Journée Deux !
Journée 2 : Les avertissements du vent.
Kagerou plongea son regard bleu dans la nuit. Des grosses gouttes de pluie battaient l'ile et l'océan alentour depuis le crépuscule et un vent glacial soufflait à présent. Kagerou était cependant confiante. Sa grand-mère lui avait toujours dit que la lune éloignait les orages, et la lune brillait dans son manteau argenté, laissant paraitre des trainées veloutées. Sachi s'était attelée à nourrir les patients en début de soirée. Armée de son chariot, elle était passée de chambre en chambre pour distribuer des plateaux repas au goût fade.
Deux dresseurs passaient la nuit ici. Kagerou avait passé le reste de l'après-midi à faire le ménage et à préparer les chambres.
Les coups minuit retentissaient alors que la jeune fille tournait la clé dans la serrure pour fermer la porte. Juste à ce moment là, une ombre détrempée se dessina derrière la vitre fumée. Etonnée, la jeune stagiaire rouvrit la porte, qui, en coulissant laissa apparaitre un jeune homme emmitouflé dans un anorak. Piteux, le garçon lui jeta un regard suppliant.
Je t'en pris, laisse moi passer la nuit ici.
Bien sûr, la jeune fille n'hésita pas. Elle le laissa entrer avant de fermer la porte pour de bon, juste quand une goutte s'écrasait sur son front. Le vent s'intensifiait et semblait faire parler les feuilles des chênes.
Kagerou se retourna vers son hôte. Le regard vert de celui-ci brillait de reconnaissance.
Merci de tout cœur ! Je sais que je dois être inquiétant de débarquer ici en pleine nuit et dans cet état ! Je m'appelle Kakashi Akira, enchanté…
C'est normal tu sais… Je m'appelle Kagerou Ebihara ! Je suis stagiaire ici ! Ecoute, l'infirmière Joëlle n'est pas là, mais tu peux dormir ici, et si tu en as, je peux m'occuper de tes Pokémon !
Merci, c'est gentil !
Le jeune garçon lui tendit quatre Pokéball luisantes d'humidité.
Kagerou le conduisit vers sa chambre, après avoir placé les balles dans la machine d'examen. A son retour, aucuns problèmes n'avaient été décelés chez les Pokémon de Kakashi.
Ce dernier revint en quelques minutes, sec et propre. Ses cheveux blonds étaient encore plaqués contre son front mais ils avaient été frictionnés et avaient un peu séchés.
Tu as faim ? Veux-tu que je te réchauffe un Bento* ?
Oh je veux bien s'il te plait.
Kagerou lui rendit ses Pokéball et entra dans la cuisine. Sachi avait fait le ménage car la pièce resplendissait. Elle voyait même son reflet dans l'évier en inox.
Une dizaine de paniers repas étaient empilés dans le grand frigo. Kagerou en saisit un et le glissa dans le four à micro-onde.
Tandis que Kakashi mangeait, la jeune fille ne put s'empêcher de l'interroger.
Dis-moi, que faisais-tu à cette heure et sous cette pluie ?
Et bien… Commença le garçon la bouche pleine. Je suis arrivé sur le dos de mon Etouraptor, grâce à sa capacité vol. Mais au large, j'ai été pris dans une risée, qui, manque de chance m'a suivit presque jusqu'ici. Heureusement que mon Pokémon à été assez rapide pour la dépasser. Enfin, l'orage sera certainement là demain.
Kagerou acquiesça. Un orage avait aussi éclaté le soir de son arrivée.
Kakashi bâilla à s'en décrocher la mâchoire et la jeune fille pouffa.
Allons, tout le monde au lit ! S'écria la stagiaire en se levant.
Elle débarrassa le plateau et attendit que son hôte soit rentré dans sa chambre pour regagner la sienne, éperdue de fatigue. Elle s'endormit en quelques minutes.
Un grand fracas de verre brisé ébranla le centre vers trois heures du matin. Kagerou fut réveillée en sursaut au beau milieu d'un cauchemar, duquel ne subsistait qu'un amer goût de peur sur sa langue.
Des pas résonnèrent dans l'escalier et de murmures paniqués résonnèrent au rez-de-chaussée. Les trois hôtes du centre étaient debout au milieu du hall, drapés dans leur couverture et ils contemplaient avec effarement les débris de verre qui jonchaient le sol à leurs pieds.
Dehors, le vent mugissait et une terrible bourrasque s'infiltrait par le trou qui s'ouvrait à présent dans la vitre de la porte.
Une grosse branche gisait sur le carrelage.
Kakashi leva les yeux vers Kagerou, debout sur une marche en surplomb.
L'orage est là, mais c'est devenu une véritable tempête !
On avait remarqué, merci… Gronda un jeune adulte râleur arrivé la veille.
Kakashi l'ignora. Quant à Kagerou, elle se sentait désemparée. Sachi entra alors en scène.
Elle incita les hôtes à quitter le hall et les guida jusque dans la cuisine.
Pendant que la Pokémon préparait du thé, la jeune fille attrapa un balai et nettoya tout les éclats de verre qui s'étaient étalés sur le carrelage. De puissantes bourrasques soufflaient à travers la brisure. La jeune fille décida de fermer le rideau en fer puis elle rejoignit les autres à la cuisine.
Plus d'une heure après leur réveil en fanfare, de grands coups résonnèrent contre le volet métallique. Gaara, l'homme râleur était retourné dans sa chambre en pestant, tandis que Kakashi et une jeune fille nommé Chôchô restait avec Kagerou au rez-de-chaussée.
Rapidement, la jeune stagiaire rouvrit le volet. L'agent Jenny, la femme policière, se tenait derrière.
Bonsoir, désolée de vous déranger en pleine nuit, mais est-ce que l'infirmière Joëlle est là ? C'est une urgence ! Lança-t-elle.
Elle avait le visage livide et ruisselant de pluie, et elle semblait essoufflée.
Je suis désolée, mais l'infirmière est partie pour le continent renouveler ses stocks de médicament… Je suis responsable du centre, que se passe-t-il ? Demanda Kagerou, fiévreuse.
C'est une catastrophe ! Un zeppelin vient s'écraser sur la plage, avec à son bord plusieurs dizaines de Pokémon blessés. Ils ont besoin de soins !
Mon dieu j'arrive !
Kagerou attrapa son anorak et une trousse de premiers secours puis fila à la suite de l'agent Jenny vers le lieu de l'accident.
Une grande agitation animait la plage. Le dirigeable s'était posé en catastrophe sur la rive, et si l'habitacle avant semblait intact, l'arrière, qui avait heurté la falaise de plein fouet, était en très mauvaise état. Plusieurs personnes sortaient déjà des Pokémon blessés de l'appareil, par un passage étroit qui s'ouvrait dans le cockpit démantelé du dirigeable.
Il y en a encore qui sont coincés ! Lança une voix de l'intérieur de la carlingue.
Kagerou s'approcha des premiers blessés, étendus sur le sable mouillé. Ils ne semblaient pas blessés gravement. Ils s'en sortaient avec quelques égratignures. Seul un Meditika saignait plus abondement au coude. Il fixait le ciel voilé de nuages, l'air choqué.
Kagerou s'agenouilla auprès de lui.
Ne t'inquiète pas, je vais soigner ta blessure.
Mais à ce moment, d'autres Pokémon, plus sérieusement blessés cette fois, sortirent de la carcasse. Plus rapidement qu'elle ne l'aurait voulu, la jeune stagiaire désinfecta et pansa la coupure, avant d'accourir au chevet des autres.
Elle en soigna un maximum, puis, ceux qui nécessitaient des soins plus intensifs furent acheminés au centre Pokémon en urgence.
Un grand nombre de Pokémon à l'état préoccupant demeuraient néanmoins dans la carcasse de l'appareil.
Tout en courant vers l'hôpital, Kagerou songeait que sa nuit allait être longue. Certains Pokémon étaient grièvement blessés, et elle s'inquiétait énormément.
Serait-elle capable de tous les aider ?
Fin de la nuit deux !
Rapport de stage n°2
Nuit du 27 au 28 octobre.
En début de soirée un orage a éclaté au large de l'île. Catastrophe, cet orage s'est non seulement rapproché de la côte, mais il s'est aussi renforcé, et est devenu une véritable tempête. Une branche arrachée par le vent à brisée la vitre de la porte d'entrée. Mais ce n'est pas le pire. Aux alentours de quatre heures du matin, l'agent Jenny est apparue. Un Zeppelin s'est écrasé sur la plage du sud, après avoir heurté les falaises qui la borde, avec des dizaines de Pokémon à son bord.
Bilan, aucune victime humaine mais vingt-cinq Pokémon blessés sur vingt-huit, dont treize qui le sont grièvement. Quatre pourraient succomber. Je suis inquiète. Sans l'infirmière Joëlle, j'ai perdu ma belle assurance. Heureusement, Kakashi et Chôchô, deux dresseurs venus pour passer la nuit ici m'apportent une aide précieuse. Sachi et les notes que j'ai pris nous guident. Kakashi m'a obligé à aller me reposer un peu pendant que la dizaine de Pokémon acheminée au centre se reposent. Les autres vont arriver bientôt, mais beaucoup sont encore bloqués dans l'appareil, trop gros, trop coincés ou trop mal en point pour en sortir. Les sauveteurs leur ont administré des soins, mais pour beaucoup ça ne suffira pas, car tous sont en très mauvaise santé.
Je l'avoue, j'ai peur pour la suite. J'aimerais que tout cela ne soit qu'un rêve.
Demain, je vais appeler à la maison. J'ai besoin de renfort, ma mère va m'envoyer mes Pokémon pour m'aider. J'ai besoin de leur soutient moral tant que de leur aide pour les soins des Pokémon blessés. D'ailleurs, en voilà qui arrivent, et ils ont l'air mal en point. J'y retourne et je prie pour que tout ce passe bien.
*Sorte de panier repas.