Le crépuscule de l'espoir de junkolusa

Thème d'ambiance: http://www.youtube.com/watch?v=hdHRdPaDT7U


La déesse avançait, fendant le ciel couvert de sa silhouette obscure. La fanatique fila, se dirigeant vers les montagnes ou l'attendait le dernier joyau. Enfin, sa quête arrivait finalement à son terme et tout pourrait enfin commencer ! Après tout, l'univers n'est qu'un éternel recommencement. Une pensée terrible vint alors à l'esprit de la déesse. Imaginons que l'explosion ayant donné naissance à Arceus n'ait été la résultante de l'effondrement plus ancien. Se pourrait il qu'il existe un être tellement supérieur au créateur qu'Arceus ne serait que négligeable à côté de lui ?
Ca posait un problème de taille.. Pourrait elle être maître de sa destinée si il existait une entité transcendante au point qu'elle ne puisse jamais la dépasser ? Vivre une éternité alors que ces milliards d'années n'étaient que des secondes aux yeux d'un supérieur ?

La déesse avait les larmes aux yeux et pas seulement à cause du blizzard qui soufflait en tempête sur les montagnes.
-Alors, je ne serais jamais libre ? Même si j'accède à un stade supérieur, il y aura quelque chose de plus puissant. Si j'arrivais à vaincre ce nouvel être, pourrais je comprendre l'univers … ou y aurait il encore quelque chose au delà ?
Elle tremblait de peur. L'idée qu'elle était enfermée éternellement dans un cycle par une plus grande puissance la terrorisait.
-Non ! Je ne veux pas être soumise !
Elle gronda de rage et se calma presque aussitôt.
-J'aviserai quand le moment sera venu de se poser les bonnes questions. Occupons nous de trouver un abri.

La déesse se tassa au pied d'une roche et s'entoura d'un cocon de feu pour se protéger de ce froid désagréable. Cette fraîcheur dans son cœur, ça lui rappelait une vie isolée et terne dans une grotte. Pourquoi donc aurait elle vécu dans une grotte ? Une déesse éternelle se devait de vivre ailleurs, dans un endroit plus chic.
Qu'importe, elle aurait bientôt son monde, sa terre à elle créée selon sa volonté. Son petit jardin secret sera agencé à sa convenance et elle y fera ce qu'elle y désirera sans à se justifier. Les voies de Dieu sont impénétrables après tout.

Les vents continuèrent une partie de la nuit, seul un cercle enflammé signalait sa présence, affrontant la montagne. Le lendemain, elle sortit de son état de torpeur et se redressa sur ses pattes, étirant ses membres en un réflexe dont elle ignorait l'origine. Elle continua son chemin, courant dans la neige en laissant des traces rapidement effacées par les flocons, son regard se posant sur l'horizon miroitant. Avec célérité, la déicide arriva finalement au pied de la montagne ou serait cachée la dernière pierre. L'entrée était située en hauteur, battue par des vents violents. Un mince tronçon de glace translucide courait sur la paroi du pic rocheux. Avec méfiance, l'ombre avança en plantant ses griffes pour s'assurer une bonne prise. Avec soulagement, elle constata que la fine couche de givre était solide.

Elle arriva finalement au sommet, écartant la neige accumulée. Le pas de la grotte était en pierre dure, une roche qui n'avait pas du être exposée à la lumière depuis des temps immémoriaux. L'ABSOLUE se tenait calme, ressentant une présence forte à l'intérieur, une menace qui guettait son entrée. Elle était certaine que ces créatures attendraient qu'elle soit entrée pour attaquer. Brutalement, deux formes s'imposèrent à son esprit, ce couple écœurant qui approchait à l'extérieur. Autant les éliminer immédiatement, ils avaient déjà parcouru un quart de la montée.
-Encore vous. Vous êtes plus tenaces que des parasites … vous êtes des parasites.
Elle sentit la hargne régnant dans l'Absol et l'inquiétude dans le regard du félin.
-Amusant petit couple … ce sera un plaisir de vous voir vous débattre lors de votre mort.

Elle prépara une attaque Eboulement qui généra de multiples rocs dévalant les flancs de la montagne, le plus gros fracassant la base de la pente servant d'accès. La structure cristalline retenue seulement par son sommet commença à ployer sous son propre poids et trembla. La glace craquait mais la déesse n'avait pas que ça à faire que d'observer les deux amants faire une chute mortelle de quelques centaines de mètres. Peut être auraient ils la chance de survivre.
La déesse pénétra dans la grotte sombre, sentant les regards de ces combattants incapables de masquer totalement leur présence. Ils pouvaient lui sauter dessus, frapper dans son dos, l'attaquer par dessous mais ils n'échappaient pas à ses attaques tranchantes ni à ses crocs meurtriers. Le goût amer du sang semblait réveiller ses sensations, ses envies cachées. Elle se sentait plus vivante que jamais, elle avait retrouvé ce goût à tuer. Elle se jura de ne pas le reperdre, c'était trop bon.

Ni les Momartik, ni les Lippoutou, ni personne ne faisait long feu face à sa détermination sans faille. Elle venait d'exécuter tous les gardiens, sans en oublier un seul, restant sourde aux suppliques et aux menaces de ces morts en sursis.
Une porte de roche noire bloquait l'accès à la dernière salle. C'en était presque insultant, ce ridicule obstacle ne tiendra pas dix secondes. L'attaque Surpuissance fit voler en fragments cassés net la masse obstruant le passage.
La déesse scruta du regard la nouvelle salle s'offrant à elle. Cette pièce immense aux murs de glace polis était entièrement bleutée. La salle était baignée d'une lueur orangée provenant d'une immense baie vitrée entièrement constituée d'une fine pellicule de givre fin. Les rayons traversaient les arcs sculptés décorant le plafond.

Abandonnant la contemplation des plafonds, ABSOLUE mira le piédestal trônant au centre de l'antre. Le saphir se tenait devant elle, plus que quelques mètres mais un gardien s'interposa. Le majestueux Artikodin, oiseau des glaciers, souverain du blizzard mordant venait de faire son entrée en scène.
-Recule, ou je devrais t'y forcer. Nul ne doit toucher …
-je me passerais de ces discours puérils que j'ai déjà entendus de multiples fois. Ton sort ne sera pas différent de celui des autres gardiens qui se sont opposés à ma volonté.
Piqué au vif, Artikodin envoya une balle de glace sur la déesse qui riposta d'un Feu Follet violet. Les deux attaques s'entrechoquèrent et s'annulèrent. La déesse plongea lames en avant sur l'oiseau qui battit des ailes pour s'élever. L'ombre ténébreuse se vautra au sol en une position extrêmement gênante.

Ce maudit oiseau allait comprendre qu'il ne fallait pas la sous estimer. Elle s'envola à son tour, déployant de larges plumes sombres. Une course poursuite s'engagea entre les arcades de glace et le toit dur comme de l'acier. La déesse avait un avantage sur l'oiseau, ses capacités pyrogènes lui permettaient de déblayer le plafond de tout obstacle sur son chemin tandis que l'oiseau devait esquiver. Les Lasers givrants renforçaient les structures et un choc à pleine vitesse contre un mur dur comme de l'acier était synonyme de maux de tête douloureux au réveil.
Les deux combattants célestes se retrouvèrent côte à côte, chacun tenant bon, leurs yeux reflétaient la même détermination. L'ABSOLUE tentait de repousser Artikodin mais l'oiseau poussait de toutes ses forces. Elle se dirigeait droit vers un pilier solitaire privé de toute assise et l'oiseau la bloquait de telle façon qu'il ne lui restait que quelques secondes avant l'impact.

Cet imbécile d'Artikodin poussait, pourquoi ne pas le laisser faire ? La déesse cessa immédiatement toute résistance et l'oiseau surpris fut entraîné par sa force. Il n'eut pas le temps de comprendre qu'il s'était fait avoir à son propre piège qu'il brisa la colonne solitaire et s'écrasa au sol. L'oiseau poussa un cri déchirant audible à des milles à la ronde. Aveuglé par la douleur subite, le gardien ne pensa plus à rien et ne vit pas l'ABSOLUE descendre en piqué et le percuter. Les deux pokémon avaient acquis une telle vitesse qu'ils furent projetés vers le belvédère de glace.
La fine pellicule qui laissait passer la lumière de la lune montante se brisa, entraînant les deux guerriers dans le vide. Artikodin reprit ses esprits et agita furieusement ses ailes pour éviter le crash. Il reprit de la hauteur et regarda autour de lui. L'ombre venait de disparaître, il avait été distrait.

Sa surprise fut encore plus grande lorsqu'il ressentit une morsure à la queue. Cette saleté l'avait attrapé par son appendice caudal démesurément long. L'ombre tira, à la limite d'arracher le membre de l'oiseau et commença à faire tourner le légendaire. Elle tournait comme une toupie, gagnant de la vitesse et tandis qu' Artikodin hurlait, elle s'approcha lentement de la montagne.
Soudainement, elle lâcha prise. Avec la force centrifuge, le pauvre oiseau fut propulsé et traversa le reste de la fenêtre et s'encastra dans un mur. L'ombre débarrassée de son ennemi se dirigea vers la fenêtre en morceaux. L'oiseau se releva sous les yeux effarés d'ABSOLUE. Dans le même temps, la petite Absol avait couru et s'était emparée du saphir.
La déesse hurla de rage en silence. Pourquoi maintenant ?