A défaut de savoir jusqu'où il a progressé en termes de dressage, je vois que son humour a évolué à un tout autre niveau. »

« N'est-ce pas ? » Fit-il en tournant la tête dans sa direction, avant de reprendre sérieusement. « Mais laissons de côté l'humour et la joie des retrouvailles. L'histoire de l'espion l'inquiète réellement, et potentiellement les autres maitres ; Car s'il y'en a un chez nous il y'en a probablement chez eux aussi. Brice a proposé de profiter du fait qu'ils ne s'attendent pas à une telle attaque surprise : leurs forces sont affaiblies avec les prisonniers ici présent, on possède le remède à la folie, ils ne doivent pas s'attendre à nôtre présence en particulier et encore moins à l'idée que l'on puisse avoir découvert où ils opèrent. Toutes les chances sont de nôtre côté pour ce coup et on va la saisir. Car si on les prend totalement par surprise, on pourra profiter de la panique causé pour entrer dans leurs serveurs et découvrir l'identité du traitre. »

« Et pour maximiser ces chances on part maintenant, avant que cet espion ne puisse avoir l'information et la possibilité d'en avertir les teams. » Reprit Nate. « Les forces de police ainsi que des équipes du centre pokémon et hospitalier de la ville sont là, et vont vous s'occuper de vous rapatrier à la ville avec les effectifs ranger de l'arène et une partie de mes effectifs scientifique ; on va avoir besoin de nos compétences pour craquer leurs systèmes. »

« Mais on aurai besoin de toi pour prendre les rênes du rapatriement. » Continua Flo envers l'ancienne maitresse. « Mon équipe est remise sur pied grâce aux rappels et autres potions apportées par Tanguy, on va t'en fournir pour remettre aussi ton équipe à neuf. »

« Tu ne viens pas ? » Demanda Luna sur un ton aussi inquiété que surprit.

« Je suis championne d'arène, c'est dans mes attributions même si ça n'est pas ma zone. La Ligue considère que vu que je suis déjà présente ce serait idiot de ne pas en profiter ; et je dois avouer que l'idée de prendre ma revanche aussi tôt ne m'est pas désagréable. »

« Mais et s'ils utilisent la folie ? Vous serez en danger. »

« Sous la direction du ranger Cody –avant qu'il ne quitte l'arène- les équipes scientifiques ont réussies à isoler et compresser le morceau « anti-folie » sous données informatique, pour reproduire les même conditions n'importe où. En si peu de temps c'est tout ce qu'ils ont pu faire, mais ils l'ont testé et ça marche. » Répondit Lucio, mais n'arrivant pas à croire qu'effectivement leur sécurité était assurée par de la musique.

« Donc vous me mettez sur la touche si je comprend bien ? » Conclut calmement Cynthia.

« Jeune fille, ne complique pas les choses en déformant nos paroles. C'est Florianne qui a insistée pour qu'au moins un dresseur plus que qualifié reste pour vous escorter à Verchamp. Il n'y avait pas meilleure candidate que toi, et tu devais t'en douter, n'est-ce pas ? »


Terry avait tout résumé avec sa candeur de vielle dame attentionnée, ce qui ne valut aucune défiance de la part de l'ancienne maitresse. C'est vrai, elle était la candidate idéale : elle sortait justement aujourd'hui du centre pokémon et pourtant elle avait l'impression que c'était comme si un jour entier s'était écoulé. Elle était fatiguée, épuisée moralement et psychologiquement d'avoir vu ses pokémon tenter de s'entretuer, alors qu'elle se remettait tout juste du choc de sa Milobellus et de sa Carchacrok échappant de justesse à une mort lente et douloureuse. Elle n'était plus considérée « publiquement » comme liée directement à la Ligue, malgré son statu d'ancienne reine de l'Île, ce qui faisait que sa réputation d'idole dresseuse pourrait pencher en leur faveur devant les médias. Sans compter qu'il fallait toujours s'occuper de Lisa et de Luna, et que Flo ne pourrait pas avoir l'esprit tranquille sans être sûre qu'elles sont entre de bonnes mains ; Sachant que Flo repartait au combat là où elle en était écartée, il était vital qu'elle ne soit pas déconcentrée par l'inquiétude…

Devant de tels arguments, elle céda.


« Très bien. » Déclara-t-elle simplement, faisant souffler la championne malgré elle. « Je prend quelques rappels et quelques soins si ça ne vous handicape pas trop. Luna, qu'est-ce qu'il reste en baie ? »

« Presque plus rien. Mais je ne sais pas si vous vous êtes servis de vos baies de combat. »

« Non, c'est vrai qu'on en a pas vraiment eut besoin. » Réalisa-t-elle en repensant au combat. « On va faire un échange, comme ça cela sera équilibré : les baies de combat contre quelques soins. Croyez-moi, vous faites une affaire en or. » Leur sourit-elle.

« Je savais que j'avais bien fait d'venir ! » Déclara Barry totalement enjoué, avant de se tourner vers Luna. « Au fait, y'aurait pas une Nanone dans le lot ? »

« Je… Je n'ai pas encore pu m'occuper de vôtre commande… » Répondit-elle peureuse.

« Elle est passée par la forêt de Vestigion et a rencontrée un gêneur pendant sa collecte qui la stoppée nette. » Répondit sèchement la championne Plante, coupant court à toute discussion.

« Ah ? Pas grave. » Fit-il sans se laisser démonter. « Le challenge, y'a que ça pour pimenter les choses ! »

« Vrai ! » Le rejoignit Brice, l'enthousiasme infatigable de Barry étant rapidement contagieux.

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Une fois l'équipe de Cynthia soignée, le troc de baie conclut et les explications de l'experte concernant chacune d'entre elle aux dresseurs, ils étaient prêts à partir (Tanguy se permettant la réflexion qu'il trouve curieux le fait de voir autant de baie anti-électrique, ce à quoi répondit Lucio qu'il n'était pas le champion le plus fort de l'Île pour rien.)

Cependant, alors qu'ils réquisitionnaient une partie des aéroglisseurs pour mener l'attaque, laissant le reste à la police et au groupe de retour, Flo en profita pour prendre ses amies à part.


« Cynthia, prend ça. » Lui fit Flo en tendant la ball de Lisa.

~Je ne viens pas avec toi ?~ Comprit-elle d'avantage déçue que choquée.

« Non. » Lui répondit-elle calmement. « Mais cette fois ça n'est pas pour t'éviter le combat. »

~Alors pourquoi ?~

La championne se tourna vers l'ancienne maitresse, l'air sérieux.

« Sarah m'a fait le rapport de ce que lui a dit la Secmin responsable de leur emprisonnement –le grade sous lequel la folle alliée s'était présentée. Elle a confirmée mes craintes concernant Luna : c'est bel et bien leur prochaine cible. C'est pour cela qu'une fois que tu auras escorté tout le monde à Verchamp, je voudrais que tu t'envoles immédiatement pour Vestigion et que vous attendiez mon retour là bas. »

« Tu ne veux pas qu'on reste à Verchamp ? Mais la nuit va commencer à tomber quand on va arriver, et elle sera noire pendant le voyage. » La reprit-elle interloquée.

« C'est précisément pour ça que je te demande ceci comme une faveur. » Elle la regardait droit dans les yeux. « Cet espion quel qu'il soit tentera de leur fournir toutes les informations qu'il sera capable de glaner avant d'être démasqué, en commençant certainement par tout ce qui concerne Luna. Depuis l'histoire dans la cellule du centre de Police et comment on s'est fait piégés ici, Verchamp n'est absolument plus sûre pour moi. »

« Outre le fait que c'est limite de la paranoïa, qu'est-ce qui te fait croire que ton arène est plus sûre que celle de Lovis ? »


Le contre fit mouche. Même si Flo faisait confiance à son arène, celle de Lovis était considérée comme la fine fleur de l'Île. Et ils ont faillis se faire annihiler… Heureusement, Cynthia partageait son point de vue… A 90%.


« Je suis d'accord pour reconnaitre qu'aucun endroit directement lié à la Ligue ne nous offrira la protection de l'anonymat, surtout en l'absence de leur champion. » Fit-elle en la soulignant subtilement, ce à quoi elle ne put rien trouver à redire. « Cependant, il sera nettement plus facile de tenir jusqu'à l'aube dans un endroit qui soit encore préservé des influences nocives de la société actuelle. »

« Tu veux dire… »


Elle tenta d'exprimer sa déduction, mais elle ne prononça pas un mot de plus alors que la jeune femme lui souriait doucement. Puis elle se tourna vers la petite fille, toujours avec ce même sourire.


« La première fois, c'est toi qui nous avait laissées visiter chez toi. Ensuite c'était chez Flo. Maintenant c'est à mon tour : je vous emmène à Célestia. »


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Flo rejoignit le groupe d'attaque en montant dans l'aéroglisseur sous la gouverne de Lovis, mais profita des quelques instants restant avant l'assaut pour regarder le groupe de civils étaient rapatrié vers la ville, sous la direction symbolique de l'ancienne maitresse et de sa Carchacrok ; toutes griffes et crocs. Un petit sentiment désagréable lui pointant le cœur.


« Vous feriez mieux de ne pas vous inquiéter. A l'heure actuelle, c'est sans doute elle qui risque le moins. »


La championne reporta son attention vers la personne qui l'interpella dans ses pensées, un brin frustré, puis fut étonnée de voir deux silhouettes cagoulées accompagnants le groupe si « naturellement » ; déduisant, à leurs apparences et à la manière dont ils se présentaient, qu'ils n'étaient pas vraiment de la ligue.

Néanmoins, l'intrusion dont il avait fait preuve avec tant de légèreté alors qu'elle voulait vraiment profiter de ces quelques instants la fit tout de suite vouloir les rembarrer.


« Il est sûr qu'elle risque moins que vous si vous continuez à vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas. Et puis pourquoi vous gardez vos capuches ? Vous avez peur de prendre la flotte, ou de montrer un brushing à en faire pâlir un Bouldeneu ? »


La première silhouette, celle d'une femme, n'avait pas dit un mot depuis le début, et restait de marbre devant l'échange verbal. Cependant, la seconde appartenait à un homme. La championne en déduit, au ton de la voix, que ça devait être lui qui l'avait interrompue si ouvertement. Mais ce qui l'interpella et l'empêcha de continuer dans le sarcasme, et qui n'était pas le silence curieux dont faisait preuve Lovis et les autres passagers, étaient le fin sourire que lui rendait simplement l'homme cagoulé.


« Ce que je voulais dire, c'est qu'en vous concentrant ici, sur l'action en cours, vous réduisez les risques que vos amies puissent courir. Et si pour vous permettre de vous faire rester concentrer il suffit que vous me détestiez, j'essaierais d'être le plus aimablement désagréable possible. »


Le ton employé par le jeune homme et le contrôle qu'il fit preuve dans sa répartie désarçonna la championne. Son ton, subtil tout en étant sincère, et la répartie, aussi élaborée et moqueuse que modeste et simple. Une alliance paradoxale des genres qui se mariait et marchait à la perfection ; deux phrases ayant suffit à lui faire oublier sa frustration passagère.

Mais plus que le savoir-faire de l'homme lui faisant face, il y'avait quelque chose qui attira immanquablement l'attention de la championne : ses deux yeux trônant au centre dans l'ombre de sa cagoule…

Deux yeux d'un jaune brillant dans l'obscurité taciturne du crépuscule.

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Lovis mit finalement en branle toute la machine allié en commençant par activer son aéroglisseur, dont le sourd et léger ronflement fit soulever la machine imperceptiblement, mais qui fut suffisant pour tirer la championne de sa contemplation instinctive.


« Qui êtes vous… » Finit-elle par dire sans pouvoir détacher le regard de ses yeux.

Il lui sourit discrètement.

« Disons que le soleil se couche, et que c'est au tour de la lune de se lever. »


[A suivre.]