Chapitre 1 : Tragédie et nouvelle vie.
-Meure, incapable !
C'était les deux derniers mots que j'avais entendue dans cette prison. J'entendis un petit cri provenant de quelque chose que j'aimais sans voir, sans toucher, juste au son. Une chose qui m'avait réconfortée, parlée, sans que je puisse lui répondre. J'avais déjà de l'affection pour elle. J'entendis des pas qui s'éloignaient. Avec le temps, même s'il avait été très court, j'avais compris que c'était quelqu'un qui partait. Poussée par la curiosité, je donnai de petits coup de tête dans ma prison. De cette dernière apparut une chose blanche, qui me fit mal aux yeux...Je compris que c'était ce que la chose appelait de la lumière. Je fus très étonnée. Depuis des jours, j'essayai en vain de casser ma prison. Et aujourd'hui, comme par magie, j'avais réussi !
La lumière baissa petit à petit, En fait, ce n'était pas la lumière qui baissait, mais mes yeux qui s'habituaient à cette dernière. La première chose que je vis, ce fut du vert, un peu de marron aussi. D'après la chose, c'était une forêt. Je regardai le sol, devant moi. Je vis une forme sombre, inerte. Et là, je compris. Je compris que ce que j'avais devant moi, c'était ce que tous les pokemons appelaient une maman. J'avais perdue ma maman. Avant même de la connaître. Avant même qu'elle me connaisse.
-A...Approche...Souffla maman.
La voix était aussi ténue qu'un soupir. Je marchais vers elle. En vérité, je ne marchai pas, je flottais. C'était beaucoup plus simple que je ne l'aurais crue. Un peu comme un réflexe. Je m'accroupis à côté du corps de maman.
-Qu'est ce que tu es belle...Murmura-t-elle. Je suis désolé, je n'aurais même pas pue te consoler, t'écouter, te voir grandir, t'élever...Mais au moins, j'aurais vue ton visage. Écoute moi. Tu t'appelles Darkrai, tu es une femelle, et tu es un pokemon légendaire. Ta vie va être dangereuse, car...(Elle toussa, puis reprit :) Car les humains, ceux à deux pattes, se servent de nous comme cobaye. Et...De...Nos ancêtres...Faisaient le mal. Et les...Humains croient toujours...Que nous sommes maléfiques. A toi de rétablir la vérité, ma chérie...Montre leur que nous pouvons être du bon...côté...
Elle caressa mon visage. Je fermai les yeux, et sentis quelque chose de mouillé sur mes joues. Des larmes. Mes premières larmes, qui avaient coulées suite à la perte d'un être cher. Ma maman.
Deux ans se sont écoulés depuis cette histoire. Comme me l'avait dis ma mère, tout le monde me croyait du côté du mal, aussi je n'avais aucun ami. J'avais appris à vivre seule, en me nourrissant de baie. Eh oui, contrairement aux rumeurs qui circulent, les Darkrai ne se nourrissent pas de cauchemar. Nos ancêtres, peut-être. Mais les choses ont bien changées. Tiens ? Il pleut. Je me mis à voler vers la grotte où j'habitais le plus vite possible. Cette grotte, bien cachée derrière des arbres, était pratiquement invisible. Aussi, quelle ne fût pas ma surprise lorsque je vis débarquer un humain ! Il avait l'air beaucoup moins fort que ceux que j'avais déjà rencontré. J'avais déjà entendue le mot qui les qualifiaient. C'était...C'était...Ah oui, des filles ! La fille avait des cheveux bruns détachés, qui lui tombaient sur les épaules. Elle portait un ruban rouge sur la tête, qui lui formait une sorte de chapeau. Elle avait tee-shirt également rouge, accompagné d'une mini-jupe grise et d'un leggins noir, et de baskets de la même couleur. Ses yeux bleus étaient clairement distincts, même dans l'obscurité. Je fus surprise d'avoir pue la détailler si facilement, malgré le manque de lumière dans la grotte. L'humaine couru à l'intérieur de ma caverne, sans me voir.
-Quel temps...Murmura-t-elle en se frottant les bras.
Elle était trempée. J'entendis un son provenant de l'humaine. Elle sortit un petit objet rouge de sa jupe. Elle appuya dessus et une voix retentit.
-Flora ?
-Oui, c'est bien moi ! Répondit la dénommée Flora.
-Je suis la directrice du concours de Clementi-ville. Comme tu as ratée le précédent, je voulais te demander si tu participerais à celui-ci.
-Évidemment ! Répondis joyeusement l'humaine.
-D'accord ! Dans ce cas, je t'attends demain, à quinze heures.
J'entendis cette fois un "bip, bip", puis l'humaine rangea la machine dans sa jupe.
Elle eu un frisson, puis se retourna. Elle était à peine à un mètre de moi. Quand elle me vit, si proche d'elle, elle laissa échapper un cri, puis tomba au sol.
-Qu...Qu'est ce qui s'est passé ? Demanda Flora en se relevant.
Cela faisait environ une heure qu'elle s'était endormie, je ne sais pour quelle raison. Je m'approchais, tout doucement, et lui tendis une baie Oran.
-Je...Je rêve ! Finit-elle par s'exclamer.
Elle pris malgré tout la baie que je lui tendais, et croqua dedans, sans pour autant cesser de me fixer. Je me surpris à la fixer aussi. Oui, je regardai un humain, comme ceux qui avaient tués ma mère. Mais elle n'était pas pareille, je le sentais. J'étais bien, à côté d'elle. Je fus pris d'une envie irrésistible de m'allonger près d'elle. Pour ne pas la brusquer, je flottai doucement vers son épaule. Elle ne broncha pas, et continua de me regarder avancer. Je me posai au sol, puis cala ma tête contre le haut de son bras. Flora me regarda, légèrement surprise, puis haussa les épaules, comme pour dire : "Et puis, après tout !". Après quelques minutes passées dans cette position, je me redressai doucement, et mis mon visage à hauteur du sien. La pluie se calmait, dehors.
-Darkrai...On raconte pleins de rumeurs, à ton sujet...Je suis désolé d'y avoir crue également, tout est faux. Tu es très gentil.
Enfin quelqu'un qui me comprenait !
-Et...Si tu le veux bien....Dit-elle avec un peu plus d'appréhension, je voudrais, que...Enfin...(Elle sortit une sphère rouge en haut, et blanche en bas, de son sac, et me la montra) Est ce que tu sais ce que c'est ? Demanda Flora.
J'acquiesçai. J'avais déjà vue des humains s'en servir.
-Alors ? Tu es d'accord ?
Je la fixai quelques instants, puis tourna la tête vers l'entrée de la grotte. Je sortis, et regardai vers la droite. A cette endroit, bien à l'abris dans les fourrés, se dressait une croix de bois. Je regardai longuement cet endroit que je verrais sûrement pour la dernière fois.
-Au revoir, maman...Dis-je pour moi même.
Je retournai à l'intérieur, près de Flora. Je m'approchai de la pokeball, et peu consciente de ce que je faisais, appuyai sur le bouton.
Je fus happée par un rayon rouge. Je me retrouvai dans un endroit, tout noir. Je ne m'y sentais pas à l'aise. Pas du tout. J'avais envie de me jeter contre les murs, d'hurler...Mais j'avais choisie. Et ce choix, c'était Flora.
J'entendis un petit "clic", aussitôt suivit d'un cri de joie. D'un seul coup, la pièce s'éclaira, révélant les parois d'une grotte. Je compris que les murs étaient transparents et que je pouvais entendre et voir tout ce qui se passait à l'extérieur. Brusquement, je me sentis comme attirée parce qu'il y avait dehors. Impression étrange, puisque j'y avais passée les deux dernières années. Je me sentis obligée d'aller dehors, et sans aucune raison, je traversai un des murs transparents de ma pokeball.
Je me retrouvais, après une fraction de seconde de noir total, dans ma grotte, en face de Flora. Elle me sourit, puis m'expliqua qu'une fois la pluie calmée, nous allions sortir et rejoindre Clementi-ville. J'avais si hâte de partir à l'aventure ! Comme pour répondre à mes attentes, la pluie s'arrêta d'un seul coup. Je sortis, en compagnie de Flora, et d'un pokemon orange, que ma nouvelle dresseuse venait de sortir. Je fis un peu connaissance avec lui. Il était tout petit, beaucoup plus que moi, et avait deux pattes, comme les humains. Trois petites plumes jaunes se dressaient fièrement sur sa tête. Il s'appelait Poussifeu. Nous avions commencé à marcher depuis seulement quelques secondes, lorsque je m'interrompis net. Je me retournai, et volai très vite vers l'entrée de ma grotte, en espérant que ma dresseuse et Poussifeu ne me rattraperaient pas. Au lieu d'entrer dans ma caverne, je tournai à droite. Je restai quelques secondes là, à faire quelque chose dans mon coin, puis repartis en direction de ma nouvelle vie, qui me tendait les bras.
Et là, à l'endroit où je m'étais tenue quelque secondes plus tôt, il y avait une petite croix. Juste devant, se tenait une planche de bois, avec quelques mots gravés à la hâte dessus :
[i]Je pars. Ne m'en veux pas. Je tiendrais ma promesse...
Je t'aime, maman.[i]