Make your destiny de Brasévivi

MissDreavus sanglotait dans la Pokéball, abandonnée de tous. La Tour Perdue s'éloignait dans l'orage, la fillette l'emmenant loin de son passé, vers Bonville. Cependant, elle avait la curieuse impression d'être libérée d'un grand poids: elle venait d'honorer la promesse faite à ses maîtres. C'était un peu grâce à cette fille, mais la Feuforêve ne pouvait s'empêcher de penser: "Dès qu'elle m'oublie un peu, je retourne chez moi." Hélas, les Dresseurs attentionnés oublient rarement leurs Pokémon. Elle se souvint d'une conversation avec ses parents, avant qu'elle ne suive la migration de Polichombr qui la mena à Sinnoh...

-Papa, tu dis que tu as été dressé avec Maman, mais c'est quoi, "être dressé"?
-C'est ce qui arrive régulièrement aux Pokémon: on les capture, on les entraîne et ils relèvent de grands défis qui les rendent plus forts.
-Qui, "on"?
-Les humains. Ils sont parfois très attachés à nous.
-Mais pourquoi le tien t'a laissé tombé?
-Il m'a relâché parce que j'avais fait mon choix. J'ai rencontré ta mère lors d'un combat.
Cette dernière avait alors prit la parole:
-Oui, nous nous sommes aussitôt sentis faits l'un pour l'autre. Nos Dresseurs respectifs, voyant cela, ont fait conaissance. Ils ont été amis, puis un jour, comme ils voyaient que nous étions prêts à fonder notre famille, ils nous ont laissés partir...

Après tout, peut-être qu'elle allait pouvoir faire semblant d'être amoureuse? S'enfuir alors en douce serait beaucoup plus aisé, mais elle avait l'impression que ce plan serait plus facile à dire qu'à faire. Soudain, une voix d'enfant se fit entendre:
-Allez, Feuforêve, sors de ta Pokéball!
Elle colla son visage à la vitre: elle était en train de tourbilloner dans les airs! MissDreavus s'éloigna très vite de sa fenêtre, mais une force mystérieuse l'attirait contre. Soudain, la vitre pivota sur elle-même, comme une porte automatique, MissDreavus fut réduite à l'état d'un rayon rouge et envoyée au-dehors. Toutes ces opérations n'avaient pas pris une seconde: la voici à l'extérieur, dans une petite pièce qui sentait bon le bois.
-Voici ta nouvelle maison, dit fièrement la fille qui l'avait capturée en désignant la pièce d'un geste vague.

MissDreavus n'osa bouger et entreprit de regarder attentivement chaque détail. La porte de la chambre de la fillette était en bois marron foncé. Les murs étaient peints en blanc. Le sol était en bois dont la couleur rappellait le caramel. La Feuforêve s'avança pour regarder les meubles. Une commode semblait fixée sur le mur de gauche. Dessus se trouvait un petit pot de fleurs jaunes ainsi qu'une photographie représentant la fille qui l'avait capturée: à sa gauche, un homme en blouse blanche, avec des cheveux noirs, une barbe, des yeux bleus et des lunettes et à sa droite une femme aux longs cheveux marron, en robe blanche et aux yeux verts brillants.
-C'est mes parents, dit la fille toute fière. Ma mère est enceinte, elle en est à son sixième mois, il va donc falloir reprendre une photo. Au fait, moi c'est Marianne!

Forte de cette nouvelle information, MissDreavus regarda alors le fond de la pièce: un grand lit était placé sous une large fenêtre rectangulaire. La couverture était rose et assortie aux rideaux. Des motifs évoquant des Mélofées dansants étaient cousus dessus. Au côté gauche du lit, un traversin blanc, avec sept petites poupées dessus: un Chiramii, un Laporeille, un Miaouss, un Skitty, un Polichombr, un Goupix et un Feuforêve. MissDreavus était stupéfaite et crut un instant que c'était elle qui était représentée, mais elle vit que les yeux de la poupée étaient rouges et non vert émeraude comme les siens. Frustrée, elle regarda le côté droit de la pièce. Une petite table avec une chaise indiquait un bureau, bureau où étaient entreposés un Pokédex, un ordinateur et son clavier ainsi qu'une petite radio rouge. La Feuforêve regarda ensuite le mur où était situé la porte d'entrée: un simple portemanteau doré et une sorte de poche très longue où était placé un parapluie bleu y étaient accrochés.
-C'est joli, hein? demanda Marianne, un large sourire aux lèvres. Demain, je te présenterai à ma copine qui voyagera avec moi!
"Voyager? Aïe, mauvais signe", se dit MissDreavus. De plus, Marianne semblait vraiment tenir à elle, au point de la présenter à son amie...

La Feuforêve passa le reste de la journée avec Flambeau, le Ouisticram qui l'avait en partie capturée. Ils ne se dirent pas un mot jusqu'à midi, heure où Marianne revint avec des sortes de pains roses, bleus, rouges, verts et jaunes. Un "Bon appétit" furtif et elle ressortait avec un grand sourire. Son compagnon lui dit alors:
"Heu, tu t'appeles comment?
-MissDreavus" grommella l'ancienne star, la bouche pleine. Elle venait de mordre dans un petit pain bleu, le seul qui lui semblait mangeable. Elle le recracha de suite:
"Eurk! C'est dégoutant! A la Tour, j'avais de la vraie nourriture, au moins!
-C'est quoi ta saveur favorite?
-J'aime tout ce qui est sucré" dit la Feuforêve avec un air pincé.

Le Ouisticram lui désigna alors le gâteau rose. MissDreavus mordilla prudemment dedans et eut une agréable surprise: c'était délicieux. Une explosion de sucre, où on distinguait nettement le goût d'une Baie Pêcha. Un peu amer, mais surtout sucré: quelle délice! Elle finit sa pitance en un temps record et constata que Flambeau n'avait pas touché au sien, mais qu'il avait dévoré un petit pain rouge. Timidement, elle lui demanda si elle pouvait manger son gâteau rose. Il acquiesa et réclama en retour le rouge. L'échange fut conclu et ils se mirent à discuter ensemble.

A suivre...