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Matis : Team Magma de Pik'alex



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» Auteur : Pik'alex - Voir le profil
» Créé le 10/02/2011 à 16:05
» Dernière mise à jour le 10/02/2011 à 16:05

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Chapitre 22 : Changement de milieu
- Quoi ? Tu as décidé de quoi ?

Martin, Jonathan et Aymeric, mes trois nouveaux Admins, étaient là, avec moi, dans ce qui me servait de bureau. Une belle pièce, un teint bleu marine, avec un bureau large au vu de la paperasse qui s'y élevait déjà comme quelques sommets au-delà d'une chaîne de montagne. Au mur, plusieurs interphones, pour communiquer avec la plupart des pièces de la base. Je ne m'en étais quasiment jamais servi, depuis les trois jours où j'étais arrivé.
Je les avais convoqués le matin, n'ayant pas envie de faire trainer l'une de mes idées principales.
En effet, Camille, sous l'éventuelle demande de Maxie, m'avait demandé d'envoyer un agent en infiltration chez les Aqua.

- En quoi cela poserait-il problème, Jonathan ? Peut importe qui l'on envoie, ça en fera toujours un de chez nous chez eux.

- Oui mais pourquoi envoyer un de nous trois ? Je veux dire par là que tu as les agents provenant du secteur C qui sont entraînés pour ça.

Etonnement de ma part. Je ne les avais pas appelés pour les envoyer là-bas. Loin de là, même, et la raison de leur présence ici était tout autre.

- Je n'ai aucunement l'intention de vous y envoyer, puisque c'est moi qui vais y aller. Je voulais juste vous l'annoncer pour que vous gériez la base en mon absence, que l'on détermine un moyen de rester en contact et que l'on établisse un plan d'intrusion.

- Attends, j'en suis encore à me demander comment tu en es arrivé à vouloir y aller… Non pas qu'il n'y ait pas de suite logique mais…

Aymeric, toujours lui, essayant de me déstabiliser. Je pouvais tout aussi bien me demander pourquoi je l'avais laissé à ce poste. J'ignorais donc ces paroles qui étaient tout aussi peu digne d'intérêt que la dernière question qui m'était venue à l'esprit.

- C'est décidé, je vais y aller. Il faudrait vraiment une bonne raison pour me faire changer d'avis. De toute manière un plan d'intrusion a été préparé, si je ne me trompe pas.

- Ah, ça… C'est vrai qu'ils nous ont fait parvenir ça, de la base principale.

Martin mit sur le bureau une mallette noire, qu'il ouvrit. Il y avait plusieurs dizaines de papiers, un masque en latex et une petite pierre bleue.

- Tout pour prendre la place d'un dénommé Alvin Fark, agent de maintenance à la team Aqua. Il a été capturé hier, et ils ont utilisé des pokémons psy pour lui arracher tout ce qu'il y a à savoir. Famille, amis, hobbies, tics. Il était dans sa semaine de congés, ce qui signifie que tu peux apprendre tout ce qu'il y a là-dedans pendant les deux jours qu'il reste avant sa reprise programmée. Par contre pour ses pokémons, il y aura un petit problème, étant donné qu'il semble qu'ils n'obéissent qu'à leur maître. Donc tu devras être discret là-dessus.

Aymeric en profita pour ajouter :

- D'autant plus que si jamais tu venais à être capturé, même si cette idée ne me rebute pas totalement, tu es quand même un des bras droit du chef. Penses à ça, aussi, eux en face ça leur fera une possibilité de pression.

Les deux autres hochèrent la tête en signe d'approbation.

Certes, j'y ai pensé, et je me dis que cela ne change rien du fait que je vienne d'arriver, ça vaudra moins que si c'était quelqu'un comme Camille. Je suis sûr que je m'y connais moins que le plus basiques des agents !

Les trois grognèrent. Visiblement pas d'arguments à opposer.

- Bon, je vais lire toutes ces instructions, m'imprégner du personnage, et on se retrouve demain matin pour la suite.


On y était.
Port de Nénucrique, pas loin de quatre heures du matin. J'étais à présent dans un uniforme de membre de la Team Aqua. Avec moi, seulement un sac, contenant les quelques affaires personnelles qu'avait emmené Alvin Fark.
Il était un homme d'un mètre soixante-quinze, ce qui correspondait à peu près à ma propre taille. J'étais juste un ou deux centimètres en dessous. Il ne semblait pas être quelqu'un qui avait des problèmes, et était assez seul. Ce qui tombait assez bien, en réalité.
Il avait juste un ami, lui aussi dans la maintenance. Ce serait la seule personne à duper. Le reste devait être plutôt facile.
Comme je l'avais convenu – ou du moins comme l'avait convenu Alvin Fark – un sous-marin était venu me récupérer pas loin de dix minutes plus tard. Ils étaient à l'heure.
Je marmonnais un « salut » sonore à celui qui m'ouvrit l'écoutille. Il me salua en me serrant la main et je montai à bord du sous-marin.
Un autre type vînt à ma rencontre, arborant un bon grand sourire.

- Hey, Alvin ! Alors, cette semaine de repos ?

- Mof ! (Apparemment, ce cher Alvin adorait ce mot) J'ai pu aider mon vieux dans sa récolte de baies, comme tous les ans. C'est du boulot si tu savais !

Et oui, il s'agissait réellement de ce qu'avait fait Fark durant sa semaine. A croire qu'il est tout à fait possible de concilier activité illégale et fils sympathique.

Le reste du voyage se passa tranquillement, et le sous-marin se stoppa une bonne demi-heure après notre départ.
Je pus alors sortir, me retrouvant dans une base flottante. J'étais sur un quai artificiel, donnant sur une porte qui semblait blindée. Comme quoi il n'y avait pas que la Team Magma de prévoyante.
Un type costaud attendait à proximité et m'arrêta lorsque j'arrivai à hauteur de la porte.

- Votre Badge.

Je sortis celui-ci d'une des poches de l'uniforme. Le gars déverrouilla la porte, me laissant entrer.

L'intérieur était plutôt bien fait, ressemblant un peu à la base principale des Magmas, si ce n'était que les murs étaient bleus.
Je parvins à m'orienter sans trop de peines dans ce dédale. J'avais utilisé le plan que les pokémons psy avaient pu tirer du cerveau de Fark. Et il avait une très bonne mémoire, il fallait le dire.
Je passais donc d'abord par la chambre individuelle de ce dernier, qui était relativement simple. Je posai le sac sur le lit et m'empara d'une sacoche sur une petite table. Je l'ouvris, et il s'y trouvait comme prévu l'ordinateur portable de travail de ce cher agent de maintenance. Je pris le reste du matériel, à savoir câbles, quelques appareils de mesures, et me mis en route pour ma salle de travail.

Lorsqu'il ne dépannait pas, Alvin Fark s'occupait de la maintenance du réseau reliant la base. Je n'avais eu que deux jours pour apprendre les rudiments du métier, mais je pensais pouvoir me débrouiller.
La salle se trouvait à l'étage du dessous, et je m'y rendis assez vite, croisant d'autres Aquas qui me saluaient au passage.
Ladite salle n'était pas excessivement grande, comportant deux ordinateurs, deux armoires, et les bureaux pour deux personnes. Surement ceux de Fark et de son ami.
Je pris place et mis en marche l'unité centrale de l'ordinateur fixe qui devait être le mien. Le mot de passe ne posa pas de problème, et je pus commencer à scruter le réseau sans problème. Très bon choix, ce poste, pour en apprendre, des choses.

Jusqu'à dix heures, je n'eus pas trop à en faire, n'ayant pas de dépannage à effectuer ou autre genre pouvant s'y apparenter.
Je me mis donc à fouiller les affaires dans l'armoire derrière moi.
Elle était faite de métal, de l'acier à première vue, et munie de deux portes qui rentraient à l'intérieur une fois l'armoire ouverte. A l'intérieur, des dizaines et des dizaines de dossiers, suspendus depuis le haut de cette armoire ou alors à traîner au fond. Il y avait aussi du matériel informatique, sans doute du matériel dont on faisait peu usage et dont Fark ne voulait pas s'encombrer.
Les dossiers étaient des traces des différents problèmes techniques que lui et son collègue – qui par ailleurs n'était toujours pas là – avaient eu à traiter.
Parmis ceux-là, je trouvais des actes de piratages, qui auraient eu la puissance nécessaire pour anéantir la quasi-totalité du réseau de la Team Aqua.

« Difficile de croire à cela. La connexion avec l'extérieur, coupée. Le réseau interne, en partie détruit. Les données de l'ordinateur central, en grande partie effacée, mais là encore, heureusement, nous en avons des copies. La moitié des installations informatiques sont hors service. Et les systèmes de sécurité, n'en parlons pas, on pouvait entrer ici comme on entre dans un lieu publique. »

Voilà qui ne donnait guère envie. Mais mon étonnement fut à son paroxysme lorsque je découvris que cela ne datait que d'un mois. La Team Aqua n'avait sans doute pas tardé à réagir, mais pas de trace d'un quelconque coupable potentiel, mis à part :

« Je ne pense pas qu'il s'agisse de quelqu'un d'autre que la Team Magma. Mis à part eux et le gouvernement, ils sont probablement les seuls à en avoir les moyens. »

Et voilà qui n'était guère surprenant. Même si en réalité, je ne savais absolument pas si l'auteur était effectivement les Magmas.
La suite de ce compte-rendu était écrite par le collègue, à en juger par le changement d'écriture.

« Le plus étrange, est, selon moi, que cette intrusion dans le système aurait dû être repérée. Au lieu de cela, il m'est apparu que cela aurait pu être fait de l'intérieur. Ainsi, l'intrusion n'aurait pas été rapportée. »

Ce gars pensait donc à l'œuvre d'un intrus, de toute évidence. Ce qui ne semblait tout compte fait pas si bête.
Je remis les dossiers en place. Au vu de tout ce qu'il y avait ici, j'avais surement de quoi occuper du temps, histoire d'en apprendre plus sur la Team Aqua.
Alors que je refermais l'armoire, l'interphone au mur sonna.

- Alvin Fark ? demanda une voix masculine de l'autre côté.

- Lui-même, répondis-je.

- Ah. Votre collègue devait venir me dépanner ce matin, mais il semble qu'il lui soit arrivé quelque chose. Vous pourriez vous en charger à sa place ? Il s'agit d'une panne au niveau d'une des machines d'extraction d'énergie. Au sous-sol, vous voyez où ça se trouve ?

Je réfléchis un instant, tentant de me souvenir du plan de cette base.

- Je pense que oui. Je m'occupe de ça de suite.

Je coupais la conversation, prenant le portable et le matériel allant avec, puis sortis de cette salle pour me rendre à l'étage du dessous.


Une fois arrivé, je manquai de m'émerveiller devant une telle merveille. Une machine de trois bons mètres de long, et un de haut. Un dôme en verre qui contenait quatre pierres eau trônait là, cependant la machine ne semblait plus en état de marche, ce pour quoi évidemment m'avait demandé le gars.
Celui-ci arriva, vêtu d'une blouse de scientifique.

- Ah, vous voilà ! Voyez-vous, je pense qu'il y a un problème avec l'un des générateurs à l'intérieur, mais j'ai malheureusement pas mal de travail, aussi je n'ai pas réellement eu le temps de vérifier. Je vous la laisse, je vous fais confiance, de toute manière vous avez les compétences pour remettre ça en marche.

Il s'en retourna à son travail. Je sortis l'ordinateur et le mis en marche, et je réussis même à dégoter un câble pour relier la machine et le portable. La plupart des machines devaient posséder cette possibilité de se brancher dessus, à ce que j'avais compris.
L'ordinateur reconnut au bout de quelques secondes la machine et un plan du détail intérieur s'afficha. Un beau bazar. Il me fallait faire des tests un peu partout, jusqu'à trouver l'élément défaillant, et ainsi pouvoir le réparer ou le faire remplacer. Aymeric m'avait un peu montré comment me servir de la plupart des appareils que j'avais à disposition.
Trouver le problème me prit un bon quart d'heure. Il s'agissait en réalité d'un des générateurs qui avait surchauffé, entrainant la fonte des circuits proches, et créant ainsi court-circuit et autres ennuis électroniques.
Le réparer me prit jusqu'à une heure de l'après midi. C'était plutôt long, mais étrangement, c'était une activité que je trouvais plaisante.
Une fois remise en marche, je pus observer l'impressionnante machine qui absorbait par l'intermédiaire d'éclairs de multiples couleurs l'énergie contenue dans les pierres eau. Elles devaient durer un mois, selon le gars en blouse.
Ayant terminé mon travail ici, je retournais à la salle de travail en faisant un détour par les cuisines.

L'après- midi se passa tranquillement, et je pus lire les nombreuses notes que Alvin Fark avait laissé dans un carnet que j'avais récupéré dans l'armoire. Il expliquait des méthodes utilisées pour la réparation de certains éléments plus compliqués à réparer.
Cette couverture semblait plus que géniale. Cet Alvin Frak était presque un grand rôle à jouer, de fait.

Après avoir mangé, je partis pour retrouver la chambre. J'avais une bonne envie de dormir, et il me tardait de prendre une bonne douche. Sous le masque, je n'en pouvais plus.
Ladite douche n'était pas aussi spacieuse que dans mon ancienne chambre à la base principale, mais je pouvais sans problème m'en accommoder.
Je m'endormis assez vite après cela, quelque peu fatigué. Sans compter la pression que j'avais tout de même sur les épaules.


Le lendemain, le réveil vers huit heures me fit le plus grand bien. J'avais bien récupéré de la longue journée précédente. Je partis donc, sans oublier de me préparer, pour mon petit déjeuner.
Fark avait la réputation de manger énormément, et je devais donc ingurgiter le plus de nourriture possible pour ne pas éveiller de soupçons. Mais ça aussi, je pouvais m'en accommoder.
Je retournais ensuite à la salle de travail. J'eus une petite intervention aux alentours de dix heures, mais rien de bien important. Une commande bugguée.
Mais alors que je lisais de nouveau les notes de Fark, une alarme se mit à retentir dans la base. L'interphone grésilla avant qu'une voix parvienne à se faire entendre.

- FARK ! Venez vite dans la salle de l'ordinateur principal, on a un problème, une intrusion sur notre réseau interne ! Du même genre qu'il y a un mois, et les pare-feu ne semblent pas très efficaces. Si vous avez réfléchi à un moyen d'empêcher ça, vous serez gentil de l'utiliser !

Je ne me fis pas prier, filant directement pour l'ordinateur central. Sans attendre les conseils des personnes présentes, je me saisis du câble et le brancha à l'ordinateur. Il était véritablement énorme, une colonne qui s'élevait jusqu'au plafond truffé de diodes rouges et vertes.
Une fois branché, l'ordinateur de Fark repéra en effet un programme qui semblait peu à peu ronger le réseau. Et les personnes présentes me regardaient faire, attendant des résultats. Ironie du sort pour un Magma d'aider des Aquas, mine de rien.
L'ordinateur me demanda si je devais lancer le programme de riposte. Il devait s'agir d'un programme mis au point par Fark avant son départ en congés. Je lançai le programme, espérant qu'il fonctionnerait.
L'écran commença à devenir flou et à avoir un sérieux problème.
Je sortis comme par réflexe de ma poche une clé USB que Martin m'avait confié au cas où je n'arriverais pas à me tirer d'un problème de ce genre. Je ne savais pas totalement pourquoi, mais au vu de la tournure des choses, je me disais bien qu'il y avait difficile de faire pire. J'insérai la clé, lançant le programme concocté par Martin.
Et j'espérais bien qu'il avait préparé le programme le plus béton possible.
Tout à coup, les lumières s'éteignirent, mais l'ordinateur de Fark, lui, était encore allumé. Une fenêtre s'ouvrit, laissant le code binaire emplir l'écran.
Il me semblait que les chiffres prenaient vie et forme, lorsque je reconnu une forme de Porygon. Martin avait converti son Porygon en données.
Celui-ci disparut de l'écran. D'autres données étaient en train de s'afficher. A ce qu'il m'en avait parlé et à ce que j'avais lu des notes de Fark, il s'agissait des fichiers éliminés par le Porygon, et donc logiquement les fichiers virus.
Au bout d'une dizaine de minutes, la lumière revînt, le Porygon reparut à l'écran dans un COMPLETE, avant de retourner sous forme de données. Je repris la clé USB.
Martin avait réussi à me sortir de là.
Un des autres gars se précipita vers l'ordinateur principal, vérifiant réseau et données.

- C'est bon, l'état des choses n'est pas aussi dramatique que la dernière fois. Fark, je pense que vous nous avez évité le pire.

- Ce n'est pas encore terrible. Je dois travailler sur un programme qui pourrait arrêter le virus dès son arrivée dans le réseau et ensuite le transférer sur cet ordinateur.

- Faites comme bon vous semble. Merci en tout cas.

Je choisis de retourner à la salle de travail, devant monter un programme dont je ne savais rien.

Après un bon repas, je me rendis de nouveau à la salle pour mettre au point un programme. Par chance, Fark en avait commencé un, mais il ne semblait pas terminé. Je me servis donc de ses notes sur son carnet pour tenter de le finir.
Cependant je n'allais pas très vite, ne m'y connaissant pas vraiment bien en informatique, il fallait le dire.
Je fus appelé en fin d'après-midi pour une nouvelle réparation. Rien de bien embêtant.
Je me disais que, finalement, ce séjour chez la Team Magma, si je ne l'avais pas souhaité au départ, aurait été instructif. Pas si désagréable que ça, en fait.
Je pus me coucher le soir tranquillement, certain qu'avec l'aide que je leur avais apporté aujourd'hui, j'avais peu de chance d'avoir des problèmes.


Le lendemain matin, calme plat. Je pus continuer d'améliorer le programme de défense, et heureusement pour moi le carnet de Fark était une vraie mine d'or.
La porte s'ouvrit. Peut-être mon collègue avait-il fini par revenir.
Un homme plutôt bien carré entra, et ses bras semblaient aussi épais que mes cuisses.
Il ressemblait à la description faite par Alvin Fark de son collègue Astor. Ils étaient sensés être bons amis.

- Ah, Alvin ! Désolé, j'ai eu des retardements !

- Astor ! Ne t'inquiète pas pour ça, tu n'as pas loupé grand-chose.

Celui-ci fronça les sourcils.

- Ce n'est pas ce que l'on m'a dit. Tu as réglé un problème, hier, de l'ampleur de notre premier grand échec. J'appelle pas ça rien, vieux frère !

Il m'étreignit, m'écrasant dans le processus. Il ne s'agissait en aucun cas de gonflette !

- Mof, fis-je, embarrassé. Je l'ai juste momentanément éjecté. Si ça revient, il faudrait avoir un programme qui nous en débarrasse immédiatement. J'y travaillais, justement.

Il inspecta ce que j'avais fait. Il hocha plusieurs fois la tête.

- Pas mal. Tu me donne des idées. Je vais profiter d'être revenu pour entamer la seconde partie du programme.

- La seconde partie ? Comment ça ?

Il me regarda de travers, et je sus que je venais de dire une bêtise. Voilà que ça commençait bien.

-Ah, oui, excuse-moi, fis-je en simulant une soudaine compréhension. C'est bon, je vois ce que tu veux dire. Bah au boulot, hein ?

Je me remis directement au travail, de moins en moins sûr de moi, alors qu'Astor me regardait en coin.

La journée s'écoula une fois de plus sans trop de problèmes. Si ce n'était bien sûr qu'Astor me suivait comme mon ombre. Je dus faire une ou deux petites erreurs, mais heureusement, rien de bien grave. Il sembla ne rien remarquer, fort heureusement pour moi.
Le soir, lorsque je fus dans la chambre, je lâchais un long soupir. Il allait falloir jouer plus serré, désormais.

Le jour suivant, en entrant dans la salle de travail, j'eus une surprise. Deux autres hommes de la Team Aqua attendaient là.

-Alvin Fark, veuillez nous suivre, je vous prie.

Eh beh, à peine arrivé que ça commençait !
Je suivis donc les deux hommes dans les couloirs, et un sentiment de malaise me prit. Me conduisaient-ils dans un endroit pour que j'y travaille, ou dans un guet-apens, parce que j'ai été découvert ? Bref, à ce moment, je ne respirais pas la confiance.
Nous traversions des couloirs qui nous emmenaient de plus en plus profondément dans cette base, et arrivâmes à une porte différente des autres. Peut-être était-ce l'affichette « Interdit » qui me soufflait cette idée. Ou bien l'aspect noir de la porte, qui était sans aucun doute possible, blindée, et pas qu'une seule fois. Rien à voir avec les autres portes que j'ai pu voir. Ou alors était-ce encore la faute de ce boitier à code muni d'un lecteur de carte.
L'impression générale que j'en avais était bien sûr que ce qui se cachait derrière cette porte, c'était quelque chose de très intéressant, peut-être dangereux. Surement bon à ramener chez les Magmas, tiens.
L'un des deux agents s'avança et passa la carte magnétique dans l'appareil, composa un code que je ne vis pas, et empoigna la grosse poignée en fer forgé. Poignée qui n'annonce rien de très bon.
Il ouvrit la porte, qui, vue de côté, devait bien faire une trentaine de centimètres d'épaisseur. Rien que ça.
En même temps que l'étrange sentiment de l'insécurité qui me venait, le sentiment d'avoir été découvert s'estompait. Ils ne se seraient pas amusés à me ramener ici, sinon.
La porte menait sur un couloir d'une dizaine de mètres. Un éclat bleuté s'échappait de la pièce. Deux ombres étaient projetées sur le sol, et visibles du couloir.
En sortant de l'étroit corridor, la pièce sur laquelle on débouchait était assez grande, avec un plafond très haut. Et au milieu, surmontée d'un petit hublot bleu, une espèce de cuve, pleine d'eau, claire, au fond de laquelle on pourrait surement discerner le contenu. Mais d'ici, je ne voyais que les reflets ondulants de l'eau sur les murs de la pièce.
Je manquai de me figer sur place en voyant qui étaient les deux personnes dont je voyais les ombres.
Un Aqua aux cheveux noirs, grand, avec un bandeau bleu clair dans les cheveux. Dans son regard, la lueur de grande détermination, celle qu'on ne retrouve que dans les yeux des personnes qui en ont bavé pour en arriver là.
Vu à la télévision.
Ou sur des avis de recherche de la police de Hoënn.
Voir même ceux de la police interrégionale.

- Chef, voilà l'homme qui s'occupe des réparations comme celles-ci. Alvin Fark, annonça l'un des deux hommes m'ayant escorté.

L'interpelé tourna la tête vers moi. Il avait les traits un peu plus durs que dans mes souvenirs.

- A… Archibald… me mis-je à murmurer.

Lequel me lança un regard interrogateur. Je me repris presque immédiatement.

- Oui, chef ? Pourquoi m'avez-vous demandé ?

Je pris un moment pour m'attarder sur la personne à côté de lui. Une fille, aux cheveux châtains, le même bandeau bleu sur le front, des traits aux airs très similaires à ceux du chef de la Team Aqua, les yeux bleu marine. Environ 16 ans.
Mais la réponse de mon « chef » me fit vite sortir de mon observation.

- Nous avons un problème…

Nan ?! Pourquoi m'avoir fait venir, sinon…

-… Qui va surement être plus compliqué qu'à l'habitude. Au fond de la cuve, il y a un mécanisme de maintien, mais il est… Bloqué. De fait, cela pourrait aussi compromettre sa fonction première, car nous n'avons plus le contrôle dessus.

- Bon… Et pourquoi ne pas envoyer quelqu'un qui s'occupe des réparations les plus simples ? De là, ça ne m'a pas l'air si compliqué.

- Le problème est que nous avons besoin d'une personne véritablement compétente, car il faudra sûrement aller en bas pour réparer.

Ah. En plus de réparer, il va falloir plonger, en plus.
Je commençais à m'imaginer ce à quoi j'aurai surement affaire. Bien sûr, l'ordinateur de Fark serait sans doute encore une fois indispensable.

- Encore une chose, le mécanisme est relié à la commande qui se trouve devant le mur de droite. Il y a une combinaison de plongée, prête à être utilisée. Du matériel est aussi à disposition, et, si besoin, je laisse un des agents pour aller chercher autre chose.

Alors que je crus qu'il allait partir, il alla simplement parler avec l'un des deux hommes qui m'avaient amené.
Je partis donc brancher l'ordinateur à la commande, qui semblait déjà avoir quelques problèmes.
Il allait falloir commencer par là. Je commençai à démonter la commande, avant de voir qu'il s'agissait d'un véritable fouillis. Des fils de cuivre qui s'en allaient en tous sens après avoir quitté le circuit imprimé.
Certains étaient déconnectés, d'autres aurait-on dit comme arrachés, et certains fils, qui semblaient un peu trop tordus, étaient sans doute sectionnés ou fondus.
Il allait déjà falloir remplacer ces fils défectueux avant de voir ce que ça donnait. J'en était en sueur rien que d'y penser.
Ce qui semblait pour le moins étrange, c'est que ce n'était tout bonnement pas naturel.
Je me mis à la tâche, coupant, soudant, remettant en état cette commande, quoi. Il me fallu bien une quarantaine de minutes pour finir, après quoi vînt le gros marceau. Le dispositif dans l'eau.
Sur le moment, les cours d'électronique d'Aymeric m'avaient semblés inintéressants, mais finalement, ça avait une réelle utilité.
Je fis part de mon besoin d'aller dans l'eau au chef de la Team Aqua, et il fit apporter un masque et une bouteille d'oxygène.
L'eau était froide. De plus, la masse noire au fond de la cuve ne me disait rien de très bon.
Mais il fallait y aller.
Je plongeais. C'était désagréable à souhait, et le milieu aquatique n'était pas vraiment mon favoris.
Je me rendis donc dans le fond de la cuve, allumant ma lampe frontale. J'examinais ensuite les articulations métalliques du dispositif, et elles semblaient, vues de loin, un peu tordues, comme forcée. Mais pas assez pour empêcher le dispositif de fonctionner.
Une grosse boite métallique ou se rejoignaient les armatures me fit bien plus envie, et il était déjà plus probable que le problème vienne de là.
Mais pouvais-je l'ouvrir sous l'eau ?
Elle était bien là pour une raison. Sinon pourquoi m'aurait-on demandé de réparer ça sans vider cette cuve au préalable ?
J'ouvris. Pas d'explosion, c'était déjà ça de pris.
Pour ce qui était de l'intérieur, un bel entremêlement de fils, et je commençai déjà à mal le sentir. De toute évidence, il fallait bien que je sois en échec à un moment, n'étant pas réellement entraîné dans le domaine.
Néanmoins, rien ne m'empêchait d'essayer.
Après plusieurs tests, je finis par trouver le problème, qui venait d'une inversion de plusieurs fils. Mais cela me semblait étrange.
Les fils ne s'étaient pas échangés seuls. Il y avait de la main humaine derrière ça.
Et la théorie d'une erreur au montage ne semblait pas cohérente, car il avait bien fallu que cette machine fonctionne avant cette 'panne'.
Une fois la rectification terminée, j'entrepris de refermer cette boite de métal. Ce qui provoqua un bruit assez audible, malgré le fait que je sois sous l'eau.
Puis mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
De la masse noire, au centre de la cuve, on pouvait très facilement distinguer un cercle jaunâtre, qui brillait presque dans cette obscurité subaquatique.
Un œil inquiétant, duquel émanait une sensation de puissance écrasante.
Alors je réalisais quelle était la nature de ce qui se trouvait ici, avec moi, maintenu par ces quelques pièces de métal.
J'étais face à Kyogre, le titan marin, créateur légendaire des mers du globe.
Et bien qu'avec un air bien moins éblouissant, enfermé ici, je me sentis très, très mal.
Ce qui me poussa à remonter au plus vite.