Au loin, de magnifiques et gigantesques éclairs zébraient le ciel. Ce qui était dingue et intimidant, c'est qu'ils tonnaient en permanence et qu'ils recouvraient toute la voûte céleste. Mais Magirêve m'expliqua pourquoi nous allions bientôt accoster.
Les éclairs venaient du mont Foudre, la demeure d'Electhor lorsqu'il n'est pas sur la route 10, à côté de la centrale. Et aujourd'hui, c'est orage, donc voyage d'Electhor vers la centrale. Magirêve me rassura, car il me dit qu'Electhor ne chasse pas les pokémons et humains sans justification, sauf s'il lit en eux de mauvaises intentions.
Les éclairs commencèrent à tonner moins fort et à passer à l'opposé de notre cap. Peu de temps après l'orage passé, le soleil commença à se lever et nous vîmes terre à une centaine de mètres de nous.
«
C'est la plage de sable fin, nous allons commencer à traverser les zones d'accueil. Ce sont des lieux non touchés par les catastrophes naturelles, où les pokémons - souvent de même type - venant de différentes contrées aiment discuter ensemble. - Le col ténébreux en est une ?
-
Le col ténébreux en est une, et nous accueillons presque que des pokémons spectre ou ténèbres, à une exception près : Goupix et Feunard.- Goupix et Feunard ?
-
Tu sais, ces pokémons sont très machiavéliques, et personne ne voulait d'eux à la plaine brûlée, une zone d'accueil pour les pokémons feu. Ils nous ont donc rejoints.- Je vois… Tiens, nous sommes à deux mètres de la plage. »
Nous accostâmes, effectivement, sur une plage de sable fin. J'attachais le bateau à un poteau, quand je vis des Goélise et des Bekipan dans le ciel, des Krabby et Krabboss sous les rochers, et des Corayon sous l'eau. Ca se confirmait : nous étions dans une zone d'accueil. Sans plus tarder, nous prîmes le chemin vers le col ténébreux. Je me rendis compte de la taille de la presqu'île en regardant à l'horizon. On voyait à peine le reste du continent.
« La presqu'île est géante !
-
Oui, c'est impressionnant, d'ailleurs, si on la remonte encore plus au nord, nous arriverons sur une banquise. (En effet, au loin, la terre devenait blanche).
- Bon, on y va ? Ca promet d'être long.
-
En effet. Allons-y. »
La terre, ici, était très aride, et soulevait de la poussière, ce qui ne facilitait pas la route. Il y avait, çà et là, des arbres dispersés. Malgré cela, l'odeur de la mer et les embruns qui caressaient le visage étaient agréables… J'avais l'impression de marcher seul, mais d'être avec quelqu'un à la fois, ce qui, ma foi, était vrai. Je pensais que je pouvais me déplacer, comme ça, pendant des heures… Sans me fatiguer. Encore une des capacités étonnantes de Magirêve, à mon avis.
Aucune zone d'accueil. Sur cette presqu'île, aucun pokémon ne semble vraiment apprécier le climat chaud ici, et c'est tant mieux, on n'a pas à se pousser. Le voyage se poursuivit normalement…
† Bien des pas plus tard †
La température de l'air se rafraîchit, et nous arrivâmes sur le continent, et nous foulées sur ce dernier commencèrent par une forêt. «
Bois morphing », me dit Magirêve. Nous allions commencer à entrer dans le territoire d'Evoli et de ses aînés.
Des étangs pour les Aquali, des rochers brûlants sous le soleil pour les Pyroli, les grandes feuilles tapissées sur sol pour les Phyllali… Cette forêt semblait avoir tout pour plaire ces pokémons. Nous traversâmes ainsi beaucoup de zones d'accueil : la célèbre place pokémon, dixit Magirêve, la rivière Glouglou, le bois des brumes, et enfin, le soleil couchant, le col ténébreux. Nous avions marché toute la journée et sans une goutte de transpiration ! C'est vraiment cool d'être possédé !
Au col ténébreux, on voyait des tas et des tas de fantômes débattre sur un sujet apparemment important, sûrement celui de la rose macabre. Il eût fallut peu de temps pour que tout le monde me regarde d'un air intrigué, quand Magirêve me mit en transe. Après cela, ils dévissèrent leur regard de moi et reprirent leur discussion comme si de rien n'était. Ils ont dû deviner que c'était « celui qui devait les sauver », devant eux. Mais Magirêve ne stoppa pas la transe pour autant et me fit avancer droit vers le haut du col. Là-bas, un Ténéfix se tenait, isolé, sur une pierre. Magirêve me fit dire :
« Désolé pour le retard, c'est pas facile de venir de Carmin-sur-mer jusqu'ici en canot.
- On te comprend, répondit le pokémon. D'ailleurs nous t'avons devancé. Depuis longtemps même. »
Après qu'il eût prononcé cette phrase, il se leva de sa pierre pour, finalement, s'asseoir par terre. Je fis de même. Enfin, Magirêve fit de même. J'ai pense que ce n'était pas très intelligent, mais je me rendis compte vite que cette pierre était une clé de voûte, avec le Spiritomb qui va avec. La clé brilla d'une lumière verte fluo, et deux yeux violets se mirent dans cette dernière. C'était vraiment un Spiritomb.
« Je sais que tu es plus fort que moi, fit-il à Ténéfix, mais je n'aime pas quand tu t'assoies sur moi.
- Je m'en fiche, répondit-il. Où en étions-nous, déjà ? Ah oui, la rose. Avec Spiritomb, on enquête depuis déjà longtemps, car on a vu qu'au moment où la tour a été démolie, on s'est dit qu'il y avait quelque chose qui tournait pas rond. On aurait dû rejoindre la rose au plus vite.
- Oui, Giratina, d'habitude, est assez rapide dans l'urgence… »
Il y eut un grand moment de silence. Ténéfix chuchota quelque chose à Spiritomb, qui se téléporta tout de suite. On aurait un peu dit qu'il se faisait contrôler… Après ces brèves paroles, Ténéfix continua.
« Le bilan est assez frustrant. On a rameuté tout le col, et on a fait des recherches. Balèzes. On a fouillé partout. Tout le continent. Même les îles.
- Quelque chose a dû t'échapper…
- Absolument pas. Je t'ai dit, on recherche depuis la démolition de la tour.
- Ouais… En trois années, il y a de quoi faire. Je te crois. Et pas un seul indice sur l'emplacement de la rose ?
- Aucun. On a même demandé à Rayquaza si elle était dans le ciel. Rien. On a même demandé à Kyogre de fouiller les abysses. Nada. On a même demandé à Groudon si elle se trouvait sous la terre. Rien, nada, nothing, QUE-DALLE !
- Oh mazette… Aucune autre idée ?
- Si… Mais ça, il n'y que toi qui pourra le faire. Toi seul est aussi fort pour ça…
- Quelle est l'idée ?
- Descendre dans la grotte des vœux… Regarde le ciel.»
Des étoiles filantes n'arrêtaient pas de se parsemer dans le ciel. On pouvait en recenser dix à la seconde.
« Jirachi vient de se réveiller que pour une semaine… Me fit dire Magirêve.
- C'est notre seule chance. Toi et corps humain où tu te trouves, vous avez une semaine pour descendre à la grotte des vœux et rencontrer Jirachi. Il faudra lui formuler le vœu de savoir où se trouve la rose…
- Bien. On n'a pas une seule seconde à perdre. Allons-y tout de suite.
- Je vais vous y téléporter, et bonne chance !
- Merci ! »
Après un bref moment sans lumière, je me réveillai sur la plage d'une île. Une île toute petite, qui avait à peine la place d'abriter l'entrée d'une grotte. Mais pas n'importe laquelle… Il était temps d'y aller !
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