l'Œil aveugle de Auteur inconnu

Vlad avait quitté Céladopole il y a de cela maintenant 7 heures. Le meurtre de Wariv Gohlein, l'illustre dresseur, ne l'avait pas spécialement bouleversé. D'accord, c'était un meurtre et d'accord, c'était arrivé tout près de sa chambre, mais il s'en fichait totalement. Il n'avait pas le temps de s'attarder dessus. Un mort, un de plus ce disait il. Des dizaines, voire
des centaines de personnes meurent chaque jour et personne ne dit rien, il ne dirait donc rien pour la mort de cet individu aussi renommé que soit son nom .
Le meurtre avait quand même été particulièrement violent. Les murs de la chambre 1332/2 (ce qui signifie étage 1, chambre 33 allée 2 bâtiment 2 ) étaient recouverts du fluide vital coulant dans nos veines. Des entrailles, marque putride de cette barbarie, traînaient ça et là dans la pièce. On ne retrouva pas la tête de la victime, elle fut probablement emporte par l'assassin. Quand au corps, il ne ressemblait guère plus à un être humain.
Ce qui restait de peau avait viré au noir à force d'être rué de coups, une multitude de coupures profondes apparaissaient sur les jambes et les bras.
Je m'arrêterais là, ne souhaitant pas trop entrer dans des détails qui pourraient choquer un public plus jeune, bien que cette histoire ne soit pas écrite pour eux .
Une des plus grandes énigmes de cette tragédie était le fait que personne n'ait rien entendu. Il est, en effet, impossible de bâtir un tel "spectacle" sans aucun bruit suspect ou tout du moins pouvant attirer l'attention. Warriv à quand même du pousser un cri de douleur à un moment ou à un autre. Autre problème insoluble : Les fenêtres et la porte d'entrée étaient fermés à clé de l'intérieur, comment le meurtrier avait-il pu réaliser pareil prodige? Arrêtons nos interrogations ici, tout cela fait partie du passé, recentrons notre attention sur Vlad qui est en train de marcher le long d'une autoroute, préférant parcourir le chemin à pied plutôt qu'en bus ou en train, ou encore en avion. Il ne veut pas se presser, il veut prendre le
temps de réfléchir. Il n'atteindra son objectif qu'après une analyse complète de la situation. Il devait réussir à entrer dans la peau de son sujet grâce aux médiocres renseignements dont il disposait. Réalisez cela avec la cohue d'un bus plein ou les vrombissements des réacteurs d'un avion et vous mériterez mon plus profond respect. Le silence, ainsi qu'être en -au
moins- semi-osmose avec notre environnement est primordiale pour mener un raisonnement cohérent et efficace. Après des heures à se poser des tonnes de questions, parfois des questions totalement anecdotiques, Vlad décida de s'arrêter un moment, le cortex en ébullition. Il s'allongea dans l'herbe avoisinant l'autoroute et observa les nuages pendant environ une trentaine de minutes, laissant son esprit vagabonder là où son imagination le portait.
Il essayait d'imaginer comment était Mewtwo. Les supérieurs de son père avaient refusé de lui fournir la moindre photo, pas même une image ou un croquis. Pourtant il serait bien obligé de découvrir son apparence après l'avoir enfin trouvé, si toutefois il le trouvait. Ceci l'amena à se poser des questions à propos des vraies intentions de l'État. Il y avait de nombreux points noirs dan les derniers évènements, des faits étranges qui faisait que Vlad doutait sur l'objectif réel de sa mission. 
Il n'eut pas le temps d'achever ces réflexions que quelque chose attira son attention. Quelque chose de petit, trapu, dissimulé dans l'ombre d'un petit buisson. Il remarqua alors deux petites lueurs brillantes dans ce même buisson. Décidant de s'en approcher doucement, il se releva sans mouvement brusques. Il fit quelques pas en direction du buisson. Le petit arbre se trémoussa légèrement et quelques chose surgit. Cette créature, car c'était à n'en pas douter un
être vivant, était trop rapide pour que Vlad puisse distinguer ses formes. La chose tournait en rond et était de moins en moins perceptible tant visuellement -sa sa vitesse s'accélérait au fur et à mesure des tours- qu'auditivement -car la créature n'émettait aucun son, c'était comme si elle volait à quelques centimètres du sol-. Au bout d'un moment, elle s'arrêta mais se mit alors à briller d'une lueur dorée. Préférant éviter tout incident, Vlad ravala sa curiosité et se remit en chemin. Mais c'est alors qu'il fut frappé en plein front par un objet métallique, comme une petite lame. Au fur et à mesure que la dague s'enfonçait dans la chair, Vlad perdait conscience. La dernière chose qu'il vit avant de rejoindre le monde
du rêve fut une petit flaque d'hémoglobine par terre et une petit créature verte avec de petits yeux cerclés de noirs, avec de petites ailes bleutées et chatoyantes qui riait gentiment tel un enfant. Puis il tomba.
Nous sommes à Jadielle, le lendemain de l'accident. Il est 10 heures du matin, et un homme marche dans les grandes avenues encore presque désertes.
Il faut dire que l'absence d'arène (la précédente arène du parrain de la Team Rocket ayant été détruite au profit d'un bâtiment administratif) et de bâtiments touristiques impose un certain calme de vie à la ville. Mais revenons à notre homme. Bien, habillé, cravate, raie sur le côté, mine grave et sérieuse. Après quelques minutes de marche calme, il presse un peu le pas, comme s'il venait de se rendre compte qu'il était en retard. En effet, il s'excuse en arrivant à son lieu de travail. Il fait stériliser ses vêtements ainsi que lui-même dans un SAS spécial et revêtit un blouse. S'excusant de nouveau en pénétrant dans la salle de réunion, il s'assoit et l'entretien peut alors commencer. Un quart d'heure passa. Une demi-heure. Une heure et enfin l'homme prit la parole :
- Écoutez, monsieur le président, il a déjà subi assez de problèmes comme ça, laissez-le et abandonnons le projet qui, finalement, n'est pas si essentiel à notre bon fonctionnement.
- Taisez-vous. Lui répondit son interlocuteur d'un ton sec. Nous avons investi plusieurs dizaines de million s de poké$. Le projet du lien psychique est commencé depuis plus de 25 ans et, maintenant qu'il touche à son terme, vous voulez l'avorter ? Avez-vous perdu l'esprit ? Le lien est établi et ne demande qu'à être contrôlé. Nous avons envoyé quelqu'un pour éveiller son esprit aux possibilités qui lui sont offertes !
- Possibilités ? Offertes ? s'indigna l'homme. Mais vous allez le contrôler, il n'aura aucune possibilité, vous ne vous rendez pas compte de ce que vous faites !!!
- Il suffit! VOUS ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez de faire partie de ce projet. Rasseyez-vous je vous prie, et ne l'ouvrez plus avant la fin de la réunion. Continuez Mr Neil...
Et Arkos Tepes, simple pion de ce qui allait arriver de pire à l'humanité et à la faune pokémonienne, se rassit, maudissant son destin de l'avoir placé à ce poste.