Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

La Faucheuse. de T-Tylon



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 26/10/2010 à 20:43
» Dernière mise à jour le 15/12/2010 à 19:23

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Association.
(Troisième partie)



Sinnoh. Sud-Ouest de la route 212 B.

Dimanche 11 Avril. 16 heures 39 minutes.



Parmi les rares êtres vivant dans les marais qui n'avaient pas quittés cette partie de la forêt à cause du danger, il subsistait un dernier Nénupiot qui, dans son malheur d'avoir crû que cette partie de la route posséderait des points d'eau pure, s'est retrouvé piégé dans des sables mouvant cachés par la verdure abondante.

Il avait tenté de se débattre à coup de pistolet à eau, de se hisser hors de ce piège en attrapant les différentes hautes herbes alentours. Mais elle glissait entre ses dents dénuées de crocs pour les percer, le faisant s'enfoncer de plus en plus vite au fur et à mesure qu'il se débattait. Comble de la malchance : sa feuille dorsale pouvait se détacher pour lui permettre de faire un radeau, mais il ne pouvait la détacher sur son bon vouloir, car cette feuille fait office d'arme, de bouclier, et de manteau pour lui. Sans elle, il est perdu. Et malheureusement pour lui, cette indécision allait lui coûté la vie… De l'une des façons les plus lentes et douloureuse qui soit.

Il coulait lentement mais surement dans ce qui allait être sa dernière demeure. Son corps allait être immergé dans une vase dense et pâteuse. Sa feuille, à qui il lui devait autrefois sa vie, faisait office de guillotine. Cette pensée le faisait hurler de terreur. Il criait, il rugissait son cri que quelqu'un vienne l'aider. N'importe qui, du moment qu'il ne mourrait pas comme çà… Mais il était seul. Personne n'allait répondre à son appel… Il allait mourir seul.

La vase commençait à entrer dans sa bouche alors qu'il se débattait encore de toutes ses forces pour garder la tête en surface, luttant maintenant pour chaque bouffée d'air en recrachant la vase... Mais il n'y arrivait pas. Il avait la bouche immergée par la vase, cette dernière arrivait désormais vers ses yeux, alors qu'il faisait tout son possible pour garder sa respiration… Puis il ne restait plus de lui que la feuille à la surface qui faisait office de pierre tombale. Il gardait les yeux ouvert, ne voyant pas à 5 centimètres autour de lui, alors que tout son corps, tout son être lui brulait l'intérieur, exigeant de l'air à tout prix… Il avait compris que c'était inutile, qu'il n'y avait plus d'espoir, qu'il allait mourir…

Il finit par fermer ses yeux en pleurant, ayant finit par accepter la dure réalité. Il ne put lutter d'avantage contre le réflexe instinctif de respiration, et la vase entra dans sa bouche pour venir l'étouffé. Une douleur comme qu'il n'aurait voulu ne jamais connaitre s'insuffla en lui l'espace d'une fraction de seconde… La douleur de sa mort, et la fin de sa vie.

----

Puis un choc puissant vint l'extirper de cette lente agonie via une nouvelle douleur, mais un tout autre type de douleur. Une douleur qui contrastait totalement avec sa lente asphyxie. Il souffrait d'une douleur puissante qui lui faisait vriller l'ouïe de par la force avec laquelle elle s'était manifestée. Il ressentait le choc de tout son être comme si les éléments s'étaient déchainés sur lui. Comme si la terre et l'eau qui composait sa tombe s'étaient violemment séparées dans une rage et un fracas épouvantable… Mais surtout, il ressentait cette douleur. Et la douleur est synonyme de vie.

Il ouvra les yeux en y mettant toute sa volonté retrouvée. L'espoir d'une chance de survie ayant ravivé la flamme qui l'animait, et qui semblait être éteinte après avoir abandonné. Il vit la lumière du jour nuageux par delà le feuillage humide des arbres. Il voyait le tronc des arbres et la densité des hautes herbes. Il voyait, et surtout sentait la pluie qui venait s'écrasée sur lui dans toute sa fraicheur.

Il était dehors.

Tout son corps le savait, il en était certains, il était sortit de la vase ! Mais il souffrait toujours de celle qui lui obstruait ses voies respiratoire, et la perspective de toujours mourir noyé lui passa par la tête à cet instant précis. Il se contracta instinctivement sur lui-même, ignorant cette douleur cuisante d'avoir l'impression d'être bouché de tous les côtés, et il expectora puissamment toute cette horreur qui lui brisait les entrailles avec le peu de souffle qui lui restait. Et l'instant suivant il respira à pleine capacité tout l'air autour de lui, comme s'il était la chose la plus précieuse du monde, gonflant presque comme un ballon sous l'effort. Il toussa bruyamment, crachant les derniers vestiges pâteux du marais qui occupait ses poumons et branchies, sous la forme de glaires de vase mélangés à sa salive. Son corps le faisait souffrir comme si un géant lui avait marché dessus en l'écrasant de tout son poids… Mais il était vivant.

Il recommença ainsi pendant encore quelques secondes, se forçant à respirer et à cracher d'avantage alors qu'il se trouvait sur la terre ferme. Comme si tout cela n'était qu'un rêve, qu'il n'y croyait pas, et dont il voulait s'assurer que c'en était pas un. Il dû se rendre compte à cette évidence : il était bel et bien vivant. Il tourna la tête de droite à gauche pour savoir comment cela pouvait être possible, comment il avait pu sortir de ce lent enfer. Et il fit des yeux rond en voyant à quoi ressemblait ce qui, il y'avait encore quelques temps, aurait pu être sa tombe.


A la place de sables mouvants cachés par une forêt d'herbe, se trouvait désormais un véritable mini canyon tracé dans la terre. Et dont il subsistait encore quelques restes de vase, qui se transformaient en eau boueuse au fur et à mesure que la pluie tombait pour prendre la place laissée vacante par les marais. Il tourna encore la tête pour voir les arbres recouverts de la vase qui s'était infiltrée dans sa bouche. Tous recouverts sans la moindre exception. Même ceux qui semblaient les plus loin furent quand même touchés par cette « déflagration » de boue, même si ce n'était que partiellement.

… C'était… Comme si quelque chose de surpuissant était arrivé à une vitesse ahurissante, perforant terres et eaux sous sa vélocité. Le petit Nénupiot n'y croyait pas. Quelqu'un avait répondu à son appel et l'avait sauvé. Mais il tournait la tête de droite à gauche et ne voyait aucune trace de son sauveur, à part cette énorme balafre dans le marais. Puis un bruit vint l'interpeller au loin, ayant retrouvé l'usage de l'ouïe une fois son corps assuré de sa survie. Il s'avança prudemment au « bord » de ce canyon, faisant extrêmement attention de ne pas sombrer encore une fois, et il regarda dans la direction qui semblait indiquer la voie prise par son sauveur… Et il ouvrit la bouche de stupeur.


Ce canyon continuait encore sur des centaines de mètres devant lui, aussi loin que ses yeux lui permettaient de voir. Toutes les plantes et arbres sur son passage étant intégralement recouvert de boue, changeant l'environnement de couleur comme si l'auteur était un peintre et son passage son pinceau. La pluie commençait à nettoyer son œuvre… Mais de son passage gravé dans la terre, il n'en était rien.

Un reflet de lumière sous la pluie vint frapper la rétine de ses yeux l'espace d'un instant, le surprenant sur le coup. Il plissa le regard pour voir de quoi il en retournait, la source venant de devant lui, et il jura voir une silhouette grise se détachant du ciel orageux à l'horizon… Une silhouette grise volante, aux reflets argentés.


------------------


« Rhélys ! Essaye de stabiliser ta course le plus possible, ou ralenti ! A ce rythme, tu va nous creuser une autoroute sur toute la longueur de l'ile ! »

« Vous lui demandez l'impossible, Sarah ! Elle court dans plus d'un mètre de marais en profondeur ! Si elle ralenti, elle risque de s'embourber ! Et elle a déjà fort à faire avec des passagers ! En plus elle n'est même pas à pleine vitesse ! »

« Je comprends bien cela ! Mais je ne vais pas arriver à parfaitement apprendre à Luna comment se servir du capstick si Cricket doit craindre à chaque instant de se prendre une éclaboussure de boue qui le ferait chuter, et moi avec ! »

« Je sais bien, mais on n'a pas le temps de ralentir ! Ce Grotadmorv à déjà une avance considérable sur nous, beaucoup trop considérable même ! »

« Je sais, inutile de me le rappeler ! Mais si je ne peux pas lui expliquer le fonctionnement du capstick, ça n'aura servit à rien de l'amener ! »

« Sauf vôtre respect, on ne doit pas compter là-dessus ! Luna n'est ni une dresseuse, ni une ranger ! Son aide risque d'être extrêmement limitée de ce côté-là, même si vous lui expliquez clairement les règles de base ! Elle nous sera bien plus utile avec ses baies et en gardant les soins prêt à tout moment ! Je suis désolée si je parais dure dans mes propos, mais c'est la vérité !»

« Je veux quand même tenter le coup ! On va affronter un véritable béhémoth déchainé qui va se battre jusqu'à la mort ! La moindre petite aide nous sera précieuse ! »

« De toute façon : comment comptes-tu que nous l'affrontions si elle n'a même pas l'occasion de faire ses antipoison préventifs ?! »


Le Togékiss s'était rapproché à proximité de l'Airmure et de la Milobellus, sur l'injonction de sa passagère pour lui permettre de participer à la conversation ; malgré le bruit assourdissant provoqué par les éléments ambiants soumis à leur course. L'Airmure était lui-même en vol en rase-motte, à l'ultime limite lui permettant de les guider et à sa partenaire de converser avec les deux autres jeunes femmes de façon « correctement audible ». La jeune femme sur la serpente qui glissait dans la vase -comme si cette dernière répugnait à salir ses superbes écailles- se retourna tout en conservant sa main mise sur les « cheveux » d'Hana, pour éviter de tomber bêtement ; essayant ainsi de faire face à la nouvelle venue dans la conversation.


« Tu veux dire qu'elle ne les a pas encore fait ?! Luna, est-ce que c'est vrai ?! » Fit-elle en se tournant vers sa Carchacrok.

« Oui, parce que ce n'est pas aussi simple ! L'énergie contenue dans ces baies se consume très rapidement quand elles sont ouvertes ! Une fois que l'on commence à en manger une : il ne faut surtout jamais s'arrêter, ou elle perd pratiquement tous ses effets ! »

« Tu veux dire qu'il faut que ta concoction soit « fraiche » pour être consommée ?! »

« Oui ! Et ses effets se dissipent rapidement ! C'est pour cela que j'appelle çà des antipoison préventifs, et pas des vaccins ! Un vaccin met extrêmement longtemps avant de voir ses effets se dissiper, pas ma concoction ! »

« Tu ne vas pas quand même me dire qu'il te faudrait fabriquer ta potion une fois en face de lui ?! »

« Ce serait inutile, car elle met d'avantage de temps à s'activer chez un humain que chez un pokémon ! »

« Combien de temps ?! »

« 10 minutes, je crois ! »

« Tu crois ?! »

« Je n'ai jamais fait une telle décoction avant ! Mais je suis sûre que ça ne dépassera pas 15 minutes avant d'être effective ! »

« Sarah, nous sommes encore loin de l'endroit ? »

« A encore 33 kilomètres ! A cette vitesse on devrait pouvoir y arrivé dans moins de 20 minutes ! »

« TOUT LE MONDE : ON S'ARRÊTE ! »


A son ordre ses trois pokémon décélérèrent rapidement, en laissant la ranger continuée sur sa lancée encore un bref moment, avant d'obtempérer à son tour en revenant en arrière. Elle vit les 3 pokémon commençant à débarquer leurs passagers, ces derniers s'étirant un bref moment, Cynthia « dénouant » sa prise dans les « cheveux » de sa Milobellus, et elle finit par se poser à leurs côtés. Avant même qu'elle n'ouvre la bouche, Cynthia prit la parole.


« On fait une brève pause pour laisser Luna préparer ses vaccins préventifs, et permettre aux pokémon de souffler un bref moment. Profitez-en pour lui apprendre les bases en même temps. »

« Pourquoi un tel revirement de situation ? »

« Je n'avais pas prit correctement en compte le facteur antipoison, et sans ses antidotes spéciaux nous courons droit à la mort. De plus cette « brève course » a permit à nos pokémon –les miens en tout cas- de s'échauffer correctement avec un tel temps, ce qui nous permettra ensuite de partir à pleine vitesse, et de rattraper aisément le temps perdus. » Elle fit une brève pause, en demandant à Luna de lui donner une petit bouteille d'eau pour se réhydratée, puis elle reprit.
« On prend 5 minutes de repos, et ensuite on repart. »

« Vous me paraissez bien trop confiante, sans vouloir vous vexer. » Fit-elle sur une tête légèrement dubitative.

« A quel vitesse peut aller Cricket dans sa meilleure condition ? » Demanda-t-elle en passant outre sa remarque.

« Dans les 270 kilomètres heures, 300 en piqué. A condition que la météo soit parfaitement dégagée. »

« Et sous cette pluie et ce vent ? »

« Dans les 250 je dirais. Mais pourquoi cette question ? »

« Happy, Rhélys, Hana, comment vous sentez-vous ? Vous êtes en forme, et bien échauffés ? » Fit-elle en se tournant vers eux. Et les trois pokémon lui rendirent un regard soutenu.

« Je ne connais pas non plus vos codes. C'est possible d'avoir une réponse précise et claire, plutôt d'essayer de jouer aux devinettes ? »

« 130 nœuds. »

« Pardon ? »

« C'est la vitesse de ma petite fleur dans une eau claire, sans contre-courant, et à température correcte. » Répondit-elle en se tournant vers la ranger tout en caressant la surface écailleuse de la serpente.

« Ah quand même ! » Fit-elle de façon surprise et admirative.

« Je ne connais pas les mesures de vitesse en terme nautique. Ca fait combien en km/h ? » Demanda Florianne.

« Ca fait pratiquement 240 km/h. » Répondit-elle à la championne, lui faisant lâcher un sifflement d'admiration.
« Mais je croyais que les Milobellus n'étaient pas des pokémon très rapide ? » Continua-t-elle en se retournant vers Cynthia.

« Ce sont des pokémon qu'on ne trouve que généralement en eau douce, comme dans des lacs ou de gros points d'eau pure, et seulement que très rarement en mer. Ce qui fait qu'ils n'ont généralement pas l'espace nécessaire pour atteindre leur pleine capacité de vélocité. » Commença l'intéressée.
« Seulement moi, j'ai pu permettre à ma petite fleur de pouvoir se donner à fond. Et je l'ai entrainée dans cette optique, pour être capable de rivaliser avec les pokémon les plus rapides qui existent en mer. C'est une serpente après tout ! Et les serpents aquatiques sont particulièrement véloces dans leurs milieux naturels. »

« Seulement les lieux ne se prêtent pas à une course maritime, si vous me permettez l'expression. » Répondit-elle un brin plus sceptique.

« Je sais bien. Mais elle pourra toujours allée à 110 nœuds dans ces conditions. » Répondit-elle avec un sourire fier et franc.

« 110 nœuds dans presque 1 mètre de vase ?! » S'exclama la ranger éberluée.

« Vous auriez tort de penser que les champions ne font que se tourner les pouces. On s'entraine beaucoup, vous savez ? Même si ça ne se vois pas : on en a bavé pour détrôné l'ancien. Et on ne s'est pas arrêtés là. »

« M'enfin là vous me parler d'un pokémon aquatique pouvant aller à plus de 200 km/h en plein marais : j'ai de quoi être surprise ! »

« J'adore entendre ce genre de compliments bourrés de sous-entendus flatteurs, pour moi comme pour mes petits amis. » Reprit-elle amusée. « Mais… Vous ne devriez pas commencer à fournir vos explications à Luna en ce moment ? »

« Ah, oui ! » S'exclama-t-elle en se dirigent vers l'intéressée, qui s'était déjà attelée à la tâche de son côté.

~ Et pour Happy et Rhélys ?~ Demanda Lisa aux côtés de Flo qui s'étaient rapprochées d'elle.

« Comme je l'ai déjà dit : Happy rivalise avec un Etouraptor ; ce qui fait dans les 300 km/h aussi. Et avec ce temps, et vous sur son dos : je pense entre 220 et 230 km/h. »

« Tu t'es comptée aussi sur Hana dans tes estimations ? »Fit Florianne.

« Bien sûr. »

« Et pour Rhélys ? » Finit-elle par questionner… Et être relativement surprise en voyant le sourire amusé et à la limite du sadisme sur le visage de l'ancienne maitresse.

« Quand elle est en forme et pleinement échauffée, comme maintenant, et en prenant compte le temps et le terrain… »
Elle marqua une pause en gardant ce même sourire, appréciant pleinement ce moment de suspens qu'elle laissait volontairement s'installer.
« … Elle fait… Dans les 360… »


Et elle fit des yeux rond comme des soucoupes l'espace d'un instant, croyant tout bêtement ne pas l'avoir correctement entendue.


« Et encore, elle n'est même pas à fond… »

« Je sais que ta Carchacrok est rapide, Cynthia. Mais là, ça fait pas un peu beaucoup ? »

« C'est normal de ne pas savoir à quel point elle est rapide, moi-même je ne pensais pas qu'elle pouvait l'être. Mais si la météo est parfaite, le terrain plat et sans gène –comme une route-, et qu'elle est parfaitement échauffée : elle peut allée jusqu'à plus de 1100 km/h »

« Quoi ?! » Fit-elle éberluée.

« Dans le pokédex, les Carchacrok ont la dénomination familiale « supersonic ». Et c'est tout sauf un effet de style : Un Carchacrok est capable de dépasser le mur du son sur terre, comme un Drattak en l'air. » Lui répondit-elle sur un air sérieux malgré son sourire.

~ Euh… Excusez-moi, mais… Je ne vois pas bien de quoi vous parlez… Que représente un « kilomètre » ?~ Interrompit-elle d'un petit air gênée.

« Oh je suis désolée Lisa, j'ai oubliée que tu dois toujours en être aux anciennes valeurs. » S'excusa-t-elle en se mettant à son niveau. « Si je ne me trompe pas, tu dois avoir apprise les « pieds » n'est-ce pas ? »

~ En pied et en miles.~ Répondit-elle en précisant.

« Je ne connais pas le chiffre exact. Mais je crois me souvenir qu'un miles équivaut à peu près à un peu plus d'un kilomètre et six-cent mètres. » Elle marqua une pause pour réfléchir, alors que la petite fille intégrait les nouvelles données avec un brin de difficulté.
« En convertissant et en calculant un peu, ça doit faire dans les 670 miles en une heure. »

~………………………………….. En effet… C'est rapide…~

« Mais à quoi ça nous avance de savoir à quel point ta Carchacrok est rapide ? C'est intéressant, je dois l'admettre, mais on ne devrait pas plutôt imaginer un plan pour affronter le Grota… »


Florianne arrêta sa phrase en notant deux choses. La première était le sourire désespérément amusé de l'ex maitresse. Et le second était qu'elle se rappelait qu'elle ne lâchait jamais une information inutile dans une situation désastreuse ; même si elle continue de garder cette attitude hautaine et arrogante. Elle se mit donc à réfléchir l'espace d'un instant, puis ensuite la réponse vint à ses yeux d'un seul coup.


« … Ne me dit pas que tu penses à ce que je pense… »

« Ca dépend à quoi tu pense. » Lui répondit-elle sur ce même sourire et ton amusé.

« Tu veux balancée Rhélys sur le Grotadmorv comme un boulet de canon ? » Avança-t-elle avec une certaine appréhension.

« Mmmm… Presque… » Appréhension malheureusement confirmée. « A quelques détails près cependant. »

« … Du genre ? » Reprit-elle d'un ton méfiant.

« Du genre : j'ai acceptée de perde 5 minutes ici pour les regagner ensuite en mettant toute l'équipe à fond les turbine. » Répondit-elle sur un sourire totalement innocent.

« … Je m'en doutais… » Finit-elle par lâché d'un certain dépit.

« Attendez mesdemoiselles... Je n'ai pas finie. » Commença-t-elle à dire sur un ton complice à Flo et à Lisa en se rapprochant de son équipe. Et une fois aux côtés de ces derniers, y comprit du Magneti, elle reprit.
« Alors mes chers amis et amies : j'ai une humble proposition de plan d'attaque à vous faire. » Et elle sourit de nouveau.


--------------------------------


Pendant ce temps, à quelques mètres de là, la ranger enseignait tant bien que mal à la maitresse des baies les bases du capstick ; alors qu'elle avait déjà fort à faire avec sa préparation.


« - Et la petite jauge ici t'indique la réserve d'énergie du capstick. Cette énergie sert aussi bien à la capture qu'à l'alimentation du petit moteur gyroscopique, qui sert donc de cœur aux deux rôles. A chaque fois que la « toupie » ralentie, à cause d'un coup ou autre chose, le moteur puise dans cette énergie pour permettre à la toupie de continuer à tourner… Tu m'écoutes ? »

« Oui, oui… Enfin j'essaye… » Répondit-elle alors qu'elle prenait ses baies pour les arranger selon un ordre précis dans sa machine.

« Je sais que je te demande quelque chose de difficile, mais essaye de faire le plus attention possible, c'est très important. »

« Je sais… Mais entre calculer pour la première fois le bon « timing » de préparation pour mes antidotes, et à la fois essayer de saisir le concept du capstick en même temps ; tout çà en 5 minutes… » Répondit-elle dépitée alors qu'elle switchait son regard de ses baies à sa machine, de la machine à son capstick, et du capstick à sa machine dans un rythme légèrement effréné.

« Calculer le « timing » ? Ca veut dire quoi ? » Fit-elle intriguée tout en sachant qu'il n'était pas le moment de poser des questions.

« C'est comme la machine à faire des poffins, en résumant de la manière la plus grossière qui soit. Chaque recette baie que l'on met dans la machine pour faire un poffin nécessite une préparation différente à chaque fois ; Le sens dans lequel on tourne et de la manière dont on tourne influence beaucoup sur le résultat final… C'est du moins ce que j'ai pu comprendre lors des mes passages là-bas… » Alors qu'elle avait du mal à se concentrer en répondant à la question comme elle pouvait.

« Mais pourtant tu as fabriquée l'autre antidote en moins d'une minute tout à l'heure ? Non, je suis désolée, oublie cette question. On n'a pas le temps pour çà. » Alors qu'elle se mettait à son niveau pour reprendre les explications là où elle les avait laissées.
« Je vais tenter de te résumer le reste de manière aussi claire et simple que possible. » Elle prit son propre capstick pour lui donner une idée plus claire.
« En premier lieu : la baguette ; La baguette doit être sortie et dépliée de son petit rangement, sinon la toupie ne se lance même pas. » Fit-elle en sortant la sienne. « C'est un émetteur-récepteur qui interagit avec le processeur logique intégré à la toupie. Ils sont indissociables l'un de l'autre, pour la bonne et simple raison que c'est la baguette qui te permettra de diriger la toupie. »

« Telle une marionnette sans fil… » Conclu-t-elle tout en entrant différentes données dans l'inducteur après y avoir « encapsulé » ses baies.

« Voilà. La seconde chose est la capture en elle-même. Pour capturer un pokémon avec un capstick, il faut « calmer » sa propre énergie. En terme plus simple, il s'agit de ramener le pokémon à un état totalement stable, calme et réceptif en perturbant son « flot naturelle d'énergie ». Et la seule manière pour s'y prendre est de faire effectuer au capstick de nombreux tour autour de lui. C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. »

« Je veux bien vous croire… Mais je n'arrive pas à comprendre comment est-ce censé marcher… » Alors que l'inducteur bipait pour indiquer qu'il acceptait la nouvelle programmation.
« Je ne suis pas sceptique… Mais vous me demander de tourner en rond autour du Grotadmorv… »

« Je te l'accorde, ça prête à confusion. Et même si on n'a pas vraiment le temps pour des explications ; si tu n'arrive pas à comprendre, alors ça n'aura servit à rien. » Lui concéda-t-elle en prenant un petit instant pour réfléchir comment lui répondre rapidement et clairement.
« En plus de consommer et de maintenir la synchronisation avec la baguette, le capstick « génère » un flux d'énergie négatif qui vient perturber celui du pokémon. En résumé : le capstick vient réduire le pokémon à un état « calme » comme un super calmant. Et j'en connais qui me tuerait pour avoir résumée de manière aussi grossière. » Termina-t-elle avec un petit rire.

« Comme deux personnes ivres qui ne se rendent compte de rien à cause de l'alcool, et qui d'un coup deviendraient lucide ? »

« C'est exactement çà. » Fit-elle avec un soupir de satisfaction. Elle comprenait vite et bien, ça facilitait vraiment les choses. Alors, autant aller jusqu'au bout.
« Seulement le flot d'un pokémon varie énormément d'un individus à un autre. C'est donc impossible de « parfaitement » contrer le flux de chacun d'entre eux, et de les rendre par là même complètement réceptif et servile. » Elle avait terminée cette phrase par une pointe de tristesse.

« Rendre complètement obéissant un pokémon avec le capstick ? »


La maitresse des baies lui posa cette question en se tournant vers elle, et en lui donnant par là même toute son attention ; son inducteur venait juste de se lancer à la tâche qu'elle lui avait donnée. Cela signifiait qu'elle n'avait pour l'instant plus à s'en faire pour les antidotes. Et la ranger saisit immédiatement l'occasion pour reprendre depuis la base.


« Techniquement parlant, oui. » Elle fit une pause en la regardant.
« On va commencer par le commencement. » Commença-t-elle en s'adressant vers cette dernière d'un air sérieux.
« Je ne connais pas exactement le système des pokéball de la Sylphe Sarl associé aux pokédex et aux PC, je l'admet. Cependant, pour le peu que j'en sais, chaque dresseur « enregistré » voit ses pokéballs immédiatement transférées sur son compte PC via le système de dématérialisation/téléportation intégré lorsqu'il dépasse la limite de pokémon accumulés sur soi autorisée. Ce système a été établi pour « inciter » les dresseurs à ne pas essayer de capturer tous les pokémon de l'ile, et de se balader avec une véritable armée avec soit ; contrairement aux anciens temps. De plus, il existe aussi une limite aux nombre de pokémon capturable autorisés. Cette dernière est délimitée par le statu du dresseur et toutes les données le concernant. De surcroit, il existe aussi une limite de temps par défaut dans les boites de stockage des PC qui relâche automatiquement les pokémon si le système juge qu'ils ne sont considérés que comme des « objets » par leurs maitres.

Pour résumer le tout plus simplement : un dresseur ayant une excellente réputation –comme un maitre par exemple- pourra conserver de nombreux pokémon sur une période plutôt longue dans son PC, car le système déduira qu'un pokémon associé à ce compte est sollicité souvent ; comme si le pc servait d'hôtel au pokémon. Le centre pokémon étant associé s'occupe de sortir ces derniers pour les nourrir et s'enquérir de leurs états. Mais à l'inverse, un dresseur ayant une mauvaise réputation -selon les fichiers de la ligue et de la Sylphe- se verra restreint énormément en termes de temps et d'espace. Il n'aura le droit qu'à très peu de place de stockage, et un délai avant la libération de ses pokémon extrêmement réduit. Evidemment, tout pokémon ayant été détecté comme victime de sévices de la part de son dresseur se verra immédiatement pris en charge. Et le dresseur sera définitivement affiché dans la blacklist de la ligue –après enquête bien sûr- et ne pourra plus jamais toucher à un PC de centre pokémon, ni à une pokéball légale. »


=Ce dont je suis déjà au courant, et dont je connais ironiquement toutes les méthodes pour passer au travers du système. Mais faire semblant de rien savoir est la meilleure chose à faire pour l'instant. Il faut donc que je continue de l'écouter, tout en restant attentive au moindre changement inattendu. Autant poser une question à laquelle j'ai réponse.=


« Et quel est le lien avec les rangers ? »

« J'y viens, mais en premier il te fallait savoir tout cela. » Elle prit une gorgée d'eau de la petite bouteille se trouvant dans son attirail, racla sa gorge d'un petit coup pour s'éclaircir la voix, puis reprit.
« Un pokéball vise à capturer un pokémon en le dématérialisant et en le stockant en son sein, tout en réduisant ses pulsions de base comme l'agressivité chez un pokémon sauvage, mais il conserve sa conscience et son caractère. Ainsi, même capturé, un pokémon n'obéira pas forcément à son maitre, même s'il reste effectivement « prisonnier » de ce dernier. »


Elle marqua une pause en mesurant le propos employé à la fin de sa phrase. Considéré le pokémon d'un dresseur dans une pokéball comme un prisonnier par défaut est lourd de sous-entendus et de conséquence. Son interlocutrice ne fut pas aveugle à ce détail, et elle le lui fit remarquer.


« « Prisonnier »... Comme les pokémons de la team Rocket ? »


Cette réflexion lui parut comme une écharde retirée de sous son pied. Elle regrettait d'avoir utilisé ce mot pour qualifier le pokémon d'un dresseur par défaut, en sachant pertinemment qu'elle était accompagnée par deux d'entre eux qui méritaient le respect. Elle avait saisit le sens de ses propos dans le contexte approprié, alors qu'elle savait que sa langue avait fourchée sous le coup du ressentiment à l'égard de ce genre de gens…


« C'est çà. » Répondit-elle d'un air soulagé. « Le seul moyen pour se faire obéir d'un pokémon capturé est : soit la contrainte, soit le choix. Un pokémon capturé peut subir mille-tourments entre les mains des pires humains qui existent pour le transformer en objet, mais à l'inverse c'est aussi le meilleur moyen « de base » pour qu'un humain et un pokémon nouent des relations. Je ne prends évidemment pas en compte les pokémon qui choisissent naturellement un humain comme ami, vu que cela nous arrive aussi. » Fit-elle avec une pointe de bonheur en songeant à son partenaire.

« Tu veux dire que la pokéball est plus « rentable » en terme de simplicité que le capstick ? »

« Oui, et de loin je dois l'admettre… » Répondit-elle sur un air plus triste. « Mais en se basant sur toues les données comparatives entre le capstick et les pokéballs… Le capstick est encore plus « dangereux ». »

Elle marqua une pause en voyant le regard de Luna, et elle prit le temps de peser soigneusement chacun de ses prochains mots alors que l'inducteur continuait de « mixer » sa préparation.

« Je t'ai parlée de deux choses concernant le capstick : sa capacité à « inciter » les pokémon à nous aider, et la limite qu'un ranger peut avoir avec lui comparée à celle d'un dresseur. En commençant par le plus simple : là où un dresseur à un maximum de 6 pokémon, les rangers peuvent virtuellement en avoir à l'infini. »

« Parce que vous n'êtes pas reliés au système des PC ? » S'hasarda-t-elle à émettre comme suggestion.

« Pas du tout, même s'il y'a un léger lien. » Elle marqua une courte pause. « Un pokémon capturé est « dématérialisé », et pratiquement considéré comme un objet. Mais les rangers se baladent avec les pokémon aussi naturellement qu'avec d'autres humains. La différence vient du fait que la capstick ne considère pas le pokémon comme un objet… J'ai peut-être mal choisit mes mots… » Elle marqua une nouvelle pause pour réfléchir.
« Le système des PC ne considère pas les pokémon comme des objets, mais les pokéballs oui. Hors le capstick maintiens une « limite » de « contrôle » à ne pas dépasser, et cette limite dépend de l'énergie contenue dans le capstick ; et si on va outre cette limite, le premier pokémon est « libéré » de « l'emprise » du capstick… »

« L'emprise ? Excuse-moi, mais je n'arrive pas à comprendre ce que tu veux dire… Et je crois que tu évites délibérément la question de ton côté… »

« Je suis désolée, mais c'est extrêmement difficile pour moi de t'expliquer ce que tu dois savoir en terme simple. Normalement nous mettons des semaines, voir des mois pour faire comprendre aux futures recrues ce qu'est fondamentalement le capstick ; et je me dois de te l'expliquer en quelques minutes… » Elle marqua une pause pour reprendre sa respiration un bref instant.
« Ce que je tente de t'expliquer, c'est que le capstick « incite » le pokémon à nous suivre mais pas forcément à nous obéir. Le capstick « calme » le pokémon pour lui permettre « d'écouter et de comprendre sagement ». Et pour que le capstick puisse faire cela, il doit perturber le flot d'énergie du pokémon de toute part ; et donc de tourner autour de ce dernier tout en continuant d'émettre des « ondes négatives », si je puis dire. »

« En l'encerclant et en le bombardant de toute part, si je comprends bien ? Mais quel est le rapport entre le capstick et cette « emprise » qui te répugne tant ? »


C'était à ce point là visible pour qu'elle en vienne à utiliser ce mot exprimant un profond dégout ? Visiblement oui, sinon elle ne l'aurait pas utilisé… Mais d'un autre côté elle est attentive à ses explications, et elle comprend plus de chose plus rapidement que la majorité des nouveaux étudiants qu'elle a pu croiser… Elle croit donc qu'elle peut lui faire confiance pour lui expliquer le fin fond de l'envers du décor.

De toute façon, elle en avait trop dit pour s'arrêtée là.


« Comme je te l'ai dit : chaque pokémon à un flot particulier d'énergie. L'espèce, la race ou le type ne compte pas : on parle en termes d'individus, comme de l'adn, et il est « théoriquement impossible » de parfaitement maitrisé ce flot via un capstick… »

« … « Théoriquement » ? »

« Ce que je m'apprête à te dire est la raison numéro 1 pour laquelle je risque de perdre mon poste et de me faire radiée des rangers… »

----

Son partenaire se rapprocha directement d'elle, se mettant à ses côtés pour lui offrir son soutien et sa résolution à rester à ses côté ; peut importe le fait qu'elle soit radiée ou non des rangers. Cette dernière réagit positivement à son geste en passant sa main sur la surface lisse de son cou. Et elle prit une profonde inspiration, suivit d'une lente expiration.


« Si un capstick est programmé de façon à émettre la signature énergétique exacte du pokémon contre lequel il est lancé… Alors, théoriquement parlant… Ce pokémon serait directement et intégralement soumis à son adversaire. C'est le point le plus lourd et dangereux du capstick. » Finit-elle d'un ton grave.

« Intégralement soumis ? Sans aucune volonté ? » Répondit-elle éberluée en comprenant le but caché derrière son long monologue.

« Mais c'est théoriquement impossible. » Répéta-t-elle pour la rassurer. « C'est impossible parce qu'il faudrait toutes les données concernant ce même pokémon. Et le seul moyen pour réussir à collecter toutes ces données est déjà de pouvoir l'étudier dans les moindres détails, et donc de le capturer à la base. Et c'est d'ailleurs pour cela que l'on continue de se servir des capsticks. Le risque est si faible et la méthode si compliquée que personne ne perd son temps avec, et préfère généralement les anciennes méthodes à la pokéball. »

« Mais pourtant tu nous a bien dit qu'un pokémon « invité » par le capstick peut à chaque instant choisir de s'échapper. »

« C'est totalement vrai, un pokémon « invité » par le capstick peut s'enfuir à n'importe quel moment s'il le désire ; il y'a même des pokémon que l'on « calme » qui préfère s'enfuir directement, et qui n'entrent donc même pas dans nos équipes… »

« … Il y'a un « mais », n'est-ce pas ? » Dit-elle en notant son silence.

« … Oui. » Finit-elle par répondre. « Je vais t'expliquer aussi pourquoi, vu que tu as déjà pu saisir les bases les plus basiques pour l'utiliser et pour pouvoir m'épauler. »

----

Elle prit un instant pour se mettre à côté d'elle en affichant la carte sur son pokénav indiquant une région qu'elle ne connaissait pas. La voyant interpellée par cette dernière, la ranger reprit.


« « Fiore ». C'est le nom de cette région, et là où j'ai grandie en temps qu'apprentie ranger. » Commença-t-elle d'un ton nostalgique.
« Je ne peux pas te dire exactement quand, mais il y'a quelques temps cette région a aussi subit le joug d'une team qui avait des plans tout aussi terrible que ceux des autres : la team Go-Rock. Et leur but était de capturer les légendaires pour remodeler le monde à leur image. »

« Vous êtes au courant pour les légendaires ? »

« Allons, on ne m'aurait pas associée à un champion d'arène sinon, mademoiselle Luna. » Répondit-elle par un petit sourire amusé. « Et puis presque tous les rangers venant de Fiore son au courant, grâce à ces crétins. Mais ils ont commis tellement d'atrocités, que ça a définitivement annihilé tout idée de leur ressembler dans le cœur de chaque personne ayant eu à faire à eux durant ce conflit ; et donc tous les rangers de l'ile. Ironiquement, on leur doit donc nôtre silence sur la question. Tu ne verras d'ailleurs jamais un ranger de Fiore parler de légendaire autrement qu'en termes de « mythe » justement. Mais laissons de côté ce détail pour revenir à l'essentiel. » Elle marqua une nouvelle courte pause.
« Le professeur Pressand –l'inventeur du capstick- avait développé une version bien plus performante de ce dernier au cours de ses recherches ; à cause d'un « petit coup du destin ». » Fit-elle en évitant ouvertement de trop en révéler.
« Et ce que tu dois savoir c'est que ce super capstick était le summum de ses recherches dans le domaine, lui-même en ayant sous-estimé le potentiel incroyable qu'il renfermait. Il était si puissant qu'il pouvait inciter les pokémon les plus puissants à obéir sans condition… »

« Tu veux dire… »

« Que c'est à ce moment là que la team Go-Rock a eu vent de sa découverte, l'a dérobé « miraculeusement », et a tentée d'utiliser ce capstick sur les légendaire pour dominer le monde. Heureusement ils furent arrêtés par une « nouvelle recrue » de l'époque, qui occupe actuellement le poste de top ranger chez nous. » Puis elle se tourna vers Luna.
« Tu t'imagines bien que le professeur n'a pas hésité une seconde à détruire toute donnée relative à son invention, et qu'il n'y a plus rien à craindre de ce côté-là… . Mais cet incident donna une véritable claque dans toute nôtre organisation. Car c'est à cet instant que l'on s'est rendu compte du véritable danger que représentait ce pouvoir de soumission. C'est aussi à cette époque que l'on fut incapable de réagir correctement face aux autres teams. »

« C'est une histoire intéressante, en effet. »


Elles reportèrent leur attention sur l'ex maitresse qui venait dans leur direction, accompagnée par le reste du groupe. La ranger dit une légère moue perplexe avant de poser une question.


« Vous écoutiez depuis longtemps ? »

« On n'est arrivé à portée sonore au moment où le sujet « légendaires » à été abordé. » Puis elle marqua une pause en soupirant d'amusement tout en haussant les épaules.
« Que voulez-vous, j'ai vraiment le don pour arriver pile dans ce genre de conversation au bon moment. Et j'ai aussi une très bonne ouïe. »

« Vous avez finit vos préparatifs je suppose ? »

« Oh que oui. » Répondit-elle par un sourire rassurant. « Et de vôtre côté ? »

« Luna a saisit les bases, et les vaccins se font… Je crois ? » Fit-elle en se tournant vers cette dernière.

« Oui ils se font… Mais je tiens à vous faire signaler que je ne me sens pas très bien… » Répondit-elle en tremblant des mains tout en restant assise.

« Qu'est-ce qu'il y'a, ça va pas ? »Demanda-t-elle immédiatement au vu de ses mains.

« Rien de grave… Pas de panique… » Alors qu'elle baissait la tête de gêne avant de continuer.
« C'est le stress… Je n'arrive pas à gérer une telle pression… Et je me demande comment vous faites… » Alors que ces dernière soufflaient de soulagement de voir que ce n'était pas « problématique ».

« C'est une question d'expérience et d'habitude. » Lui répondit Cynthia. « Tu t'y feras, crois-moi. » Alors que Flo se rapprochait d'elle.

« Hey, respire calmement et ça passera. »

« Je ne crois pas… » Lui répondit-elle fébrilement. « L'implication de l'utilisation du capstick, la concoction de nôtre seule et unique chance de faire face au poison, et faire ces deux choses en parallèle, tout en sachant que je n'ai que peu de temps ; tout en me disant que je pourrais rater sur l'antipoison et que cela aurait des terribles répercussions… » Alors qu'elle tremblait de plus belle.
« … Je suis désolée… Mais je n'arrive pas à faire face à cette épée de Damoclès… Et je n'arrive pas à m'imaginer comment vous y arrivez… » Puis elle reprit d'un ton plus ténu et dépité.
« … Je suis faible en comparaison… »

« J'ai vraiment envie de te mettre un claque pour balancer une telle ineptie, tu le sais ça ? » Commença Florianne en l'aidant à se relevée. « Seulement je ne crois pas que ce ne soit ni le lieu, ni le moment. Alors on remettra à plus tard. »

« Surtout que les 5 minutes sont déjà passées. » Reprit Cynthia. « Il te faut encore combien de temps pour ta préparation ? »

----

Eut-elle finit sa phrase que l'inducteur termina d'achever la décoction tant attendue via un petit signal, répondant ainsi à sa question. Luna prit alors les capsules gorgées du nouvel ingrédient en empruntant à nouveau la seringue de la ranger, et commença à s'avancée avec la première dose remplie vers la ranger.


« En temps normal mes capsules peuvent être avalées, car l'emballage transparent est un matériau comestible et totalement naturel. Mais on n'a pas le temps d'attendre 15 minutes qu'il soit effectif. Alors il faut que vous nous l'injectiez via la seringue pour diminuer le délai. Et je tremble trop pour me risquer à faire l'injection moi-même. » Expliqua-t-elle en tendant les capsules et la seringue à la ranger.

« Très bien… Et je pique où pour que cela soit effectif ? » Alors qu'elle sortait à nouveau le petit rouleau de bandage de sa sacoche, afin de se préparer à désinfecter l'endroit en question pour éviter tout risque d'infection.

« Dans le bras, tout simplement. » Fit-elle en relevant sa manche pour présenter ce dernier à l'air humide. Puis elle tourna la tête en direction de Flo et Cynthia.
« Prenez les autres capsule et donnez-les à manger aux pokémon, sauf le Magnéti… Je suis désolée Pam, mais je n'ai aucun moyen de te le donner… » Dit-elle sur un petit ton désolé à l'attention de ce dernier.

« Pas de problème pour lui. » Reprit Sarah en passant une petite feuille douce du bandage là où la seringue était entrée.
« Il ne se fera pas avoir deux fois par le même coup. Compte sur lui pour rester hors de portée du Grotadmorv et le lyncher d'attaque électrique. »

« A vrai dire… » Commença Cynthia en donnant ses capsule à ses pokémon. « J'ai une petite idée en tête avec lui. »

« Et croyez-nous : le Grotadmorv va rien comprendre. » Appuya Flo en montrant son bras en suivante.

« TI. »

« Il a l'air d'être au courant de ce que vous comptez faire –sans mauvais jeu de mot- et il vous fait confiance… On peut tout de même savoir ce qu'est cette idée ? » Alors qu'elle finissait de traiter Flo pour se rapprocher vers Cynthia.

« On part d'ici une minute, et je n'aurais pas le temps ni l'occasion de vous l'expliquer… » Alors que la seringue déversait son contenu dans son bras. « Il va falloir vraiment me faire confiance sur ce coup là. Car on va décrisser directement juste après çà. »


Comme pour appuyer ses dires, Flo et Lisa s'étaient déjà remises sur Happy, et Hana avait passée sa tête entre les jambes de Luna –la surprenant au passage- et la saisit doucement en l'enroulant avec sa queue pour la mettre dans une position correcte. Cricket se mit aux côtés de sa partenaire, alors qu'elle finissait de se piquer elle-même. Elle rangea son barda, tout comme Luna quand Cynthia lui ramena rapidement son nécessaire et lui montra la prise à adopter sur la Millobelus. Luna profita de ce bref instant pour parler avec la ranger qui s'était rapprochée sur l'Airmure.


« Dès que ce sera finit, j'aurais une question à te posée… Si ça ne te dérange pas… »

« J'aurais moi-même une question après. » Puis elle se tourna vers l'ex maitresse qui montait sur sa Carchacrok, inter changeant de monture avec Luna.
« Prêtes à vôtre signal. »

« Reprenez la tête et mettez les gaz ! Accrochez-vous, ça va décoiffer ! »

----

Elle termina sa phrase an raffermissant sa prise sur les « cornes » de la dragonne, cette dernière s'étant lentement baissée en avant comme un coureur prêt au départ ; même le Magneti faisait signe qu'il était prêt à l'accélération depuis la gueule de Rhélys. Les autres n'étaient pas en reste : happy était déjà en vol stationnaire en affichant son sourire béat, ses passagères s'accrochant fermement à son plumage, et Hana faisait de petites ondulations de son corps dans la vase en sur-place, à l'image des roues d'une voiture de course chauffées à blanc sur le bitume.

La ranger prit la tête avec Cricket juste devant le groupe, ce dernier s'envola lentement en dépliant en grand ses ailes ; il n'attendait plus que l'ordre de sa partenaire. Cette dernière fit un bref détour de la tête pour voir le reste du groupe derrière elle, et sentit un sentiment qu'elle n'avait ressentit depuis des années à l'école des ranger : la tension du départ d'une grande course. Elle voyait les trois pokémon se donner des petits coups de regard furtif comme dans une vraie compétition, alors qu'ils savaient bien que rien ne s'y prêtait… Elle retourna la tête à nouveau en esquissant un sourire, et prit à nouveau la parole.


« A vos marques… »

Commença-t-elle sur un ton qui se voulait neutre, mais qui ressentait l'excitation du moment. C'est dingue, la forêt risque une catastrophe écologie horrible et elle trouve le moyen de s'amuser ?

« Prêts… »

--------

Même si c'était idiot, elle se prit à se rappeler le jour où elle avait ressentit cela pour la première fois : La course Bourg-Hiver… Ca remonte à si loin… L'été qui se mélangeait au froid de l'endroit donnait une brise légère et agréable, les pokémon alignés au départ sous un soleil éclatant avec peu de nuage, un vent quasi nul qui ne faisait que soulever quelques volutes de poussières s'affaiblissant crescendo au fur et à mesure que le départ allait être donné… Elle sur Cricket, Jibs sur Fast son Dodrio, Naole sur Gazelle sa Galopa, et Gaëtan sur Mistogan son Cerfrousse… Elle avait le droit de concourir si Cricket n'usait pas de ses ailes pour voler, uo pour gagner de la vitesse et gêner ses adversaires en les dépliants.

Elle se souvenait des petites piques qu'ils s'étaient lancées entre eux pour rajouter encore un peu plus de piment à la course, et d'avoir eu le dernier mot en disant que Cricket n'avait pas besoin d'ailes pour leur mettre minable. Elle se souvenait même des réflexions de chacun d'entre eux : Jibs et son éternel « tu me répéteras çà quand je t'attendrais à l'arrivée. » / Naole avec ses coups-bas « je ne doute pas de la rapidité de Cricket, mais je doute qu'il emmène un tel boulet sur plus de 20 mètres avant de s'effondrer. » / Et enfin Mistogan « Et pourquoi ne pas faire un pari ? Celui qui gagne demande ce qu'il veut aux perdants… » Et tout le monde savait qu'il ne lançait jamais de paris dont il n'était pas sûr de gagner.

L'arbitre se mit sur le côté, le drapeau à la main, et ils s'arrêtèrent de se chamailler pour reporter leur pleine et entière attention sur la course. Elle se rappelait de la sensation que cela faisait : Le silence de la foule retenant son souffle juste avant le départ, le bruit des griffes et des pattes des pokémon grattant la terre et ruminant de petits son à l'égard de leurs adversaires, tout en ne laissant pas leurs yeux vaquer à autre chose que de voir droit devant eux. Et puis l'arbitre qui annonçait haut et fort dans le micro devant leurs sourires avides d'en découdre : « A vos marques… Prêts… »

--------

« PARTEZ ! »


Cricket plia ses ailes à la vitesse du son et il prit une formidable accélération qui fit vibrer les feuilles, les branches, et même le sol sous l'inertie ; comme la détonation d'un coup de canon surpuissant.

Happy « détonna » de la même manière un dixième de seconde après le départ, ayant accumulé de l'aura vers ses ailes qu'il replia légèrement vers lui à l'image d'un jet, fonçant à une vitesse vertigineuse égalant celle de l'Airmure.

Hana avait imposée une tension extrême sur tous les muscles le long de son corps, et avait prit une position de « ressort » qu'elle relâcha un onzième de seconde après le départ ; partant comme un véritable pieu tiré depuis un arc légendaire.

Et Rhélys partit en dernière, à un trentième de seconde. Les griffes de ses pattes postérieures, qui étaient ancrées dans le sol le plus dur qu'elle ait pu trouver dans cet endroit, détruisirent ce même sol dans un fracas épouvantable au moment où elle « décollait » à son tour, arrachant des pans entiers de terre derrière elle. Elle ramena au même moment les « lames » de ses pattes avant qui étaient restées en retrait via une tension phénoménale, provoquant ainsi un effet vide de rejet surpuissant qui balayait les eaux vaseuses du marais juste devant elle au fur et à mesure qu'elle avançait, ancrant à chaque fois les griffes de ses pattes dans le sol nouvellement dévoilé pour gagner d'avantage de vitesse.

En à peine moins de la moitié d'une seconde, le groupe venait déjà de parcourir plusieurs centaines de mètres dans un son d'eau fracassée et de tempête déchainée ; les passagères s'agrippant de toutes leurs forces à leurs montures. Gare à ceux qui se mettraient en travers de leur route, car ils ne s'arrêteraient plus. Une seule idée en tête : arriver à temps.


-----------------------


A plus de 27 kilomètres de là, il vaquait des remous bizarres dans les marais aux alentours de la côte. D'un coup l'eau se mettait à entrer en ébullition un court moment, et redevenait calme à un autre… Mais en ligne droite. Les rares pokémon des environs sortirent des eaux boueuses et de leurs terriers dans les arbres, alors que ces derniers commençaient à mourir et à pourrir à une vitesse horrible là où passait ce remous. Les eaux du marais, qui autrefois étaient le berceau paradisiaque de cet environnement, devenaient maintenant un bassin mortel promettant mort et pestilence à tout ceux qui oserait le braver.

Quelques Aéromites vinrent se mettre en travers de la route de ce « remous » pour voir de quoi il en retournait, persuadés d'être à l'abri depuis les airs. Le premier et le plus fort d'entre eux s'était mis en avant en lâchant un vent de paraspore sur le trajet de ce remous, rapidement appuyé par ses compères qui firent de même avec des poudre-dodo. Ces derniers s'infiltrèrent et se mélangèrent à la vase dans une mixture répugnante aux effets nocifs redoutable, et l'espace d'un instant le remous disparut, certifiant aux insectes qu'ils avaient neutralisés la menace… Le premier n'eut jamais l'occasion de voir à quel point il s'était trompé.

A une vitesse l'ayant complètement surpris, la chose apparut sous la forme d'une énorme colonne de vase faisant plusieurs mètres de haut, et elle l'engloutit dans sa gueule béante avant de replonger dans les relents infecte et viciés du marais. Les autres insectes paniquèrent à la vue de cette horreur, et préférèrent s'enfuir plutôt que de subir le même sort. D'autres pokémon avaient assistés à la scène, et eux aussi fuirent en ayant contemplé le monstre qui venait pour les tuer.

Il n'avait aucune vraie forme, des yeux sans fond ni consistance, et une gueule béante qui engloutissait tout sur son passage en le dissolvant d'une cruelle façon. C'était comme si le marais lui-même se retournait contre ses habitants et que cette apparition en était son avatar. Et, à l'image du crocodile, la chose « sortit sa tête » hors de l'eau pour voir aux alentours, et constata qu'elle avait finit par tous les faire fuir. Cette information ce déversa en elle comme le poison qui composait son être, et elle décida qu'il était enfin temps de mettre le turbo.


A l'instar de la vague qui nait au loin des côtes, avant de s'écraser dans toute sa violence sur les récifs, la chose sortit des eaux boueuse sous la forme d'une vague vaseuse qui gonflait au fur et à mesure qu'elle prenait de la vitesse. Elle y était presque. Elle pouvait enfin sentir clairement la délicieuse odeur putride qui la torturait depuis tout ce temps. Elle allait enfin être récompensée pour avoir bravée cet endroit répugnant lui ayant fait subir mille-tourment. Elle y était presque, elle pouvait le sentir… Sentir ces relents de moisissures et de putréfaction qui lui tenaillait ses entrailles nécrosées. Sentir enfin clairement les effluves délicates et décrépitées des fruits avariés… Et une fois qu'elle se serait enfin nourrit, elle allait faire de cet endroit marécageux et naturel le nouvel Eden de décrépitude pour sa race… Et elle en serait la reine.


Presque, elle y était presque. Elle poussait des râles innommables au fur et à mesure qu'elle s'approchait du but, de voir enfin la fin de ce cauchemar. Elle battait lentement de ses « mains » énormes et dégoulinantes de vase et de poison répugnant de façon circulaire, comme si cela lui donnait l'illusion de pouvoir arriver encore plus vite vers son salut. Elle y était si proche qu'on pouvait désormais voir sa véritable apparence au fin fond de sa gueule béante, comme si la vase était une extension naturelle de son corps. L'Aéromite fut disséqué rapidement, et ne lui donna aucune satisfaction. Mais pas ce qui lui était promis au travers de cette odeur… Manger... Plus qu'une seule idée en tête : manger.

----

Elle voyait enfin le bout de la forêt poindre devant son apparence, l'endroit où se rejoignait l'océan et le marais. Cette pensée la fit pousser un nouveau râle lourd et puissant aux intonations glaireuses, et elle redoubla d'effort pour aller encore plus vite. Puis elle arriva en face de ruines délabrées en bois, qui semblaient indiquer qu'ici se trouvait autrefois une habitation ; cette dernière étant cachée derrière un gros arbre à proximité d'une clairière de terre « solide ». L'odeur se fit plus forte que jamais.

Elle s'arrêta dans sa lancée pour humer l'air, et se délecter de cette odeur abominablement nauséabonde qui la faisait frémir de tout son être. Paradoxalement à quelques minutes, elle s'avançait lentement en direction de la source de son bonheur, appréciant chaque instant qui lui ôtait un poids sur son âme dépravée, en sachant que le moment de la délivrance arrivait…

Elle y était presque… à 10 mètres de ce qui semblait être les restes de la porte… Presque… A 9 mètres… Presque… 8 mètres… Manger… 7 mètres… Manger… 6… Manger… 5…

MANGER !

Elle prit tout d'un coup une proportion énorme en usant de toute la vase qu'elle avait sous la main pour accroitre sa taille et engloutir en une fois ce lieu ; ce qui donna l'image d'un énorme golem de vase et de boue qui semblait être sur le point de s'écrouler sur l'arbre, et corrompre à jamais ce lieu.

----

Mais, au moment où elle allait se décider à se laisser tomber sur les ruines pour se vautrer dans la pourriture, de multiple rayons de lumière vinrent frapper dans son dos, en faisant gicler des parties de son reflet boueux dans des explosions de vase qui venait recouvrir les alentours de leurs compositions toxique, commençant même à dissoudre l'arbre et les restes des ruines.

La chose se tourna pour faire face à celui qui était l'auteur de cette tentative désespérante de vouloir l'empêcher de pouvoir ENFIN se nourrir, et vit un volatile, aux reflets grisés, foncer sur elle à toute vitesse. Ses ailes, dont la lumière qui s'affaiblissait lui indiquait qu'il était l'auteur de cette attaque, se repliaient en son sein pour lui permettre de prendre une fulgurante accélération. La chose colmata les trous faits dans son avatar facilement, et se condensa de façon à recevoir cet idiot en ne subissant aucun dommage. L'Airmure arriva enfin dans la clairière dans un reflet argenté, fonçant à pleine vitesse sur la chose, cette dernière « explosa » d'un coup pour capturer le pokémon acier, mais ce dernier vira au dernier moment dans les airs en évitant son attaque.

Elle releva la tête pour suivre son adversaire des yeux, ce dernier effectuant une sorte de long demi-tour pour reprendre de la vitesse avant de revenir en piqué sur elle. Elle vit l'attaque venir, et prépara sa riposte en prenant l'apparence d'une énorme « voile » de vase qui agirait tel un filet sur le pokémon volant. Il était passé une première fois, il n'y aurait pas de seconde.

Mais en ayant augmentée sa surface, elle avait aussi réduit la résistance de cette dernière. Elle ne se rendit compte de cette erreur que lorsque qu'une sphère d'énergie vint la percuter de flanc, en faisant exploser le tiers de son avatar, touchant presque son véritable corps. Elle se tourna à nouveau pour voir son nouvel agresseur, et vit un autre volatile blanc aux motifs rouge et bleu qui portait deux humaines sur son dos ; la bouche grande ouverte formant une nouvelle balle de lumière prête à frapper.


Elle nota le facteur humain avec une certaine moue de dégoût. Jusqu'ici ils ne la laisseraient pas en paix ?! Mais elle se ressaisit immédiatement en rassemblant les « morceaux » éparpillés de son avatar en le reformant le plus rapidement possible, sans pour autant lâcher ses deux ennemis des yeux. L'Airmure comprit que le dernier coup avait mis à rude épreuve le Grotadmorv, et que c'était l'instant ou jamais pour attaquer. Il piqua d'un coup en direction de ce dernier à une vitesse incroyable, tel un aigle fondant sur sa proie en un éclair, mais la chose avait prévu le coup au travers d'un piège sournois à l'attention de son agresseur.

Les morceaux éparpillés de son avatar se condensèrent tous en une moins d'une seconde, et détonnèrent en prenant la forme de véritable aiguilles qui étaient toutes dirigées vers le pokémon acier. C'était un piège mortel qui allait empaler l'oiseau en se servant de sa propre vitesse contre lui, ne lui laissant aucune échappatoire. Mais c'est à cet instant qu'un puissant jet d'eau vient balayer le terrain et sa position, le choc l'assommant légèrement et lui faisant perdre le contrôle des aiguilles. l'Airmure profita de cette intervention « inopinée » pour achever son Aéropique qui vint trancher l'avatar en deux d'un seul coup, touchant même le Grotadmorv se trouvant en son sein, lui faisant pousser un râle de douleur et rage.


Ce dernier retourna son attention vers le nouveau venu en concentrant toute son énergie à reformer sa protection. Il vit alors une sorte de serpent couleur de chair et d'écaille qui le toisait du regard, avec une humaine sur son dos s'accrochant à ses cheveux. Le pokémon poison n'en revenait pas : comment ce serpent pouvait être ici, avec tous les relents d'acides mortels qu'il avait laissés derrière lui ? Pas de questions idiotes, les faits sont là ! Il doit faire avec, et concentrer tout son énergie à les retenir juste ce qu'il faut pour qu'il puisse enfin se nourrir !

Changement de tactique. La vase la plus proche venait se mélanger à lui pour augmenter sa défense sous la forme d'une Acidarmure, et la plus lointaine qui conservait des fragments de son corps allait jouer le rôle d'arme. Ensuite, il faut procéder par étape, un ennemi à la fois. D'abord le serpent, le plus facile, vu qu'il ne vole pas.

----

Il « dégoulina » alors de vase en englobant la terre autour, et s'en servit pour former une sorte de grosse bulle remplit d'un mélange entre son poison et de la vase qu'il balança au milieu de la clairière. Cette dernière détonna dans une explosion de boue qui relâcha une buée noire masquant le champ de bataille, et le Grotadmorv en profita pour lancer une attaque en traitre sur le serpent via les « morceaux » de vase les plus proches d'elle… Dans le vide. Cette dernière avait flairée la manœuvre et s'était déjà mise à couvert sur le flanc droit du monstre, épaulée par le Togékiss qui battait violemment des ailes en générant un vent-arrière qui vint balayer la buée noire et rendre à nouveau visible leur adversaire puant.

Mais cela ne s'arrêtait pas là : L'Airmure profita de ce vent arrière pour effectuer une nouvelle Aéropique qui vint percer la carapace déliquescente du Grotadmorv dans une nouvelle giclée de vase et de poison impressionnante, arrachant un nouveau râle de souffrance de la part de ce dernier. Le Togékiss saisit l'occasion pour lâcher à son tour son attaque Aurasphère en plein sur la faille créée par l'Airmure. Mais le Grotadmorv vit la manœuvre, et se fit lilliputien en exsudant d'un coup toute sa constitution liquide pour éviter la boule d'énergie qui vint s'écraser plusieurs dizaine de mètre plus loin dans une détonation aqueuse, le laissant « sans dommage » sur ce coup.

Il profita de ce bref instant de répit pour lancer une contre-attaque préventive sur le serpent et le volatile avant qu'ils n'aient l'occasion de réagir. Il émit un bruit répugnant de succion et de glaire, avant d'ouvrir la bouche pour relâcher un crachat de Détricanon en direction des deux pokémon. Le volatile s'envola instinctivement, tandis que le serpent restait stoïque face à son attaque, en gonflant ses propres joues pour lâcher un puissant Hydrocanon qui vint contrer l'attaque empoisonnée, et la renvoyer directement à l'envoyeur. Le Grotadmorv prit l'attaque de plein fouet, le projetant en arrière directement sur l'arbre de tous ses désirs, à quelques mètres de son bonheur. Il se fit d'un coup d'une taille immense à cette idée, ayant comme par miracle récupérer toute sa constitution de géant à la surprise de ses adversaires.

Le serpent avait été un parfait idiot, et son plan avait fonctionné comme prévu. Il avait profité du moment où il a exsudé son poison lors de son Lilliput pour « ameublir » le sol environnant. Et l'Hydrocanon du serpent mélangé à son poison a achevé de transformer le mélange en vase toxique dont il pouvait se servir pour reconstruire sa défense, même si cette dernière était encore trop liquide pour lui permettre de s'en servir correctement. Peu importe, maintenant il a la possibilité de pouvoir enfin se nourrir. Il les remercierait « proprement » plus tard avec sa bile nouvellement reformée.


Il se remit « debout », prit un bref élan alors que les trois pokémon ne l'approchaient plus, et finit par « sauter » sur les ruines dans un jet de vase repoussant. Mais il fut arrêté en plein vol par une attaque combinée des deux oiseaux, sous la forme d'une pluie de rayon en forme d'étoile accompagnée par une grosse boule de lumière qui vinrent le percuter de plein fouet et le ramener vers l'arbre.

Il lâcha le plus puissant râle de rage qu'il n'ait jamais poussé de toute sa vie. Trop, c'en était trop ! MAIS ILS N'ONT RIEN D'AUTRE A FOUTRE QUE DE VENIR LUI POURRIR LA VIE ?! Et la réponse semblait être « non ». Car lorsqu'il fut ramené vers l'arbre, et légèrement sonné par la double attaque, le serpent en profita pour lâcher un fin rayon blanc qui vint le toucher en son centre, propageant un froid horrible qui lui mordait la « chair » plus sûrement que ces dernières attaques.

Et là il prit véritablement peur en se rendant compte qu'il était piégé. Son plan du Détricanon avait été prit à revers par l'idée de liquéfaction du serpent, le rendant extrêmement vulnérable à une attaque de glace. Pire que tout : il était désormais solide, et donc sensible à une attaque physique. Cette pensée lui « glaça » les sangs plus surement que l'attaque en question. Son avatar, lui servant normalement de force de remplacement, étant devenue une prison d'où il devait s'échapper. Il concentra donc tout son poison sous la forme la plus toxique et corrosive de son répertoire, en prenant la forme d'un boule de pus verte, et dont il se servit pour commençer à faire fondre la glace.

----

« MAINTENANT ! »


Le Grotadmorv se figea en entendant le cri de l'humaine sur le Togékiss qui se trouvait plutôt loin au dessus de lui, surpris et horrifié de rapidement comprendre qu'il avait été une fois de plus été piégé par ses adversaires. Mais l'instant d'après, cette pensée s'évanouit aussi vite qu'elle fut venue, re-concentrant tout son énergie à fuir d'ici le plus vite possible. Puis il entendit une détonation au loin d'une incroyable puissance, la vibration parvenant jusqu'à lui malgré sa prison de glace. Il devina instinctivement qu'un nouveau danger approchait et qu'il lui fallait redoubler d'effort pour fuir le plus vite possible. Mais il n'eut pas le temps de penser à sa prochaine phase.


A une vitesse dépassant tout ce qu'il pouvait concevoir, l'espace de temps entre lequel le Grotadmorv vit son agresseur et sentit son attaque était si réduit qu'ils lui apparurent en même temps. Il ne vit l'espace d'un instant que les arbres et le marais devant lui. Puis ensuite ces mêmes arbres et marais qui se retrouvaient « aspirés » en un point, comme soumis par un vide surpuissant. S'ensuivit une terrible vague d'air, d'eau, et de vase, qui balaya tout devant sa route grâce à l'énorme pression générée par son auteur.

Et tout ce que vit et entendit le Grotadmorv, avant de ressentir la plus puissante et la plus cuisante douleur de son histoire, furent deux faux d'un bleu foncé qui brisèrent sa prison comme du cristal, derrière lesquelles se trouvaient une boule d'acier qui vint le percuter de plein fouet, surmonté par une longue chevelure jaune ; un mot lui parvenant en même temps que la douleur, dont il ne comprit malheureusement pas le sens sur le coup…


… Dracochoc.