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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 07/10/2010 à 04:04
» Dernière mise à jour le 15/12/2010 à 19:23

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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Testament.
(Putain de nom de dieu, quand je suis lancé, et ben c'est chaud de m'arrêter ! Cinquième partie les loustiques ! HOLY SHIT ! SOMEBODY SSSSSTOP ME XD !!!)



Sinnoh. Forêt de Vestigion. Jardin d'accueil du vieux château.

Samedi 10 Avril. 18 heures 41 minutes.



~ DECIDEMMENT TOUJOURS LA A ME BARRER LA ROUTE !!!~

Le Branette tenta de sortir sa griffe du corps du vieillard, sans succès.

~ LÂCHE-MOI, LÂCHE-MOI VIEILLE MERDE !!!~

~… J'entraverais tes plans jusqu'au bout…~ Lui répondit-il toujours fier et droit, malgré le « sang » qui coulait de sa bouche.
~ Mesdemoiselles, voudriez-vous bien accorder une dernière faveur au vieux majordome que je suis ?~

« Comme si on allait vous laissez-« Commença Flo, mais elle fut arrêtée par Cynthia qui l'incita à se taire.

~ Mademoiselle Aria, il est grand temps pour vous de quitter ce vieux manoir et de vivre la vie que vous n'avez pas eue… J'espère sincèrement, qu'un jour, vous trouverez vôtre bonheur…~

~ …Hector… ?~

~ QUEL BONHEUR ?! QUEL BONHEUR POURRAIT-ELLE BIEN TROUVEE ?! ELLE EST MORTE ET ANEANTIE ! TOUT COMME TOI SI TU NE ME LÂCHE PAS !!!~

~ Mesdemoiselles Luna, Cynthia, Florianne, s'il vous plait : Prenez soin de Lisa pour moi, et retrouvez son passé…~

« Mais-«

« C'est entendu, vous avez ma parole. » Fit l'ex maitresse, coupant à nouveau son amie.

~ Je vous remercie… Maintenant… Il est temps pour moi de partir…~

~ Hector ?~

~LÂCHE MOI, MAIS LÂCHE MOI !!!! RHAAAAAAAAAAA !!!!~


Il rageait et hurlait son impuissance de ne pouvoir échapper à la puissante emprise du majordome, alors que celui-ci commençait à les recouvrir tout les deux d'un linceul de ténèbres de plus en plus opaque, une mélodie funeste se jouant directement dans sa tête, et un visage horrifié se dessinant sur le sien quand il reconnut le timbre. Et le vieil homme reprit la parole de toutes ses dernières forces, d'un ton puissant et noble qu'il n'avait plus utilisé depuis des années, y mettant ses dernières volontés.


~ Je suis Hector Williams : valet de la famille Aria, et majordome personnel de mademoiselle Elisabeth Aria. S'il est une chose que nous faisons toujours dans les rangs de la famille Aria, tout rang confondus : c'est de finir en musique. Entend mon nom pour la dernière fois, car ceci est mon requiem.~


Il le savait, il voulait en finir avec lui, ce vieux connard va les anéantir tous les deux ! Il hurlait de plus belle comme un damné de ne pouvoir s'échapper. De ne pouvoir assouvir sa vengeance alors que ses proies étaient devant lui ! Et en désespoir de cause, alors que les ténèbres les emmenaient dans les limbes de la damnation, il vociféra une dernière fois à l'attention du groupe.


~ VOUS AUSSI VOUS CONNAITREZ LA TRAHISON !!! VOUS AUSSI VOUS CONNAITREZ CE QUE J'AI PU SUBIR !!! ET CE JOUR LA VOUS ME REJOINDREZ EN ENFER !!!!!~

~ HECTOR !~ Criait-elle à l'attention du vieil homme.

~ Dame Catherine serait fière de vous, Elisabeth, vous lui ressemblez tellement…~ Alors que les ténèbres l'enveloppait complètement, par delà les râles de désespoir du Branette.

~ HECTOR !!~

~ Ne vous en faite pas, un jour ou l'autre nous nous retrouverons… En attendant ce jour, je vais rejoindre vôtre père… Il me doit une bouteille de son meilleur crû si je tenais ma langue jusqu'au bout… ~
Et il esquissa un sourire, malgré les ténèbres qui les engloutirent.
~Adieux, Lisa.~

~ HECTOOOOOOOOOOOOOOOOOR !!!!~


Ils disparurent intégralement dans le linceul de ténèbres, avant de s'évaporer purement et simplement comme une bougie que l'on éteignait…

…Et les lieux ne furent plus parcourus par d'autre bruits que celui de ses pleurs.


---------------


~ Heeectooooooooor……..~


Elle gémissait d'une plainte longue et déchirante. Son dernier lien avec le passé n'était plus de ce monde, son seul et unique ami… Etait partit pour toujours… Il ne restait de lui que sa serviette, dont les initiales E.A.H.W étaient brodées dans chaque coin : « Elisabeth Aria et Hector Williams »… Son serment respecté à jamais.


Pendant ce temps, les humaines étaient entrées dans une discussion loin d'être calme.


« Pourquoi tu l'as laissé faire ?! Pourquoi tu m'as empêchée d'essayer de le raisonner ?! »

« …Il n'y avait rien à faire… C'était son choix, et il l'a assumé jusqu'au bout. »

« CONNERIE ! Happy était le seul à ne pas avoir été touché par la rancune de ce salopard ! Il aurait pu faire quelque chose ! »

« …Je ne vais pas me répéter : il était déjà mort. Et lui promettre de s'occuper de Lisa à sa place était le seul et dernier poids qu'on pouvait lui retirer, pour qu'il parte sans regret. »


Flo n'encaissa que très mal cet approche défaitiste en guise de réponse de la part de Cynthia, et la lui fit comprendre d'un coup de poing au visage, qu'elle n'évita même pas ; faisant réagir automatiquement le reste des personnes en présence.


« Flo, arrête ! »

« C'est çà qu'est devenue l'ancienne maitresse de l'ile ?! Là ou autrefois on ne te voyait jamais baisser les bras et concéder quoi que ce soit à n'importe qui, voilà que maintenant tu n'hésite plus à abandonner lorsque ça parait désespéré ?! »

« Flo, ça suffit ! Tu sais très bien que Cynthia aurait réagit si elle avait pu ! »

« ELLE LE POUVAIT ! Happy aurait pu profiter de cet instant pour lancer une attaque pique sur ce salopard, et l'envoyer en enfer ! »

« ET COMMENT J'AURAIS PU FAIRE ?! » Explosa l'intéressée. « Il était en face de nous et juste devant Lisa, il était plus grand que le Branette qu'il couvrait de toute sa taille ! Y'avait aucun angle d'approche, parce qu'ils étaient collés l'un à l'autre et qu'Il s'est fait transpercer de part en part !!! QU'EST-CE QUE J'AURAIS PU FAIRE, DIS LE MOI ?! »


La championne plante s'apprêta à nouveau à lui redonner un coup de poing sous le coup de la colère, mais la dernière jeune femme vint se mettre en face d'elle, accompagnée dans son geste par le Dracaufeu et le Togékiss qui s'interposèrent entre elles.


« Ecarte-toi, Cynthia ! »

« NON, Parce que tu sais parfaitement qu'elle a raison ! Elle n'aurait rien pu faire, et toi non plus ! »

« ECARTE-TOI, POUR LA DERNIERE FOIS ! »

« NON, PARCE QUE TU SAIS ENCORE MIEUX QUE CA L'A FAIT ENCORE PLUS SOUFFRIR QUE TOI DE N'AVOIR RIEN PU FAIRE ! »


Surprise par la réaction de la jeune femme aux cheveux noirs, la championne de Vestigion prit un léger recul en écoutant la suite.


« Happy est insensible aux spectres grâce à son type normal, mais l'inverse est aussi vrai. Si Happy avait attaqué: il aurait non seulement blessé Hector, mais ça aurait aussi libéré le Branette. Et il n'aurait rien pu faire pour aider Hector, parce que son E-coque n'aurait pas fonctionné dans son état… »


Florianne continuait de serrer les poings en l'écoutant, ne pouvant rien faire d'autre que d'attendre la fin de la conclusion… Dont elle savait pertinemment le contenu, mais dont elle ne voulait pas accepter la réalité des faits.


« Il… Il a donné ses dernières forces pour la protéger- pour tous nous protéger… Parce qu'il n'y avait aucune alternative… Ne blâme pas Cynthia de lui avoir accordé d'écouter ses dernières volontés… C'était tout ce qu'elle pouvait faire pour lui, et tu le sais… »

« …Conneries… » Reprit-elle d'une voix plus ténue.

« Il est partit comme il a toujours vécu : droit et juste. Et il nous a confié sa tâche en sachant pertinemment qu'il ne pourrait plus la continuer… Si Cynthia… Non, si n'importe lequel d'entre nous était intervenu, ça aurait été revenu à lui donner le coup de grâce nous-mêmes, et nous mettre tous en danger, y compris Lisa… Et à anéantir la seule chose qu'il lui restait dans son existence : son honneur… »


Elle restait immobile sans dire un mot, malgré le fait qu'elle continuait de serrer les poings et d'incliner la tête comme pour regarder le sol… Sur lequel deux larmes tombèrent.


« …Pourquoi… Pourquoi ça doit toujours se finir comme çà devant moi… »


La voyant abandonnée l'idée d'utiliser la violence, Athos se rapprocha de sa dresseuse pendant que la maitresse des baies en fit de même avec l'autre jeune femme blonde.


« Ca va aller ? » Alors qu'elle examinait l'endroit où elle fut frappée au visage.

« …Oui, ne t'inquiète pas, j'ai déjà connue pire – Aïe ! » Répondit-elle, quand elle appuya légèrement à l'endroit où un bleu pointait le bout de son nez.

« Tu vas avoir un beau bleu pour le reste du mois… Ca ne va pas être bon pour ton image… » Fit-elle avec une vaine tentative d'humour non repérée à mille lieux.

« J'ai enfin une excuse pour prendre des vacances… »

« Pour ce bleu… Ou pour aujourd'hui ? »

« … »

« Cynthia… Ne prend pas ce qu'elle a dit pour argent comptant… Elle a réagit sur le coup de la colère et de la frustration. Elle ne pensait pas sérieusement que tu aurais pu faire quoique ce soit. »

« … Et toi ? » Commença-t-elle d'un petit air abattu. « …Réponds-moi sérieusement : penses-tu que j'aurais pu… Que j'aurais du faire autrement ? »


La jeune femme noire s'arrêta un instant dans la fouille de son sac, pour chercher un soin quelconque, à la question de l'ex maitresse.


« … Je pense… Que si tu étais intervenue, d'une façon ou d'une autre, Hector était déjà… » Elle marqua une pause.
« … Il était déjà trop tard pour lui… »


Elle marqua à nouveau une pause, et personne n'en profita pour l'interrompre… Il n'y avait que la petite Ectoplasma qui continuait de verser des larmes de tristesse sur le bout de tissu, représentant le seul souvenir matériel lui restant dans son existence.


« Alors… Je pense sincèrement… Que l'on devait respecter son choix d'accomplir son devoir jusqu'au bout… Et que l'en empêcher… Aurait été pire que de le tuer soi-même… »


Il n'y avait plus que le bruit du vent soufflant dans les arbres qui accompagnait la scène, avec les pleurs de la petite spectre qui s'amenuisait de plus en plus par fatigue.

La championne plante restait debout, adossée au ventre de son pokémon feu qui lui tenait les épaules de ses deux pattes avant, l'incitant d'avantage à se calmer. La jeune femme aux cheveux blonds s'adossa aux vestiges du muret le plus proche, et se laissa glissée lentement au sol ; alors que son volatile, au sourire toujours aussi niais, s'était posé à ses côtés.


« …Merci… » Avait-elle dit faiblement, la tête recroquevillée entre ses jambes.

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= Devenir maitresse pokémon n'est pas qu'une histoire de force et d'esprit tactique, et de « simplement » passé le conseil des 4. Chaque fois qu'un nouveau challenger arrive, le conseil des 4 l'analyse en profondeur, lui et ses pokémon, pour déterminer s'il est digne ou pas de devenir maitre.

Et l'un des traits de caractère requis parmi les plus importants est la compassion. Il est strictement impossible pour un dresseur d'accéder au titre de maitre si ce trait n'est pas détecté lors des 5 combats, même s'il parvient à tous les vaincre. Car la compassion est avant tout un sentiment axé exclusivement sur l'intérêt d'autrui au détriment du sien. Ce qui est essentiel dans un rôle aussi important avec de telles responsabilités.

De plus, il est théoriquement impossible qu'une équipe de pokémon menée par un dresseur n'ayant pas une seule once de compassion puisse passer la ligue. Car cette même compassion sert à cimenter les liens unissant le dresseur avec ses pokémon, accroissant significativement leurs relations à l'extérieur et à l'intérieur du combat. La compassion étant un sentiment qui revient à estimer la vie en général et tout ce qui la compose, même ses ennemis, au détriment des apparences. C'est un des principes fondamentaux du respect. Le respect se gagne au même titre que la confiance, qui se gagne elle-même sur l'estime d'autrui et de soi, qui se gagne elle-même par un certains degré de compassion vis-à-vis de la vie en générale.

En résumé : affronter la ligue seul, avec une équipe composée de membres ne se faisant pas confiance, revient à un suicide.

Pour que Cynthia en revienne à laisser mourir quelqu'un devant soi – même s'il est techniquement déjà mort – et pleurer cet état de fait : Cela démontre sa grande naïveté, mais aussi sa grande compassion ; deux données vitales à garder en mémoire. Car il faudrait vraiment être le dernier des idiots pour renier le sens des émotions sur l'idée qu'ils « paraissent » illogiques, et donc inutiles. Les émotions humaines sont tout aussi créées par le cerveau que la faim ou le réflexe de survie, et ne pas s'en servir revient à gâcher de puissants jokers. Ce que je ne fais jamais.=

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« Tiens, mange çà, ça va t'aidée… » Fit-elle en lui donnant une petite baie ronde et verte.

« … Non merci… Donne-là plutôt à Athos. Son boutefeu critique a dû laisser des marques… »

« Le problème, c'est que ce que je tiens est une baie Prine… »

« …Ah… » Fit-elle sans plus de volonté que çà à répondre. « … C'est gentil, mais non merci… La douleur m'aide un peu à restée concentrée… »

« Très bien… Alors… Vous pouvez sortir vos pokémon ? Je vais leur donner les rappels et autres potions… Et leur expliquer ce qui s'est passé… »


Elles ne répondirent pas, se contentant juste de sortir leurs pokémon à bout de force de leurs balls respectives, de les laisserse faire soigner alors qu'ils tentaient de comprendre ce qui s'était passé entre-temps… Et de respecter une minute de silence, sans interrompre le fantôme qui continuait de sangloter tristement sur le tissu.

Même le Spiritomb cessa de sourire pendant cet instant, du moins, il ne laissa personne voir son visage. Et le Tengalice était dans un état de rage dantesque de ne pas avoir pu être présent lors de ce moment, mais garda un semblant de self-control à ne pas laisser rugir sa haine dans toute la forêt ; ne serait-ce que pour respecter le vieil homme en ne faisant peur à la petite fille.


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Il faisait désormais nuit, et seul un fin croissant de lune reflétait sa lumière sur la forêt, qui retrouva son statut habituel via les bruits des différents pokémon l'habitant. Le seul bruit inhabituel qui brisa cette mélodie nocturne fut celui da la pokémontre de la championne des plantes, qui recevait un appel de la part de ses dresseurs comme prévu.

Elle les rassura en leur disant qu'ils allaient tous bien… En omettant l'histoire des fantômes… Et qu'ils se préparaient à rentrés à la ville. Ils comprirent le message, et rassurèrent ses invités qui les attendaient à l'arène – Vistelle et les deux garçons – qui commençaient à se faire du mouron.

Elle raccrocha, une boule dans la gorge d'avoir omit volontairement l'histoire du majordome, rejointe sur ce point par son équipe au complète, et même celle de l'ancienne championne. Elle se rapprocha juste de la petite Lisa qui s'était blottit dans un coin, les yeux « rougit » par ses larmes, et qui tenait toujours la serviette du majordome fermement contre elle, imbibée de « l'eau » de ses larmes…

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Avant même qu'elle n'entame la conversation, ne sachant de toute manière pas quoi dire, la petite fantôme la devança.


~… Et maintenant… *sob* … Qu'est-ce que je vais faire… *sob* … Qu'est-ce que je vais devenir sans lui…~

« … Je… Je ne peux pas te dire que tout ira bien… Je ne pourrais pas te mentir à ce point… Mais son dernier souhait était pour toi, pour que tu continue d'avancer… »

~… Et pourquoi je continuerais… *sob* … Les seuls personnes que je connaissais étaient lui et mon Teddioursa … *sob* … Et ils sont partis… *sob* … Ma grande sœur n'est plus là, mon père n'est plus là *sob*, ma mère, mes sœurs, mes frères, mes rares amis ne sont plus là… *sob* … Je n'ai plus rien… Je suis seule… *sob*~

« Tu n'es pas seule… On est là nous… Et on lui a juré qu'on serait toujours là pour toi… »

~…Mais pourquoi… *sob* … Je n'ai plus rien qui vaille la peine de vivre… *sob* … Je ne sais même pas pourquoi je cherchais ma grande sœur, et ma propre peluche hurlait sa haine contre elle… *sob* … Mon majordome, la seule personne en qui j'avais le plus confiance, me cachait la vérité jusqu'au bout… *sob* … Et même mon père ne voulait pas que je l'apprenne… *sob* …~

« … Mais lui oui, malgré le fait qu'il ait juré de ne rien te révéler. Il s'est torturé l'âme comme personne pour cela… Et avec nous il en avait la possibilité… Tout en sachant qu'il ne serait peut-être plus là pour çà… »

~ Mais c'est pas un « peut-être »… *sob*… Il est plus là… *sob*… Hector est plus là… *sob* … Je n'ai plus rieeeeeeeeeen…~


Elle recommença à pleurer, au comble du malheur, regardant en face une vérité trop dure à encaisser pour une personne dans un état si fragile que le sien…

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Exister des années au-delà de ce que l'être humain est normalement censé vivre est mentalement éprouvant. Beaucoup d'êtres humains cherchent l'immortalité par peur de la mort, mais ils ne peuvent imaginer à quel point exister pour toujours peut-être un châtiment encore pire, surtout pour un être ayant toujours l'âge mental d'une enfant. Voir passer les journées comme les minutes, seule et recluse dans un endroit isolé, avec pour seul compagnie une peluche maudite et un majordome tourmenté… l'immortalité ne parait plus si attirante…

Pratiquement seule et sans aucun souvenir. Condamnée à rechercher son passé qu'elle a oubliée, et dont l'histoire est gardée secrète par l'unique être partageant son sort depuis plus d'une centaine d'années… Et quand elle finit par avoir l'espoir d'une infime chance de sortir de cet enfer, ses deux seuls compagnons disparaissent à jamais sous ses yeux, en ne lui révélant que des bribes funestes de son histoire… C'était comme si son monde s'effondrait. Un choc tel qu'il n'est possible de l'imaginer que dans ses cauchemars les plus tristes.


Et elle pleurait de plus belle, imbibant d'avantage ce tissu des larmes qui coulaient de ses yeux. Et puis elle vit deux mains passer devant ses yeux, les deux bras l'enlaçant d'une façon tendre et calme dans une étreinte maternelle. Puis elle sentit le contact d'une personne se blottissant derrière elle… Un geste qu'elle n'avait plus connue aussi loin qu'elle s'en souvienne.

Fatiguée par ce qu'elle venait de vivre et d'avoir pleurée tout ce que son « corps » pouvait lui permettre, elle commença lentement à se calmer, cédant à un réflexe qu'elle croyait avoir depuis longtemps abandonné : Celui de se laisser réconforter par quelqu'un d'autre. Elle sentit ensuite la tête de la personne l'étreignant passée par-dessus son épaule, et reconnut celle qu'elle avait prit initialement pour sa sœur, les yeux presque aussi humide que les siens.


« …Je suis désolée… » Commença-t-elle avec une énorme boule dans la gorge. « Je suis désolée de n'avoir rien pu faire… De ne pas avoir cherchée à te comprendre cette nuit là, et fuir lâchement en t'abandonnant… Je suis sincèrement désolée… »


Elle ne répondait pas, se contentant de l'écoutée et de voir des larmes commencées à couler le long de son nez, vers la pointe, et tomber sur le sol au fur et à mesure qu'elle parlait.


« … Mais tu n'as pas rien, tu n'es pas rien… Il t'a laissé la promesse de te revoir entre tes mains… Il est partit avec le sourire de savoir que tu pouvais maintenant tout comprendre… De pouvoir enfin te permettre d'avoir ce que tu rêvais obtenir… Alors je t'en prie : n'abandonne pas maintenant… Tu n'es pas seule… »


Elle tentait tant bien que mal de lui donner une raison de continuer, de ne pas abandonner, de tenter de lui faire comprendre qu'elle pouvait – qu'elle devait avancer. Elle pleurait lamentablement par-dessus son épaule simplement parce qu'elle ne supportait pas l'idée de la voir comme cela, et qu'elle se sentait réellement coupable de ce qui lui arrivait… Elle le sentait, elle le sentait même très clairement, car elle avait un contact direct avec elle, et elle pouvait sentir ses ressentiments du moment : tristesse, pitié, culpabilité, compassion, impuissance ; ces émotions défilaient en elle et les ressentaient de la même manière que les siennes… Et elle sentait aussi deux autres émotions légèrement plus enfouies : la peur en première, celle d'avoir toujours une forte appréhension à proximité d'un fantôme ; mais aussi la honte d'avoir peur, et de savoir que cela était la cause de ses malheurs…

C'était pathétique… Triste et pathétique. Car elle se rendait compte qu'elle lui disait la vérité, que son majordome lui avait dit la vérité : elle pouvait enfin avancer, et n'être plus jamais seule.

Elle arrêta de sangloter, et posa ses propres mains sur les siennes, sans délaisser pour autant la serviette de feu son majordome.


~… Mais qu'est-ce que je peux faire… Je n'ai plus nulle part où aller, et ne sais même pas où chercher…~

« Mais tu peux venir avec nous. » Lui répondit l'ex maitresse, s'étant relevée entre-temps.
« Tu peux nous accompagner au-delà de la forêt, et voir le monde qui existe au delà comme il te le souhaitait. »

~… Mais comment ? Je n'ai jamais été plus loin que la clôture de nôtre demeure… Et je ne suis jamais restée aussi longtemps que çà dehors…~

« … Alors, laisse-moi t'emmener avec moi… »

Elle tourna légèrement la tête sur le côté de façon à voir le visage de Flo, et plus précisément son regard, qui tentait désespérément de lui faire un sourire.

« … Je sais que ça peux te paraitre absurde… Mais je ne veux pas que tu crois qu'on va te mettre dans un coin, et que tu risques de te sentir seule à nouveau… Je sais ce que çà fait, et à quel point c'est dur… Même quand on a des amis formidables, à qui on ne rend pas toujours les égards qu'ils méritent. » Termina-t-elle en regardant la jeune femme blonde, qui hocha légèrement la tête pour souligner le sous-entendu.


Elle sentait la sincérité dans ses propos, chacune des micro-émotions qui passèrent à l'élocution de chacune de ses phrases : la gêne de proposer ainsi de l'hébergée. La douleur du rejet familial et de la solitude de rester pratiquement seule malgré le monde environnant. Le besoin de protéger les autres de ce vécu. La honte de ne pas pouvoir assouvir « correctement » cette dernière envie comme elle le voudrait. Et celle de ne pouvoir remercier ceux qui l'aidèrent à s'en sortir… Il y'avait tellement de points communs entre elles, qu'elle n'arrivait pas à y croire. Elle perdait un ami de longue date pour une nouvelle, une qui lui rappelait tellement de chose qu'elle ne pouvait s'expliquer…

Elle touchait ses mains qui ne la lâchaient pas, même si elle frissonnait au contact froid de son essence spectrale, et cela lui permettait de ressentir quelque chose qu'elle avait oubliée depuis fort longtemps : la douce tiédeur de la chaleur humaine.

Elle venait de se souvenir avoir un jour été dans ces jardins, et d'avoir aussi été enlacée de la même manière plusieurs fois, toujours par la même personne… Une personne qui fredonnait la même musique qu'elle récitait tout le temps dans le vieux château… Une personne aux cheveux clairs châtains…


~… Grande sœur…~

Dit-elle de façon nostalgique. Mais elle se reprit presque immédiatement sur le coup en se rappelant tout ce qui s'était passé avec celle qui la tenait.

~… je… Suis désolée… Je ne voulais pas…~

« … Ca ne me dérange pas… » Lui répondit-elle en souriant légèrement. « … J'ai dû te faire rappeler ta grande sœur, et tu t'es exprimée de façon nostalgique… Tu n'as pas à t'excuser… »


Ses paroles la soulageaient, et elle se laissait aller dans ses bras, écoutant le rythme calme et serein de son cœur qui battait contre son dos et les émotions qui allaient avec… C'était rassurant et réconfortant de savoir que l'on pouvait se reposer sur quelqu'un… Quelqu'un dont on sait qu'on peut lui faire confiance… Et elle lui murmura un fin merci, qu'elle fut seule à entendre.


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Les minutes continuaient de passer sans que personne ne vienne interrompre cette scène d'une rare candeur. Les personnes en présence attendant respectueusement qu'elles finissent de panser les premières plaies, jusqu'à ce qu'elles se sentent prêtes à reprendre la route.


Pendant ce temps, les deux Cynthia prirent l'initiative d'installer un « campement provisoire » pour leur permettre de se reposer un tant soit peu avant de sortir de la forêt, et éviter de montrer leurs têtes fatiguées aux personnes les attendant. Quelques repousses bien placés de leur part écartèrent tout risque de danger. Même s'ils restaient un tant soit peu sur leur garde, dans l'éventualité absurde qu'un autre spectre viendrait mettre son grain de sel ; Luna n'ayant pas activée ces repousses spéciaux à cause de la petite Lisa.

Elles s'étaient ensuite assisses côte à côte, Happy entre elle, devant un petit feu de camps, dont les branches mortes qui le composait crépitaient d'un son sec et apaisant, et dont la timide lumière chaleureuse berçait ce moment sous le croissant de lune brillant dans le ciel.


« … C'est dommage que de si beaux moments se passent sur des événements si tristes… » Commença la demoiselle blonde en regardant le ciel bardé d'étoile, les fines lueurs les représentant se mariant de façon sublime avec celle de la lune.

« … C'est une belle nuit pour mourir… » Récita sa compagne du moment. Modifiant légèrement la véritable maxime originale de façon à se faire comprendre.


Elle tourna légèrement la tête à la réponse de Luna, reposant un instant son attention sur elle en méditant cette phrase, puis elle releva son regard vers le ciel ; accompagnée par les pokémon dans son geste.


« … Oui… C'est vrai que cela fait un magnifique cadeau de départ… » Lui concéda-t-elle, les pokémon acquiesçant silencieusement.

« …Comme nous sommes loin de la ville, et de sa rétro-luminosité, on arrive à parfaitement voir le ciel étoilé à cette époque de l'année… » Commença-t-elle pour faire la conversation.
« … Le printemps reste vraiment la saison la plus gentille qui soit… »

« Hihi, c'est curieux de t'entendre qualifier une saison de « gentille »… Même si je dois reconnaitre que tu as raison… » Et elle reprit d'un ton plus nostalgique.
« Cela me rappelle la ligue et sa vue imprenable sur l'ile… Il m'arrivait même parfois de faire un détour de Célestia jusqu'à la cathédrale de la ligue, juste pour monter admirer la vue depuis la tour ouest… Le lever de soleil entre les deux pics du mont couronné n'a pas de prix… *soupir* » Et elle repartit dans sa contemplation du ciel nocturne.

« Au fait, en parlant de la ligue… Quand tu avais parlée des membres des conseils 4 d'Hoenn et de Kanto, Marion et Damien… C'était du bluff, n'est-ce pas ? Je ne les ai jamais rencontrés, et Kiméra ne me connais tout autant que de réputation. Je l'ai que rarement croisée, même quand j'étais de passage à Unionpolis… »

« Je sais… Mais je devais faire tout mon possible pour te sortir de là, et lui mettre la pression était la meilleure chose à faire… Encore désolée de t'avoir laissée souffrir, et de t'avoir fait croire que j'étais insensible à ton sort… »


Elle resta muette un moment en se remémorant ce passage traumatisant : celui d'avoir dû subir une véritable torture devant témoins, avec l'appui de celle qui se présentait comme son « amie »… Mais elle la rassura.


« … Tu avais prise les bonnes décisions. Je ne peux pas remettre en cause tes choix à ce moment là, car sans toi la situation aurait pu être pire… »

« Je sais que je pense avoir fait les meilleurs choix, d'avoir prise les meilleurs décisions. Je le pense aussi vraiment… mais quand je vois ce que çà a donné comme résultat… » Elle marqua une pause.
« … C'est pas facile de toujours paraitre la meilleure… De devoir tout le temps satisfaire les espoirs des gens en se mettant en avant, en donnant le maximum à chaque instant… C'est véritablement usant… Et surtout déprimant quand on se rend compte que ce n'est toujours pas assez… » Dit-elle renfrognée contre le creux d'un arbre, vers lequel elle s'était assise.

« Tu ne peux pas penser que tu dois porter tout le poids du monde sur toi, tout le temps. »

« Je le sais bien… Mais les gens non. Pour eux on doit se donner une image de perfection. On doit paraitre fort, intelligent, endurant. Capable de faire face à tout type de situation à chaque instant. Et que, quand la situation dégénère vraiment – comme avec la team galaxie -, nous devons être ceux qui la corrigent en deux coups de cuillère à pot… Mais c'est impossible… »
Elle marqua une autre pause, une boule dans la gorge.
« Même Lucas avait déjà craqué des ce genre de moment… Et pourtant, il a du mérite à son âge, pour avoir tant vécu et m'avoir en plus détrônée ; Tout comme ses amis… »


Elle fit une petite moue nostalgique en repensant à cette époque. La journée avait été dure, et le besoin de vider son sac se faisait sentir. Luna sentait encore que l'histoire de la team Galaxie lui restait dans la gorge, à cause de son ancienne relation avec leur chef, et qu'elle sentait n'avoir été que d'une aide mineure durant cette histoire alors qu'elle était maitresse de l'ile… Elle avait aussi de bonnes excuses pour ne pas avoir pu intervenir, mais, du point de vue de la population et du sien : elle n'avait pas été reconnue comme ayant été à la hauteur… C'est toujours comme cela que ça se passe ; on ne récompense pas les efforts de tout le monde à leur juste valeur.

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Par exemple durant les interventions chirurgicales, le patient reçoit toujours la visite de deux médecins : le chirurgien, et l'anesthésiste. Mais du fait que beaucoup de gens ne voit dans l'anesthésiste que « le gars qui endort », ils ne savent jamais à quel point il est tout aussi important que le chirurgien, et donc mériterait tout autant de considération ; car c'est un métier en perdition [authentique].

Un anesthésiste n'est pas uniquement celui qui « endort » le patient, c'est aussi le médecin qui a toujours un œil sur le graphique du patient : son rythme cardiaque, sa tension artérielle, sa saturation en O², ect… C'est lui qui permet au chirurgien d'opérer en restant parfaitement concentré et au courant de l'état de santé du patient à chaque instant ; tout comme le duo de commando sniper : un tireur qui fait le tir, et l'observateur qui calcul son tir. C'est aussi toujours celui qui réagit en premier au moindre problème. Et de surcroit, c'est le médecin qui quitte toujours en dernier son patient ; s'enquérant de son état jusqu'au bout pour éviter toute complication dû à l'anesthésie et à l'opération, et qui pourrait remettre en cause tout le pronostic vital.

C'est donc très dur pour certaines personnes de cette profession de n'être parfois qualifiées que de « drogueur » par le reste de leur concitoyens, même si c'est à titre purement humoristique, car la clause de « risque de mort » leur est presque toujours induite. Il y'a toujours un risque de mourir sur la table d'opération, généralement aussi souvent à cause de l'anesthésie que de la chirurgie. L'anesthésie ne se contente pas « d'endormir » le patient, mais de véritablement « abolir » la sensibilité douloureuse de façon partielle ou locale ; ce qui nécessite les connaissances les plus poussées en chimie du corps humain, la moindre erreur de dosage pouvant être fatale.

Vous aurez beau chercher de partout dans n'importe quel « vrai » hôpital, vous ne trouverez JAMAIS un médecin acceptant d'opérer sans l'aide d'un bon anesthésiste.

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« Tu l'appelles Lucas ? Je croyais qu'il préférait quand on l'appelait « Louka ». »


Interrompue dans ses pensées par cette petite tentative de distraction, l'ancienne maitresse de l'ile reporta son attention sur son interlocutrice.


« Haha… C'est vrai qu'il préfère Louka, avec le son « ou » et celui plus sec du « ka ». Il a ses goûts, faut le reconnaitre. » Fit-elle d'un fin sourire.

« Cynthia… Honnêtement… Tu as bien agît tout à l'heure… Arrête de te tourmenter. »

« … Je n'y arrive pas pleinement, même si je sais que je le dois… » Elle marqua une nouvelle pause.
« Restée impassible devant une amie qui se fait torturer, et savoir que c'est la meilleure chose à faire… Rester impassible face au sort d'Hector, et ne pas réagir alors qu'il se sacrifie devant mes yeux… C'est… C'est vraiment dur… » Tandis que son Togékiss se lovait contre elle pour la réconforter.

« C'est pour cela que je te remercie… » Lui répondit-elle en se tournant vers elle, surprise par sa réponse.
« Parce que ça montre jusqu'où tu es prête à aller par conviction… Et y'a pas avoir honte de çà, je trouve même que c'est une tes plus belle qualités… Et je parie que même Lucas n'en pense pas moins, même Hector… Sinon, il n'aurait jamais passé son flambeau à quelqu'un en qui il aurait douté sur son cœur… »


Elle l'avait écoutée tout au bout en restant attentive à la moindre de ses syllabes, y comprit son équipe et celle de Florianne, et elle finit par lui arracher un sourire amusé de son visage déprimé ; à la grande joie de son Togékiss.


« … Vraiment… t'es vraiment unique comme fille… Et le pire : c'est que t'es toujours célibataire… »

La petite réplique fit un effet positif sur l'assemblée, faisant émettre de petits rires et bruits amusés de la part de chacun.

« … Je crois me rappeler que tu es tout aussi célibataire que moi… »

« Sauf que moi j'ai des centaines de prétendant prêts à se jeter à mes pieds au moindre claquement de doigt. »

« … Tricheuse… »

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Quelques autres petits rires furent émis dans le groupe, c'était toujours bon à prendre. Puis ils repartirent dans leur contemplation du ciel pendant encore un moment, profitant calmement de cette nuit qui s'offrait à eux. Jusqu'à ce que l'ex maitresse posa une question un peu… Gênante.


« … Est-ce que tu te souviens de quelque chose ? »

« … A propos de quoi… » Lui répondit-elle, gênée de deviner de quoi il s'agissait.

« Même si je ne l'ai pas vu… J'ai très clairement entendu le Branette dire qu'il pouvait voir en toi, et découvrir qui tu es – était réellement… Alors ? »

« … Alors quoi… » Fit-elle toujours sur ce ton gêné, bien que plus désabusé.

« … Tu n'as rien entrevu de ton passé pendant ce moment là ? »

« … Non… » Commença-t-elle, désabusée. « Je n'ai senti qu'un grand froid m'envahir, des pieds à la tête, alors que je le sentait clairement entrer en moi… Mais à part cela, rien… »

« … Il m'avait semblée l'entendre dire quelque chose pendant ce temps… Mais je n'ai pas entendu quoi… Tu sais ce qu'il avait dit ? »

« … Désolée… Mais non. » Lui répondit-elle, abattue. « Entre mon corps qui criait de douleur, et cette sensation horrible de froid… Je n'ai pas fait attention à ce qu'il avait dit après… En fait, je ne me souviens de pas grand-chose ; juste d'un cri inhumain, et m'être retrouvée sur Happy… Et puis ensuite retrouvée mes facultés… Lors du moment final… »


Et seul le bruit du vent dans les arbres et les cris plus lointains des habitants de la forêt firent écho à sa réponse, replongeant la scène dans une dimension plus triste. Même si Max lui fit un petit regard en coin, qu'elle reconnue tout de suite : le regard qui signifie qu'elle cachait quelque chose. Mais ils ne firent rien pour l'interrompre.


« … Je crois que Néo pourrait t'aider. S'il fouillait un peu plus en profondeur, il pourrait t'aider à te rendre la mémoire. » Alors que l'intéressé se retrouvait au niveau de sa dresseuse, appuyant son idée.

Mais la jeune femme aux cheveux noirs fit un mouvement de recul en guise de réponse, mue par un réflex « instinctif » dans son geste, à la surprise de Cynthia. Elle l'a vit reculer d'un bon mètre face à son pokémon spectral, qui affichait ironiquement toujours son même sourire narquois.

« Luna, ça ne vas pas ? »

« Excuse-moi… Mais… Je ne veux pas retenter l'expérience… » Fit-elle tremblotante.

« Mais Néo n'agira pas du tout comme le Branette. Il ne fera rien qui puisse te faire souffrir, tu as ma parole… »

« Je sais qu'il ne me veux pas de mal… Mais, s'il te plait : pas maintenant, pas tout de suite… Je ne suis pas prête pour çà… »

« …Pourquoi ? » Lui demandait-elle avec un air de pitié et d'incompréhension.

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La maitresse des baies avait maintenant toute l'attention du groupe, intrigué par sa réaction plutôt… « Brutale », compte-tenu de la proposition sans risque de la jeune femme blonde. Au vu de la situation qui semblait se bloquée à nouveau, Luna baissa la tête légèrement et détourna le regard de l'ex maitresse, avant de répondre.


« … tu m'avais demandée ce que le Branette avait dit après avoir fouillé mon être ? » Dit-elle d'une voix honteuse.

« Alors tu t'en souvenait, tu sais ce qu'il a dit ? » Fit-elle surprise de se rendre compte qu'elle lui avait mentie, et attendant impatiemment la réponse.

« … Quand il eut finit par retirer ses « bras » de ma tête… J'ai pu voir son regard déconcerté et ahuri qui tranchait avec celui qu'il avait auparavant… Et tout ce qu'il prononça furent deux mots… « Par l'enfer »… » Alors qu'elle détournait d'avantage le regard pour éviter de croiser celui de tout le monde.


Clairement choqué par sa réponse et tout ce qu'elle sous-entendait, le groupe fit une mine légèrement déconcertée en se tournant vers l'ex maitresse pour voir sa réaction, qui elle-même se tournait vers Max, le même regard interloqué, qui lui confirmait qu'elle disait la vérité… Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, la demoiselle aux baies prit l'initiative.


« Je suis désolée de t'avoir mentie… Mais, à cause de çà, je crois que j'ai de moins en moins envie de connaitre mon passé… » Puis elle s'inclina à terre en face d'elle de façon pitoyable.
« … S'il te plait… Même si c'est beaucoup te demander, je ne suis pas prête à chercher mes souvenirs… Ne me force pas la main, par pitié… »

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C'était assez paradoxal. Elle venait récemment de faire une promesse à un fantôme pour retrouver son passé, ce qui allait être très ardu. Et maintenant qu'elle a la possibilité d'aider quelqu'un d'autre à retrouver le sien, avec une méthode rapide et efficace, cette même personne refusait… Mais ils avaient tous suffisamment vécus de chose pour aujourd'hui, et elle ne se voyait pas causer d'avantage d'ennuis à l'une d'entre eux qui en a le plus souffert… Son Spiritomb comprit ses ressentiments, et s'en retourna à la contemplation de la nuit avant même qu'elle ne lui fasse signaler… Le remerciant imperceptiblement.


« … Merci… » Lui répondit elle en se redressant sur ses genoux, mais toujours la tête inclinée et le regard fuyant pathétiquement.

« … Je peux comprendre ton appréhension et tes ressentiments, et je pourrais jamais t'en vouloir pour çà… Alors arrête de baisser la tête, et viens par là… » L'incita-t-elle en montrant un espace de libre dans le creux de l'arbre, juste à côté d'elle.
« Allez, viens. Je vais pas te mangée tu sais ! Quoique… avec les bonnes baies… »

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Son Lucario prit l'initiative de lui donner un léger coup à l'arrière du crâne en réponse à cette boutade idiote, n'ayant en retour qu'un regard faussement outré de la part de sa dresseuse d'être traitée comme cela. Ce qui pu détendre légèrement la jeune femme aux cheveux noirs, qui se rapprocha lentement de la position indiquée par Cynthia en accédant à se demande. Et quand elle parvint juste à ses côtés, l'ex maitresse l'attrapa d'un coup et la projeta sur le côté, la faisant atterrir sur une surface molle et douce à sa surprise. Elle releva légèrement la tête pour voir de quoi il s'agissait, et tomba sur le regard niais et béat du Togékiss.


« TogéééEEEEEEéééé… » Fit-il d'une intonation lancinante, amusé par la réaction de l'humaine.

« Il voulait faire çà depuis un moment, pour te remercier pour les baies Parma lors de nos derniers matchs. » Commença Cynthia, tout aussi amusée que son pokémon par la réaction de la jeune femme.
« Même s'il ne fait pas partis du genre de pokémon qui aime le combat, il n'est jamais contre l'idée de pouvoir affronter un adversaire « face à face » contrairement à ses semblables. Et tes baies anti-électrique lui ont plusieurs fois sauvé la mise dans nombre de situation fâcheuse. »

« C'est pas plutôt un prétexte pour m'avoir jetée sur lui ? » Répliqua-t-elle comme elle pouvait, avec le volatile refermant ses ailes sur elle.

« Y'a un peu de çà aussi. »Fit-elle d'un petit air complice avec son pokémon vol.
« Mais tu sais que les Togékiss sont des pokémon très sensibles aux émotions et aux ressentiments, ils seraient même capable de se laisser mourir si jamais ils étaient malheureux. Tu comprends bien que je me dois, en temps que dresseuse et ex-maitresse, de ne pas laisser la moindre chance que cette situation dégénère à ce point avec Happy. » Fit-elle toujours de ce même sourire amusé et complice, alors que le volatile ne la lâchait pas un seul instant.

« … Si je comprends bien, tu es en train de me dire qu'il ne me lâchera pas tant je ne cède pas à ta demande… »

« Non… » Commença-t-elle d'un ton qui signifiait qu'elle avait mal pris la remarque.
« Il ne te lâchera pas tant que tu ne lui aura pas fait de compliment. »

« …Pardon ? »

« Tu m'as bien entendue : Il ne te lâchera pas tant que tu ne lui feras pas un compliment pour signifier que tu acceptes ses remerciements. »

« … Tu n'hésites pas à te servir de tes connaissances tactiques sur moi… Tricheuse… »

« Il attend… » Fit-elle d'un petit air goguenard à son attention, ne la lâchant pas d'une semelle non plus.

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C'était pitoyable comme modèle de raisonnement : tout faire pour oublier la tristesse du moment et panser les plaies le plus vite possible, quitte à faire n'importe quoi et aller dans le non-sens.

Mais d'un autre côté, elle avait raison : les Togékiss sont effectivement très sensible aux émotions et aux ressentiments en apparence, et ils se font extrêmement rares en période de conflit. On en voit de moins en moins d'ailleurs, et c'est logique : les Togékiss sont certes des pokémon très sensible aux émotions, mais ils n'ont pas la même habilité que les pokémon de type spectres, ténèbres, et psy pour très clairement les ressentir. Ce qui fait qu'il ne se base exclusivement que sur les apparences en premier lieu, et ne s'approche jamais de quelqu'un avant d'avoir acquis la certitude absolue que c'est une personne de confiance ; ce qui explique leur rareté.

Cependant, une fois que l'on a gagné la confiance de l'un d'entre eux, et mieux encore s'il reste avec soit : la légende veut qu'il ne nous arrive que du bonheur jusqu'à la mort… Encore un bon joker dans la manche.

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La jeune femme à la chevelure mate resta muette un moment, comme pour ne pas répondre. Mais elle finit par laisser glisser ses mains dans le plumage du volatile, qui émit un léger son de bonheur à cette sensation agréable de caresse.


« … C'est très doux… On dirait de la soie… » Et le pokémon apprécia à sa juste valeur le compliment… Mais ne la lâchait toujours pas.

« J'ai oubliée de te dire qu'il est de nature plutôt lâche. Il ne te lâchera pas tant qu'il ne sera pas pleinement satisfait, et que son égo ait au moins triplé de volume. » Corrigea-t-elle d'un air malicieux.


Comme pour confirmer ses dires, le volatile raffermit sa prise de ses ailes douces et soyeuse au niveau de son ventre, ce qui, avec sa tenue « plutôt légère » à cet endroit, ne manqua pas de titiller la sensibilité de son épiderme. Le volatile était effectivement de nature lâche, car son plan pour obtenir ce qu'il voulait était clair comme de l'eau de roche : des chatouilles.

« HaaAAA ! » S'exclama-t-elle, en même temps qu'elle fit un léger saut sur place par réflexe au geste du pokémon. « Non, Arrête ! Att-hen-hend, non, ça-ha, ça se fhai-hait pahahaha ! »

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Techniquement parlant, la torture par la chatouille n'est qu'un mythe. Il est normalement psychologiquement impossible de faire rire quelqu'un à mort en le chatouillant, car le processus de rire par l'excitation de l'épiderme ne peut s'activer qu'en présence de personne de confiance. En somme, à part en utilisant des déclencheurs chimiques comme le protoxyde d'azote, on ne peut rire à une chatouille que si la personne qui les pratique est quelqu'un que l'on connait. Car à ce moment là, le cerveau est dans une condition passive de détente propice au rire. Mais quand on est avec une personne inconnue qui, de surcroit, à l'intention de vous torturer, le cerveau est stressé et le corps trop tendu pour déclencher le rire. Ce qui explique pourquoi certaines personnes ne sont pas chatouilleuses : leur cerveau n'interprète jamais l'excitation de l'épiderme comme un stimulus pour le rire.

Néanmoins il est possible « techniquement parlant » de déclencher soi-même le rire « franc », de le refiler à d'autres personnes qui se mettent alors à leur tour à rire, et ainsi rire à son tour du rire, et provoquer un véritable effet de boucle qui ne peut se finir qu'une fois le corps fatigué est en manque d'oxygène… D'autant plus que le rire est étroitement lié aux larmes, on peut rire à en pleurer. Un cercle vicieux très utile, pour qui sait l'utiliser.

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Le pokémon oiseau ne laissa pas une seconde de répit à la demoiselle aux baies, faisant des va et viens de ses ailes toutes douces sur son ventre, et la faisait partir dans un fou-rire qui se propageait à tout le groupe alors qu'elle lui suppliait d'arrêter, les larmes coulant de ses yeux. Mais le pokémon ne s'arrêta toujours pas ; Cynthia lui rappelant qu'il ne la lâcherait que quand elle lui aura fait triplée de volume son égo.


« Je croyais que tu ne supportais pas de voir*HAHAHAHAHA* quelqu'un se faire torturé devant toi-*HAHAHAHA* ?! »

« Je veux bien faire une exception pour cette fois ! »

« C'est BAS *HAHAHAHA* ! » Alors que le pokémon s'y remettait de plus belle.
« D'accord, d'accord ! Happy a les ailes les plus douces et les plus légères qui soient, comme des nuages *HAHAHA* ! Son ventre est aussi doux et moelleux qu'un marshmallow *HAHAHAHA* ! Et il chatouille comme un dieu, c'est une torture *HAHAHAHAHA* ! Pitié, lâche-moi ! J'en peux plus ! »

« Hmmm… Ca te convient Happy ? » Alors que le pokémon concerné continuait son manège, et elle qui faisait presque la sourde oreille à tout çà.

« *HAHAHA* Arrête çà, par pitié ! J'arrive pas à respirer *HAHAHAHA* ! Je ferais n'importe quoi du moment qu'il arrête ! »


Une brève pensée complice passa entre le pokémon et sa dresseuse à la fin de sa phrase, comme si tout cela n'avait été qu'un plan orchestré depuis le début pour en arriver là… L'ex maitresse se rapprocha de la pauvre victime, son pokémon ralentissant la cadence pour lui laisser l'occasion de s'exprimée.


« Ais-je mal entendu quand tu as dit « je ferais n'importe quoi du moment qu'il arrête » ? »

« Oui, mais par pitié : qu'il arrête çà ! » Et le Togékiss reprit de plus belle par pure lâcheté et sadisme.

« Tu ferais vraiment n'importe quoi s'il arrête de te chatouiller ? » Demandait-elle comme un tortionnaire à sa victime.

« N'importe quoi, tout ce que tu veux ! » Les larmes aux yeux. Recroquevillée par terre.

« Ok, c'est d'accord. Happy : tu peux la lâchée. »

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Et le volatile obtempéra, cessant d'un coup le supplice de la pauvre damnée qui reprenait difficilement sa respiration et son calme, tout comme le reste de la troupe, qui était partie dans un fou-rire en la voyant réagir comme cela. Vu qu'ils ne voyaient généralement d'elle que ce côté « timide et triste », cela avait quelque chose de sadique et plaisant de briser cette apparence habituellement si « maussade ». Et au bout de deux minutes, elle put enfin s'adosser au creux de l'arbre…


« …C'est… C'est bas comme… Méthodes… » Fit-elle haletante.

« Mais efficace. Je crois me souvenir que tu voyais cela comme une qualité de ma part, non ? »

« … J'aurais mieux… Fait… De me taire… »

« Et bien c'est trop tard pour cela. Et puis j'ai ta parole que tu ferais tout ce que je veux si Happy arrêtait, devant témoins. » Avec un sourire sadique aux coins des lèvres.

« … Au secours… Quelqu'un… »

« Ne t'inquiète pas, je ne vais pas forcer tes souvenirs avec Néo. » Lui répondit-elle d'un air plus calme et sérieux.
« J'aurais besoin de toi pour « une surprise », je t'en dirais plus à un autre moment. »

« D'accord… Mais jure-moi de ne plus jamais me faire çà… »

« Tu crois être en position de force pour te permettre de lancer de telles propositions ? » Lui demanda-t-elle l'air hautain.

« Oh que oui… » Lui répondit-elle d'une voix grave, sa main dans son sac, dont elle retira une capsule baie ; dont la couleur verte fit réagir automatiquement toutes les personnes l'ayant déjà vu auparavant.

« NAN ! TOUT MAIS PAS CA ! C'EST ENCORE PLUS BAS QUE MES CHATOUILLES ! »

« A la guerre… »
Commença-t-elle d'un air vengeur en appuyant sur le bouton d'ouverture de la capsule, duquel on entendit un très clair « clic » comme si on dégoupillait une grenade ; jusqu'à ce qu'elle finisse sa phrase.
« … Comme à la guerre ! »

« NAAAOOOON !!! TOUS A COUVERT !!! »

« Mais qu'est-ce qui se passe ici ?! On vous entend à des kilomètres ! »

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Ils furent tous arrêtés dans leur élan par la championne plante qui était revenue en compagnie de la petite Lisa, y comprit Luna qui ne sortit pas sa baie. L'ex maitresse saisit l'occasion à la vitesse de la lumière, ordonna à sa Roserade de ligoter Luna avec ses fouets lianes passant par le sol, et son Lucario saisit à son tour l'occasion d'une vitesse extrême pour retirer la capsule de sa main. Te tout en 2 secondes. Et remit l'objet de tous les dangers dans les mains de sa dresseuse.


« Menace maitrisée… » Fit-elle soulagée.

« On peut nous expliquer ce qui se passe ?! » Demanda la championne plante légèrement impatiente.

« On vient de neutraliser une menace nucléaire d'ordre mondial. » Fit-elle en montrant la capsule à Flo, qui la reconnu sur le champ d'un petit air pâle qui interloqua la petite fille.
« Et vous de vôtre côté, comme ça s'est passé ? »

« Et bien… » Commença-t-elle d'un air légèrement gêné. « On s'est misent d'accord pour qu'elle vienne vivre chez moi. »

« Bonne nouvelle ! A un détail près. » Nota l'ex maitresse. « Comment vas-tu expliquer à tes dresseurs qu'une Ectoplasma shiny se balade librement dans ta maison ? Sans vouloir te vexée Elisabeth. »

~ Elle m'a expliquée pour les pokéballs et leur système de fonctionnement.~ Commença-t-elle d'un ton plus joyeux que quand elle les avaient laissées entre elles.
~ Je ne serais que « marquée » une première fois en me retrouvant dans une d'entre elles, et ensuite je pourrais rester de façon indéterminée en dehors sans qu'il y'ait une chance qu'on me capture.~
Elle marqua une pause après avoir récitée ce qu'elle venait d'apprendre par cœur.
~… Ca fait bizarre de se dire qu'on est un pokémon, tout en sachant qu'on reste humaine…~

« Je ne pourrais probablement jamais savoir ce que ça fait. » Lui concéda l'ex maitresse. « Mais je constate que, partis comme c'est : Flo va bientôt adopter toutes les filles de l'île plus jeune qu'elle. »


La boutade aurait dû logiquement faire mouche vers le petit duo, mais quand l'ex maitresse vit les deux interlocutrices se faire un signe de la tête avant de lui tirer la langue d'un « Zut » synchronisé, elle comprit que ce fut elle qui se fit piéger ; sa réaction étant tout bonnement trop prévisible.

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« Dites : c'est possible de me relâcher maintenant ? »

L'attention fut reportée sur la pauvre victime des désirs tortueux de l'ancienne maitresse de l'ile, toujours ligotée au creux de l'arbre.

« Cynthia : qu'est-ce que c'est que ce délire, tu peux t'expliquée ? »

« Comme tu le vois, elle avait l'intention de tous nous asphyxier avec son fruit pourrit dans une pensée kamikaze. Je ne l'ai que simplement empêchée de passer à l'acte. » Fit-elle en sifflotant.

« C'est pas vrai ! Elle m'a attrapée par surprise, et m'a fait subir un véritable supplice pour que j'accepte de lui rendre un service ! »

« Tu l'as torturée ?! »

« Elle a ordonnée à son Togékiss de me chatouiller, et de ne pas me lâcher tant que je ne faisais pas tout ce qu'elle voulait ! »

« Et çà a marché ? » Fit-elle d'un petit air admiratif vers sa collègue.

« Flo ?! »

« Un peu, mon neveu ! » Répondit-elle en passant son doigt sous son nez.

« Mais… Mais… »

« Moi ce fut un peu moins « extrême » la dernière fois. Et qu'est-ce que t'as obtenue ? »

« Je te le dirais plus tard. Mais pour l'instant : pourrais-tu demander à Gaia de transporter nôtre chère prisonnière ici présente, solidement attachée pour éviter qu'elle ne s'enfuie et n'en profite pour ne pas honorer sa promesse ? » Fit-elle en joignant ses deux mains comme une prière.

« Ok. Gaia ? » Demanda-t-elle à la tortue, qui accéda joyeusement à sa requête ; S'approchant inexorablement de la pauvre demoiselle captive.

« … Quelqu'un… A l'aide… » Chuchotait-elle faiblement, alors qu'elles se rapprochaient d'elle avec un sourire sadique.


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Et deux minutes plus tard, la voilà solidement attachée à l'arbre de Gaia, son sac entre les pattes du Lucario. C'était ironique au-delà de ce qu'ils ne pourraient jamais envisager : ils tenaient la personne la plus dangereuse du monde en prisonnière, et ne le savait même pas.


« Ne t'inquiète pas, on te libèrera en approche de la ville ! » Fit la jeune femme blonde d'un air souriant.

« Je m'assurerais personnellement de çà ! » Lui fit la championne plante.

« La prochaine fois, je resterais chez moi ! »

« Heeeeeein ? » Firent-ils tous en tendant l'oreille dans sa direction.

« J'ai dû mal entendre. » Commença l'ex maitresse. « J'ai crû que tu nous demandais de te refaire des chatouilles à n'en plus pouvoir… Aurais-je mal interprétée tes paroles ? »

« … J'ai rien dit… » Fit-elle abattue.

« Je me disais bien aussi. » Répondit-elle d'un sourire éclatant. « Parfait, nous pouvons donc y aller. Prépare-toi Lisa, tu va entrer dans un monde dont tu ne soupçonnais même pas l'existence. »

~ Comme il me l'avait promis ?~ Lui demanda-t-elle, les yeux plein d'espoir et d'appréhension.

« Plus qu'il ne le savait lui-même. » Lui promit la championne des Plantes.



Et le groupe repartit vers la ville, tous hors de leurs balls, faisant une sorte de haie d'honneur pour la petite spectre comme un dernier hommage au majordome, lui démontrant, où qu'il soit, qu'ils allaient respecter son serment ; la petite Lisa ayant toujours sa serviette d'un mauve-gris serrée contre elle.

Un nouveau monde s'ouvrait à elle. Un monde qu'elle n'avait jamais connue de son vivant, et dont elle allait en connaitre son passé au travers de ce futur : Ses joies tout comme ses peines, ses aventures tout comme ses revers, et la part de bonté présente en chacune des personnes se trouvant à côté d'elle…

… Tout comme leurs plus sombres.



[A suivre.]