Sauvetage, efforts et retrouvailles
Le soleil avait depuis un petit moment déjà laissé la place à sa compagne la lune. Celle-ci, haut dans le ciel rayonnait de tout son éclat et donnait à cette nuit un peu de clarté. Il ne faisait pas froid, je dirais même qu'il faisait très bon. Étant très frileuse, je sais de quoi je parle, aucun de mes poils ne sont redressés. Il n'y a pas de vent, si, peut-être une petite brise chaude venant chatouiller les rosiers plantés le long du magnifiques pré de Feu Ardent.
Lucas et mia sortons de manière discrète, ayant l'habitude pour mia part, cela ne me pose pas de problème, mais j'avoue que Lucas n'est pas très doué pour cha… Déjà, rien qu'à son odeur, il est difficile de passer inaperçu, mais je ne dirais rien de plus là-dessus, étant dans le même cas. Je crois que la première chose que je ferais en rentrant dans ma demeure, sera de me faire une bonne toilette et de me parfumer pour ne plus penser qu'un jour, mia, Delcatty de concours, j'ai senti aussi mauvais qu'un… Heu, par politesse, je ne vais citer personne !
Lucas n'en revenait pas, il était cependant très attentif aux mouvement de la jeune file, qui, ne sachant pas s'y prendre tirait un peu comme une brute pour faire avancer la petite Prune, très peu rassurée.
Cette dernière, n'ayant rien mangé depuis pas mal de temps déjà, était faible et cela se voyait. Elle n'avait pas de réserves, comme Lucie pouvait en avoir ! Enfin, quand notre petite protégée se rendit compte de l'endroit où elle était emmenée, elle pressa le pas, ce qui surpris Lucie qui, prise de panique, lui cria dessus :
« Marche derrière-moi, toi ! C'est moi la chef, c'est moi qui dirige ! »
Prune, surprise, écouta sa maitresse et resta en retrait, tirée par la longe rose que dirigeait avec fermeté Lucie.
Pour notre part, les suivre sans se faire repérer (surtout pour Lucas) était assez comique. Si ramper au sol me rendait quasi-invisible, il n'en était pas de même pour mon compagnon qui devait, avec rapidité et agilité, se cacher de bosquet en bosquet.
Lorsque Feu Ardent vit arriver Lucie, il hennit fortement pour exprimer son dégout et pour prévenir cette dernière qu'elle n'était pas la bien venue ici. J'aurais fait la même chose ! Bon, je ne peux pas hennir, mais ce que je veux dire, c'est que je n'aurais pas été contente. Mais il existe une grande différence entre le Galopa et mia, c'est que lui, il inspire le respect et Lucie n'osera jamais lui faire du mal. En ce qui me concerne, c'est moins évident !
« Il suffit, espèce d'abruti ! Tu es aussi stupide que mon idiot et abruti de frère ! Pas étonnant que tu sois son pokémon ! Vociféra Lucie, en criant plus fort que le hennissement de Feu Ardent. Regardes ce que je t'amène plutôt ! Ta chérie ! Et ne crois pas que je fais ça par pure gentillesse pour toi ! Tu n'en vaux pas la peine ! Si je le fais, ce n'est que dans mon intérêt ! Alors, écoutes bien ce que je vais te dire, espèce de cheval de bât, tu va faire exactement ce que je te dis si tu veux que je mette mon ponyta avec toi ! »
Et bien dit donc, elle ne manque pas de cran celle là ! Je ne sais pas si elle sait qu'il suffit à Feu Ardent d'un petit saut pour franchir sa clôture et vienne flanquer la rouste de sa vie à cette chipie effrontée. Lucas était aussi inquiet que mia, caché derrière un gros rosier, non loin de ma cachette constituée d'une touffe d'herbe (on fait ce qu'on peu avec ce qu'on a, me disait souvent ma défunte maitresse). Il savait que Lucie n'était pas en sécurité ici avec Feu Ardent pouvant à tout moment la mettre KO. Mais j'ai confiance en mon ami pokémon, je sais qu'il ne fera rien, enfin je l'espère de tout cœur !
Lucie continua son discours, en tirant sur la longe pour amener Prune plus vers elle, pour que Feu Ardent puisse bien voir les yeux de cette dernière, qui ne savait plus trop quoi faire…
« Si je vous mets ensemble, c'est pour un but bien précis que je ne vais pas te révéler, tu n'es pas assez intelligent pour comprendre ! Son interlocuteur grogna et s'approcha méchamment de la barrière, prêt à bondir. Tout ce que je te demande, c'est de rendre heureuse ma ponyta, dit sèchement Lucie à son interlocuteur.
Ce dernier fut si surpris par la requête de la petite peste qu'il en resta tout baba !
« Si tu es d'accord, mets-toi tout au fond de ton maudit pré, que je puisse rentrer en toute sécurité. Sinon, tant pis pour vous deux, je repars avec elle et tu ne la verras plus jamais ! »
Il aurait suffi à Feu Ardent de se débarrasser de cette morveuse, puis de rejoindre sa dulcinée, mais devant la demande si particulière de cette dernière concernant ses attentes, il préféra coopérer. De toute évidence, il n'a rien à perdre dans cette histoire.
Lucas me fit des signes de la main, pour communiquer avec mia sans se faire repérer. Je n'ai pas tout compris, mais je crois qu'il voulait me rassurer, genre, tout va bien se passer, je gère la situation, mon rosier et mia ! Pour mia part, de voir que Feu Ardent se pliait aux exigences de « mademoiselle j'exige », me réconforta. Ma principale crainte était envolée. Mais j'avais tord.
Lucie ouvrit la barrière de bois peinte en blanc. Elle s'engouffra dans le paddock. Les herbes étaient hautes, il y avait de quoi manger comme un roi pour tout herbivore qui se respecte. Quelques galets étaient posés sur le sol pour éviter qu'en temps de pluie, il y ait de la boue. Prune la suivit mais eu du mal à rester derrière elle, tant elle était impatiente de voir son aimé. Elle gratta le sol, piaffa et henni joyeusement.
« Calmes-toi, voyons, une dame ne doit jamais montrer ses sentiments en public ! En tout cas, j'espère que tu as bien compris ce que j'attends de toi : tu dois paraître heureuse, comme ça, Lucas reviendra vite au près de moi, voyant que j'ai pris soin de toi ! » Murmura-t-elle à Prune.
Je ne pense pas que Lucas ait entendu ce qu'elle a dit, mia si, j'ai des oreilles extra sensibles, mais je l'ai déjà dit. En tout cas, il doit bien se douter des intentions de Lucie. C'est, certes, un garçon, donc il ne doit pas y connaitre grand choses aux sentiments, mais tout de même.
Une fois arrivée au milieu du près, Lucie enleva le licol à sa ponyta. Elle essaya de la toucher, chose qu'elle n'avait jamais pris la peine de faire avant. Je pense qu'elle a fait cha pour savoir si, après lui avoir concédé la faveur de rester avec Feu Ardent, Prune se montrerait plus docile avec elle. Mais cette dernière partit en courant vers son prince charmant, toute feu toute flamme.
« Pff, ça ne fait rien, je sais qu'à la fin c'est moi qui gagnerai. C'est moi qui décide de toute manière »
Lucie resta plantée au milieu du pré, à regarder Prune galoper, de manière fragile (due à sa fatigue), mais déterminée et heureuse. C'était magnifique, j'entendis même Lucas pousser un « Ouhaaa » d'admiration. La brise faisait valser sa crinière, la lune donnait une jolie couleur à sa robe, et ses jolis yeux couleur prune, très expressifs, brillaient de mille feux. Je ne sais pas à quoi pensait notre petite protégée, mais cela devait être une pensée de bonheur.
Tout à coup, Prune s'arrêta lentement, en passant du galop, au trot puis au pas. Elle fit marche arrière et se retourna vers Lucie. Elle marcha dans sa direction. Lentement, certes, on ne sait jamais, mais d'un pas décidé. Je pense qu'elle voulait remercier Lucie en la laissant la caresser. Enfin, à sa place, c'est que j'aurais fait. Juste une petite caresse, on n'est jamais trop prudent. Et puis, je ne pense pas que notre Prune ait déjà oubliée ou passé l'éponge sur toutes les vacheries que Lucie lui a fait endurer. En tout état de cause, Lucas et mia restons sur le qui vive, prêts à intervenir. Si jamais Lucie en profite pour faire quoi que ce soit de désagréable, Lucas surgira de son bosquet avec comme arme un bouquet de rose pleins d'épines, et mia, de ma touffe d'herbe, toute griffe dehors ! Feu Ardent aussi, même s'il se trouvait à l'extrémité du parc serait prêt à envoyer sa plus belle attaque pour venir en aide à sa vaillante compagne. Vaillante, c'est le mot, je dirais même que c'est un acte de bravoure ce qu'elle fait là. En fin, mettons cha sur le compte de sa jeunesse qui la rend inconsciente.
De là où je me trouvais, je n'arrivais pas trop à voir la tête que faisait Lucie, mais bizarrement, comme si elle avait peur que Prune ne vienne dans l'unique but de lui faire du mal, celle-ci se baissa et pris un bâton. Pas un petit en plus, elle devait le tenir à deux mains pour le soulever. Cette action conforta notre opinion à Lucas et mia : Lucie avait en fait peur de sa ponyta. Je me demande même si elle n'avait pas peur de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un pokémon. Ce qui pourrait expliquer certains de ses comportements, mais pas tous, il y a des limites quand même !
Prune et Lucie étaient maintenant à seulement 3 mètres et 54 centimètres l'une de l'autre. Je crois bien qu'aucune des deux n'était très rassurée. Je suis quasiment persuadée de voir Lucie trembler. C'est vrai qu'être à côté d'un animal en le dirigeant ce n'est pas pareil que d'être en sa présence d'égal à égal. Quant à Prune, elle ne faisait pas la fière non plus. Je crois que son expérience avec Lucie l'a marqué à vie… L'a traumatisée je dirais, même.
C'est là que je vis les herbes bouger anormalement non loin de Prune. Ce n'était pas la brise, celle-ci ayant arrêté un bref moment de souffler. Puis, il m'a semblé entendre siffler…
Mon dieu, je crois bien que c'est un Abo ! Il faut bien dire que c'est un temps idéal pour que ce pokémon se promène ! De plus, le pré de Feu Ardent est un endroit rêvé pour se balader !
Mais que faire, Lucas ne l'a pas vu, Feu Ardent non plus, tout comme Prune ! Je suis la seule qui peut intenter une action pour sauver Prune !
Vite, je bondis telle un Delcatty de combat par-dessus la barrière en poussant un miaou intimidant ! Lucas, surpris, tomba sur les fesses dans le rosier en poussant un cri de douleur ! Quant à Feu Ardent, il s'élança au grand galop vers Prune, comprenant que celle-ci devait être en danger ! Prune ne comprit que trop tard ce qui arrivait. Elle vit Abo se dresser sur sa queue en sifflant, près à s'élancer sur sa proie ! Mais lorsque ce dernier aperçu près de lui une adorable jeune fille bien en chair, il changea de proie. Il prit son élan pour sauter sur Lucie.
C'est alors que Lucie fit tournoyer au-dessus de sa tête son arme en bois, poussa un cri (genre cri de guerre) et vint assommer d'un coup de bâton phénoménal l'intrus ! Enfin c'était l'effet escompté... Mais pas atteint en réalité. En effet, l'Abo avait esquivé l'attaque sans problème. Maintenant il se tenait redressé, face à sa proie, étendue sur le sol. Lucie avait été entrainée par le poids de son arme de combat et avait chuté par terre, se faisant mal à la cheville au passage.
Mais le pokémon peu amical n'eut pas le temps de continuer la lutte. Prune lui assena une ruée en plein dans la tête, entre les deux yeux ! Abo fut KO en un rien de temps, la langue pendante, les yeux remplis d'étoiles, des Tyltons imaginaires volant par-dessus lui !
Il n'y eu plus un bruit. Juste la brise qui vint faire couler, le long de la joue de la jeune fille potelée, une goutte de sueur. Tremblante, cette dernière regarda Prune. Prune qui venait de lui sauver la vie ! Bon, d'accord, j'exagère un petit peu quand même… Cette dernière était là, debout, en position de force face à Lucie, si je puis dire ! Mia et Feu Ardent rejoignirent les deux combattantes. Prune, après avoir une dernière fois regardé l'humaine couchée dans le pré et toute abasourdie, se retourna vers Feu Ardent. Il s'en suivit un long moment de câlins et de hennissements de joie.
« - Merci, Médina, d'avoir convaincu Lucie de me ramener Prune ! Me remercia Feu Ardent.
- Mais je t'assure que je n'y suis pour rien du tout ! Prune chérie te raconteras tout ! Mais je vous laisse tous les deux, je suppose que vous avez pleins de belles choses à vous dire ! »
Sur ce, les deux équidés partirent au galop, sous les étoiles, en amoureux, me laissant plantée là, au milieu du pré avec Lucie près de mia. Ce n'est pas très rassurant mais vu son état, je crois que je ne risque pas grand-chose. D'ailleurs, lorsque je me retournai pour voir si entre-temps, s'étant peut être remise de ses émotions, elle n'avais pas saisi son bâton, prête à me taper dessus, je pus constater que la peste s'était évanouie.
- Mince alors ! Me fit Lucas, qui, les fesses pleines de piquants, m'avait rejoint.
- Miaa…Répondis-je. C'est un cri de constatation, pour lui faire comprendre que je partage son avis.
- En un soir, les deux se sont surpassées ! Si avec ça, elles n'arrivent pas à se réconcilier à la fin... Entre l'une qui unit de nouveau son pokémon à son amoureux, et l'autre qui empêche d'avoir une vilaine morsure à sa maitresse… En tout cas, on a un gros poids sur les bras ! Comment va-t-on faire pour déplacer Lucie ? On ne va pas la laisser là quand même ? Constata Lucas, en se grattant la tête, dubitatif.
- Mia Mia ! Cha veut dire : si si, elle l'a bien mérité, puis je ne vais pas me salir les pattes pour cette pimbêche !
- J'ai une idée ! Lucas courut jusqu'à la grange et revint dans le pré avec une brouette. Je crois avoir compris son idée. Et, bien sur, on va devoir tout faire tout seuls, pas question de demander aux deux amoureux de nous aider, vus qu'ils sont trop occupés à se faire des câlins…Pfff, non mais, je vous jure…
- Mia ?! Comprenez : Non, mais tu crois vraiment que la brouette va supporter son poids ? Mia, méchante ? Non, réaliste !
- Allez, Médi, aides-moi s'il te plait, je ne pourrais pas y arriver tout seul ! Demanda mon ami, en prenant Lucie par les bras.
Et là, ce fut le début d'une longue lutte qui dura jusqu'au petit matin. Parce que mettre la charge dans une brouette, c'est une chose, mais pousser la brouette jusqu'au château, dans le noir, pendant que le colis ronfle, c'en est une autre. Sans parler de la magnifique mission finale consistant à rentrer dans la bâtisse, sans réveiller personne, avec Lucie sur le dos du pauvre Lucas, mia devant en éclaireur. Dans cette ultime étape, où l'on comprend toute la difficulté d'un agent secret devant s'infiltrer chez quelqu'un, on a du monter les deux escaliers en marbre, afin de déposer le paquet dans son lit, comme si de rien était.
Il y eut de grandes frousses, sachant que miss Sophie est insomniaque. Par chance, cette dernière avait profité de cette nuit de pleine lune pour faire son savoureux « Garou Chou à la crème de marron », gâteau succulent à condition d'aimer le marron, qui ne se réussit, aux dire des rares personnes sachant le faire, que les soirs de pleine lune.
Mais il y avait aussi les servantes, qui jacassaient jusqu'à point d'heures, et donc susceptibles de nous entendre. Encore une fois, nous eûmes de la chance, car ces dernières étaient bien trop occupées à regarder Monsieur Christophe, passant à la télévision. En effet, sa renommée l'avait suivie dans son voyage et une équipe de journalistes l'avait interviewé. On pouvait entendre, émanant du salon annexe, dans lequel les servantes se retrouvaient le soir, des « ho ! Comme il est beau ! », ou encore des « comme il est intelligent !!! » Et j'en passe et des meilleures… Lucas et mia ne pouvions pas les voir, mais je suis sure qu'un filet de bave coulait le long de leurs bouches ! En tout cas, elles devaient être sacrément accros, car lorsque, par inadvertance, Lucas fit tomber Lucie dans l'escalier, elles ne réagirent même pas !
L'autre souci résidait dans la personne du père de Lucie la peste : il était somnambule. Et quand il ne l'était pas, il travaillait de nuit… De plus, sa chambre était au même étage que celle où nous nous rendions…
Cette fois-ci, monsieur avait opté pour le somnambulisme. Ainsi, une fois devant la porte, pensant que nous avions enfin terminé la mission « coucher la furie », on a vu sortir de la chambre Monsieur, en peignoir. Mon cœur faillit s'arrêter de battre, tout comme celui de Lucas d'ailleurs. Ni lui ni mia ne bougions. On attend, sans faire de bruit, sans respirer, sans bouger les yeux, là, dans le couloir éclairé par les seuls rayons de la lune.
Pour le moment, tout se passe bien, il passe sans nous voir. Ne se retourne pas, mais s'arrête en plein milieu de l'étage, non loin de nous. Il ouvre alors la porte d'un mini-bar, posé, après un gros caprice de Lucie, au milieu du couloir. Après avoir chargé ses bras de friandises en tout genre, normalement destinées à son enfant, et toujours les yeux fermés, il repasse devant nous. C'est alors que notre charge se met à ronfler ! Par réflexe, Lucas lui mit la main devant la bouche.
« Bonsoirs, ma chérie, je te prends tes friandises, c'est vital vois-tu, mon ami le dragon rose a faim… » Murmure alors son père, endormi, faisant certainement référence à un animal tout droit sorti de ses rêves…
Puis il rentra dans sa chambre, comme si de rien était. Parfois, les humains m'épatent... Lucas et mia, nous nous regardâmes. Il fit un geste des épaules, reprit son colis sur le dos, puis entra dans la chambre de Lucie.
Après l'avoir déposée sur son lit, il fut attiré par le journal intime de Lucie, grand ouvert sur son bureau en ébène, avec des marbrures roses pales. Bon, je sais, cela ne se fait pas, mais là, c'est différent, elle nous est redevable quand même : on vient de la ramener, non sans périples, dans son lit ! On feuilleta juste les deux dernières pages. Je voyais bien que Lucas n'en avait pas envie mais mia, cela ne me dérangeait nullement. Je suis bien élevée, polie et ayant des valeurs, mais pas avec Lucie. En a-t-elle, elle envers mia ?
Ce que l'on a appris, nous a surpris :
En fait, Lucie n'est peut être pas si peste que cha. En tout cas, elle a des sentiments et à l'air assez malheureuse… Si si, je vous assure ! Bon, mia la première, cela m'a surpris, mais c'est pourtant la vérité. Du peu de chose que j'ai lu, j'ai pus en conclure déjà une chose : Lucie a peur des pokémons et en même temps elle les déteste. Je crois qu'elle nous en veut car tous les membres de sa famille se sont toujours plus intéressés à nous qu'à elle. Son frère, par exemple, avec Feu Ardent, sa mère avec mia… Je crois d'ailleurs qu'elle aurait bien aimé que son père s'occupe d'elle spontanément et pas juste quand elle fait des caprices…Mais pour en conclure tout cha, il faut lire entre les lignes, être douée et fine d'esprit. Ce que je suis, en tant que Delcatty bien sur… Ce qui me surprend, c'est que malgré tout, quand elle parle de Mademoiselle Sophie, elle semble bien l'aimer ! Ce qui est surprenant, étant la seule personne qui lui tient tête. Enfin, je le répète, mais les humains m'étonneront toujours…
L'analyse de Lucas fut plus portée sur ce que disait Lucie à son sujet, ce qui est normal après tout. Bon, c'est sur maintenant, Lucie est raide dingue de Lucas ! On a même appris que si Lucas a été embauché ici, c'est parce que Lucie l'avait vue une fois, lors d'un rassemblement autour d'une course que faisait son frère, et qu'il lui avait tapé dans l'œil.
Malheureusement, enfin je trouve, on a du terminer notre recherche documentaire car le soleil venait de pointer le bout de son nez à l'horizon. Ni une ni deux, nous sortîmes de sa chambre. Puis Lucas me dit en toute hâte, avant de repartir du domaine :
« Ecoute, après ce qu'il vient de se passer, je crois qu'il ne faut pas que je revienne tout de suite travailler ici. Bien sur, je garderais un œil sur Lucie et Prune, mais je pense que maintenant, Prune ne craint plus grand-chose. Ce que je vais faire, c'est attendre que ces deux là fassent un peu plus connaissance avant de réapparaitre. Réfléchis, Lucie à tout intérêt à bien s'entendre avec Prune si elle veut que je revienne ! Bon, je sais, ce n'est pas très joli de ma part de penser comme ca, mais je crois que c'est ce qu'il y a de mieux à faire… »
Sur ces belles paroles, il partit le plus vite et le plus discrètement possible du château.
C'est bien beau tout cha, mais j'espère que Lucie ne se posera pas trop de questions… C'est vrai que passer du milieu du pré de Feu Ardent à son lit douillet sans lever le petit doigt, c'est assez troublant…
Tout à coup, Lucie s'écria depuis sa chambre, ce qui me perça les tympans (pourtant j'avais fermé la porte) :
« J'ai faim !! Sophiiiee !! Je veux manger toute suite ! Papa, au secours, mon ventre est en train de gargouiller !! »
Et là, ce fut le branle-bas de combat, tout le monde se plia en quatre pour assouvir les moindres petits désirs de sa majesté Lucie, reine du caprice. En tout cas, elle n'a pas l'air très affectée par ce qu'il vient de se passer. Tant mieux.
Épuisée, je n'eus même pas le temps d'appeler ma toiletteuse que je m'effondrai sur mon lit en baldaquins, rempli de cousins bien moelleux. Une fois n'est pas coutume.