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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 22/11/2010 à 01:04
» Dernière mise à jour le 25/12/2010 à 01:34

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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Assurance.

Sinnoh. Floraville. Maison de la Maitresse des baies, Salon.

Jeudi 22 Avril. 10 heures 44 minutes.



« T'es sûre de toi ? »

« Oui, vas-y ! Tu ne vas pas me dire qu'elle te fait peur quand même ? »

« Non ! Bien sûr que non… Mais c'est ma première fois… Et j'ai peur de mal savoir la manipuler. »

« Y'a un début à tout ! Et puis ce n'est pas si dur une fois que tu as pris le coup. »

« Oui mais ça c'est ton domaine, pas le mien… »

« Mon domaine n'a jamais été de cuisiner, tu le sais très bien. Alors arrête de tourner autour du pot et cuisine enfin ce poffin ! »


Comme bien souvent à Floraville l'aube était toujours claire et lumineuse. Sa douce lumière rentrait naïvement et paresseusement dans l'habitation, par la baie vitrée menant à la terrasse, et nimbait les lieux d'une fine lueur naturelle, qui donnait l'illusion d'être à l'extérieur. Peu importe dans quel pièce pouvait se trouver les habitants des lieux, la lumière arrivait toujours à y imposer sa loi, de l'aube jusqu'à la nuit.

C'est dans cet environnement et ambiance -pourtant calme- que la championne de Vestigion butait sur la machine à poffin que la maitresse des baies lui sortit comme ustensile pour cuisiner. Plusieurs baies différentes trônaient sur la table à côté de l'appareil, attendant patiemment leur tour, mais, même si cela faisait 10 minutes que l'appareil avait été sortis par Luna, la championne n'avait toujours pas choisie une baie à concocter ; ce qui commençait lentement à exaspérer la spécialiste en la matière, même si elle continuait « d'arborer » un sourire amical.


« Mais enfin elles ne vont pas te manger ! Et j'ai déjà récupérée les graines pour en planter de nouvelles. Ce n'est donc pas grave si tu fais quelques petites erreurs de préparation. »

« Mais je risque quand même de gâcher tes baies ! Non, ce serait mieux si tu t'en occupais. »

« Flooooo… »


La voix de l'experte des baies venait de donner dans le grave, une sorte de grondement réprobateur, là où la réaction de la championne faisait dans l'apeurement, faisant même la tête de chien battu ; les rôles habituels s'étaient inversés depuis qu'elle lui avait demandé de faire elle-même les poffins pour ses pokémon (donc y comprit Lisa) afin de faire un joli cadeau de sortie de convalescence pour l'ex maitresse… Mais la championne y mettait une mauvaise volonté rare dans l'accomplissement de ce qu'elle savait être une bonne idée, tentant une nouvelle fois de détourner l'attention…


« Mais comment ça se fait que tu as une machine à poffin ? Je croyais que c'était uniquement réservé qu'à la poffinerie ? »

« Flo ne change pas de sujet, et prépare ces poffins… » Lui disait-elle d'un air lassé.

« D'accord, d'accord… Mais ça ne t'empêche pas de me répondre pendant que je le fait. »

« C'est ta première fois, comme tu me l'as avouée, alors il faut que tu restes la plus concentrée possible si tu ne tiens pas vraiment à rater ton coup. »

« Maaaais… »


Cédant finalement au regard « sévère » de l'experte en baie, la championne prit l'une de ces dernières dans sa main, attendit que Luna ne mette la pâte dans le pot de la machine, et pu finalement mettre sa baie et ses mains à l'ouvrage. Suivant les indications de la maitresse en la matière, la championne pétrissait et touillait avec une baguette dans un sens, puis dans l'autre, tout en essayant de conserver une vitesse constante dans la préparation de l'ingrédient ; ni trop rapidement, ni trop lentement.

Au bout de quelques dizaines de secondes, sous l'effet de la chaleur et du touillage de la championne (sous le regard attentif de l'experte en baie) La pâte dans le pot commença à se condenser sur elle-même, dirigée à la baguette par FLo, pour finalement se « solidifier » en une sorte de petit-pain/brioche de couleur jaune pâle ; en laissant échapper une douce odeur fruité d'ananas caramélisé. Et après quelques secondes de plus, juste le temps qu'il fallait à l'experte en baie pour catégoriser le poffin via le logiciel adapté de sa pokémontre, le verdict tombait.


« Onctuosité 19, goût épicé aux notes acides/14 ; pour une première fois, ce poffin est une pure réussite. » La congratulait-elle.

« Tu ne dis pas çà pour me faire plaisir ? »

« Flo, arrête de t'en faire pour rien ! Si je te dis que c'est réussit : c'est que c'est réussit ! »

« Sérieusement ? C'était moins difficile que ce que je pensais… » Dit-elle en regardant la brioche d'un air étonné.

« Tu vois, je te l'avais dit. D'autant plus que tu as été très rapide et précise, bien plus que la normale ; normalement, il faut compter une minute pour cuisiner correctement un poffin, et toi tu as mis le tiers de temps en moins ! C'est littéralement un talent que tu as. »

« Bien sûr, c'est ce là oui ; J'ai pas arrêtée de trembler durant toute la préparation, comme une feuille morte. T'es gentille Luna, mais je ne peux pas avoir réussi ce poffin. » Fit-elle d'un air pessimiste.


C'à quoi la jeune femme prit le poffin tout chaud, le sépara en deux parties (laissant s'échapper un fin nuage de vapeur aromatisé) et surpris la championne en lui fourrant la moitié dans la bouche. Ne s'attendant pas du tout à la réaction de l'experte en baie, celle-ci se mit pourtant à le mâcher instinctivement… Et à reconnaitre que le goût était tout sauf désagréable. Puis Luna porta l'autre moitié à sa bouche, sans hésitation, et finit par le manger devant la championne –sans esquisser le moindre air de dégoût, bien au contraire-.


« Hmmm… Petit pain épicé aux arômes d'ananas acide… Ose me dire que tu le trouve raté, et je crois qu'on pourra parler d'arrogance de ta part. »

« Ca veut surtout dire que je dois faire pareil avec les autres… » Elle soupira un bon coup. « Si seulement je pouvais parfois ne pas être adroite de mes mains. Ca m'aiderait à avoir de bonnes excuses pour ne rien faire. »

« Flo… »


Cette fois-ci le regard de l'experte en baie était dépité à cause de l'attitude taquine de la championne, qui prenait un malin plaisir à la faire tourner en bourrique. Cela n'avait pas changé depuis le moment où la championne était entrée sous le toit, et ça n'était pas prêt de changer –même une fois qu'elle serait partie-.

Malgré tous les efforts de la championne pour se débiner, Luna ne lui laissa aucune occasion d'échapper à son destin : elles ne feraient une autre activité QUE quand Flo aura finit la bonne vingtaine de poffins que la maitresse des baies attendait d'elle. Ce qui faisait gémir la championne comme une petite fille à qui on donnerait une punition, et dont l'instigatrice la surveillait « sévèrement » jusqu'à ce qu'elle ait correctement cuvée sa peine ; comme des sœurs se taquinant à tour de rôle.

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Soudain, un flash de lumière arriva dans leurs visions périphérique ; le reflet de la lumière du soleil sur un objet métallique, ou tout autre surface réfléchissante. Voyant que la championne avait immédiatement changée d'attitude, et ne « sachant pas pourquoi », la maitresse des baies lui adressa un regard interloqué.


« Flo, ça ne va pas ? »

« Hm ? Si si, ça va très bien ! C'est juste que je ne crois pas qu'il y'aura suffisamment de baie pour faire tous les poffins que tu me demande. Tu pourrais m'accompagner dans ta cave ? »

« Mais il y'a bien assez de-«


Elle fut interrompue par le sourire déplacé que la championne lui fournissait, le genre de sourire à dire « Il y'a un truc qui cloche, et c'est pas une blague », qui lui demandait vivement son accord pour que son esquive paraisse la plus crédible possible. « Faisant mine de ne rien comprendre », l'experte des baies lui faisait pourtant confiance et marcha dans son plan.


« Je ne suis pas sûre qu'on puisse rajouter d'autre baies au mélange. Sauf peut-être quelques une de mes dernières pousses… »

« Et bien on verra si elles correspondent aux critères. » Lui répondait-elle d'un air faussement jouasse.


Elles se levèrent donc de la table, laissèrent la machine et les baies sur place, et s'en allèrent à l'intérieur de la maison de Cynthia Luna… Hors de vue de la baie vitrée.

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Pendant ce temps. A quelques dizaines de mètres de là, caché dans le feuillage de la végétation dense entourant la résidence ; Alicia Luf, journaliste pour Féli-Télé, balayait l'intérieur de la maison de la maitresse des baies à l'aide de son appareil de reportage dernier cri.

Les informations lui étant parvenues, comme quoi la championne de Vestigion logerait chez l'une des célébrités les plus en vogue du moment, avaient titillées son instinct de journaliste et lui avait hurlé qu'elle tenait là un scoop. Elle se précipita donc hors de son bureau, et prit le premier transport à proximité qui partait pour Floraville. N'attendant même pas le feu vert de son rédacteur en chef. Si elle lui rapportait une info sensas et croustillante sur Cynthia Luna, elle était assurée d'avoir sa promotion. Surtout après les évènements de Verchamps.


Elle s'était donc directement mise à couvert dans les broussailles qui entouraient la demeure de la maitresse des baies, guettant ainsi que la chance lui sourit. Mais cela faisait dix-minutes que les deux célébrités n'étaient plus dans son objectif de vue, et elle commençait à se douter que quelque chose n'allait pas… Ou peut-être que ça se déroulait exactement comme elle le souhaitait au fond, et que l'information croustillante allait bientôt lui tomber dans les bras… Elle avait vue les regards en coin qu'elles s'étaient mutuellement données, et ce n'était clairement pas des « petits regards innocents »… Peut-être… Peut-être qu'elles étaient parties dans une autre partie de l'habitation pour faire des choses « pas très catholiques » ?

Un frisson d'excitation lui parcourut l'échine à cette idée ; si la championne de Vestigion entretenait une liaison avec la maitresse des baies, et qu'elle en ramenait la preuve : sa carrière partirait en flèche ! Elle aurait trouvée le scoop du siècle exclusif pour son journal, et son patron ne pourrait plus rien lui refuser ! Mais il y'avait une faille dans le plan. Pour qu'elle puisse ramener une preuve, il faut qu'elle prenne au moins une photo. Et pour prendre une photo, il faut qu'elle se rapproche, et que donc elle s'expose d'avantage… Et donc prendre le risque de se faire pincer.

Mais cela ne la dérangeait pas outre mesure. Elle avait toujours à ses côtés sa fidèle Tarsal, et sa capacité bien utile qu'est téléport ; si jamais elle était repérée, elle pourrait toujours fuir en un instant.

Ainsi rassurée, la journaliste commença à marcher en canard sous le couvert des feuillages en direction de la maison, avançant méthodiquement, mètres par mètres pour éviter de se faire repérer. Elle finit par arriver à une dizaine de mètres de l'escalier où se situait l'entrée, et décida –en ne voyant aucune activité- de sortir sa partenaire de sa ball, en faisant tout pour atténuer le flash de lumière en usant de la densité du feuillage à cet effet.


Elle allait demander à sa petite amie de 40 centimètres d'user de ses pouvoirs pour l'aider à localiser la position exacte des célébrités, mais cette dernière émit immédiatement un cri d'alerte à sa partenaire pour lui dire clairement « c'est la merde, faut s'casser d'là tout d'suite ! ». Mais trop tard pour les deux apprentis espions : de multiple lianes sortirent de nulle part, dans les buissons qui leurs servaient ironiquement de cache, et elles furent toutes deux ligotées et soulevées en dehors de leur couvert… Pour tomber sur la championne et la maitresse des baies, entourées par toute une équipe de pokémon plante ; dont un Tengalice particulièrement effrayant. La championne qui regardait les intrus d'un air sarcastique.


« Voilà une espèce de pokémon que je ne croyais pas croiser ici… » Dit-elle d'un ton léger en regardant la Tarsal ET la journaliste.

« Mimi : téléport ! »


Le réflexe de la journaliste fut immédiat, pensant même un court instant être tiré d'affaire. Mais lorsqu'elle se rendit compte qu'elles étaient toujours là –le sourire goguenard de la championne s'étant même dessiné doucement sur son visage-, elle se tourna vers sa petite Tarsal (la tête à l'envers) et celle-ci lui faisait signe qu'elle ne pouvait pas se téléportée. Avant même que la journaliste ne tente autre chose, la championne la prit de court.


« Il faut croire que ces lianes vous font barrage, n'est-ce pas Gaia ? »


A son nom, la propriétaire des lianes, retenant les deux journalistes en herbes, sortit des fourrés dans une démarche lente et posée, mais dont les pas lourds résonnaient fortement aux alentours. La Torterra finit par se montrer à ses « invités », et la journaliste fut frappée d'horreur en constatant qu'elle n'avait même pas remarqué cette énorme mastodonte ; elle avait été plus discrète qu'elle, malgré sa carrure de tank, et les tenait fermement entre ses lianes.


« Peut-on savoir la raison de vôtre présence ici, mademoiselle l'espionne ? »


La question de la championne avait été délibérément posée sur un ton doux et amical. Mais la journaliste savait, en fonction des réponses qu'elle fournirait, qu'elle pouvait perdre cette attitude honorable à n'importe quel moment. Il lui faudrait donc rapidement réagir comme on le lui avait apprit : faire tout le temps valoir le droit à l'information et la liberté de la presse.


« Relâchez-moi ! Vous n'avez pas le droit de me traiter ainsi ! » Commençait-elle à crier d'indignation.

« Dans ce cas répondez juste à ma question, et je vous relâche. » Lui répondait-elle doucement.

« Je n'ai pas à avoir à répondre à vos questions, je connais mes droits ! »

« Vous connaissez vos droits ? » Reprit la championne d'un air ironiquement satisfait.
« Très bien, alors : connaissez vous la parabole dans laquelle vous devez expliquer la raison de vôtre présence dans l'enceinte d'une propriété privée ? Ce qui est précisément vôtre cas ? »

« N'essayez pas de bluffer avec moi ! Nous sommes en dehors du bâtiment, et je me trouve à plus de dix mètres de ce qui est considéré comme l'aire de propriété privée pour ce genre d'habitation ;je suis donc parfaitement en droit de me trouver ici, sans avoir à vous fournir d'explication ! »


Elle leur avait répondue sur un ton indigné, celui qui sied si parfaitement aux gens de sa profession : le ton du voleur et de l'espion qui attaque ses victimes ouvertement. Elle savait que si ses geôlières tentaient la moindre chose sur elle, Championne et maitresse des baies ou pas, ça allait être la fin des haricots pour leurs réputations. Mais au lieu de réagir négativement à sa réplique, les deux célébrités se donnèrent un regard consternés, avant d'éclater de rire pour la championne, et de pouffer plus « humblement » pour la seconde ; devant la Tarsal et la journaliste légèrement larguées.


« Qu'est-ce qui vous fait rire ? » Demandait cette dernière, en ne perdant rien de son caractère du moment.

« Vous. » Répondit simplement la championne, en séchant une larme qui commençait à poindre de son œil.
« Je parie sans problème que vous devez être une jeune journaliste, une qui vient tout juste d'entrer dans le métier, n'est-ce pas ? »

Grillée sur la ligne, l'intéressé n'en démordait pourtant pas de continuer son manège.

« Oui et alors ? Si vous savez que je suis journaliste, vous devez aussi savoir que je pourrais vous poursuivre pour atteinte aux droits de la presse ; alors : relâchez-moi sur le champ ! »

« Doucement, déjà calmez-vous avant tout autre chose… » Reprit la maitresse des baies, bien plus réceptive au « sort » de la jeune journaliste que sa camarade.

« Vous me demandez de me calmer, alors que je me fais malmener par les liens de vôtre pokémon qui m'entravent ? »

« Malmener, vous exagérez beaucoup… » Répondit l'experte en baie. « Vous ne présentez aucune trace de séquelle, et Gaia est plus gentille qu'un Wattouat lorsqu'il s'agit de faire attention avec ses lianes… Commencez déjà par vous calmer, et nous pourrons discuter plus clairement. »

« Il n'y aura de discussion que lorsque vous m'aurez relâchée, et pas avant ! J'ai hâte de savoir ce que les gens penseront de « l'idole des baies », quand ils apprendront ses méthodes d'intimidation de la presse ! »


Elle pensait faire peur à la jeune femme aux cheveux mats avec ses arguments, menaçant ainsi de se prendre directement à sa réputation. Mais au lieu de çà, la concernée se contenta de soupirer brièvement, et de reporter un regard de pitié à la journaliste.


« Je ne disais pas cela pour vous embêter, mais pour vous rendre service ; vos menaces sont creuses et vide de sens en ces lieux, vous savez ? »


Elle lui avait répondue d'un air si calme et sérieux, que la journaliste en fut désarçonnée. Ne sachant pas quoi répliquer (en voyant que ses intimidations n'arrivaient à rien) Elle prit le risque de laisser tomber ses tactiques de captieuse, pour connaitre la raison d'une telle « assurance ».


« Comment çà, que voulez-vous dire ? »

« Que, comme mon amie vient de vous le faire signaler, vous vous trouvez en plein dans une propriété privée. Mais vu que vous n'avez pas l'air au courant, malgré vôtre statu de journaliste, c'est que vous devez n'avoir que récemment rejoint les médias. » Elle soupira un petit coup.
« Je vous promets de tout vous expliquer, si vous me promettez de vous calmer et de ne pas tenter de vous enfuir, d'accord ? »


Dit comme cela, la maitresse des baies lui parut comme naïve et bien peu réaliste, par rapport à la championne qui ne démordait pas de ne pas vouloir les relâcher. Mais entre manquer à sa parole et fuir lâchement, alors qu'elle a une occasion inespérée pour interviewé la maitresse des baies, y'avait pas à chercher midi à quatorze heure ; surtout qu'elles avaient l'air d'être au fait de certaines chose qu'elle ignore sur sa propre profession, et que cela pouvait risquer de lui être préjudiciable (vu que pour contrer les paparazzis, les célébrités doivent savoir répliquer sur le même terrain qu'eux).


« Je vous promets, sur ma licence de journaliste, que je ne tenterais pas de fuir si vous me lâchez. C'est bon ? »

« Pour moi oui. » Puis elle se tourna vers la championne. « Flo, s'il te plait. »


Presque à contre cœur, l'intéressée finit par consentir à la demande de Luna, et elle somma à sa Tortue de bien vouloir relâchée la journaliste et la Tarsal. Mais, alors que cette dernière touchait finalement le sol, une des lianes les retenant prisonnières s'empara de l'appareil de la journaliste, et le fit disparaitre dans le feuillage de son arbre illico presto.


« HEY ! Vous aviez promis de ne rien tenter si je ne m'enfuyais pas ! »

« Non, on vous a promis de vous EXPLIQUER la situation, pas que vous pouviez conserver vos appareils de journaliste, et toutes les données relativement illégales qui se retrouveraient dedans. »

« Relativement illégales ? Je n'ai rien d'illégal sur mon appareil ! Vous êtes en train d'abuser de vôtre statu de championne ! »

« N'aviez-vous pas promis à ma camarade de vous calmer à condition qu'elle vous explique la situation ? Et ne vous inquiétez pas pour vôtre appareil, je vous le rendrais dans le même état que celui dans lequel il se trouvait lorsque Gaia l'a prit –à part pour la mémoire interne, qui sera sans doute effacée-. »

Alors que la journaliste était sur le point de placer une réplique acerbe sur les méthodes de la championne, la maitresse des baies intervint pour couper court à cette discussion stérile.

« Ecoutez, si ça peut vous permettre de vous calmer, je vous invite à venir prendre une chaise dans ma maison. »


Instinct de journaliste oblige, Alicia accepta immédiatement l'offre de la maitresse des baies, avant même que la championne n'ouvre la bouche pour répliquer. Tant pis pour l'appareil. Être invitée par la maitresse des baies dans l'enceinte de sa demeure, c'est pénétrer là où aucun autre journaliste n'était allé avant, et elle savait que rien qu'avec çà elle pourrait faire rager certains de ses collègues vantards pendant des mois.

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Après être passée par le même étonnement que celui de la championne la première fois qu'elle pénétra dans les lieux, la maitresse de maison l'invita –elle et sa Tarsal- à venir boire un verre au salon se trouvant à l'étage. Elle y prit une chaise, à une certaines distance raisonnable des baies et de la machine à poffin (à laquelle sa petite Tarsal y jeta toute son attention, malgré elle) et la maitresse des baies commença à mettre en évidence des choses qu'elle ignorait, en lui offrant un verre de jus de baie frais.


« Vous savez ce qu'est une « zone noire » pour les journalistes, n'est-ce pas ? » Lui demandait-elle calmement.

« Bien sûr, c'est la base du métier : une zone noire est une zone déclarée inexistante pour les journalistes, et ils n'ont strictement jamais le droit de prendre une image mettant directement en scène ne serait-ce qu'une partie de la zone en question ; selon un partenariat entre les propriétaires de la zone ET du journal particulier avec lequel ce contrat fut passé… »


Elle avait répéter cela machinalement. Comme une enfant à qui on demandait de réciter une poésie apprise par cœur, mais dont il ne comprenait pas le sens sur le moment… Et là, elle se rendait compte où voulait en venir la maitresse des baies… Et une boule commença à se former dans sa gorge.

Constatant la tension qui commençait à apparaitre sur le visage de la journaliste, Florianne en déduisit qu'elle avait comprit ce que voulait dire l'experte en baie, et elle le lui confirma.


« Et oui : la maison de la maitresse des baies, Cynthia Luna, est une zone noire pour les journalistes de toute l'ile. Et pas QUE de Féli-Télé, comme je me doute que vous devez en être. »

« D'ailleurs je possède l'une des zones noires les plus importante de l'ile, presque plus d'une dizaine d'hectares. » Confirma cette dernière.

« Une dizaine d'hectare ?! C'est impossible ! C'est autant que le manoir de la route 212A entre Unionpolis et Verchamps ! J'en aurais forcément été informée ! »


Et pourtant son hôtesse n'était pas du genre à plaisanter. Comprenant par là que cela voulait dire, en comptant la maison comme étant le centre de la zone noire, qu'elle se trouvait en plein cœur d'un territoire interdit depuis le tout début. Un nouveau frisson la parcourut, mais cette fois-ci de peur ; si un journaliste pénétrait dans une zone noire de son « plein gré », il risquait le licenciement et le bannissement à vie de la profession de journaliste… Dans le meilleur des cas.

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« Trop de liberté, tue la liberté » Cette phrase avait été prononcée par le gouverneur Matis Bertrand lors de sa proposition de réforme sur les média et l'information en générale. Où il avançait qu'à l'instar d'un contrôle trop restrictif, une liberté abusive était tout aussi corrosive pour le bien de la société.

L'information en elle-même n'est pas dangereuse, pas plus qu'une bombe atomique si on n'y réfléchit bien. Mais quand on la place entre des mains humaines, ce n'est plus du tout la même histoire : haine, vengeance, cupidité, avidité, innocence, naïveté, bonté, altruisme, égoïsme, gentillesse, sens du devoir, croyance, idée de justice, ect ; tellement de raisonnements différents, qui influencent fortement le choix que va faire l'être vivant dans l'utilisation qu'il voudra en faire. Une bombe peut aussi bien servir à l'intimidation et à la dissuasion, qu'elle peut tout aussi bien servir à tuer et raser des kilomètres entiers de faune et de flore ; et c'est bien évidemment pareil avec l'information.

« L'information est le pouvoir » Cette maxime est l'antithèse même de la figure de style vide de sens : une information, quelle qu'elle soit du moment qu'elle a un tant soit peu de valeur, peut devenir une arme. Le fait d'ailleurs que cette même maxime soit si identique à l'autre « Le savoir est le pouvoir » n'est pas anodin. L'ignorance est l'absence de savoir et d'information, et c'est principalement sur ce dernier point que tient tout le système actuel ; si les êtres humains se tournent vers des divinités nées de leurs propres imaginations, c'est toujours à cause de l'ignorance, car c'est intrinsèquement dans la nature humaine de trouver une raison à tout et n'importe quoi, même si elle est fausse. Le fait étant que le « vrai » ou le « faux » ne sont pas des critères de sélection pour l'être humain, du moment que cela satisfait son besoin immédiat de combler le vide qui le tenaille. Hors comme la réalité le rappelle systématiquement à l'ordre, et qu'il la rejette en même temps aussi souvent qu'il l'accepte, les contradictions le frappe de plein fouet en ne lui laissant que rarement l'occasion de s'en relever indemne.

Mais à la différence où : là où un ordinateur sujet à deux contradictions se stoppe complètement, l'être humain cherche instinctivement à se dépêtrer de la merde dans laquelle il est fourré. Cela s'appelle l'instinct, et ça n'est pas toujours une bonne idée que de le suivre aveuglément.


Pour en revenir au gouverneur Matis, ce dernier argua que la presse devait réfléchir aux fondamentaux de leur propre existence ; faire circuler l'information est une chose, anarchiquement en est une autre. Quand les journalistes –avides de tout montrer et tout dévoiler- n'ont pas hésité une seconde à lâcher l'information comme quoi le chef de la Team Rocket était un champion d'arène –directement après avoir confirmer l'info- le résultat fut que les gens placèrent tous les champions dans le même panier, même ceux qui s'étaient justement battus contre la team Rocket, et leurs accordaient plus aucun « vrai » crédit (à part les habitants des villes dans lesquelles se trouvaient les champions, et qui les connaissaient depuis le tout début)

De part cette simple erreur d'interprétation, les champions furent encore plus entraver pour lutter contre les autres teams, vu que les gens ne leurs apportaient plus le même soutien qu'avant, ce qui pénalisait tout le monde au final. Et ce n'était pas la seule boulette que firent les journalistes : avoir hâtivement déclaré que le directeur de la tour radio de Doublonville était un membre de la team rocket, alors qu'en fait c'était un double qui avait pris sa place pour faire JUSTEMENT croire à cela. Le prototype Master Ball de la Sylphe Sarl qui fut rendu public par les journalistes, et s'est ainsi automatiquement retrouvé dans le collimateur de la team rocket ; ce qui a justement fait placer un blocus sur Safrania par cette dernière, pour être sûre d'être tranquille. Et la liste est non exhaustive, tant elle traite d'un sujet aussi large que les archipels entières.

Cela devait suffire. A un moment, l'information peut être plus un poison qu'une véritable libération. Et comme à tout poison, il faut trouver le remède ; en faisant néanmoins attention à ce que le remède ne devienne pas pire que le mal. A ce titre, le gouverneur Matis proposa une charte et une multitude de close de contrat, dans laquelle TOUS les journalistes s'engageaient « sur l'honneur du citoyen » à ne pas abuser de l'information, au même titre qu'un homme ne doit pas abuser du pouvoir.

Pour ce faire, les Journalistes étaient en droit continuels de pouvoir demander un nombre illimité de demande d'interview et autres, et la partie en face était forcée de répondre systématiquement à chacune des demandes en signant les lettres de renvois (montrant ainsi qu'elles étaient bien lues, et pas balancées à la poubelle à la moindre occasion) En retour, les journalistes se mettaient d'accord avec la partie d'en face pour délimiter un terrain interdit, dans lequel les journalistes n'ont aucun droit d'image : les zones noires ; c'est un peu le même principe qu'un pays délimitant ses frontière avec un voisin, à ceci près qu'il ne s'agit pas de pays mais d'institutions. Bien sûr, les closes de contrat concernant un tel partenariat sont aussi longues que tous les ouvrages de la bibliothèque de Joliberge, et cela prendrait un temps et une énergie folle à tout énumérer –même pas dans l'ordre- (on ne plaisante pas avec la liberté et l'information) Mais les bases étaient que, jamais, au grand jamais, un journaliste n'a le droit d'entrer dans une zone noire, en tant que tel, SANS y avoir été invité. S'il y rentre en DEHORS de ses heures de services, en tant que citoyen, ce n'est pas un problème de zone noire. Mais s'il profite du fait qu'il est citoyen pour passer outre cette loi, les retombées seraient encore plus grave qui s'il y était entré EN TANT que journaliste.

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Comprenant que trop bien dans quel guêpier la jeune journaliste venait de se mettre, elle savait qu'elle n'avait qu'une seule option pour s'en sortir.


« S'il vous plait, ne me dénoncez pas à la chaine de Féli-Télé ! Je n'étais absolument pas au courant que vous étiez classée « zone noire » ! Si ça avait été le cas je n'aurais même pas approchée la ville, vous devez me croire ! »

« Tiens, ce n'est plus du tout le même chant que j'ai entendu tout à l'heure. » Reprit la championne d'un air goguenard.

« FLo… »

« Ok, ok, j'arrête… » Puis elle se tourna à nouveau vers la journaliste.
« J'aimerais bien savoir comment personne n'a pu vous mettre au courant de ce « détail » concernant Luna. Parce que, mine de rien : tout le terrain alentour est le sien, aussi sûrement que là où vous êtes est sa maison. »

« Je ne sais pas quoi vous répondre. Mis à part le fait qu'on m'a tout dit sur toutes les autres zones noires de l'ile, et que je ne comprends pas comment on n'a pu oublier de me mettre au courant de celle concernant demoiselle baie… » Soupira-t-elle l'air triste. Si sa bourde se savait, elle pouvait se considérer déjà virée.

« Moi je sais… » Soupira l'experte en baie d'un air fortement désolé.
« C'est très lâche, mais c'est une méthode qui permet de « contourner » la loi zone noire : ils n'informent pas les nouvelles recrues concernant les zones noires les plus susceptibles de contenir des informations intéressantes. Pour vous la refaire en grossier : ils envoient les nouveaux comme vous en guise de moutons pour attirer le gibier. Et le gibier, actuellement : c'est moi. »


C'était dit d'un tel calme naturel, qu'elle ne pouvait un instant douter de sa véracité. Et surtout elle avait parfaitement résumée la relation métaphorique entre les journalistes et les « stars » : celui du chasseur et de la proie. Sauf qu'elle ne s'attendait pas du tout à ce que pour cela elle serve d'appât.

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La révélation lui fit l'effet d'un électrochoc. Parce que si personne ne lui avait rien dit, c'est parce que tout le monde comptait sur elle pour se jeter tête la première dans le piège, afin de se servir de son propre besoin de reconnaissance pour assouvir le leur… Elle n'était qu'un petit pion à sacrifier, et facile à remplacer, dont ils n'avaient au final pas grand-chose à foutre ; du moment, si la débutante qu'elle était réussissait à irrité le gibier, qu'elle puisse ensuite la laissée tomber dans leurs filets.

Pour développer : si un journaliste n'est pas au courant des zones noires, il y'a une chance pour que la « chaine » à laquelle il appartient ne subisse que des revers mineurs (elle ne savait pas qu'elle pénétrait dans une zone interdite, vous n'allez pas nous punir pour çà ?)
Tandis que si le gibier réagit férocement : c'est tout bénef pour eux, avec un risque minime. (Un journaliste qui pénètre ILLEGALEMENT chez soit, alors que ça lui est formellement interdit ; n'importe qui péterait un câble, et passerait ses nerfs sur le pauvre leurre, régalant ainsi les journalistes qui n'attendent que çà.)

Bref, c'est une méthode très lâche et cruelle pour la pauvre recrue. Et surtout elle n'a que peu de chance d'en réchapper ; si son nom est associé à une transgression des zones noires, elle peut être sure que plus personne ne voudra l'embaucher, pour deux raisons : La première est qu'elle ne se fera pas avoir une seconde fois, et qu'elle n'est plus d'aucune utilité dans ce genre. Et la seconde est qu'aucun journal « décent » n'engagerait quelqu'un au CV aussi « douteux »…

Le Consortium a beau parler de « régler les conflits dans le monde humain, AVANT de négocier », mais il n'y a pas à chercher loin pour voir que la différence est minime, pour ne pas dire inexistante avec ce dernier. Car ce qui est le plus cruel avec cette méthode, c'est que si le journaliste « comprend » qu'il est dans une zone noire, ALORS qu'il est justement dans cette même zone noire… Il est foutu, et n'a plus aucune échappatoire.

Ce qui peut expliquer dans quel état se trouve actuellement la pauvre « ex » journaliste, et sa Tarsal qui fait tout pour la rassurer. En vain. Car elle se mettait à paniquer.

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« S'il vous plait, ne me poursuivez pas ! Je n'étais pas au courant que c'était une zone noire, je vous le jure ! »

« Vous vous répétez, c'est pas bon signe. » Continua la championne à la narguer.

« Si on apprend que j'ai passé outre une zone noire, je vais être banni à vie de la profession ! Pitié, j'ai besoin de ce travail ! »

« Calmez-vous, nom d'un chien ! Vous êtes en train de faire flipper vôtre propre pokémon ! »


Dans l'état paniqué où elle se trouvait, il était logique que son pokémon se soit éloignée de la table ; étant un petit type psy, elle est relativement sensible aux pensées de sa partenaire. Et cette dernière, se rendant compte de l'état dans lequel elle la mettait, commença à respirer profondément pour se calmer… Mais les tremblements continuaient toujours un peu.


« Ca y est ? Enfin un peu calmée ? »

« Oui… Désolée pour çà… » Fit-elle d'un air gêné. Et sa Tarsal se mit à revenir vers elle, montrant ainsi qu'elle était effectivement calme.

« Je vais vous expliquer pourquoi je possède l'une des plus grande zone noire de l'ile. » Commença Luna.
« Vous devez savoir pourquoi le manoir est classé zone noire, non ? »

« A cause du jardin privé qui s'y trouve : Il contient une formidable variété de pokémon rares, et certains viennent même d'autres iles par migration ; C'est considéré comme une réserve privée. A ce titre, aucun journaliste ne peut pénétrer à l'intérieur sans l'autorisation de Mr. Décorum –comme on l'appelle vulgairement-. Mais nombre de gens sont déjà au courant de ce qui se trouve dans son jardin. Et il n'interdit pas à des dresseurs passant dans les parages de venir y faire un tour. Ce qui fait que tout le monde est déjà au courant, et qu'il n'y a eu aucun débordement. »

« Quelle est la ville la plus proche du manoir ? »

« Unionpolis, pourquoi ? » Etonnée par la question, vu qu'elle savait la réponse.

« Et la plus proche de Floraville ? »

« Féli-Cité, mais où est le rapport ? »

« A vôtre avis : que ce passe-t-il quand des criminels viennent à bafouer la propriété privé de Mr. Décorum, avec l'intention de s'emparer de tous les pokémon se trouvant dans son jardin ? »

« Il faudrait déjà qu'ils passent la sécurité, et elle est pas petite ! » Commençait-elle doucement à rire.
« Ensuite, au cas où ils y arriveraient quand même, l'arène d'Unionpolis est la plus à même de fournir de l'aide en un temps minimum ; ils seraient pris entre le marteau et l'enclume. »

« Correct. Alors maintenant : devinez pourquoi ma parcelle de terrain est semblable à celle du manoir dans sa superficie ? »


La petite devinette pouvait prêter à sourire, mais le lourd sous-entendu qui s'y trouvait fit raidir la journaliste ; elle n'avait pas choisit cet exemple au hasard. Et quand Alicia déduisit qu'elle se trouvait dans une réserve privée, elle perdit ses couleurs.


« Mais… Mais je croyais qu'il n'y avait aucune espèce de pokémon rare aux alentours directs de Floraville ? » Dit-elle d'une voix ténue.

« Vous êtes malheureusement tombé dans un anneau de möbius. » Soupira Luna. « Si la zone est classée zone noire, c'est parce que je cultive et fait pousser naturellement des plants de baies qui s'y trouvent. Hors les baies sont la nourriture des pokémon, et elles attirent invariablement ces derniers dans un cycle naturel continue –dont certains rare-. Hors n'ayant aucune arène à proximité, et n'ayant pas non plus les moyens et les installations nécessaires pour embaucher des gardes forestiers ; ma propriété est très facile d'accès. Vous en êtes la preuve vivante d'ailleurs. »

« Et certaines baies sont avidement recherchées par la communauté de dresseurs, qui affectionnent particulièrement les tours et les aires de combats. » Reprit Flo. « Certaines d'entre elles valent leur pesant d'or, au point que beaucoup de gens n'hésiteraient pas à se battre pour en obtenir une. Hors ces mêmes baies sont rares, précieuses et particulièrement dures à cultiver, même pour l'experte ici présente ; Si vous lâchiez les informations concernant cet endroit dans la presse, vous pouvez être assurée que les lieux vont être transformés en champ de guerre. »


Et la journaliste vira au blanc. Tout ce qu'elle voulait était une info croustillante sur la maitresse des baies, une info inédite et sans « danger » qu'il lui assurerait une promotion, pas risquer de dévoiler une information qui déclencherait une guerre… Et dont on la pointerait du doigt comme en étant la responsable.

Voyant leur invité donner une nouvelle signification au mot « pâle », la championne reprit.


« Effacer la mémoire de vôtre appareil ne sera pas un soucis, et faire comme si vous n'étiez jamais entrée ici non plus… Seulement, je doute –avec vôtre naïveté- que vous fassiez long feu dans leurs services. Sans vouloir vous vexez. » Elle soupira un petit coup.
« « L'information est le pouvoir » Vous devez forcément connaitre ce proverbe ; et comme dans tout pouvoir, il y'a un risque que celui qui le possède devienne corrompu. Je vais être franche : de part le simple fait que vous soyez ici, vous avez la preuve du comment vos « collègues » considèrent les gens en général. Et aussi pourquoi j'ai développée un sixième sens pour repérer les journalistes à des lieux à la ronde. » Termina-t-elle sur une note d'humour.

« Mais je croyais que les journalistes devaient faire circuler l'information, pas s'en servir ! » Répondait-elle sur un air indigné et déboussolé.

« Ouaip, vous êtes vraiment toute récente dans le métier. » Confirma la championne. « Une simple information compromettante, et vous pourrez vous permettre de contrôler même les gens les plus puissants du monde. Un journaliste, aussi intègre soit-il, reste avant tout humain, et peut donc tomber sous les effets euphorisant que procure la sensation de contrôler les gens, avec une simple photo ou vidéo. Et une fois qu'il goutte au pouvoir, l'être humain ne cherche que très rarement à s'en déposséder, et il fera tout pour en vouloir toujours plus, quitte à tout sacrifier ce qui se trouve sur sa route –même d'autres humains-. »

Elle marqua une petite pause, pour laisser la jeune journaliste encaisser l'histoire.

« Je ne vous fait pas le portrait diabolisé de l'humain assoiffé de pouvoir, avec les yeux injectés de sang, l'écume aux lèvres et tout le tralala, mais vous devez réaliser que le pouvoir corrompt même ceux qui se pensent incorruptible. Ca commence petit à petit, lentement, ça les ronges insidieusement et les change de la même manière, et on ne se rend compte de l'horreur généralement que lorsqu'elle a atteint le point de non-retour… Je parle par expérience… »


Le regard de la championne se perdit sur la table à la fin de sa phrase, laissant le silence de la forêt alentour s'installer dans la salle.

Un bref instant, la journaliste regretta amèrement d'avoir fait confiance à ces informations, et d'avoir foncée sans réfléchir ; ils s'étaient servis d'elle, ça lui pendait au nez comme un âne avec une carotte, et elle n'a rien vu… Et même si ses hôtes ne la dénonçaient pas ; si elle revenait bredouille, elle allait de toute manière finir comme un déchet que l'on jette sur le bas côté. Elle était piégée, et il n'y avait rien à faire.

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« Vous avez encore une option : démissionner. »

Alicia se tourna lentement vers la championne, d'un air abattu.

« Mais, j'ai besoin de ce job… J'ai étudié durement pour devenir une bonne journaliste, c'était mon rêve… Si je perds mon emploi, je perds mon rêve… »

« Mais je vous ai dit de démissionner, pas d'abandonner la profession de journaliste. » Reprit-elle.

L'« ex » journaliste se tourna vers la championne, l'air un peu sévère et colérique ; pas précisément contre elle, mais plutôt contre le fait qu'elle ne comprenait pas sa position.

« Si je démissionne et que je cherche un emploi ailleurs, mes probables futurs embaucheurs voudront savoir pourquoi j'ai démissionnée. Et même si je mentais avec une excuse crédible, il leur suffirait de passer un coup de fil pour vérifier mes dires… » Elle soupira d'un air abattu, mais réaliste.
« Je suis fichue… »

Sa petite Tarsal s'était placée juste à ses côtés, en mettant l'une de ses petites mains sur son bras pour la réconforter… Mais elle savait que c'était inutile ; Ses sens le lui affirmaient. Mais c'est là qu'intervint à nouveau la championne.


« Il y'a peut-être une autre possibilité qui s'offre à vous ; toujours dans le journalisme je veux dire. »

« Quoi… Vous allez me parler du petit journal de Bonville, et son offre d'emploi pour les petits quotidiens pokémon ? »


Son ton restait aussi neutre que possible, mais le sous-entendu dans la phrase ne pouvait pas être mal interprété ; elle visait le haut, et on la rabaissait plus bas que terre… Même si elle tomberait sur des gens agréables à vivre, ça n'était pas son rêve. Mais la championne ignora sa réponse, et se tourna vers la maitresse des baies.


« Luna, tu m'as bien parlée d'un nouveau type de journal qui se créait actuellement à Unionpolis ? Un sur les fans club des concours, je crois. »

« Oui, un spécialement créé en coopération avec tous les fans club des iles. Cela ne comporte pour l'instant que Kanto, Johto, Hoenn et Sinnoh. La chaine tendance pokémon de Féli-Télé ne propose pas de spécialité pour les salles de concours, et se contentent de relayer les nouveautés à la mode comme une chaine fashion ; j'ai été contactée par le président du fan club d'Unionpolis pour avoir mon soutien du côté des poffins, et il m'a confié une machine normalement réservée à la poffinerie en signe d'engagement sincère. »

Elle marqua une pause, pour éviter de perdre la journaliste dans le flot d'information qu'elle débitait anarchiquement.

« En d'autres termes, ils veulent créer une chaine qui serait dédiée aux concours et à tout ce qui s'y rapporte. Une chaine qui couvrirait aussi tous les évènements relatifs aux concours, et qui se diviserait en sous-catégories distinctes concernant chaque domaine de spécialité ; y comprit le pokéathlon, les recettes de poffin et de jus de noigrume, les épreuves, ect…
Etant donné ma spécialité dans le domaine des baies, ils me demandent juste de tester moi-même –sans aucune restriction- tous les mélanges possibles à faire en poffin, et à leur faire parvenir des échantillons pour voir le résultat de mon travail… Mais le problème est qu'ils n'ont pour l'instant aucune personne qualifiée pour jouer le rôle de présentatrice sur le terrain, car ils se situent tous dans de « vraies chaines » d'information… »


La journaliste tilta à la dernière partie au même moment où le vieux grille-pain de Luna, qui annonçait que les tartines étaient prêtes. Pendant que la championne se levait pour aller les chercher (ouille, c'est chaud) La journaliste reporta toute son attention sur la maitresse des baies, n'arrivant pas à croire ce qu'elle entendait.


« Vous… Vous voulez dire qu'ils pourraient m'offrir une proposition d'embauche ? »

« Oui. »

« Mais ils me poseront sans doute des questions sur mon passé journalistique, et ne pas me donner une chance… »

« Ils ne se baseront pas sur vôtre expérience des zones noires, ou les raisons qui vous ont poussées à démissionner ; c'est un nouveau journal, mais un journal dédié aux évènements des concours et des activités pokémon. Il ne s'agit pas ici de faire la une avec une information sensationnelle qui peut faire trembler les archipels. Mais juste de donner envie aux gens de se rapprocher de ces activités et les rendre plus abordable pour le grand public, en fournissant le maximum d'information et de conseil les concernant ; y compris en interviewant les participants à ce genre d'épreuve, et de collecter leurs avis et leurs conseils sur le sujet. »


C'était une chance inespérée qui s'ouvrait à elle, une échappatoire pour continuer de travailler dans le milieu de l'information… Mais elle savait que cela voulait dire faire une croix sur tout le reste : les exclusivités, la chance de pouvoir interviewé les grands de ce monde, de voir son nom reconnu dans le milieu… Sa Tarsal senti son désarroi, et émit un léger cri aigu pour lui faire comprendre d'accepter. De toute façon : elle n'avait pas le choix.


« Merci pour l'offre… Je crois que je vais accepter. » Dit-elle à contre cœur, en faisant tout pour cacher ce dernier point. Vainement.

« Vous n'avez pas idée de la chance qu'elle vous donne. »
Reprit la championne, en amenant les tranches de pain grillées.
« Il y'a plein de gens très célèbres qui affectionnent tout particulièrement les concours. Et puis les concours acceptent toutes sortes de pokémon, contrairement à la majorité des dresseurs qui ne jurent que par les pokémon forts, au dépend de leur véritable potentiel. »
Elle esquissa un petit sourire dépité à ce raisonnement pitoyable, mais pourtant omniprésent dans la majorité des cas.
« Pour les jeunes, le but dans les mœurs est de devenir maitre pokémon. Hors les maitres pokémon sont forts, et leurs équipes de pokémon aussi. Donc le vecteur de réussite pour la nouvelle génération est d'être fort, et de mettre de côté tout ce qui ne correspond pas à cette idée. Ils rejetteront sans l'ombre d'un remord un Magikarpe, mais se jetteront sans hésitation aux pieds d'un Léviathor ; sans savoir forcément que le second évolue du premier. Et même s'ils le savaient, ça ne change pas le fait qu'ils voudront toujours le Léviathor.
Mais l'idée des concours est de faire comprendre aux gens que tous les pokémon sont particuliers et dignes d'intérêt, et qu'il ne suffit pas à un pokémon de savoir briser un rocher de plusieurs tonnes en un coup pour être aimé. C'est le message que souhaite faire passer les fans clubs aux restes des iles via cette chaine. »

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Une nouvelle étincelle d'espoir s'alluma dans un coin reculé du cœur de la journaliste, lui redonnant des couleurs ; si ce qu'elle disait était vrai, alors elle avait encore une chance de se faire connaitre sur les iles… Mais d'un coup elle repensa à ses collègues sans scrupules, et à la leçon de corruption que la championne lui avait récitée. Et aussitôt son entrain s'envola ; si elle ne prenait ce boulot juste pour se faire connaitre, au détriment de ce qu'on attendait réellement d'elle, alors elle ne vaudrait pas mieux qu'eux…


« C'est vraiment une offre généreuse, mais je me dois de la refuser… »

« Pourquoi ? »

« Parce que mon but c'était de devenir une vraie journaliste, et que je viens de comprendre que je n'y arriverais jamais… Et puis je ne connais pratiquement rien au concours ; je suis tout sauf la personne qu'il faut pour ce poste… »


Elle avait finit sa phrase avec comme un poids vide dans l'estomac et une légère boule dans la gorge ; C'à n'est jamais facile de se rendre compte qu'on doit abandonner ses rêves, et encore moins de le dire à voix haute. Et le pire était la sensation de profond manque qui vient après. Qu'est-ce qu'il lui restait ? Avant elle avait un but, une raison d'être et continuer d'avancer… Maintenant elle n'a plus rien. A part sa petite Tarsal, qui lui fit un doux sourire en comprenant qu'elle comptait toujours pour elle.


« Moi je crois qu'au contraire, vous êtes la personne idéale pour ce poste. » Rétorqua l'experte en baie.

La journaliste lui fit un regard interloqué et sceptique, ne comprenant pas le la finalité derrière ce raisonnement qui entrait en contradiction avec le sien.

« Je n'ai pas de pokémon, mais il m'est arrivée d'assister à quelques concours par, sans mauvais jeu de mot, un concours de circonstance ; Je peux vous assurer que c'est aussi pointu que le combat pokémon, si ce n'est plus : il y'a des tas de règles, de variantes, d'épreuves et de choses à prendre en compte lorsque l'on veut s'y mettre. »

« Mais je n'y connais justement rien du tout. Alors comment pourrais-je être utile ? »

« Parce que justement vous n'y connaissez rien du tout. » Lui répondit-elle. Et à la voir larguée, il fallait vite développer.
« Les gens ne connaissent les concours que de loin, et n'y assistent qu'avec le minimum de connaissance dessus, comme tout bon spectateurs. Et quand ils veulent s'y mettre, la majorité d'entre eux bloquent sur l'aspect « compliqué » des concours. Vu que cette chaine va être toute nouvelle, la majorité des gens qui vont la regarder seront tout aussi inexpérimentés que vous. Et c'est là tout l'avantage : en tant qu'amateur, vous poserez invariablement les même questions que ce posent les gens qui sont aussi amateurs que vous ; les gens n'ont pas besoin des termes compliqués d'un spécialiste, ils préfèreront toujours d'abord comprendre via des termes simples.
Evidemment, le rêve serait pour eux d'avoir un spécialiste qui s'exprimerait en terme simple. Mais si les gens se font informés par une personne tout aussi inexpérimentée qu'eux, et qui apprend en même temps qu'eux, alors il y'aura beaucoup plus de chance qu'ils se disent « si elle peut le faire, je devrais y arriver sans problème », Et se jettent finalement à l'eau. »

« A vous entendre on dirait que ça va se faire comme par magie… Remarque, ça doit paraitre normal pour une célébrité telle que vous… » Fit-elle d'un air découragé. Mais la championne éclata de rire.

« Que ça paraisse normal pour elle, parce qu'elle est célèbre ?! HAHAHA, la bonne blague ! Luna voulait tout autant devenir célèbre, que vous vouliez pénétrer dans une zone noire ! »
Puis elle se calma un peu.
« La célébrité n'est qu'un effet secondaire dans la vie d'une personne, c'est ce qui fait pourquoi elle est célèbre qui compte ; Luna est un véritable puits de science sur les baies, et c'est pour cela qu'elle est connue. Mais croyez-moi, pas un seul instant elle n'a appréciée d'être coursée de toute part par tout le monde. Et ses avis ont beaucoup de poids quand ils concernent les gens, à la limite de la prémonition : si elle vous dit que vous tenez le bon bout, ne le lâchez surtout pas. »
Elle indiqua ensuite le petit pokémon psy qui l'accompagnait.
« Au pire vous pouvez toujours passer au fan club de la ville, et essayer de participer au moins une fois à un concours. Juste pour voir ce que ça fait. »


La concernée se mit immédiatement à attirer l'attention de sa partenaire, émettant une série de petits bruits brefs mais insistants ; l'idée faisait bien plus que lui plaire, et y'avais pas besoin d'être spécialiste dans la matière pour s'en rendre compte.

Surprise par la réaction de son pokémon, la journaliste prit sa petite protégée dans les bras, comme si cela pouvait lui permettre de mieux la comprendre. Elle l'amena juste au niveau de son visage, au point qu'elle pouvait la voir sourire malgré ses cheveux qui lui obstruaient naturellement la vue.


« Ca te plairait de concourir ? »

¤ Taaaaarsaaaal ¤

« C'est la première fois que j'entends le son du cri d'un Tarsal en entier… C'est comme si on faisait vibrer un triangle dans un puits profond… Ca fait bizarre… Mais je croyais que les Tarsal n'émettaient jamais leurs cri jusqu'au bout, juste des petits bruits brefs ? »

La journaliste ne répondit pas, trop occupée avec sa petite protégée, alors ce fut la championne qui répondit –d'un petit sourire-.

« Les Tarsal sont très rares, car ils ressentent l'émotion des gens qui l'entourent ; si quelqu'un a des pensées négatives, ils l'évitent automatiquement. Dans la théorie comme dans la pratique, ils ne sont attirés que par des personnes ayant une certaine joie de vivre, ou qui possèdent un but dans lequel ils placent tous leurs espoirs. »

« En somme : ils ne s'approchent que de ceux qu'ils considèrent comme dignes de confiance ? »

« Selon eux, en tout cas. »

Pendant qu'elles discutaient entres elles, la journaliste eue le temps de se concerter avec sa petit Mimi, dont les cornes s'étaient mise à briller de façon phosphorescente.

« Je ne savais pas qu'elle affectionnait l'idée des concours. Pourtant ça fait un moment qu'on ne sépare plus, que je croyais la connaitre. »

« Vous ne connaissez pas le dicton populaire ? » Reprit la championne d'un air amusé.

« Lequel ? »

« « Les pokémon partenaires de l'humain avec lequel ils se lient sont le reflet de leurs âmes respectives » C'est un dicton populaire très répandu. Une question : est-ce que vôtre rêve était de devenir une célébrité dans le milieu du journalisme ? »


La jeune journaliste ne répondit pas, trouvant trop gênant le fait de répondre par l'affirmative ; ça faisait vraiment rêve de gamine, mais elle y tenait absolument. Alors, surprenant sa partenaire, ce fut la Tarsal qui y répondit, avec un certain entrain en faisant léviter les baies dans tous les sens.


« C'est pas tout à fait la réponse à laquelle je m'attendais ! » Fit la championne en tentant de rattraper les baies sauvages.

« Mimi, arrête ! »


Mais la Tarsal n'écoutait pas, et trouvait même une sorte de plaisir sadique à mettre sa partenaire dans l'embarras ; une petite injonction d'émotion mentale de sa part, et la journaliste comprit immédiatement qu'elle n'arrêterait que quand elle admettrait que la championne avait mit dans le mille.


« D'accord, d'accord, c'est bon t'as gagnée ! Oui je voulais devenir une journaliste célèbre, dont le nom serait reconnu dans toutes les iles ! Maintenant arrête ! »


La Tarsal reposa les baies lentement à leurs places, comme si de rien n'était, et esquissa un sourire à l'attention de sa partenaire ; le sourire le plus visible qu'elle puisse faire, bourré de sous-entendus. Quand à la championne et la maitresse des baies, elles étaient un brin déboussolées par le manège du petit pokémon psy.


« Désolée, je suis profondément désolée ! Je ne sais absolument pas ce qui lui a prise ! Elle ne réagit jamais comme ça d'habitude ! »

« Je crains le jour où elle puisse devenir une Gardevoir… » Se contenta-t-elle de dire.

« … Surtout pour les concours… Mais est-ce que vous envisagez la proposition ? » S'adressa-t-elle à la journaliste.

Un bref moment Alicia tourna son regard sur la pokémon –la mine joyeuse- et soupira d'amusement en se retournant vers la maitresse des baies.

« Oui. Au moins comme çà je pourrais la remercier proprement pour m'avoir soutenue tout le long… »


Elle prit le petit pokémon aux cornes sur-brillantes dans ses bras (où est l'interrupteur pour couper la lumière ?) L'amenant juste devant son nez. Profitant de l'occasion pour voir l'un de ses rares sourires. Et puis lâcha un soupir ironique en constatant comment avait évoluée la situation.


« …Mais j'avoue que je ne pensais pas que ça tournerait ainsi ; dire qu'à la base je voulais un scoop en rapport avec les informations que j'ai reçues… »

La championne tiqua à ce propos.

« Tiens oui d'ailleurs, j'aimerais vous demander : pourquoi être venue aujourd'hui ? Sur quel « motif » précis je veux dire ; Vu toutes les autres occasions qu'on les journalistes en général, je me demande juste pourquoi « maintenant » ? »

« Vous n'êtes pas au courant ? » Retourna la journaliste en posant sa Tarsal sur la Table.

« Au courant de quoi ? » Demanda Luna.

« Des derniers évènements qui ont eu lieu à Verchamps. Vous savez : « la folie pokémon. » Ca a déjà fait le tour sur toutes les chaines, et nombreuses sont les personnes à savoir que vous y étiez… »

« Ah çà ? Je me doutais bien que ça finirait par nous revenir à la figure, à un moment ou à un autre… » Puis elle hésita un moment.
« Attendez une seconde, mais ça fait presque une semaine que çà c'est produit ; pourquoi venir maintenant, puisque tout le monde est au courant ? »

« Vous ne captez pas les infos ici ? » Rétorqua-t-elle une nouvelle fois.

« Si… Mais je dois avouer qu'on n'a pas vraiment eu l'occasion de l'allumer… Vacances obligent. » Répondit la championne.

« Alors vous n'êtes pas au courant pour les rumeurs… »

« Quelles rumeurs ? » Répondirent-elles à l'unisson. Une synchronisation si parfaite qu'elle ne put s'empêcher d'être un peu déstabilisée.

« Je ne devrais pas vous le dire, vu qu'un journaliste ne révèle jamais ses sources, mais prenez cela comme un petit gage de remerciement… » Elle marqua un pause pour caresser le dessus de crâne de la Tarsal.
« Il semblerait que l'évènement de Verchamps soit le fruit des anciennes teams, mais que l'un des responsable arrêté par la police fut retrouvé mort dans sa cellule ; un suicide d'après les légistes, un meurtre d'après ma source. »


Un « Quoi » tonitruant sorti de la bouche de la championne. Faisant littéralement sursauté la Tarsal et les deux autres jeune femmes, et même ses pokémons qui se trouvaient hors de leurs balls. Voyant la panique qu'elle réussit à causer à ses interlocutrices, la championne tenta légèrement de se calmer pour mieux appréhender la situation.


« Je suis désolée pour çà, mais : quand, comment ?! »

« Pour le comment, ma source n'en a aucune idée. Pour le quand par contre, il semblerait que ça se soit passé pendant la nuit du 11 au 12 Avril. Et c'est de source sûr. Mais quand je lui ai demandé son avis là-dessus, il m'a répondu que l'information était si sensible qu'il ne pouvait se risquer à me la fournir –même pour 100 fois le prix que je lui donnais-. »

« Même si je trouve çà tragique : Qu'est-ce que cela a à voir avec moi ? » Demanda Luna d'un air largué.

« L'info n'est tombé que très récemment. Je l'ai recoupée avec celle faisant part de vôtre retour à Floraville en compagnie de la championne de Vestigion, 1 jour avant que ça ne se soit produit… »


Tiquant immédiatement au sous-entendu de la phrase, la championne monta directement au créneau avant de laisser ne serait-ce qu'une seconde de plus à la journaliste pour s'expliquée.


« Qu'est-ce que vous insinuez ?! Que l'on aurait un rapport direct avec ce qui s'est passé là-bas ?! Que vous nous suspectiez de quelque chose ?! »

« Non, ce n'est pas çà ! Je ne voulais absolument pas insinuer quoi que ce soit, ni porter de fausses accusations ; je n'avais même pas cette idée en tête ! Mais vous devez comprendre que la coïncidence me donnait une occasion d'enquêter, comme tout journaliste à la base… »

« Une occasion d'enquêter ? Plutôt une nouvelle occasion de balancer des cracks ! » Explosait-elle.

« Flo, calme-toi ! Ce n'était pas dans ses intentions et elle s'est excusée ! S'il te plait arrête de crier ! »

Sur l'injonction de l'hôtesse de maison, et vu la tête du petit Tarsal apeuré, elle parvint à reprendre un tant soit peu de calme… Pour l'instant.

« Ma langue a fourchée, et mes mots ont dépassés ma pensée. Je suis désolée, je ne voulais absolument pas vous froisser… »

« Mouais… » Répondit-elle d'un ton grave, d'un air de dire « j'y crois pas une seconde ».

« Flo, laisse-la continuer… »


Là encore elle accéda à sa demande. Elle se renfrogna dans son siège, le regard sévèrement tourné vers la journaliste malgré l'incitation de Luna, ayant toujours une rancœur concernant le sous-entendu que la journaliste avait osée lâcher devant elle ; la simple idée d'être directement ou indirectement impliquées dans cette « mort » la mettait dans un état assez belliqueux. Mais la voyant lui laisser une chance de s'expliquer, la jeune journaliste ne laissa pas cette occasion là lui échapper.


« Je voulais dire que de nombreuses informations nous sont parvenues sur vos exploits dans le marais : les rangers n'ont pas tari de remerciement à vos égards. Et en tant qu'autre célébrité, la déesse de combat n'a pas tari d'éloges non plus vous concernant-«

« Cynthia est réveillée ?! »


Elles ne lui laissèrent même pas le temps de continuer dans ses explications, s'étant immédiatement levées, et ayant oubliée sa rancœur en un instant concernant ses propos. Mais si Luna restait debout, la championne était littéralement en train d'assaillir la journaliste, s'étant rapprochée d'elle au point qu'elle était presque nez contre nez.


« Oui, oui elle est réveillée ! Elle avait même acceptée de répondre à une série de question dans une interview menée par nôtre journal ! Où elle était en compagnie de ses pokémons et du champion de Verchamps, ainsi que d'une petite fille sur laquelle personne n'a voulu faire le moindre commentaire… »


Là encore elle ne lui laissa pas le temps de continuer ; La championne relâcha la journaliste, prit immédiatement sa pokémontre pour contacter Lovis sur sa ligne privée… Et tomber sur son répondeur très original.


*Comme le récif cédant à la puissance des flots, la vague de mon âme écrasera celle de vos os. Tonitruant comme un raz-de-marée, la déferlante de mon répondeur ne vous laissera pas raccrocher !*


La dernière partie fut mentie par la championne qui, excédée, défit sa pokémontre en une seconde, avant d'aller tenter de la balancer par la fenêtre de toutes ses forces, mais fort heureusement stoppée par l'experte en baie. Malgré le fait qu'elle lui tenait la ceinture de ses bras « chétifs » et qu'elle lui implorait de ne pas reporter sa haine sur le pauvre appareil. La championne faisait la sourde oreille et continuait son avancée, ponctuée par un soliloque de jurons à l'égard du « gros lard masqué ».


« « Je t'avertis dès qu'elle est réveillée » Mes fesses oui ! Foutu pseudo catcheur à la con ! Son masque a finit par lui presser le cerveau comme un citron à ce vieux dingue sénile ! »

« Pas la pokémontre, pas la pokémontre, pas la pokémontre ! » Répétait-elle envers et contre tout. « Quelqu'un, n'importe qui : aidez moi à la calmer ! »

Finalement ce furent les pokémon de la championne (se trouvant dehors sur la terrasse, de conception très solide pouvant supporter des tonnes) qui parvinrent à la « calmer » via plusieurs lianes qui vinrent « tendrement » l'enlacer, de leurs douces mais ferme étreinte.

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Le spectacle laissait pantois la journaliste ; Elle savait que la championne de Vestigion avait un caractère bien trempée, et que celui de la maitresse des baies était connu pour être diamétralement opposé, mais elle n'aurait jamais crû voir une combinaison aussi… « Atypique » de toute sa vie, et qui fonctionnait pourtant aussi bien...

Mais elle se rendait compte que la championne n'était pas du genre à se calmer facilement. Alors elle décida de fournir le reste des explications concernant sa venue, ses raisons du début.


« Ce qui me fit venir aussi hâtivement chez vous, c'est à cause de vôtre spécialité. »


Elle réussit à attirer l'attention des demoiselles, les intriguant au point que la championne se calma presque aussitôt. Elles retournèrent leur attention sur la journaliste, oubliant un moment la « crise de nerf » de Flo en la relâchant. Une fois assurée d'avoir capter leur pleine et entière attention, elle reprit.


« Même si l'ancienne maitresse fut gardée en observation au centre pokémon, ses pokémon qui furent les plus « gravement » atteints furent pris en charge par les services d'urgence spécialisés de l'hôpital de Verchamps ; ce qu'ont indiqués mes sources. Son pokémon le plus célèbre –le Carchacrok- fut amené dans un état extrêmement critique selon les plus éminents médecins de l'hôpital… »
Elle marqua une pause en voyant les regards devenus sombres des deux autres jeunes femmes.
« … Et pourtant il se trouvait aux côtés de l'ex maitresse lors de l'interview, en parfaite santé. »


L'humeur des regards virèrent à l'opposé immédiatement, arrivant même à celui de l'incrédulité brute pour la championne. Elle avait vu l'état du Carchacrok, l'excroissance osseuse en forme de faux de sa patte qui avait littéralement fondue sous l'effet des poisons, et craignait –à juste titre- que plus jamais elle ne serait déclarée en état de livrer des matchs pokémon ; c'était ce que prédisait les médecins initialement, quand elle passa par l'hôpital pour s'enquérir de leurs états… Mais ce qu'elle venait d'entendre, elle n'arrivait tout bêtement à ne pas le croire.


« Mais… Comment ? » Demandait-elle l'air complètement abasourdi, malgré la bonne nouvelle que cela représentait.

« Même si je n'ai pas vu le pokémon quand il était dans un état critique, le médecin que l'on a interviewé a déclaré qu'en 30 années de médecine : jamais il n'a vu une guérison aussi foudroyante de la part d'un pokémon –toutes espèces confondues- ; la Carchacrok était, selon eux, dans une sorte de mort physique pure et simple. Mais lorsqu'ils commencèrent les traitements préliminaires, toutes ses cellules se sont activés au-delà des connaissances humaines actuelles, et ont entamées un processus de « résurrection » selon leurs propres termes…
J'avoue ne pas avoir tout compris. Mais il semblerait que le corps du pokémon a littéralement « assimilé » la moindre parcelle de poison, s'en est ensuite servis comme matériel biologique de base, l'a « transmuté » selon les termes des médecins –qui n'utilisent jamais ce genre de mot dans leur jargon habituellement- et s'en est ensuite servis pour remplacer strictement chacune des cellules endommagées ; os, muscles, nerfs, et j'en passe… Sa faux osseuse, déclarée perdue par les médecins, a repoussée comme la queue d'un lézard à une vitesse inimaginable… »

Elle marqua une pause en voyant l'assistance abasourdie (agrandie par les autres pokémons de la championne) Et termina.

« Les services de la death guard ont déclarés, je les cite : « une résurrection dans tous les sens du terme. » Ils ont été incapables de faire autre chose que de spéculer sur les raisons de cette foudroyante guérison, sauf sur un seul point… »

Elle tourna son regard directement vers l'experte en baie, suivit par la championne et le reste de l'assistance, cette dernière ne comprenant pas où elle voulait en venir.

« C'est qu'il semblerait que le pokémon ait subit une sorte « d'intervention » de vôtre part à l'aide d'une baie, et qu'il semblerait c'est cette même baie à qui le Carchacrok doit la vie. »

Flo et Luna se regardèrent presque immédiatement, en se parlant sur des termes que la journaliste ne saisit pas complètement.

« Luna, je croyais qu'elle ne faisait en sorte de la maintenir en stase… »

« Moi aussi, et j'étais sûre que même elle ne pouvait que la maintenir en vie… Mais si ce qu'elle dit est vrai… Oh non… »

« Quoi ? » Demanda la journaliste, ne comprenant pas la gravité de la situation.

« Est-ce que tout le monde est au courant de ce dernier point ? Répondez-moi sincèrement, c'est très important ! » Fit-elle à la limite de la panique, surprenant la journaliste.

« Officiellement non, car ils n'ont jamais déclaré que cela pouvait être à cause d'une baie. Ces derniers points sont officieux, et je suis l'une des premières à avoir été mis au courant. »

« Mais est-ce que ça veut dire que d'autres sont au courant ? »

« Probablement, comme moi avec mes sources. Mais aucune déclaration n'a été faite par l'ex maitresse ou qui que ce soit d'autre concernant ses pokémon ; les médecins les ont déclarés aptes à sortir, et rien d'autre que leur profond étonnement quand à la « volonté de vivre » de ses pokémon. Y'aura bien des rumeurs qui circuleront, c'est immanquable, mais rien n'est clairement affirmé. Et c'est pour cela que j'ai sauté sur l'occasion quand j'ai appris vôtre retour en compagnie de Florianne Serpin ; je voulais une image sur la maitresse des baies avec ses baies justement. Vu que la rumeur concernant le fait que vous êtes amies est confirmée, j'ai pensé –en tant qu'amis- que vous pourriez lui montrer la baie en question… » Avoua-t-elle sur un air honteux.

La championne tiqua de nouveau.

« Comment vous l'auriez reconnue ? Même moi je n'ai pas eu l'occasion de parfaitement la voir avec la pluie. »

« Donc vous confirmez que c'est bien une baie de l'experte ici présente… » Fit-elle d'un air dépité.


La championne se frappa le front de honte : tomber dans un piège de débutant de ce calibre, c'est franchement la loose. Mais Alicia la rassura tout de suite.


« Je ne dirais rien là-dessus, vous pouvez me faire confiance ; je ne tiens pas à subir les poursuites qui pourraient être engagées contre moi, et encore moins faire plaisir à mes « ex » collègues qui se sont si « élégamment » servis de moi… » Fit-elle d'un petit rire mélangeant vengeance et dépit.
« Mais pour vous répondre ; je pensais qu'un trésor pareil pourrait se trouver dans un coffre ou autre, et que vos expressions auraient immédiatement changées à sa vue, ou un autre détail de cette catégorie qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille. »

« Mais vous me confirmez que personne n'est « vraiment » au courant concernant cette baie, à part vous ? » Reprit Luna.

« Je ne prétends pas être la meilleure, ni être sûre et certaines de ce point. Mais s'ils étaient au courant et qu'ils portaient foi à ces « fables » -tellement ça parait gros- ils vous auraient inondés de demande jusqu'à ce que vous cédiez dans cette guerre d'usure, et que vous acceptiez leur proposition d'interview. Et moi je serais arrivée après. »

« Il est quelle heure… » Se dit-elle à elle-même, oubliant la journaliste sur le moment pour consulter sa montre.
« Midi moins cinq. Flo, sort Athos et rappel tes pokémon pendant que je prépare quelques baies à emporter : on part à Verchamps tout de suite ! »


La réaction de la maitresse des baies surpris totalement tout le monde, mais elle n'attendit même pas de les voir ou non réagir qu'elle s'était déjà précipitée en direction de sa cave. Elle en revint quelques minutes plus tard, ses invitées patientant à l'extérieur sur la terrasse (la championne ayant priée la journaliste da la suivre) Son sac remplit de différentes baies. Elle ferma ensuite l'accès à la terrasse à clé (les vitres étant composées d'un alliage de plexiglas supra résistant faisant office de sécurité anti-intrusion) Et se tourna vers le reste de ses invités, l'air étonnée en constatant que les pokémon ne furent pas rappelées dans leurs balls.

Ne lui laissant pas le temps de poser sa question, la championne l'a prise de vitesse avec la sienne.


« Puis-je au moins savoir pourquoi tu as l'air aussi paniquée ? J'allais proposer qu'on aille à Verchamps quoiqu'il arrive, mais ta réaction me fait craindre le pire. Alors qu'est-ce qui se passe ? »

« Quand on était dans le marais, plus précisément à l'endroit où j'ai trouvée la baie, il y'en en avait plein d'autres qui attendaient à cet endroit, mais je n'ai pas eu le temps et l'occasion de les prendre quand un arbre a écrasé l'endroit où elles se trouvaient ! Mais maintenant si, vu que le temps s'est calmé et que le marais est redevenu tranquille ! »

« C'est plutôt une bonne nouvelle. Alors pourquoi tu paniques ? » Fit-elle en ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire.

« Parce que les teams sont de retour, et qu'elles doivent forcément être au courant de cette rumeur ! Et en voyant Rhélys en pleine forme, ils doivent forcément enquêter activement sur un moyen de s'en emparer ! Et les seules personnes qui précisément pour la baie sont : Moi, toi, Cynthia, Sarah et Lisa ! »


La championne devint immédiatement pâle en déduisant où elle voulait en venir ; si le sbire de la cellule avait été tué pour garder secrète ses informations, alors ça ne dérangerait pas les anciennes teams de recommencer leurs méfaits en s'en prenant à toutes les personnes qui se trouveraient sur leur route, les contraignant à leur fournir toute les informations qu'ils possèdent. Et s'ils venaient à trouver ne serait-ce que des graines de la baie en question à l'endroit en question, ils pourraient s'en servir pour guérir même de leurs pires blessures comme d'un rhume … Non, il faudrait qu'ils sachent parfaitement la cultiver pour s'en servir. Et les seuls pouvant éventuellement la cultiver étaient les maitres des baies… Ca voulait dire que leur première cible serait soit Sarah ou Lisa, et que la prochaine cible serait Luna !


« Et Lovis qui répond pas ! Putain de merde, c'est la poisse ! Je contact immédiatement Louka pour qu'il maintienne la ville en état d'alerte en relayant l'avertissement, mais toi tu restes ici ! »

« Non, je dois venir avec toi vers Cynthia et Lisa ! Il faut que je sois présente pour aller chercher les baies –ou ce qu'il en reste- avant eux, et je suis la seule personne à avoir les compétences et la technologie pour çà ! »

« Tu ne comprends pas : leur prochaine cible ce sera toi ! Il faut que tu restes à l'abri dans ta maison avec moi, pendant que je demanderais à Louka de nous envoyer des renforts pour assurer ta protection ! »

« Mais on se trouve dans un endroit isolé de tout : une cible rêvée pour eux comparée à la cellule du poste de police ! Si je reste ici, même avec toi, ça ne fera que leur facilité la tâche ! »

« Mais si on part vers Verchamps, on laisse ta maison et tout ce qu'il y'a dedans sans surveillance ! Cela comprend tes baies et ta technologie ! »

« Ma technologie est celle des maitres des baies, ce qui veut dire qu'elle n'a rien de plus particulier que celle des autres maitres des baies ; et puis j'ai emmené le matériel le plus utile avec moi. Quand aux baies en question, j'ai pris toutes celles qui sont mûres et utilisables avec moi dans mon sac. Donc ils ne peuvent pas s'emparer des autres dans leur état actuel, sous peine de toutes les perdre sans exceptions et de faire un gros chou blanc. De toute façon j'ai laissé ouvert le cylindre aux durins ; même si leurs effluves ne sont pas aussi agressives que les versions mûres et pourries, leur nombre suffira à condamner le sous-sol jusqu'à mon retour. Même pour des spectres. »


Cédant aux arguments de Luna -déglutissant instinctivement avec difficulté au passage des durins-, la championne fit sortir son dragon de feu de sa ball, sous le regard surpris et admiratif de la journaliste. Florianne se rendit compte à nouveau de sa présence (l'ayant oubliée sur le coup) et s'adressa sur elle avec le ton habitué à donner des ordres et à se faire obéir.


« Si nos soupçons sont fondés, il y'a un risque pour qu'il sache que vous êtes venue et que vous soyez dans leurs collimateurs. Téléportez-vous avec vôtre Tarsal à vôtre point de sortie le plus sûr, et rendez-vous immédiatement à Unionpolis comme si de rien n'était d'autre que la proposition d'embauche. J'appellerais Kiméra pour lui faire savoir que vous devez être mise sous protection, et malheureusement on ne doit pas faire confiance aux services de polices de base comme avant ; et je préfère faire confiance à une championne d'arène que je connais. »

« Mais je dois passer d'abord à Féli-Cité pour la paperasse de démission, sinon ça aura l'air suspect ! »


La remarque était pertinente, elle devait l'avouer : si elle se rendait à Unionpolis JUSTE après leur avoir parler –en étant déjà sûre qu'elles étaient surveillées de loin- cela allait forcément attirer l'attention, et la mettre dans une situation périlleuse en un rien de temps. Mais l'experte en baie trouva la parade. Elle sortit une capsule baie de sa poche, l'ouvrit, et confia une baie rouge vif à la forme ronde rappelant un mélange entre une poire et une orange.


« C'est une baie Grena, le Laporeille du directeur en raffole ; si vous montrez cette baie au Directeur, il saura que ça vient de moi. Vous lui direz que vous venez de ma part au sujet de nouveaux poffins, et que je vous ai redirigée vers lui pour relayer la nouvelle pendant que je me rendrais à Verchamps, et que je vous l'ai demandé comme une faveur. En tant que jeune journaliste, ils pourront dire que vous avez touchée le gros lot. Et ça fera une excuse crédible pour vous couvrir. »

« Mais s'ils vous espionnaient déjà ? » Répondit-elle apeurée, à cause de la toute nouvelle pression qui se mettait sur ses épaules, et surtout l'idée de finir comme l'homme en cellule.

« J'ai fait le tour de toute la propriété quand Luna me l'a faite visitée, et pas le moindre buisson, la moindre feuille n'a pu échapper à mes pokémon plante. PAS sur ce terrain qui est le mien. S'ils nous espionnent déjà, c'est que ça doit venir de la ville. Mais vous êtes encore vierge de tout intérêt pour eux, vu la situation dans laquelle vous vous êtes fourrée avec la zone noire ; vous ne risquez rien pour l'instant, je vous le jure. Mais il faut absolument que vous suiviez ces instructions à la lettre, comprit ? »


Un bref signe affirmatif de la tête avec le stress, et la journaliste se tourna directement vers sa petite Mimi qui l'a téléporta immédiatement. Laissant les deux célébrités à nouveaux seules. La championne fut sur le point de rappeler ses pokémon, pour se préparer au vol « imprévu », mais l'experte en baie l'interpella immédiatement.


« Tu es sûre de n'avoir rien trouvée dans la forêt alentour ? »

« Absolument sûre. » Répondit-elle immédiatement en prenant toutes ses balls à sa main.

« Et maintenant ? »


Elle ne répondit pas, et un blanc inquiétant commença à s'installer. Mais elle ne se laissa pas distraire d'avantage ; elle rappela ses pokémon illico. Laissant Gaia en dernier pour amener Luna sur le dragon de feu, et monter à son tour sur son Dracaufeu avant de rappeler sa tortue. D'un seul ordre le dragon ouvrit ses ailes en grand, et décolla via une puissante poussée de ces dernières couplée à ses pattes postérieures.

Une fois à plusieurs mètres de hauteurs, bien au-delà de la forêt au point de voir la ville d'ici dans son intégralité, elle daigna enfin répondre à Luna.


« S'ils sont venus espionner entre-temps, alors il ne faut pas que l'on perde un seul instant. Athos : direction Verchamps, le plus rapidement possible ! »


Un grondement d'approbation de la part de ce dernier, et il partit comme un flèche vers la ville marais… Avec un petit espoir égoïste de ne plus retomber sur la pluie en route…

… Pendant que des silhouettes cachées dans la verdure sortirent de leur couvert, et encerclaient la maison… Sans se douter de l'énorme surprise qui leur était réservée.


[A suivre. 41 pages Words :) Bon normalement 42. Mais ça ne compte que pour cette ligne XD]