La Faucheuse. de T-Tylon

Sinnoh. Forêt de Vestigion.

Jeudi 8 Avril. 14 heures 12 minutes.




A cause de son maudit pelage vert il fut rejeté par son clan. Toute sa vie, il ne pu compter sur personne d'autre que lui-même. Se battant et survivant par ses propres moyens, sans rendre de compte à PERSONNE ! Ses semblables se moquaient de son pelage, et le jugeaient faible uniquement sur ce critère. IL N'ETAIT PAS FAIBLE ! Il était fort, et il massacrait quiconque osait émettre un avis contraire !

Il avait évolué par ses propres moyens, devenant l'un des meilleurs représentants de sa race dans l'histoire ! Il mesurait 2 mètres 50 : Un géant parmi ses pairs ! Il faisait plus de 200 kilos : presque le double que les standards de sa race ! Et son marteau-poing ferait pâlir celui d'un Mackogneur !!!

IL ETAIT FORT !!! PERSONNE NE PEUT LUI TENIR TÊTE !!!

PERSONNE !!!

Personne…

personn...

….


Pourtant…Pour la première fois de toute sa vie…Il ressentit la peur… La vraie et unique peur primale dans toute sa puissance…

Au travers des yeux de cette humaine…


Ses cheveux d'un noir de mat avaient laissés place à son visage d'ange naturel qu'elle gagna à la naissance. Mais sa beauté apparente ne reflétait en rien sa vraie nature…

Nature que l'Ursaring contempla dans son regard…

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Malgré la beauté de son visage, il n'émettait aucune expression. Il restait parfaitement neutre ; comme s'il ne comptait même pas aux yeux de celle qui le portait, tel un masque.

Ses yeux marron sous ses cheveux révélaient leur vraie couleur : un puissant et magnifique ambre. Comme la sève des arbres millénaire qui se durcissait par le passage du temps, et préservait l'histoire de son étreinte légendaire.

Mais plus important que la couleur des pupilles, c'était le centre qui plongea le plus profond de l'être de l'Ours dans le désarroi… Un noir… Un noir comme il n'en avait jamais vu… Une couleur s'approchant du noir comme si il était possible de faire plus sombre que le noir… Un noir défiant la réalité de part son existence…


Un nuage vint à ce moment là obstruer le ciel et bloquer la lumière du soleil. Jetant lentement une ombre sur toute la forêt, englobant ses rares habitants…


L'ombre arriva en premier sur l'Ursaring sans que celui-ci ne s'en aperçoive, son regard pétrifié dans celui de celle qu'il considérait encore il y'a peu comme une proie. Puis elle commença à envelopper la jeune femme lentement…D'abord les pieds…Puis les jambes…Le torse et les bras…Le cou...Et puis finit par englober la tête… Révélant la véritable nature de celle qui lui faisait face…

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Ses vêtements normalement colorés de façon à se fondre dans les paysages de verdure lui apparurent comme noir. Pareil pour le monde qui l'entourait, laissant peu à peu place à un gris ambiant qui assombrissait sa vue… Les arbres, les feuilles, le sol, le ciel…Il n'arrivait plus à les voir…Il n'avait plus la volonté de les voir…Ses yeux uniquement posés dans ceux de la silhouette sombre comme la nuit qui lui faisait face…

La pupille de ses yeux virait lentement de couleur, pour laisser, au fur et à mesure que les ténèbres s'installaient autour, un rouge pénétrant à la place…Un rouge de mort…


Il était désormais dans un monde sans lumière…Il n'y avait rien autour de lui, son cerveau ne pouvait -ne voulait- rien voir d'autre que la créature lui faisant face. Incapable de fermer les yeux pour soustraire son esprit à cette torture…Mais il la regardait…Damnant son âme de contempler ce qu'il n'aurait jamais voulu voir…Et d'en comprendre la vérité…


Son visage était toujours dessiné tel un contraste dans cet univers noir : un visage désespérément neutre.

Elle était blessée, mais ne ressentait pas la douleur, ni même la haine et la vengeance.

Des enfants derrières elles, mais ne ressentait aucun désir maternel de protection, ne comptant pas.

Ils étaient blessés, mais elle n'en avait cure.

Pas de rage. Pas de haine. Pas de pitié. Pas de peur. Pas d'orgueil. Pas de vanité, d'envie, de désir, de jalousie, de honte, d'humiliation, de frustration, joie, passion, luxure, solitude, tristesse, bonheur, culpabilité…



Rien.

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Toute sa vie il s'était battu pour survivre, pour être le plus fort et le plus grand…Et il se rendait compte que cela ne servit à rien…

Celle qui lui faisait face était moins grande que lui, moins lourde que lui, moins puissante que lui…Il le savait…Il le…savait…

Mais il savait que les petits, les grands, les faibles, puissants, noirs, blancs, croyants, athées, femmes, hommes, enfants, vieillards, gentils, méchants, mortels et même dieux…En face d'elle, ça ne signifiait rien.

Le fin fond de ses yeux lui révélant la plus éclatante vérité :


« Tu es mort. »

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Il ne vit que son regard, le pire regard de la création. Le blanc de ses yeux avait disparut lui aussi de sa vision, le rendant incapable de chercher une issue à ce cauchemar.

Le rouge de ses yeux brillait comme deux soleils agonisants dans cet univers dénué de lumière, fuyant le centre de ses yeux comme s'il les tuait. Comme s'il voyait les deux derniers astres de l'univers s'éteindre à la fin des temp. Dévorés par ce qui trônait en leur centre : un noir dénué d'essence, dénué de forme, mais qui reflétait l'antithèse de toute chose…



Le noir du néant.

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Il ne trouvait aucune issue, il ne pouvait même plus ressentir quoique ce soit. Il venait de braver un tabou universel sans le vouloir, en contemplant ce qui ne devait jamais l'être et qui n'était pas… I

Il aurait voulu crier, hurler son désespoir, que quelqu'un le délivre de cette horreur, de ce cauchemar, de cette torture qui le faisait regretter d'être né, quelqu'un par pitié…Mais son cerveau n'arrivait plus à fonctionner, à réfléchir pour ne serait-ce que tenter de penser…Il ne voyait là que la futilité de son existence…

Il était né Shiny, il avait vécu Shiny…

Il allait mourir Shiny…

C'est tout.


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« GAIA : LANCE-SOLEIL !!! »


Le cri puissant le délivra enfin de cette horreur indicible, comme si sa supplique avait été exaucée ; ses yeux retrouvant les couleurs et la lumière de l'univers ambiant. Il aperçu vaguement une incroyable lumière arrivant par sa gauche, et qui le percuta dans une déferlante d'énergie titanesque ; le propulsant au travers de plusieurs arbre, et lui faisant vriller une douleur comme il n'en avait jamais connus physiquement auparavant…

Quand il finit par ouvrir les yeux, et de détourner le regard sur n'importe quoi d'autre que la Faucheuse, il les posa sur une autre jeune femme aux cheveux court et marron dont un bandana noir ornait sont front ; un short de la même couleur que ses cheveux, portant un cape et des chaussures de randonnées du même vert foncé. Mais dont le visage était dévisagé par la haine et l'inquiétude, accompagnée par une énorme tortue dont le dos était orné d'un arbre.

Il finit par revoir celle qui lui avait instillée l'essence même de la peur à terre, visiblement mal en point, et n'esquissant plus le moindre geste. Tandis que la nouvelle venue troquait son inquiétude et sa haine pour de la rage pure, sortant 4 autres pokémon qui composaient son équipe : Un Cotovol, une Roserade, un Ceriflor et une Joliflor, conservant une dernière ball en réserve. Elle prit la parole, s'adressant d'un ton fou de rage et à peine contrôlé à l'Ursaring.


« Pour ce que tu as fait je devrais te tuer de mes propres mains… Tu as fait fuir tous les pokémon de la forêt par égoïsme, tu les as tous terrifiés pour te prouver ta supériorité, et tu t'es pris à des personnes sans défense quand elles ne représentaient aucune menace pour toi ! »


Il se contentait d'écouter, n'osant plus faire le moindre mouvement avant que cette personne ne finisse son monologue, la voix grondant comme le son sourd des vieux arbres résistants aux tempêtes.


« Mais je suis la championne d'arène de Vestigion et la garante de ces terres. A ce titre, je ne me dois de ne pas me faire justice par vengeance et céder à mes pulsions, aussi puissante soient-elles comme aujourd'hui !

Alors écoute bien: dégage de cette forêt, pars aussi loin que tes pattes te le permettront. Si jamais je retrouve ne serais-ce qu'un seul de tes poils sur le moindre buisson de cet endroit, je te jure de te massacrer de telle façon qu'aucune plante de cette planète ne pourra recycler quoique ce soit de ton corps.

Maintenant : PARS !!! »


Il ne lui en fallait pas plus pour s'en aller, ravalant avec une joie subconsciente le peu de fierté qui aurait pu subsister, après le regard de la Faucheuse, si cela était le prix à payer pour mettre la plus grande distance entre lui et elle…

Il se retourna une dernière fois, en posant un regard de remerciement à Flo, qu'elle ne comprit pas tel quel, toujours aveuglée par la colère.

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Une fois l'Ursaring loin, ce qui ne tarda pas, les deux autres dresseurs de son arène qui l'accompagnaient finirent par la rejoindre. Elle les avait laissés sur le carreau quand elle avait reconnu le cri tonitruant d'un Ursaring en direction de la clairière de la pierre-mousse : la dernière position connus de Cynthia et de son groupe. Elle reprit à leurs attentions :


« C'est maintenant que vous arrivez ! »

« Doucement, je te rappelle que c'est toi qui nous a laissée en plan j'te signale ! »

« Nestor ! Oublie les reproches et sors Valérian, VITE ! »


Le dénommé Nestor ravala rapidement sa colère en voyant l'état horrifié dans lequel se trouvait sa camarde qui contemplait le corps du Lixy dans les bras de son dresseur décomposé : état plus que critique. Il prit instantanément l'une de ses ball accrochées à sa ceinture, et appela le dénommé Valérian : un splendide Herbizarre.


« Valérian : racine, synthèse et vampigraine sur le Lixy! Les meilleures que tu puisses faire ! »


En temps normal, l'attaque vampigraines sert à drainer l'énergie vitale de ses adversaires. Mais son véritable principe actif et de faire véhiculer l'énergie vitale au travers des plantes. Ce qui fait que dans ce genre de situation, les vampigraines donnent la vie au lieu de la voler.


« Quand à vous : Gaia, Léanore, Eva, Silcloud, Tarnis et Caal, en cercle défensif autour de cette position ! Je veux pas prendre le risque de tomber sur n'importe quoi avec autant de blessés grave ! C'est clair ?! »


Ils obéirent sans réticences en s'exécutant. Même s'ils savaient que, si l'Ursaring ayant à lui seul suffit à faire fuir tout le monde, alors l'équipe de pokémon au grand complet de la championne ne verrait pas débarquer le moindre être vivant à des lieux. Flo retroussa l'une de ses manches pour en dévoiler une pokémontre, tapant frénétiquement sur quelques touches avant d'obtenir rapidement une réponse.


« Service d'urgence de l'hôpital de Vestigion, parlez. »

« Ici Florianne Serpin, championne d'arène de Vestigion, je demande l'envoi rapide d'un hélico et de moyen d'urgence à la forêt de Vestigion : il y'a à trois blessés grave dont un dans un état extrêmement critique ! C'est un pokémon, et les deux autres blessés sont humain et pokémon, alors : MAGNEZ-VOUS LE TRAIN ! »

« Reçu. L'hélico est en route et sera sur vous d'ici 5 minutes. »

« ON A PAS 5 MINUTES, BORDEL DE MERDE !!! »

« FLORIANNE, CALME-TOI ! »


Ce fut la jeune demoiselle de son arène qui venait de hausser la voix, ayant sortit une rafflésia dont les effluves aromathérapiques sublimèrent et soulagèrent les douleurs du chien ténébreux, celui-ci tentant tant bien que mal de rester conscient pour voir son ami se faire soigner par l'Herbizarre qui déployait tout son talent à aider le petit pokémon électrique…Mais finit par sombrer dans le sommeil de la poudre-dodo. En parallèle, la demoiselle commençait un diagnostique sur l'état de Shadow, se rendant compte de la gravité de la situation.


« Nestor ! Demande à Valérian de s'occuper aussi de celui-ci : il a une hémorragie interne ! »

« Je peux pas être à trente-six endroits à la fois ! Valérian est déjà en train de se surpasser pour tenter de maintenir ce Lixy en vie ! »

« C'est pas vrai, mais c'est pas vrai, mais c'est PAS VRAI ! »

« Calme…Toi…Flo… »

« Cynthia ?! »


Elle s'approcha à tout vitesse de cette dernière, voulant l'aider par tous les moyens en sachant pertinemment qu'elle n'y pouvait rien. Elle l'aida néanmoins à se redresser convenablement, et de se calmer pour entamer la conversation.


« Cynthia ! HEY Cynthia, reste avec moi ! »

« C'est bon, ne t'inquiète pas… »

« Les enfants qui t'accompagne sont dans un état décomposé, le Medhyena est dans un état critique, le Lixy entre la vie et la mort, et tu es à terre avec une balafre aussi grosse que le tronc de l'arbre de Gaia ! NON JE M'INQUIETE GRAVE ! »

« Mon sac…Plus loin…Ouvert par L'Ursaring…Soins… »


Il ne lui en fallait pas plus pour réagir, trouvant enfin une utilité autre que d'attendre ces putains de toubibs !

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Elle demanda à Gaia d'étendre ses lianes, et de chercher et ramener tout ce qu'elle ne trouverait pas de naturel dans un rayon de 50 mètres dans la direction indiqué par Cynthia. Ce qu'elle fit en ramenant le sac et tout ce qui fut éparpillé autour à sa maitresse, ramenant même des déchets de pique-nique alors que c'était parfaitement interdit, et que ça ne contribuait qu'à la sortir encore plus de ses gonds. Elle prit néanmoins sur elle en montrant à Cynthia tout ce que sa Torterra avait ramenée.


« Voilà, tout est là. De quoi tu as besoin ? »

« La petite bourse noire…Là… »


Elle s'empressa de trouver l'objet en question et d'en sortir une barre remplit de différentes baies qu'elle ne connaissait pas, les montrant à son amie.


« La verte…Tout à droite… »


Elle s'exécuta de nouveau, faisant apparaitre une énorme baie de plus de 26 centimètres de forme plutôt particulière, faisant penser à un mélange entre un Pomdepik vert et une mûre.


« Qu'est-ce que j'en fout ? »

« C'est une baie Babiri…Son jus possède les propriétés… D'un puissant médicament naturel qui…Favorise la guérison et la cicatrisation des plaies… Demande à Gaia de la presser au dessus de mon dos… Pour que le jus s'occupe de ma blessure…C'est une baie très ferme… Ne lésine pas sur la force… »


Elle commença à lui retirer son manteau et enlever son haut pour révéler la plaie, pendant que Gaia commençait à s'occuper de presser la baie qui lui offrait une sacrée résistance, mais rien qui ne pourrait se soustraire à l'étreinte mortelle de ses lianes.

Pendant ce temps, l'Herbizarre accomplissait l'impossible : il gérait le flux vital de la terre qui passait par ses racines, qu'il transformait en énergie vitale et renforçait par la synthèse, et qu'il transférait ensuite aux DEUX pokémon dont il s'occupait ; suant à grosse goutte sous l'effort titanesque que cela lui demandait. Malgré les efforts louables du Rafflésia de Valérie qui lui fournissait le soutien aromathérapique nécessaire à cet exploit. Sous les regards totalement remplis de craintes des deux jeunes garçons, le fait d'avoir mouillé leurs pantalons n'entrant même pas en compte dans la situation.


« C'est génial Valérian. Continue comme ça, tu vas y arriver. »


Son maitre lui parlait d'une voix calme mais sincère pour l'encourager, mais l'Herbizarre savait que ça ne suffirait pas. Il n'était pas un pokémon de soin. Et ses aptitudes auraient mieux fonctionnées avec des pokémons du même type que lui…Mais le faire avec un ténèbre et un électrique lui bouffait une énergie considérable, ne pouvant au mieux que stabiliser leurs états, mais en aucun cas les soigner…Et son maitre aussi le savait.

Comme s'ils avaient compris les véritables pensées de leurs sauveurs, Benjamin et Matthew demandèrent ensemble la question fatidique :


«…Est-ce qu'ils vont s'en sortir ? »


Même Florianne avait entendu, se mordant la lèvre inférieure alors qu'elle surplombait le haut du corps dénudé de Cynthia, observant les multiples balafres superposées parallèlement entre elles dans son dos… Nestor répondant :


« Oui. Je vous garantis qu'ils vont s'en sortir. » En tentant de faire un sourire convaincu à leur encontre.


Mais ils ne le regardèrent même pas. Toute leur attention était portée sur les corps de leurs compagnons, et rien ne pourrait soustraire leurs yeux à ce spectacle…

Nestor se prit à penser que c'était tant mieux. Valérie lui faisant un sourire de dépit discret pour lui montrer que son visage était tout sauf convainquant lors de son mensonge…Il le savait : il était un piètre menteur. Et il détestait encore plus l'idée de devoir être obligé de mentir quand ça s'avérait nécessaire.

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De son côté, Valérian ne cessa pas son rôle de soigneur. Il était un pokémon de l'arène de Vestigion : un représentant officiel du type plante au travers de l'île, et aussi un gardien de la forêt. Il aurait du être présent bien plus tôt au sujet de l'état inhabituel de la forêt. Il aurait du prévenir son dresseur que quelque chose n'allait pas. Il aurait du le sentir ! Au lieu de batifoler tranquillement dans son arène avec Lise, la Rafflésia de Valérie… Et aujourd'hui, deux pokémon allaient probablement mourir parce qu'il n'avait pas fait sa part du boulot, et qu'il s'était conforté dans sa position de pokémon d'arène comme un vrai pacha.

Cette seule pensée le révolta de tout son être, et il pesta d'avantage contre son incapacité à pouvoir les soigner…Tant pis ! S'il ne pouvait pas les soigner, alors il tiendrait jusqu'au bout jusqu'à ce qu'ils soient tirer d'affaire, ou qu'il soit mort de fatigue ! Quitte à passer les trois prochains jours sans dormir !


« Bordel, mais que font les toubibs ! »


Flo n'en pouvait plus d'attendre, les secondes s'écoulant avec la douleur et la lenteur d'aiguille qu'on lui planterait dans ses chairs. Nestor reprenant :


« Si au moins on avait d'avantage de soleil pour la synthèse de Valérian ! Les nuages obstruent la lumière, et le feuillage des arbres capte l'essentiel de ce qui reste ! »

« C'EN EST TROP ! GAIA : LAME-FEUILLE ! »

« NON, FLORI-«


Trop tard, la tortue obéit à sa maitresse en tranchant tous les arbres présents d'un rayon de 30 mètres, dévoilant le ciel bleu et gris au dessus de la forêt. Tandis que Valérie reprit sur un ton passablement énervé :


« Putain, mais ça t'arrive de te calmer ?! Le ciel est nuageux ! Et ce n'est pas avec une visibilité légèrement accrue que la synthèse de Valérian va être boostée ! »


Pour toute réponse elle attrapa la dernière ball qui se trouvait sur sa ceinture, et la fit grossir dans sa main avec un léger air…Déçu ? Ce qui surprit les dresseurs.


« Je comptais vraiment pas faire appel à toi... Mais comme l'a dit Lucas : il faut toujours avoir un pokémon Vol avec soi ! Go, ATHOS ! »

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Il est vrai qu'un pokémon Vol est toujours utile pour se déplacer, mais le terme « vol » est relatif, surtout pour une championne des plantes. Ainsi, les deux dresseurs de son arène furent sidérés de voir quel pokémon volant elle gardait dans sa manche, dont le double type tranchait radicalement avec le sien : un pokémon vol au vu de ses deux ailes… Mais avec une flamme au bout de la queue.

Athos, un magnifique Dracaufeu, venait d'apparaitre à côté de la championne des plantes, ravis de pouvoir enfin se dégourdir les ailes.


« T'avais un Dracaufeu, et tu ne nous en a rien dit ?! »

« Un type Vol ET feu ? Je croyais que tu détestais les types feu ?! »

« Non, je déteste les spectres, et aie une petite appréhension avec les type Vol. Mais j'apprécie les feu, et tu vas comprendre pourquoi ! Athos : ZENITH ! »


Le dragon pris la peine d'analyser la scène pour que sa dresseuse finisse par faire appel à elle, passant du corps de la jeune femme blessée (dont il se souvenait d'elle lui ayant déjà fourni des baies) aux pokémon gravement blessés soignés par Valériant.

Il s'exécuta dans l'instant. Il prit un élan puissant pour se retrouver dans le ciel, et hurla un ordre mystique qui fit traverser la lumière du soleil au travers des nuages, inondant la clairière des rayons chauds du soleil ; boostant la synthèse de Valérian à son paroxysme. Avec ça il pouvait commencer à les soignés. Mais Flo ne s'arrêta pas là.


« Athos, est-ce que tu vois un hélicoptère en approche ? »


Le Dracaufeu acquiesça, indiquant via des signes approximatifs qu'il était quand même assez loin. Florianne pestant et rageant de plus belle avant de lui fournir de nouveaux ordres.


« 5 minutes, hein ? Très bien ! Athos : Fonce intercepter ces connards, et débrouilles-toi pour nous en ramener au moins un avec du matériel ! Quitte à le faire tomber dans le vide et le rattraper par la suite ! »

« Groar ? »

« J'en ai rien à secouer ! Ramène-en un par la peau du cul s'il le faut ! Et n'hésite pas à défoncer la porte de leur foutu carrosse volant si ça peut nous faire gagner 10 secondes ! »

« Florianne, cette fois-ci tu vas trop-«

« LA FERME ! FAIS CE QUE JE DIS ! »


Elle avait coupé la parole de Valérie d'un ordre simple mais ferme auquel elle ne put émettre aucune opposition, tandis que son pokémon obéissait à sa seconde injonction en se dirigeant à pleine vitesse vers le véhicule volant qu'il avait en visuel. Cynthia reprenant la parole en remettant ses habits.


« Comment vont les enfants ? »

« Ils vont physiquement bien… » Nestor indiquant l'endroit où étaient prostré les deux garçons, le regard livide devant leurs pokémons, insistant bien sur le mot « physiquement ».

« Tant mieux… C'est déjà çà… »


Elle tenta de se relever mais s'effondra instantanément, rattrapée de justesse par Flo qui l'empêchait de se retrouver à nouveau à terre.


« T'es blessée, ne fait pas de conneries ! Et n'essaye pas de bouger ou tu va aggraver la situation ! »

« Amène-moi juste…Près d'eux… »

« GAIA ! »


Laissant l'imposante baie de côté, le pokémon plante sortit plusieurs liane de sous sa carapace, les faisant s'enrouler autour de la taille de Cynthia, avec une délicatesse tranchant radicalement avec la force qu'elle avait déployée quelques minutes auparavant. Elle se servit de ses lianes pour soutenir et soulever le poids de la jeune femme aux cheveux noir, l'aidant ainsi à marcher vers le groupe de la championne, soutenue par cette dernière, avant de s'allonger péniblement sur le côté…


« Matthew…Benjamin… »

« Cynthia… Sonic… Shadow…Ils… »

« Chhhhh…Ca va aller… »


Elle les prit tous les deux dans ses bras et les serra contre elle…Les deux enfants finissant par craquer et pleurer de tout leur soûl dans le giron rassurant de son étreinte maternelle. Devant les regards de honte et de compassion des dresseurs de Vestigion.

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« QUEL ESTLE BLESSE LE PLUS GRAVE ! »


La voix venait d'en haut, criant pour séparer la distance entre elle et le groupe, qui leva les yeux aux ciel pour voir le Dracaufeu revenir avec un jeune homme habillé de noir et de bleu, une croix rouge sur le cœur, avec une sorte de grosse valise entre les patte d'Athos.


« C'EST CE LIXY ! » Répondit Valérie de sa voix aigüe en indiquant le petit chien au pelage bleu et noir. Le toubib arrivant atterrissant à pleine vitesse à côté d'eux, sautant du dos du Dracaufeu, et lui prenant la valise des pattes avec une rapidité professionnelle.


« Mais qu'est-ce que vous foutiez nom de Dieu ?! » Commença Flo, alors que le nouvel arrivant ignorait superbement sa pique au profit d'une pleine et entière attention sur les pokémon, s'enquérant rapidement du diagnostic superficiel établis par les dresseurs plante.


« Etat des blessés ? »

« Hémorragie interne dû à de nombreuse fracture pour le Medhyena, poumon gauche probablement perforé. Etat critique pour le Lixy : plaie ouverte au niveau du ventre et foie perforé sur la totalité. Et aussi multiple balafres sur le dos de la jeune femme : plaie saignante sur la totalité de la longueur, pour une hauteur allant de la 6é à la 10é cervicale, occupant presque plus de 70% de la surface. »

« Bien comprit. »


D'un geste expert il appuya sur le bouton protubérant de la valise, la faisant s'ouvrir comme une fleur mécanique, dévoilant le contenu pharmaceutique et technologique de cette dernière.

Il prit plusieurs fioles contenant différentes substance qu'il enclencha dans une sorte de pistolet médical, ces dernières déversant leurs contenus respectifs dans une sorte de « chambre » transparente, se mélangeant rapidement dans un ballet de couleur, avant de prendre en 2 secondes une teinte d'un pourpre foncée définitif. Et il piqua le pokémon électrique en plein dans la plaie, libérant son contenu ; avant de refaire la même chose avec différentes autres fioles sur le Medhyena. »


« C'est un puissant cocktail d'analgésique, d'anti-viraux et anti-bactérique, ainsi qu'un anti-douleur qui dérègle la production de globule rouge dans le sang, favorisant ainsi la formation de caillaux qui stopperont l'hémorragie en attendant l'hélicoptère. »


Ils écoutèrent sans un mot les paroles du médecin urgentiste, notant tout de même la tête visiblement soulagée du Medhyena qui, malgré son sommeil, était crispé de douleur quelques secondes auparavant. L'Herbizarre soufflait un peu grâce à l'aide apportée, sans pour autant stopper ses soins. Le médic reprit :


« Malheureusement, vu leurs états, ça ne va pas durer. Il faut les mettre en stase en attendant les renforts, sinon ils vont y passer. »


Il prit une manette discrète qui se trouvait au centre du dispositif-mallette de soin, enclenchant un mécanisme qui dévoila une plate-forme rappelant celle des centres pokémon avec des trous spécialement prévus pour des pokéballs. Il prit les pokéballs des deux enfants, et les y enfonça dans 2 des 6 espaces libres de cette dernière ; les balls affichèrent une lumière rouge brillante au centre pour indiquer qu'elles étaient reprogrammées et prêtes à servir.

Il tapota rapidement sur l'interface d'un gantelet sur sa main droite, la mallette réagissant en faisant tirer le rayon de chaque pokéball sur leurs pokémon respectifs, les dématérialisant et les rappelant en leurs sein ; le dispositif s'activant à nouveau dans un bruit aigüe, indiquant que les pokémon étaient bien en stase pour le moment.

Le plus urgent étant fait, l'homme se tourna vers la dernière victime de l'Ursaring, écartant de façon calme et douce les deux garçons blottis contre elle, et dévoilant son dos devant leurs regards horrifiés. Nestor déglutit avec difficulté devant le spectacle…


« Oh putain de merde… »

« Cynthia ! »


Comme si le cauchemar n'était pas finit, ils virent de multiples entailles béante dans le dos de la jeune femme ; la traversant de façon diagonale de haut en bas, en montrant le rouge de sang qui coulait le long de son dos, mélangé à sa sueur. Devant Nestor et Valérie hébétés par ce spectacle, et Florianne à la limite de plonger dans un état berserk.


« Si jamais j'entends encore parler de lui : je l'équarri à main nue ! »

« Mademoiselle, je ne puis rien faire de plus pour vous. Il vous faudra attendre les secours. »

« QUOI !!! »


La phrase de l'urgentiste avait achevé de la mettre hors d'elle. Mais avant qu'elle ne puisse libérer le flot grondant de ses pensées comme si la terre elle-même se soulevait, il reprit rapidement pour désamorcer la situation.


« Les plaies ont cessé de saigner et ont déjà commencé le processus de cicatrisation ! Tout ce que je peux faire, à la limite, c'est lui donner un anti-douleur. Je n'ai d'ailleurs jamais vu une telle vitesse dans le processus de cicatrisation chez un humain ! »

« C'est normal…Tenez… »


Le dite patiente montrant du doigt la baie encore tenu par Gaia, le médecin faisant rapidement le lien entre sa guérison et le fruit, sans pour autant avoir la moindre connaissance dans ce domaine. Mais il en tira une conclusion rapide et exacte.


« Vous êtes la maitresse des baies ? »

« Oui… »

« C'est très impressionnant de vous rencontrer. Enchanté, je me présente : Xavier Milan. »

« Merci... Cynthia Luna. »

« On verra les présentations plus tard ! MAIS OU ETIEZ-VOUS ! Vous vous preniez une pause café ou quoi ?! »

« Tout le monde n'a pas de pokémon capable de dépasser Mach 2 ! »


Il venait de se redresser pour faire face à la championne, la contre-pique ayant fait totalement mouche. Il avait laissé passer la première par préoccupation et professionnalisme envers les blessés grave ; mais il n'allait pas se laisser marcher sur les pieds par cette dresseuse colérique et arrogante, championne ou pas !

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La situation semblait figer entre les deux humains tels deux chien de faïence, alors que le son des palmes de l'hélicoptère battant l'air ce firent enfin entendre. Ils tournèrent les yeux au ciel, voyant le véhicule se mettre en position stationnaire au dessus d'eux. Xavier mettant sa main sur son casque.


« Jonathan, fait descendre la civière ! On en a besoin ! »


Le dénommé Jonathan répondit avec un accent de rasta qui surpris tout le monde sauf son interlocuteur.


« Impossible mec : le treuil est H.S man. »

« QUOI ?! Depuis quand ?! »

« Depuis Hier man. J'ai tenté de te le dire, c'est pour ça que j'ai pas voulu décoller directos. Mais tu m'a pas laisser le temps d'en placer une, man ; t'était carrément super stressé à l'idée de perdre du temps, alors j'ai décollé. En plus, j'aurais bien voulu te l'expliquer en chemin, mais tu t'es fait aguiché par c'te dragon orange en plein vol… »


D'un coup les regards se tournèrent vers Flo le temps d'une seconde, par pur réflexe instinctif, sachant pertinemment qu'elle n'était fautive en rien : elle avait bien agit en faisant chercher l'urgentiste le plus vite possible.


« Putain c'est pas vrai ! Dans ce cas, essaye de te poser et dis à Amanda de se préparer la civière avec Pascal ! »

« Impossible mec ! Mes scopes m'indiquent que va y avoir une méga bourrasque sur nôtre poire d'ici 3 minutes. Si j'me pose, je pourrais plus décoller ! »

« MAIS ON ACCUMULE LES MERDES OU QUOI !!! »

« Tu l'as dit mon frère : On est dans la mouïse. »


La colère accumulée jusque là chez Flo se dissipa lentement, lorsqu'elle se rendit compte qu'il pouvait exister quelqu'un d'autre qu'elle pouvant aussi se mettre dans un état de colère impressionnant. Ainsi calmée, elle put proposer une idée.


« Est-ce que vous pouvez rester le plus immobile possible en vol stationnaire ? »

« Yes ma'am. Pendant encore deux minutes avant que je ne doive lutter avec dame nature. »

« Ok, j'ai une idée. Gaia : Balance tes lianes dans le ciel ! Et Athos, attrapes-les en Vol ! »


Ceux-ci s'exécutèrent, les lianes vertes montant au ciel tel des tentacules, tandis qu'Athos s'envolait et les rassemblait en direction de l'hélico.


« Bonne idée. Pascal, Amanda, tenez-vous prêt à réceptionner le colis ! »

« Reçu. »


Le dragon de feu arriva au niveau des deux autres urgentistes et leur donna les lianes de Gaia, ceux-ci s'empressèrent de les diriger et les nouer dans les espace prévus pour de la civière, avant de tirer un coup sec dessus, faisant comprendre à la tortue qu'elle pouvait y aller.

La civière descendit et la jeune femme fut placer dedans, rapidement remontée par le duo tortue/dragon en direction de l'hélicoptère, et réceptionnée par l'équipe médicale à bord en toute sécurité. Juste à temps, l'hélicoptère venant d'être pris de soubresaut alors que le rasta faisait des pieds et des mains pour rester stable.


« Ok c'est bon man ! J'ai le colis, alors je décroche ! On se fumera le calumet d'la paix à la maison ! PEACE MON FRERE ! »

« On vous accompagne avec Athos ! »


Les regards se tournèrent à nouveau vers Florianne qui montait son Dracaufeu avec les deux garçons, ce dernier n'étant nullement gêner par le nombre de personne situées sur son dos. Et elle reprit à l'attention de ses dresseurs.


« Nestor, Valérie : vous prenez le pick-up et raccompagnez Xavier vers l'hôpital ! Et faites un rapport de la situation à l'arène et à la ligue sur ce qui s'est passé ! Je serais à l'hôpital de Vestigion pendant ce temps ! »

« Compris ! »

« Jonathan, tu peux y aller mon pote ! »

« Ca fait plaisir à entendre mon frère ! Très bien mesdemoiselles : on rentre ! »



Et l'hélicoptère repartit d'où il était venu, talonné par un dragon de feu portant la championne des plantes, et deux enfants qui n'oublieront jamais cette journée de leur vie.