Métamorphose de Folly

Tsubasa avait récupéré le haut d'Eichi, et à présent, ils couraient avec les autres, à la recherche d'autres gijinkas. Malheureusement, ils se retrouvèrent face à un immense robot, comme ceux qu'il y avait pour les entrainements.

- Super, voilà la cavalerie, souffla Akira d'un ton ironique.

- J'm'en vais t'la démonter, moi, ta cavalerie !!! hurla Tsubasa en fonçant sur le robot.

La gijinka sauta sur le genou du géant métallique et se mit à courir à la verticale en se servant de ses ailes pour se tenir au dos du robot. Elle atterrit sur la tête et fit un bond prodigieux pour éviter les bras que le robot balançait vers le haut pour la faire tomber. Tsubasa saisit la tête du robot en plein vol et se laissa retomber en faisant une roulade pour amortir sa chute. Le robot tomba à sa suite et la tête se décrocha, le réduisant à l'état de tas de ferraille. Akira resta bouche bée devant le résultat, et ce fut Mizuhiro qui dut le pousser pour le faire avancer.
La petite troupe entra brutalement dans une pièce et se retrouva face aux fameux tubes, toujours remplis d'adolescents en train de muter. Kinji se précipita vers l'un des récipients, mais Akira le stoppa.

- Si on arrête maintenant, ils peuvent en mourir, alors on va les laisser comme ça pour l'instant. Si vous en voyez un ouvrir les yeux, vous pouvez le sortir ! Tsubasa, viens avec moi, on va chercher les autres salles !

Les deux gijinkas repartirent donc, laissant les autres dans la salle. Ils partirent dans le couloir, ouvrant plusieurs portes, ne trouvant que des lits vides.

- Sers-toi de es capacités, Akira, ça nous facilitera la tâche, dit Tsubasa alors qu'elle refermait la porte d'un cabinet de toilettes.

- Oui, tu as raison…

Le jeune Xatu ferma les yeux et se concentra, mais il n'arrivait pas à sentir quoi que ce soit, puisque l'aura de Tsubasa brouillait sa perception.

- Je peux pas, je ne peux sentir que toi… conclut Akira.

- Tant pis, on va faire sans, répliqua Tsubasa en ouvrant les portes au fur et à mesure.

Environ une heure après leur arrivée, les gijinkas n'avaient toujours pas rencontré de scientifiques, mais en revanche, ils avaient découvert plusieurs salles servant de morgue.

- Les pauvres, murmura Tsubasa. C'est vraiment dégueulasse, ce qu'ils ont fait…

- Je crois qu'il n'y a plus personne, ici… On devrait rejoindre les autres, déclara Akira.

Soudain, une porte s'ouvrit, dévoilant une jeune fille avec des cheveux rose foncé, étrangement rassemblés en ce qui ressemblait à quatre couettes, mais sans élastique pour les attacher. Deux excroissances ressemblant à deux queues, terminées par une forme triangulaire au milieu desquelles se trouvait une pierre rouge. Mais malgré cette apparence surprenante, ce qui frappait le plus chez cette inconnue, c'était son regard doré, qui semblait exprimer à la fois de la tristesse, de la peur et de la joie.

- Euh, bonjour, fit Akira. Comment tu t'appelles ?

- Bonjour… Mon nom est Tsahina… Je suis une Crefollet… J'ai été chargée par le divin de répandre les émotions dans ce monde, déclara la gijinka d'une voix éthérée en fixant un point qui semblait bien plus loin que Tsubasa et Akira.

- Elle a du avoir un lavage de cerveau, vu les inepties qu'elle débite, fit Tsubasa en la prenant par la main.

La petite troupe s'apprêtait à rejoindre les autres, mais Akira s'arrêta soudain. Un de ses yeux avait changé de couleur, comme si un filtre blanc laiteux s'y était déposé.

- Ils arrivent… Les soldats arrivent… fit le jeune homme.

En effet, des pas retentissaient déjà. Tsubasa vint se placer devant Tsahina et Akira et se mit en garde. En quelques secondes, ils étaient cernés.

- Il ne vous sera fait aucun mal si vous vous rendez ! clama l'un des gardes.

- Mon œil !

D'un bond, Tsubasa avait atterri devant le premier soldat, et lui avait décoché un coup de pied dans le ventre qui l'avait fait percuter les autres.

- Partez devant, je les retiens !

- Je te fais confiance ! Tache de ne pas te faire tuer, dit Akira dans un petit rire avant de s'échapper par l'ouverture ainsi créée.

- Ne t'en fais pas, dit la gijinka alors que les deux autres étaient déjà loin.

Un des soldats la mit en joue et tira. Le projectile passa au ras de sa joue, et se ficha dans le mur. Ce n'était pas une simple fléchette anesthésiante, mais bien une véritable balle. Tsubasa se retourna et chargea le soldat, qui vola contre le mur, assommé par le coup de poing reçu. Une nouvelle balle siffla et vint se loger dans le bras de l'adolescente. Elle fit une grimace de douleur et eût à peine le temps de se protéger avec ses bras-ailes avant qu'une rafale de projectiles ne l'atteigne. Elle sentait la douleur des impacts et savait qu'elle ne tiendrait pas plus longtemps.
Elle allait se résigner à mourir lorsqu'elle entendit une sorte de carillon résonner au plus profond de son âme. Les impacts cessèrent, et elle se retrouva sur un promontoire, au bord de l'océan. Le ciel lui semblait plus grand que d'habitude, et elle se sentait en paix. Elle regarda derrière elle et vit un amas nuageux, gris sombre vers le bas, qui semblait toucher terre, et blanc cotonneux tout en haut. La lumière du coucher de soleil, comme pour augmenter ce contraste, colorait la partie avant des nuages de rose et d'orange. Tsubasa contemplait ce spectacle magnifique lorsque soudain, une forme jaillit des nuages. L'adolescente plissa des yeux et devina… Lugia. Le pokémon vola jusqu'à elle et se posa à coté d'elle, sur le promontoire. Une douce mélodie résonna dans l'air, et Tsubasa comprit ce que voulait lui dire le légendaire. A chaque fois qu'elle se sentirait seule ou en danger, il serait là. Pas à côté d'elle, en elle. L'adolescente se sentit en paix et commença à fredonner la mélodie.
Tsubasa rouvrit les yeux. Elle se sentait engourdie, et vit les soldats la regarder. Elle se rendit compte qu'elle était ligotée, et la balle dans son bras s'était dissoute pour rentrer en elle et l'endormir.

- Tu crois qu'elle nous entend ?

- Oui, mais elle ne risque pas de pouvoir te frapper, vu son état !

Tsubasa referma les yeux, ouvrit la bouche et se mit à fredonner. Elle sentit des formes pousser dans son dos, ainsi qu'une longue queue. Elle entendit également les cris des soldats, cris de terreur et de surprise. En un instant, elle était debout, devant les soldats. Et en un instant de plus, ils étaient terrassés.
Profitant de cette liberté retrouvée, l'adolescente se releva et inspecta son corps. De longues excroissances bleues sortaient de son dos et du bout de sa longue queue blanche, qui partait du bas de son dos. Elle se sentait revivre. Désormais, plus rien ne l'entraverait.