La Faucheuse. de T-Tylon

Sinnoh. Sortie est de Floraville.

Jeudi 8 Avril 2010. 10 heures 33 minutes.



«Tu t'en va de sitôt, Cynthia ?»

La jeune femme s'arrêta aux abords de la route 205. S'étant faite interpellée par la Matriarche Vistelle, accompagnée de son petit-fils Matthew et de son amis Benjamin.

«Oui, je vais m'occuper de la commande que j'ai reçue de la part d'Uniopolis. Même si la baie Nanone attendra, car il faut que j'aille vers Frimapic pour en trouver…Et puis…»

«Cela te permet de faire le deuil de ce garnement ?»

Elle avait lue dans ses pensées…Tout du moins, dans les pensées qu'elle laissait percevoir.

«Disons que la vie continue et que chacun la suit comme il veut… Si vous voulez bien m'excuser, je vais commencer par me rendre vers les éoliennes pour les baies Parma…J'en ai laissée un plant exprès à côté des éoliennes… En espérant qu'elles ont bien grandies…»

«On peut venir avec toi ?»


Elle se tourna vers Matthew qui venait se mettre en avant avec Benjamin, sous le regard neutre de la grand-mère. Visiblement, elle était au courant, et n'avais pas l'air d'émettre une contre-opinion quand à cette idée… Une réaction intrigante, compte tenu des récents évènements ayant bouleversés leurs vies.


«Matthew…Ton oncle vient récemment de mourir. Tu ferais mieux de rester auprès de ton père pour-»

«Cynthia, je crois que tu devrais les laisser venir.»

=Comment ? Prononcer comme elle venait de le faire, cela paraissait être son idée ? Voilà quelque chose de plus inhabituel. Il faut en apprendre d'avantage.=

«Explique-moi ce revirement, je te prie ?»

La vieille dame ne répondit pas. Ce qui ne fut pas nécessaire, car ce fut Matthew qui reprit d'une voix étonnamment calme.

«Papa…Il est cloitré dans sa chambre et il ne sort plus du tout. Maman, elle reste dans le salon devant la télé, et elle se lève parfois pour apporter à manger à papa quand il lui demande en criant. Et quand elle revient, elle pleure…»


= Pas besoin d'être Milgram, Louise Bonaparte ou Sigmund Freud, pour savoir que malgré tous ses efforts pour le cacher à la cérémonie d'enterrement : Christophe avait craqué…Mais il avait eu la décence de s'enfermer dans la chambre pour éviter le spectacle pitoyable à son fils.=


«Je pensais l'envoyer chez Benjamin, mais ses parents sont aux fourneaux. Et ce sont même eux qui me demandèrent de m'occuper de lui. Ce qui arrive plutôt souvent…» Intervint la matriarche.

«Mais, je ne suis pas sûr que-»

«Cynthia, ma grande, le discours que tu avais fait hier était vraiment digne d'entrer dans les annales de la ville. Malgré ton caractère naturel plutôt passif, tu es restée forte et droite devant sa dernière demeure. Et aujourd'hui, alors que cet enterrement c'était passé hier, tu continues d'avancer.»

«C'est très gentil de ta part, mais je ne vois vraiment pas le rapport…»

«Vraiment ? Avais-tu remarquée la tête de Matthew durant la cérémonie ?»

«Non…Je ne crois pas non plus l'avoir vu.» Fit-elle légèrement gênée. «Son père m'avais pourtant dit qu'il n'était pas sûr de faire son discours et qu'il préférait éviter çà à Matthew, et que c'était pour çà que je ne l'avais pas vu…»

«C'est mamie qui m'a emmenée à l'enterrement d'oncle Olivier. Elle disait qu'il fallait que je puisse moi aussi le voir une dernière fois.»

Le petit-fils reprenant la conversation, surprenant même sa grand-mère par le ton calme avec lequel il s'adressait à la jeune femme.

«J'ai vu mon père sur le point de lâcher et de fuir, mais il ne l'a pas fait. Il a continué jusqu'au bout alors que moi je pleurais dans mon coin…»


= A cet âge là, le fait de pleurer est considéré comme une faiblesse évidente dans la société préadolescente : tu pleures donc tu es faible. Mais quand un enfant le reconnait…C'est du vrai courage que de braver un tabou par l'honnêteté, en s'exprimant clairement. Il fallait bien lui accorder ça. Il venait de susciter un léger intérêt dans la case «surveillance de la croissance de la future génération de Floraville».=


«Tous les gens venaient à chaque fois exprimer leur gratitude envers mon oncle, en racontant des passages de leurs vies…Mais ça ne me faisait rien. Je continuais de pleurer sans que mamie puisse m'arrêter. Je voulais pas que mon oncle soit partit.»

«Comme tout le monde, mon pote.»


=C'était Benjamin qui avait reprit, soutenant son ami d'une tape dans le dos. Que faisait-il là d'ailleurs ; mis à part l'idée de soutenir moralement un ami proche ? Tiens, qu'est-ce qu'ils ont dans leurs poches, vu le bombement prononcé de ces dernières ? Ils n'allaient pas tarder à le révéler…=


«Et puis, quand ce fut à ton tour, j'ai commencé à partir. Puis tu as fait ton discours. Je me suis arrêter, et je l'ai écouté jusqu'à la fin…»

«Et quand tu eue finit ton discours, Matthew avait cessé de pleuré.»

La matriarche avait finit ce qu'avait commencé Matthew, laissant la scène curieusement calme.

«Tu disais bien que le voyage initiatique commence aux alentours de 12 ans, n'est-ce pas Cynthia ?» Reprit-elle d'une note clairement rhétorique.

«Oui. Tout du moins à Sinnoh…Et ils n'ont que 10 ans.»

«Mais le dressage de pokémon commence à quel âge ?»

«Aucun en particulier. Il n'y a pas d'âge pour…Attends un peu. Tu veux dire que-»


= Sans m'avoir laissée le temps de finir ma phrase, je vis Vistelle dire aux deux amis : «montrez-lui les jeunes», qui obéirent instantanément en sortant ce qu'ils avaient dans leurs poches : une pokéball chacun.=


«Mais ce sont-»

«Go Sonic !»

«Montre-toi Shadow !»


Les pokeballs s'ouvrirent, dans un duo de lumière blanche contrastant avec celle plus timide de l'aube, révélant leurs occupant : un Lixy et un Medhyena, devant le regard interloquée de la jeune femme et celui plus amusé de la matriarche.


«N'oublie pas qui était Olivier Curtis. C'était un grand architecte, mais il aimait aussi les pokémon. Voici les cadeaux qu'il avait prévu d'offrir à Matthew pour ses douze ans. Ces pokémon furent récupérés dans la pension de Bonville par le gérant, et Olivier les adopta instantanément quand le gérant le lui a proposé…Ils étaient de vieux amis, et ils savaient qu'ils seraient toujours plus heureux à voyager au travers du monde avec un dresseur et amis plutôt que de rester cloitrés dans un enclos… Mais je laisse Matthew terminer.»

«Je veux pas attendre mes douze ans pour devenir fort et aider ma famille quand elle en a besoin. Je veux pas rester un poids tandis que tout le monde fait semblant d'aller bien ! Alors, même si j'aurais le droit de partir à douze ans, je veux devenir fort maintenant !»

«Pareil pour moi. C'est mon pote et je peux même pas l'aider quand il en a besoin. La je passe vraiment pour un vantard si je dis que je veux devenir maitre et que je suis même pas capable d'épauler un ami !» Intervint Benjamin d'une même détermination.

«C'est pour çà que je lui ai remis Shadow. Être fort c'est bien, mais à deux c'est mieux !»

Ils se donnèrent une tape dans la main alors que leurs pokémon acquiescèrent par un aboiement franc, sous le regard convaincu de la matriarche, et celui plus réservé de la demoiselle.

«Son père n'est pas en état, et sa mère et moi ne souhaitons vraiment pas qu'il reste à la maison. Cécile et Emilie n'ont malheureusement pas de pokémon et ont décidées de s'occuper de la baie Sitrus Shiny à la place. Je veillerais sur elles. La seule personne en qui on peut avoir pleinement confiance pour les aider dans cette entreprise : c'est toi Cynthia.»

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=En effet, vu sous cet angle. L'idée me plaisait dans le sens où je pourrais surveiller leurs évolutions. D'autant plus que mon pokématos faisait aussi office de pokédex ; essentiel si l'on veut éviter les surprises lorsqu'on va à la chasse aux baies…=


«Haaa…Je vois que vous ne changerez pas d'avis. Et puis de toute façon vous avez vos pokémons visiblement prêt à me sauter dessus si je refuse, alors…»

«Pas de tentative de culpabilisation.» L'interrompit Matthew. «Mamie nous a tout dit sur toutes les tournures de phrase que tu prendrais pour nous faire revenir sur nôtre décision.»


= Je me tournais vers la grand-mère, celle-ci me faisant un sourire de satisfaction malicieux…Malédiction ! Vistelle avait vendue des secrets tactiques à l'ennemi, c'est de la trahison ! Et je le lui montrais bien via mon regard neutre que je lui portais…Mais elle détourna le regard vers tout et n'importe quoi. La défense «gamine sénile» venait d'être activée ; une barrière de fausse innocence impénétrable dans laquelle se cachait une véritable petite diablotine…

Autant abandonner…Si on peut parler d'abandon.=


«Très bien, vous pouvez venir avec moi.» Finit-elle par céder d'un petit soupir.

«YEAAAH !»

«Profite-en bien Cynthia, le bonheur après la tristesse en un seul mot.» Lui concilia-t-elle amicalement.


= Ils s'étaient tout de suite réjouis lorsque leur grande sœur accepta leur requête, accompagnés de leurs pokémon ravis à l'idée de pouvoir enfin exprimer leurs potentiels, sous le regard biché de la vielle dame. Mais je ne laissais pas ça sans poursuivre mon rôle jusqu'au bout.=


«Avez-vous tout le matériel nécessaire ? Des potions ? Des rappels au cas où ? De la nourriture, une boite de premier secours, une…»

«Ne t'inquiète donc pas, j'ai tout prévu pour que tu ne te débine pas…»


= Encore dans sa voix malicieuse, elle sortait de derrière son dos deux sac visiblement remplis de diverse choses… De tout ce qu'ils auraient normalement besoin, et même plus pour faire face à un voyage initiatique… Je me faisais encore damné le pion devant les regards amusés des cinq gamins ; car oui je comptais les pokémons et la gamine du troisième âge dans le lot.=


«C'est bon je m'avoue vaincue…» Consentit-elle d'un air faussement abattu. «Mais vous me suivrez selon l'itinéraire que j'ai choisis. Et pas d'initiative non réfléchies ! Est-ce que c'est clair ?»

Toute la fine troupe acquiesça. La matriarche terminant.

«Bon, et bien je crois que je vais vous laisser les enfants. Bonne journée !»

«Byeeeeee ! » avait répondu le nouveau petit groupe d'expédition, les pokémons imitant tant bien que mal le son dans leurs gorges.


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Cela faisait deux minutes qu'ils avaient quittés Floraville, et Cynthia commença à leur expliquer le plan.


«Très bien. Comme je vous l'ai dit, en premier lieu nous iront aux éoliennes pour mes baies Parma. Il y'a là bas des hautes-herbes dans lesquelles se trouvent parfois des pokémons de type électrique ou eau. Ils ne sont pas bien dangereux, et feront donc un excellent début pour vous et vous permettront de mieux vous connaitre entre vous. Je vous raconterais la suite de nôtre programme une fois les baies Parma récoltées et vôtre premier combat de pokémon remporté… Des Questions ?»

Seul un silence passif d'attention lui vint en retour.

«Parfait. Première étape : les éoliennes. Et laisser vos pokémon hors des balls, qu'ils se dégourdissent et s'échauffent jusqu'à ce qu'on arrive. D'ici vingt minutes environs.» Conclut-elle conciliante.

«Bah j'avais pas l'intention de remettre Shadow dans sa ball…Et toi, Mat ?»

«C'à m'avais pas traversé la tête, Ben. Et vous ? » Continua-t-el en questionnant les deux canins.

«Lix !»Sur un ton joyeux.
«Naaaa…»Sur un ton blasé.

=Pour le premier je n'étais pas sûre, mais le second était clair. Je me pris donc à sourire.=

«Dis, Cynthia, à quoi elles ressemblent les baies Parma ?»

«A ceci, Benjamin.» Répondit-elle en faisant apparaitre l'holo-photo de la dite baie via son pokématos.

«C'est bizarre…On dirait que ça ressemble à une tétine au citron au premier coup d'œil.» Reprit Matthew d'un air assez interpellé.

«C'est pas faux Matthew. Les Baie Parma sont des baies dont la consistance sucrée et acide diminue grandement les dommages subis par une attaque de type électrique, et les éoliennes sont un cadre de développement idéale pour ces dernières. C'est pour cela que j'en ai plantée quelques plants avec l'accord du propriétaire du terrain. Pour l'anecdote, il paraitrait qu'elles ont un succès fou avec un certains pokémon ballon qui passe de temps en temps à proximité. Vous pouvez toujours espérer tomber sur lui, mais il partira aussi vite qu'il est venu s'il voit des pokémons tapant naturellement dans ses faiblesses.»


Elle acheva son petit résumé sous le regard légèrement frustré des deux enfants, car elle leur avait montrée la fiche du pokémon ballon lorsqu'elle en fit l'allusion. Il s'agissait d'un Baudrive, un pokémon de type spectre et vol. Ce qui signifiait donc une faiblesse à l'électricité et aux ténèbres, les deux attributs de leurs pokémon respectifs.


«Bha, pas grave…» Rétorqua Benjamin sans conviction. «De toute façon il n'y en aurait qu'un. Et si on devait se battre en Duel pour savoir qui le capturerait, on ne serait plus en forme pour l'attraper ; s'il n'en profite pas pour fuir…»

«Dis surtout que tu veux pas perdre, monsieur «je vais être le futur maitre» !» Contra son comparse d'une provocation évident.

«Répète-moi ça pour voir ?! Hein ?»

«Doucement les enfants. Je vois bien que vous êtes excité à l'idée de partir enfin à l'aventure, et vos pokémon aussi d'ailleurs.» Releva-t-elle en notant qu'ils s'étaient mis face à face, près pour le combat au moindre signe de leurs dresseurs, avec une petite mimique de défi amusée ; Frères ennemis, la vraie définition du terme «Rival».
«Mais je vous rappel, jusqu'à ce qu'on soit de retour à Floraville, que je suis à la tête de l'expédition. Alors rangez vos griffes et vos crocs les deux petites boules de poils, ou je vous sors un repousse de ma confection qui vous atrophiera l'odora pendant une semaine.»


Elle les avait avertis d'un ton gentil avec un sourire amical, même si elle sortait ce qu'ils comprirent immédiatement être une menace olfactive sérieuse quand elle commença à mettre un masque sur la bouche. Les deux pokémon se ruèrent derrière leurs dresseurs respectifs qui avaient sortis leurs balls, prêts à les y enfermer pour les protéger de l'abomination qui pourrait s'échapper de ce spray…

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Voyant qu'ils devenaient plus docile, elle rangea son max repousse et son masque dans le baluchon sous son manteau. Avant de reprendre la route de façon totalement naturelle. Tandis que les deux compères, toutes races confondues, se parlaient à voix basse.


«En fait, elle est flippante quand elle s'y met.» Commença Ben à voix basse.

«Je savais pas qu'elle pouvait être comme ça…» Lui concéda Matthew sur le même ton. «Mais mon père m'avait dit qu'elle se rendait parfois dans des endroits bourrés de pokémons forts, sans qu'elle n'ait un seul pokémon avec elle…»

«Moi aussi j'y croyais pas. Je pensais qu'elle devait être accompagnée par quelqu'un, vu comme elle est toujours gentille avec tout le monde…Ben là, en fait, je plaindrais presque celui qui l'accompagnerait…»

«Tu parles de nous là Ben…» Rétorqua-t-il presque dépité.

«Ah, ouais…C'est pas faux…» Admit-il platement. Les deux pokémons hochant la tête de haut en bas, confirmant la réplique de Matthew.

«Est-ce que vous avez bientôt finit vos messes-basse ? Ou vous voulez déjà vous arrêter pour pique-niquer à même pas onze heures du matin ? Quelque chose me dit qu'Emilie et Cécile risque d'être ravies d'apprendre cela…»


Se tenir à carreau avec Cynthia ou se taper la honte avec les filles ? Le choix ne se posait même pas. Ils foncèrent rattraper la jeune femme, leurs pokémons sur leurs talons, devant le regard amusé de cette dernière quand ils ralentirent à son niveau.

Vingt minutes plus tard, la troupe arriva aux éoliennes.


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«Ne vous dispersez pas !» Avertit-elle les deux garçons déjà sur le point d'entrer dans les ahutes herbes. «Restez ensemble dans un rayon maximal de dix mètres autour de moi. Je vous rappelle que cette fois-ci je n'utilise pas mes repousses, c'est donc vous quatre qui assurez ma protection durant ma cueillette… Et c'est aussi vôtre premier combat, alors ayez l'esprit d'équipe. Compris ?»

«Ouais !» Répondirent-ils en cœur


=Voyons voir. Comment mettre à l'épreuve leurs capacités de façon concrète… Un entrainement défensif d'usure par vagues successives devrait faire l'affaire. Il n'y avait plus qu'à attirer les pokémons sauvages avec l'inverse du repousse pour donner le départ.=


«Les garçons je vous propose un défi.» Leur fit-elle pour attirer leur attention. «Il y'a dix plants de baie Parma avec plus ou moins de baies sur chacun d'entre eux. Je vais en cueillir dix sur chaque en laissant la cueillette au sol, et Il me faut une minute pour récolter les dix baies d'un plant. Vous devez alors empêcher les pokémons sauvage de manger la moitié de ce que je récolte en dix minutes. J'interviendrais quand le nombre total de baie arrivera à cinquante sur les cent que je récolterais.»

«On doit protéger cent baies pendant dix minutes ?!» S'exclama Ben, ébaudit par le nombre.

«Non Benjamin ! On doit juste empêcher les pokémon d'approcher du tas de baie. Et à chaque minute celui-ci augmente, en même temps que la difficulté !» Lui répliqua Matthew.

«Ces baies Parma sont une commande de l'air de combat. Des topdresseurs les attendent avec la plus grande impatience, et c'est vous qui ferez en sorte qu'ils en reçoivent une bonne quantité, ou pas. Mais à leurs yeux, savoir que ces baies seraient cueillies par des dresseurs amateurs les fera trépigner d'impatience à l'idée que vous puissiez gagner en force et en expérience, jusqu'au jour où vous pourrez rejoindre leurs rangs.»


Leurs fiertés gonflées à bloc, les deux garçons n'en demandèrent pas plus. Ils se mirent en formation autour des dix premières baies ; le Medhyena Shadow en avant, tenant la position offensive, et le Lixy Sonic, en position défensive.

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=Pour leur première fois, ils se débrouillèrent comme des vrais dresseurs. Etant des débutants, je me devais au moins leur donner des infos sur les pokémons environnants. Le challenge c'est bien, mais pas trop poussé non plus au risque de les décourager.

Il se trouvait aux éoliennes principalement des Pachirisus et des Mustebouees, quelques Sancokis et des compères de Sonic : d'autres Lixys. Pour un rapport établit de type consistant de deux électriques, un type eau et un type eau/sol.

Ils s'étaient convenus d'une stratégie de défense particulièrement ingénieuse, démontrant leur amitié et leur confiance réciproque l'un dans l'autre : Shadow fonçait parmi les pokemons sauvages en soulevant d'énorme jet de sable pour obstruer la vue des premiers assaillants. Tandis que de son côté Sonic chargeait son énergie, prêt à balancer la sauce quand ce sera nécessaire.

Ainsi s'écoulèrent les deux première minutes, jusqu'à ce qu'un petit groupe de Mustebouees passe le chien ténébreux à toute vitesse en se dirigeant vers les baies… Avant de se prendre une étincelle de premier ordre qui les grilla sur place. Les Lixys furent les suivant et profitèrent de l'occasion pour passer à leur tour à l'attaque, mais furent paralyser par l'intimidation naturelle de Sonic et de ses gros yeux. Lorsqu'un grondement sourd se fit entendre de la gorge du Medhyena, terminant de mettre K.O. un à un les pokémons électrique, sept minutes s'étaient écoulées.

Puis vinrent les Sancokis. Sonic n'étant plus du tout à son avantage, les dresseurs ordonnèrent à leur pokémons de changer de stratégie… En mettant en avant le chiot électrique.

Coup de génie ou coup de tête ? Je terminais de cueillir la dixième baie du neuvième arbre, et je m'attaquais à la première baie du dernier plant quand je vis l'ingéniosité derrière cette tactique visiblement stupide. Sonic accumulait l'énergie grâce au chargeur, se faisant il ne bougeait pas. Un pokémon électrique immobile n'était pas une cible qui se refusait pour des pokémons de type sol, qui commencèrent à bombarder la zone de lance-boue (au cas où) avant de se mettre en ligne, et de balancer leurs tirs de boue. Le petit Lixy encaissait les attaques sans broncher ni ouvrir les yeux pour ne pas perdre de précision… Mais où était le Medhyena ?

La réponse vint en même temps que le grondement le plus sourd entendu depuis les ombres des hautes herbes. Les Sancokis voulurent réagir à ce qui se présentait comme une nouvelle menace en arrêtant de bombarder le petit pokémon électrique de boue…Ce fut leur dernière erreur…

Sonic ouvrit les yeux et lança un regard pétrifiant instantanément les pokemons sol sur place, son intimidation renforcée à son paroxysme par ses gros yeux, ils étaient alignés et paralysé par le petit pokémon électrique qu'ils avaient sous-estimé… A cet instant Shadow sortit des herbes tel une ombre vengeresse dans la charge la plus puissante qu'il puisse faire, alignant le puissant coup dans les trois Sancokis en les finissants de ses plus puissantes morsures… dix minutes écoulées. Je rangeais les baies.=

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«YEEEEEEEEEEEEEEEEEES !!!!! C'est gagné !»

«C'est qui les beaux gosses, c'est qui ? C'est nous !!!»

«LIXY !»
«HYENAAA !»


=En effet, il venait de mettre au tapis presque une vingtaine de pokémons de quatre variétés différentes contre lesquelles ils ne possédaient qu'un seul point fort et un seul point faible, usant avec parcimonie leurs potions et se tenant à des stratégie simples et sophistiquées dans un très bon travail d'équipe.

Pour une première fois, c'était du très bon boulot.=


«Voyons donc voir combien nous avons de baies grâce à vous…»

Elle ouvrit son sac, montrant la partie qu'elle réservait aux Parma quasiment pleine.

«Ouais ! 100 baies tout rond !» S'écria Benjamin.

«99 pour être exacte.» Objecta-t-elle calmement devant leurs airs ébahis, et ceux de leurs pokémons qui s'étaient pourtant bien battus.
«Mon pokématos me sert aussi de pokéradar. Il est donc très pratique pour repérer les pokémon en approche qui voudrait me piquer ma récolte, tout en faisant office de caméra quand je dépose ce petit appareil quelque part.»

Elle montra une sorte de petit cylindre sortant de son pokématos dont se déployèrent six pattes mécanique comme une araignée, avant de le ranger à nouveau dans son appareil.

«Mais ça nous dit pas POURQUOI 99 ?! Je croyais qu'aucun d'entre eux n'étaient passé !» S'exclama-t-il spolié.

«C'est vrai Matthew, aucun d'entre eux n'est passé par la force…Mais il y'en a un qui a bien mérité sa baie en passant par la ruse.»


Elle activa son pokématos, repassant la scène des Sancokis sous un autre angle. Les quatre combattants regardaient avec intensité le tas de baie au moment où les Sancoki arrivaient, puis ils distinguèrent une petite silhouette entre les plants de baie, petite et discrète malgré l'imposante queue de sa fourrure blanche. Il restait invisible dans l'ombre des arbres tant qu'une occasion ne se présentait pas et que l'autre pokémon ténébreux ne s'était pas montré…

Puis vint la contre-attaque de Shadow et de Sonic sur les limaces de sol et d'eau, et la créature se rua sur le tas de baie. En en préleva une. Puis retourna pressement dans les ombres de la nature sans se faire repérer.

Le pokématos stoppa l'enregistrement à ce moment pour révéler la nature du voleur : Une sorte d'écureuil au pelage blanc, mais aux lignes rose.


«C'à alors…» Souffla Benjamin.

«Par le kilt de William Wallace : un Pachirisu shiny…» Réalisa Matthew, littéralement pantois.

«Et oui. Je ne vous mentirais pas si je vous disais que ce n'est pas grave de vous être fait coiffer au poteau par un écureuil rose. Un Shiny possède d'avantage de ressource qu'un pokémon standard dans le sens où celui-ci ne peut généralement plus compter sur un groupe et doit se débrouiller seul pour survivre. Et dans la nature, ce n'est pas le plus fort qui survit, mais le plus malin.»


Ils prirent le temps d'archiver soigneusement en mémoire cette information. S'ils voulaient être forts et grandir, il leur faudrait être plus malin. Et ils devaient reconnaitre que le Pachirisu s'était parfaitement débrouiller avec eux ; les faisant se rendre tout de suite compte du chemin qu'ils avaient encore à faire et où se situait leur niveau.


«Ouah…C'est un sacré coup au moral de se rendre compte d'où on est…» Avoua Ben d'un ton soulignant qu'il était encore sous le choc.

«Mais d'un autre côté, ça me donne encore plus envie d'avancer !» Releva Matthew d'un tout nouvel enthousiasme.

«Hey ! C'est ma réplique ça !»

La bonne humeur revint immédiatement dans le groupe, faisant immédiatement oublier cette «défaite» mineure de leur journée. Mais la jeune femme tenait à les féliciter.

«Pour vôtre première fois, ce fut grandiose.» Déclara-t-elle placidement. «J'en ai croisée des dresseurs, des bons et des très bons même. Mais rares sont ceux qui se débrouillent avec le même panache et la même dextérité que vous en duo. Cela demande une confiance totale en son partenaire et ses pokémon, pas uniquement ses pokémon respectifs, mais aussi ceux de son allié comme s'ils s'agissaient des vôtres. Je ne connais pas vos notes à l'école des dresseurs, mais pour moi la théorie ne vaut pas la pratique. Et ce que j'ai vu en pratique c'est un formidable travail d'équipe. Alors voici six baie Parma chacun en guise de récompense.»

Elle joignit le geste à la parole en sortant douze capsules baies de son sac, devant les regards étonnées des deux jeunes dresseurs.

«Mais, et ta commande ?» Lui rendit Matthew, surprit.

«Je n'ai jamais donnée la véritable quantité de baie que l'aire de combat me demandait. Ils en veulent vingt au minimum et quarante si c'est possible, mais je suis seule juge quand à fournir la quantité de ces dernières. Cependant, grâce à vous ce score à explosé.» Les congratula-t-elle d'un sourire. «J'en garde une pour ma serre, ce qui en laisse quatre-vingt six pour l'aire de combat. Je leur laisserais une note disant qu'ils doivent cette livraison à deux futurs dresseurs d'exceptions ; en leur conseillant d'en garder le tiers en réserve le jour où ton Sonic arrivera au meilleur de sa forme de Luxray. Car vu le barbecue de Mustebouees…»


Elle n'eu pas besoin de finir sa phrase en tournant la tête vers le groupe - ou plutôt le «tas» calciné de ces derniers qui se trainaient péniblement vers la rivière. Faisant facilement circuler l'idée par l'image dans le groupe. Mais elle la termina quand même avec un sourire de pitié.


«…Ils en auront besoin.»

«Génial ! Merci Cynthia !»

«Mieux que çà, Ben, c'était nôtre premier combat…Mais j'en veux encore !»

«Tu l'a dit bouffi ! Et vous les gars ?»

«Li-XY !»
«Meee-dhyeee-NA !»

«Je ne connais rien au langage pokémon, mais je crois que ça veut dire oui.» Conclut-elle gentiment. «Mais avant de continuer, on va faire une pause. Vos pokémons doivent souffler et reprendre des forces. Heureusement j'ai toujours quelques baies Mépo sur moi. Ce sont des baies bourrées de nutriments qui redonnent de l'énergie aux pokémons ; elle est d'un effet plus limité sur les humains, mais conserve son utilité en cas de coup dur.»

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Les minutes passèrent tranquillement. Les pokémons ayant retrouvés leurs forces s'étaient mis à jouer avec leurs dresseurs devant la jeune femme toujours assise dans l'herbe…Pendant un moment, elle se demanda qui était le maitre. Mais cette idée lui sortit de la tête en sommant aux joyeux drillent de venir la rejoindre. Elle allait expliquer la suite des réjouissances.


«Nôtre prochaine étape est la forge Fuego en passant par le petit chemin en amont du fleuve, afin de récupérer les deux prochains type de baie : Pocpoc et Chocco. Les premières poussent dans des endroits régulièrement irrigués et les secondes aux alentours de fortes sources de chaleurs.»

«On va croiser du monde sur la route ?» questionna Benjamin, les yeux pétillants à l'idée d'un duel.

«Pas grand monde, mais oui. Cependant : pas de Duel face aux dresseurs du coin. Et ne commencez pas à tenter de m'amadouer avec vos regards de chiens battus ; ça compte aussi pour vous, Sonic et Shadow !»

Devant les mines boudeuses du groupe, elle justifia sa décision.

«On va sans doute croiser des montagnard et des dresseurs karatéka à cette heure. Les premiers passent la majorité de leur temps dans les régions montagneuse, tandis que les seconds se lèvent très tôt pour s'entrainer. Ce qui veut dire que vous allez tomber sur des dresseurs qui ont plus d'expérience que vous, la connaissance du terrain, et qui se batte en duel solo avec des pokémons qui tapent uniquement dans vos faiblesses et qui résistent à vos coups. Les Racailloux de Type roche/sol étant immunisé à Sonic, et les pokémon combat ne faisant qu'une bouchée de Shadow.»


Ses derniers mots furent plutôt durs envers le groupe, mais elle avait raison du début à la fin. Foncer tête baissée au devant de dresseurs expérimentés n'était pas la meilleure idée, et les rappels coûtent cher… De plus, Cynthia le leur avait dit : dans la nature ce n'est pas le plus fort qui survit, mais le plus malin. Alors ils prirent sur eux, et continuèrent d'écouter leur grande sœur.


«Bien, vous avez visiblement compris.» Convint-elle d'un ton plus doux. «Ne soyez pas frustrés de vous rendre compte que vous ne faites pas encore le poids. Accepter sa limite c'est l'instaurer, mais aussi pouvoir la dépasser pour devenir plus puissant. Apprenez de vos erreurs, mais tirez aussi des leçons de vos victoires, pas à pas… Et je vous garantis que d'ici quelques années vos noms seront connus sur l'archipel, comme avec Barry et Lucas.»

«Barry…Comme Balthazar ? Le kamikaze de la tour de combat ?» Lui rendit-il les yeux presque pétillants.

«Oui Matthew. D'ailleurs la commande de baie Nanone vient de lui. Il en aurait besoin pour son match avec Frédo, le champion d'Acajou. Cependant vous ne pourrez pas venir avec moi pour celle-là.»

«Pourquoi çà ?» Demandèrent-ils presque déçus.

«Parce que les Baies Nanone poussent dans les régions froides, comme à Frimapic. Et vous n'avez clairement pas le niveau pour affronter les pokémon de glace qui habitent cette région.» Leur exposa-t-elle calmement. «D'autant plus que le climat est autant à craindre que les pokémon : la grêle aurait plus vite eue raison de vos pokémon que n'importe lequel des habitant de cette région.»


Ils avaient abordés le sujet du climat en cours théorique. Apprenant comment une danse-pluie ou un zénith pouvait faire la différence avec un lance soleil ou un hydro-bazooka, quand ce n'était pas la tempêtesable et la grêle, justement, qui pouvaient réduire à néant les efforts de résistance des plus pokémons les plus tenace.


«Et après la forge, c'est quoi la suite ?» Reprit-il en acceptant ses raisons.

«Les baies Ratam dans la forêt de Vestigion...» Répondit-elle en se relevant. «La pause est finie, en avant.»


Et ils repartirent sur la route 205.