Une quête pour les rêves de Lykananas

-Ah ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Arrête ! Criais-je en espèrant que quelqu'un m'entendes.

Je reçus son attaque lance-flamme de plein fouet. Heureusement, elle ne fit pas trop de dégât. Le fils du chef ne s'arrêta pas pour autant. Il couru vers moi, une lueur haineuse dans les yeux. Il sauta et me lança une attaque Feu-follet. Je fus grièvement brûlée à l'épaule. Je compris qu'il fallait absolument que je riposte, ce n'était pas une blague ! Je titubais un peu, le temps de reprendre mes esprits, puis lui sauta dessus en plantant mes dents acérées dans sa peau rouge. Malgré tout, son âge supérieur au mien lui donnait un net avantage dans le combat. Ses forces étaient décuplées par une haine inexpliquée. Il attaqua si rapidement que je ne le vis même pas et il me maintint plaquée au sol. Son souffle parvenait jusqu'à moi et j'avais du mal à respirer. Il allait m'achever puis me livrer à son père qui l'avait probablement envoyé accomplir la sale besogne. Des gouttes de sueur progressait lentement sur mes tempes, les sourcils froncés, j'essayais tout de même de trouver une issue.
Résignée, je décidais d'en apprendre plus sur les raisons de ses gestes.

-C'est bon tu as gagné ! Malgré tout, pourquoi fais-tu ça ? C'est ton père qui te l'a ordonné ? Crachais-je, dégoutée par de tels actes.
-Haha ! Ricana t-il, Mon père ? Cet imbécile ? Il est bien trop naïf et sage pour faire parti d'une telle organisation !

«Une organisation ? Qui me voudrait du mal ? C'est étonnant je ne croyais pas avoir d'ennemi» pensais-je intérieurement.

-Mais soit, reprit-il, Si tu le désire je vais te dévoiler nos desseins à présent que tu es sous mon emprise !
Je frissonnais. Sa voix étais sûre et sans tremblements. Mais j'avais encore confiance en ma ruse.

-Il y a à peu près trois centaines de lunes, mon maître réunit ses amis pour leur faire part de son idée: Monter une organisation capable de tout et qui à pour but d'exterminer toute trace humaine sur ce monde afin de faire régner les Pokémons en maître sur cette Terre. Seul notre maître survivra.
-Mais-Mais, balbutiais-je, Tu as un maître ?
-C'est exact ! Et c'est le plus puissant de tous les humains ! Grâce à lui, je régnerai en maitre, moi, son plus fidèle compagnon !
-Mais, pourquoi veux-tu m'éliminer ?

Mon ennemi me toisa d'un air narquois. Ses yeux dorés lui donnaient un air maléfique. Je ne savais plus quoi faire. J'étais coincée ici, sans que personne ne le sache.
Le Goupix appuya sa patte sur ma gorge, me tenant ainsi en respect. Il savoura son moment de gloire, sa proie à sa merci. J'essayais de réfléchir, afin de trouver une solution. Je ne comptais pas me laisser faire aussi facilement mais, tout mes mouvements étaient limités, sinon il augmenterait la pression, m'empêchant ainsi de respirer.
Le renard siffla deux fois. Quelques instants plus tard, j'entendis un bruit constant, comme lorsqu'on brasse l'air avec des mouvements puissants et très rapide. Le son se fit de plus en plus fort. Pas de doute, « il » se rapprochait. Soudain, un cercle de plafond se désintégra et quelque chose descendit jusqu'à nous. C'était une échelle de corde. Je levais les yeux et regardais à travers le trou. Je fus ébloui par la lumière du soleil, m'étant à habituée à l'obscurité du couloir. Je plissais les paupières et parvint à voir un énorme engin, noire et gris, avec de grosse planches fixées horizontalement sur son dessus qui étaient en mouvement constant. Une porte de l'appareil était ouverte et laissait apparaître des pokémons en tenue de combats. Ils portaient d'étrange tubes à la main, j'en avais déjà vu des semblables quand nous avions fait une balade en famille et que nous avions vu des chasseurs. Papa nous avait expliqué que c'était des sortes de bâtons. Ils crachait une balle qui tuait celui qui la recevait. Je n'avais pas bien compris mais à l'heure qu'il est, la vue de ces objets me fit frémir. Les pokémons-militaires descendirent à l'échelle de corde. Masqués, je ne pus les identifier. Ils nous encerclèrent et braquèrent leurs armes en direction du couloir. Le premier à être descendu nous fit signe et goupix retira sa patte. Il me releva brutalement et m'ordonna de grimper à l'échelle. Mes gestes se firent hésitants, mal assurés. Il me poussa et je commençais mon ascension fatidique. A mi-chemin, je vis un des militaires se retourner discrètement. Il braqua son arme sur Goupix, à son insu. Il mis son doigt sur une petite encoche et s'apprêta à la presser. Mon coeur s'arrêta de battre. On allait l'assassiner, là, sous mes yeux, et je ne pouvait rien faire.
Les étapes se déroulèrent lentement. Cette vision restera à jamais gravée dans ma mémoire. Le pokémon inconnu pressa la détente. Goupix reçu le projectile dans la tempe. Il s'écroula par terre, la respiration haletante. Les militaires s'accrochèrent alors au morceau d'échelle de corde que j'avais déjà gravis. Le mécanisme s'enclencha et nous fûmes treuillés.
Je pensais tout espoir envolé, comme j'allais l'être dans quelques secondes. J'étais effondrée. Les yeux perdus dans le vague, je ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait.
Une forme surgit alors au fond du couloir et se rapprocha de nous rapidement. En regardant mieux, je remarquais que la forme n'était pas seule, elle était suivie d'autres formes comme elle.

-Plus vite ! Hurla le chef de patrouille, reconnaissable à ses galons.

D'une main, je me frottais les yeux. Notre amie la Xatu doubla le chef, qui était la forme que j'avais aperçue. Arrivée à ma hauteur, je sautais sur son dos et elle vola jusqu'à l'autre bout du couloir.
En un coup d'œil derrière moi, je vis le chef et sa section sauter à terre et commencer une bataille effrénée contre mes alliés. Des dizaines de Nosferaptis surgirent par le trou du plafond et se lancèrent à notre poursuite. Mon amie accélera et sortit par une fenêtre entrouverte. J'eus le temps d'apercevoir la patrouille plaquée au mur … entrain de charger leurs fusils face au clan allié.
Mon sang se glaça.

-Xatu ! Xatu ! Il faut revenir en arrière ! Ils vont les tuer !
-Quoi ? Mais c'est impossible avec tous ces militaires à nos trousses ! Répliqua-elle.

Je m'apprêtais à protester quand je me souvins de sa réaction lorsqu'elle avait voulu rattraper son bébé. Je ressentais exactement la même chose qu'elle à ce moment là. Un sentiment d'impuissance. La personne que l'on veut protéger à quelques mètres. Sans rien pouvoir faire …
Je sentis les larmes me monter aux yeux. Xatu surpris mon regard triste.

-Mais ne t'en fais pas va ! Quelques loopings et autre figures et en deux-trois figures, nous les aurons semés crois moi ! Nous nous cacherons et les rejoindrons pour essayer de les sauver.

Je hochais la tête, trop choquée pour ouvrir la bouche. Nous volions à bonne allure, mais nos poursuivants ne se laissaient pas semer. Le vent fouettait mon visage et mes oreilles flottaient allègrement en arrière. La vitesse m'empêchait d'ouvrir entièrement les yeux.

-Tiens-toi bien ! Me dis soudain ma sauveuse, on va accélérer !

J'ouvrais malgré le vent des yeux tout ronds. Je pensais qu'elle était au maximum.

-Tiens toi prête, quand je te ferai signe, tu te plaquera contre moi, reprit-elle, mais pas avant sinon ils se douteront de quelque chose.

Mon coeur allait exploser. J'étais beaucoup trop anxieuse. Mes amis étaient probablement morts à- ce moment même. Je n'avais plus de raison de vivre. Un instant, je crus que j'allais tout abandonner, sauter dans le vide pendant qu'il en était encore temps. Je regardais en bas, au sol. Des écremeuh broutaient tranquillement, ignorant le danger qui menaçait dans le ciel. Un humain était accompagné d'un troupeau de Wouatwouat et de son fidèle Caninos qui était près à risquer sa vie pour un de ses semblables. C'est exactement ce qui se passait en ce moment. Mes amis risquaient leurs vies pour moi. Moi, qui voulait mourir. Mon esprit était ailleurs mais mes yeux regardaient toujours la terre. J'aperçus une famille d'eeveelutions. J'eus un choc. C'était ma famille tout craché. Exactement similaire. Mes pensées se dirigèrent vers les êtres que j'aimais le plus au monde. Papa, Maman, et tous mes frères et sœurs. Et là : le déclic. Je devais garder la vie. Pas pour moi mais pour toutes les personnes qui tenaient à moi. Je me concentrais sur ma tâche. Il fallait que je fasse ce que m'avais dis Xatu. Nous accélèrerions de plus en plus. Je jetais un coup d'œil derrière moi. Les Nosferaptis prenaient du retard mais ne se fatiguaient pas.
Enfin, le pokémon fit un signe de tête. Je me plaquais contre son dos, les oreilles tendues en arrière. Nous passâmes juste sous une branche, à quelques centimètres a peine du bois. Tous les Nosferaptis s'écrasèrent un à un sur le tronc d'arbre et retombèrent lourdement sur le sol. Xatu s'arrêta et fit du sur place. Après avoir vérifié qu'ils étaient tous hors d'état de nuire, elle fit demi-tour et se mit en route vers la fenêtre du couloir. J'étais soulagée. Alors que j'attendais patiemment que nous arrivions, un son que je n'oublierai jamais me tordit le ventre. Une détonation venait de retentir.