World of TeM : Tome 13 : Le Seigneur des brumes de CaliKen

Le moufouette tomba par terre. Tom venait de remporter le combat, haut la main. Après avoir discuté avec son adversaire, il rangea sa Pokeball et sortit de l'Arène, suivi par ses amis.

-Ah, la vache, c'est comme un bon coït, ça fait du bien.
-Toujours aussi poète Bratin, grogna Salvino.

Maxime, lui, ne disait rien, son regard était fuyant. Il fallut peu de temps à Laetitia pour se rendre compte de l'attitude étrange de Maxime.

-Ca va ? Lui demanda-t-elle à voix basse.
-... Je t'expliquerai quand les deux fous seront plus loin...

Il n'avait pas cru si bien dire. Thomas venait de reluquer les fesses d'une jeune demoiselle qui venait de passer et Marie le poursuivait désormais à travers la place, tentant d'écrabouiller son visage avec, si possible, beaucoup de violence. Maxime poursuivit, sans tenir compte de l'agitation de ses amis autour de lui.

-Depuis que j'ai ce boulot et ces responsabilités... je ne trouve plus le temps de combattre. M'occuper de mes Pokémons, c'est toujours possible, heureusement... mais prendre le temps de les entraîner, de peaufiner de nouvelles stratégies.
-Je comprends, fit tristement Léa. Et puis, moi aussi, je te prends du temps.

Elle baissa les yeux et caressa son ventre.

-Tu es ma priorité chérie. Je suis infiniment heureux comme ça. Mais j'ai parfois le blues de ces années où j'avais le niveau de Bratin.
-Tu penses sincèrement que ce n'est plus le cas ?
-... Imaginons que je n'ai pas régressé en dressage et que mes Pokémons ne sont pas rouillés... Lui, a continué de progresser.
-Attends, il a été Champion du Monde, il peut encore...
-Le type qu'il a combattu était vraiment bon. Mais Thomas avait l'air de surnager. Il est passionné, c'est un fait. Il a énormément étudié, depuis qu'il est petit, et il continue... il ne fait presque que ça. Et ça va devenir son boulot... si tu rajoutes l'expérience qu'il a acquise au cours de ses aventures, et le lien étrange qu'il a toujours plus ou moins avec ses Pokés...

Laetitia se mit à rire

-C'est bien la première fois que je te vois ainsi Maxime ! A t'entendre, tu l'envierais presque.
-Hein ?

Elle fronça les sourcils et tenta de prendre une grosse voix.

-N'oublie pas que, malgré tout, c'est un minaaaable. Toi, tu es Maxime Grey. Tu l'as déjà combattu et tu le connais peut-être mieux que quiconque. Alors, même s'il est très fort, je suis sûr qu'en match, tu saurais le déstabiliser et le vaincre !
-Vaincre qui ? Demanda Marie qui était revenu, traînant le corps inanimé de Thomas par une jambe.
-Ton mari, ricana Maxime.
-Physiquement ou dans un match ?
-... Je pensais à un match. Parce que physiquement...
-Ouais, on est d'accord, c'est une lopette.

Le quatuor retourna tranquillement sur ses pas et retrouva Sylvain et Julie devant le van. Celui-ci repartit tranquillement et continua son petit voyage vers Marseille.


A des milliers de kilomètres de là, à des milliers de mètres sous les eaux, des yeux scrutent dans le noir implacable de l'immensité sous-marine. Des yeux perçants, froids, qui n'ont pourtant rien vu d'autre que les ténèbres depuis des centaines d'années. Pourquoi les ouvrir maintenant, si ce n'est pour voir, encore et toujours, ce désert noir, pour subir ce silence éternel.
Alors, comme une colère contenue depuis des siècles, petit à petit, une vibration se crée. Faible au départ, elle se répercute petit à petit sur ce sol marin qu'aucune créature ne foule. Ni végétal, ni animal ne vit ici. Et ces soudaines vibrations qui font trembler les eaux ne réveillent personne. Cette colère grandissante ne trouve pas d'écho. Petit à petit, elle se calme, les secousses s'arrêtent.
Mais les yeux restent ouverts.