Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

A l'origine du mal de junkolusa



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : junkolusa - Voir le profil
» Créé le 02/08/2010 à 21:55
» Dernière mise à jour le 02/08/2010 à 21:55

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
A l'origine du mal, il y a la trahison
Au commencement de l'univers que nous connaissons, le néant absolu s'étendait à perte de vue. Rien n'existait, nulle vie palpitante, nulle matière froide, nulle énergie flamboyante n'existait. Les ténèbres absolues régnaient, exception faite d'un œuf microscopique, plus petit qu'un atome. Cet œuf sombre venait brusquement de luire, émettant un fort éclat blanc.

Alors que la lumière s'agglomérait en une sphère d'or écarlate, elle changea pour donner naissance à un être parfait, une créature pure dont le rôle futur était d'être un soleil éclairant les âmes.
Le dieu unique venant de renaître voyait ce grand vide auquel il devait permettre de se développer. Il voulut donner une chance à cette nouvelle création mais il ne pourrait pas s'occuper de tout. Rapidement, il donna naissance à deux régents chargés de protéger son œuvre. Dès la naissance des deux légendaires, le temps se mit en marche et l'espace se mit en expansion. Un univers pouvait naître, une immensité ou il pourrait faire régner l'ordre grâce à des lois physiques simples.

D'autres gardiens suivront ensuite, les uns chargés de gérer un élément tandis d'autres s'occuperont des sentiments de l'âme afin de créer la vie. Tous ces pokémon sont nés de son cœur infaillible et parfait, de son être de lumière. Jamais ils ne se détourneront de la voie du bien et de la justice.

Enfin, c'est ce qu'il croyait …

Dans son immensité encore vide, celui qui sera dénommé Arceus par une espèce parmi tant d'autres, contemplait l'univers naissant devant lui. Les deux êtres, façonnaient l'univers en bonne entente sous l'œil vigilant de leur créateur. Le dieu s'assurerait que jamais la discorde ne viendrait troubler son œuvre. La justice règnerait sur cet univers, puisque tout provenait de lui. La seule règle qu'un dieu ne puisse transiger est celle du libre arbitre, selon laquelle il ne pourrait contrôler totalement l'esprit d'un être illuminé.

Arceus aimait ce monde, il voulait que tout puisse connaître l'harmonie perpétuelle, le bonheur, la sérénité et la paix. Mais l'infaillible venait d'avoir découvert une faille dans son jugement, une fissure qui lui alla droit au cœur. Si ce monde devait connaître le bonheur, qu'en était il de lui même ?
Bien sur, le créateur pensait qu'il transcendait tout et que ces sentiments ne le concernaient pas mais d'un autre coté, il se sentait vide.

Il était seul.

Une idée lui vint à l'esprit. Il avait été la source du temps et de l'espace, chacun incarné par un titan. L'éblouissant cheval d'acier se chargeait de garder le pur diamant du temps s'écoulant inlassablement et paisiblement, tandis que le stupéfiant dinosaure pourpre avait pour tache de maintenir l'expansion de l'univers et le maintien des lois physiques.

Pourtant, il fallait qu'il y ait un lien entre ces deux composantes, il fallait une quatrième dimension qui puisse lier temps et espace. Il fallait un pokémon pour gérer l'espace-temps. Il le fallait plus fort que les deux dieux qu'il avait créé au début. Il lui fallait donner naissance à un frère à ces deux titans, un enfant qu'il créerait en scindant son être de cristal sans impuretés.

Le processus fut long mais impossible n'était pas un mot que connaissait le dieu. Il donna naissance à un être d'une puissance incroyable, un fils tenant surtout du frère, un reflet. Mais ce frère n'hérita que de tout ce que le Dieu gardait scellé en lui. Ce frère était le chaos, la souffrance, la violence, la tristesse. Il était l'exact opposé d'Arceus mais pourtant, il restait calme, serein grâce à la présence de celui qu'il appelait son père.

Il était heureux de collaborer au grand dessein de l'architecte céleste. Il voulut bien s'entendre avec ses deux frères, réunit harmonieusement leurs talents en un condensé onirique. Hélas, sa présence obscure n'était masquée que par la lumière de l'éternel. Tandis que la vigilance du grand concepteur s'était relâchée en donnant naissance au trio spirituel chargé de forger l'esprit éveillé, la boite de Pandore s'était réveillée.

Dialga et Palkia ressentaient la présence de leur frère comme une gêne. Leur œuvre était parfaite, ils s'associaient parfaitement et n'avaient nul besoin de ce trouble fête. Condenser leur travaux en une synthèse, quoi de plus ridicule ? Ce qui faisait la perfection de leur œuvre était le fait qu'elles étaient diamétralement opposées mais aussi tellement complémentaires. L'une ne pouvait fonctionner sans l'autre et elles étaient harmonieusement et subtilement liées. Comment ce nouveau venu pouvait il prétendre fondre les deux en une ? Dialga et Palkia étaient outrés de cet aspect hybride et monstrueux. Le temps et l'espace sont liés, certes, mais ce sont deux concepts fondamentalement différents qui s'expriment différemment.

Giratina était déçu. Il se sentait triste de ne pas pouvoir maintenir la bonne entente entre le trio. Il se sentait exclus, il était … jaloux. Pourquoi personne ne s'intéressait à l'idée de fondre temps et espace ? Peut être parce que cette idée reviendrait à nier le travail somptueux accompli par les deux frères. Ils avaient peur, peur d'admettre leur erreur.

Giratina trembla à cette idée. Les deux frères étaient issus de la perfection d'Arceus, ils ne pouvaient pas avoir tort. Serait ce lui alors l'erreur ? Non, il était né du même être divin … mais pas de la même façon.
Il allait leur montrer à ces deux arrogants qui avait raison. Il ne voulait pas avoir tort car cela serait nier toute son existence. La vanité, la peur et le doute, voilà ce qui nichait au cœur du miroir d'Arceus.

Giratina allait créer une réalité fictive, un univers parallèle ou il fondrait deux concepts en une harmonie. Temps et espace ne seront qu'un et de ce monde, il pourra agir à sa guise pour corriger toute imperfection qu'il trouverait dans l'œuvre de son père.
Peu à peu, de brutaux changements apparurent dans l'univers. Giratina modelait celui ci selon son sens de la perfection. L'univers était en expansion permanente, tout bougeait, c'est le principe même du chaos. Le monde entier est régi par le chaos, des étoiles qui entraient en collision à la lutte pour la survie que livre chaque être vivant.

Rapidement, Dialga et Palkia comprirent qu'il se passait quelque chose mais le doute avait germé en leur esprit. Arceus n'était plus là, il était trop concentré à créer des êtres conscients. Chacun commença à soupçonner l'autre jusqu'au moment fatidique ou tout craqua. Ils venaient de s'accuser mutuellement de vouloir plus de place dans l'œuvre de leur père.

Giratina était ravi. Il savait depuis le début que les deux étaient amenés à se battre, l'univers était un combat permanent. La rencontre du hurlement temporel et de la déchirure spatiale retentit comme un glas terrible.

Arceus sentit que quelque chose n'allait pas. Il rejoignit instantanément l'épicentre de la catastrophe pour apercevoir avec effroi ses deux fils lutter. Qu'est ce qui avait pu pousser les deux frères à lutter ainsi ?
Quoi qu'il en soit, il fallait les séparer sans les blesser. Il s'adressa aux deux lutteurs de sa voix d'airain.
-Pourquoi ? Ou est l'harmonie ? Ou est votre frère ?
Dialga et Palkia s'arrêtèrent. Tout avait commencé à cause de Giratina. C'était lui le coupable et lorsqu'ils accusèrent le miroir du créateur, une profonde inquiétude naquit en Arceus.

Il convoqua son frère pour connaître le fin mot de l'histoire. Giratina apparut bientôt, face à son frère et père.
Ses vues avaient continué à différer de celles des autres puisque dans son monde, il ne se fiait qu'à lui même. Il était la perfection issu de la perfection après tout.
-Père, je ne compte plus vous appeler ainsi. Je suis votre égal, je suis votre frère et j'estime donc avoir droit de m'exprimer sur notre œuvre commune.

Une révolte, c'était comme un coup de poignard, c'était une trahison. Arceus se sentait triste, il avait donc encore échoué. Pourtant tout avait si bien commencé, jusqu'à ce qu'il ne scinde son existence pour chasser la solitude.
-Je voulais un frère, j'ai donné naissance à un ennemi. Quel dommage.
-J'ai ma propre création désormais … et elle surpassera la tienne. Elle finira par effacer cette imperfection que tu dessines.

Immédiatement, Dialga et Palkia furent piqués au vif. Leur œuvre n'était pas un échec ! Deux sphères d'énergies fusèrent pour rater Giratina. Le premier conflit de cet univers allait commencer.
Ce conflit désola Arceus. Il s'en voulait amèrement d'avoir libéré l'orbe impur qu'il contenait scellé en lui même. Cependant, il n'avait pas le choix, il devait arrêter les germes de la guerre dès maintenant.

Le créateur envoya un rayon d'or en direction du serpent doré. Giratina n'en avait cure, il disparut dans un flash.
-Que crois tu, je suis le créateur … le temps et l'espace émanent de moi !
Arceus lança une violente attaque qui blessa son jumeau, l'atteignant ou qu'il se trouvait. Giratina revint alors sur le même plan dimensionnel.
-Je suis un dieu, je suis un créateur. Je créerai mon univers parallèle au tien !
Arceus regarda son frère jaloux et soupira.
-Il ne peut exister qu'un seul univers. Si tu ne désires pas te soumettre a cette loi élémentaire, je devrais prendre des mesures pour assurer la sauvegarde de notre œuvre.

Le serpent regarda Dialga et Palkia avant de ricaner.
-Ta création … tu te sers de ces deux là comme des régents. Un vrai dieu aurait pu créer tout sans l'aide de personne. Tu n'es pas un dieu !
Arceus regarda le renégat et congédia ses deux fils. C'est une histoire qu'il devait régler en personne.
-Soit. Jamais je ne voulais en arriver là mais tu es trop dangereux pour cet univers.
-Admets la vérité, tu as peur pour ton existence. Tu as peur de disparaître … je m'en chargerai donc.

Le duel commença, les attaques les plus destructrices fusèrent alors que les deux frères luttaient. Au bout d'un moment, Arceus était las de cet affrontement qui ne menait nulle part. Il lança son attaque Jugement et alors que Giratina hurlait, l'Alpha n'eut pas le courage de l'achever.
Le maître de l'univers chargea une attaque Spatio-Rift qu'il combina avec un Hurle-Temps. Le renégat fut aspiré dans la déchirure avant d'atterrir dans le monde qu'il avait créé. Avant que le vortex ne se referme, Arceus adressa quelques paroles à son frère.
-Adieu. Je ne peux me résoudre à te tuer, mais j'espère que tu resteras enfermé avec toute tes ténèbres à tout jamais.

Le dieu repartit, sa mission achevée le laissant avec une étrange impression de poids dans le cœur.

Giratina fulmina et s'énerva quelques années ou il cherchait partout le moyen de s'échapper. Il dut se rendre à l'évidence, il était prisonnier. Peu à peu, il se mit à donner naissance à des êtres sombres, ténébreux, fourbes, menteurs, traîtres et mauvais.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit que le monde qu'il avait dessiné et l'univers d'Arceus étaient reliés. Ils n'étaient que les deux faces d'une même pièce.

C'est ainsi que les ombres étaient reliées à des êtres purs et ce qui devait arriver arriva. La corruption débuta, souillant le paradis d'Arceus. Les pokémon et tous les êtres vivants commencèrent à pêcher, à mentir, à tuer et à trahir.
Giratina exultait. Finalement il avait réussi à unifier en partie les deux univers. Il imaginait la peine qu'Arceus ressentait à voir ses enfants se détourner de la lumière.
-C'est amusant. Une personne trahie est prête à tout pour se venger. Mais nous ne sommes pas étrangers à la trahison mon cher frère.

Giratina reste dans son monde, inaccessible à Arceus. Le grand créateur à compris bien trop tard ce qu'à pu éprouver le maître du monde inverse. Arceus se désole de voir toutes les émotions qu'il voulait masquer, ces émotions qui corrompent ses enfants.
Arceus aimerait dire pardon, mais c'est trop tard, Giratina ne l'écoutera plus, il refuse de le voir. Et lorsqu'il est seul, Arceus pleure des larmes amères, des larmes de déception et de colère qu'il éprouve envers lui même. Il reste seul avec ces gouttes salées, seul témoignage de la tristesse qui le ronge.