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Le crépuscule de l'espoir de junkolusa



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Informations

» Auteur : junkolusa - Voir le profil
» Créé le 16/06/2010 à 21:47
» Dernière mise à jour le 16/06/2010 à 21:47

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Aventure   Suspense

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Souffrances métaphysiques

Thème d'ambiance: http://www.youtube.com/watch?v=a4vj8M2BO38


La déesse ressentit une aura forte exploser à proximité. En mettant ses sens en éveil, elle vit un combat se dérouler entre un Noctali et les inconnus repérés précédemment. Même si elle ignorait qui pouvaient être ces autres visiteurs, elle sentait qu'ils étaient importants, une des forces en présence, une Absol femelle, l'intriguait. Qui pouvait être cette créature pour provoquer un tel sentiment, une telle peine dans son cœur, pourquoi se souciait elle de cette misérable femelle ?
Elle l'ignorait, mais quelque chose lui indiquait qu'il fallait qu'elle vive, au moins pour l'instant. D'un pas décidé, ABSOLUE fila vive comme la foudre vers le lieu du combat. Un groupe hétéroclite composé d'une Absol lunatique, de ce maudit Xatu visionnaire, d'une Etourvol aveugle et de la poupée revancharde de la décharge affrontait un Noctali expérimenté et agressif.

Alors que le groupe avait quelques difficultés, le Noctali sauta en l'air pour charger, griffes en avant. Avec un réflexe stupéfiant, la tueuse utilisa son rayon d'ombre qui percuta le chat, l'envoyant contre la paroi. Elle entendit le son délicat des os qui se broyaient tous avant de s'enfuir. Ses oreilles perçurent toutefois l'éloge du groupe devant le cadavre du gardien
-Mince, l'ennemi qui a lancé cette attaque ne plaisantait pas. Il serait sage de tenir une telle puissance en respect ou de ne pas l'énerver.
Le compliment la fit sourire, elle était surpuissante, bientôt plus rien ne pourra l'arrêter !

Les deux pokémon s'opposant encore à elle le regrettèrent douloureusement. Ces deux gardes, Mentali et Phyllali avaient connu la signification du mot souffrir ! Ils avaient hurlés de douleur lorsqu'ils avaient étés crucifiés l'un sur l'autre. Leurs cris d'agonie s'étaient répandus dans tous les environs. ABSOLUE s'était régalée de leurs suppliques, mais elle était une déesse pouvant exceptionnellement faire preuve de mansuétude. Avec toute la brutalité possible, elle les détacha sans se soucier de décrocher leurs membres. Les deux pokémon tombèrent au sol, après avoir étés sauvagement écartelés. De nouveaux cris terribles se firent entendre et qui résonnèrent pendant quelques secondes qui semblaient durer une éternité.
Les restes au sol hurlèrent avant que la déesse ne leur fasse grâce d'une mort qu'ils appelaient de tout cœur. Elle se retourna du hachis qu'elle avait fait, découpant et mutilant les cadavres à l'extrême avec une fureur incroyable.

Maintenant qu'elle était défoulée, elle continua sa route. Elle entendit toutefois ses poursuivants émettre des sons d'horreur lorsqu'ils tombèrent sur les corps, enfin la bouillie d'os pilés et de viande charcutée qui avaient été Phyllali et Mentali. Elle jubilait rien qu'à ressentir la peur qui clouaient les aventuriers sur place avec une attitude paradoxale. Ils étaient à la fois attirés par le spectacle morbide et répugnés par la cruauté qu'il fallait mobiliser pour obtenir ça.

La divinité entra dans le temple. C'était un lieu noyé par la pénombre avec un grand autel au fond, un lieu d'ou provenait une aura de bien être apaisante. Jusqu'à ce qu'un Voltali ne lui saute dessus en criant « Meurs assassin !»
Un Voltali, ce pokémon à la fourrure d'or, il éveillait de profonds souvenirs en elle, quelques images de sourires éclatants, des larmes de bonheur, des rires chantonnés, des sensations de flottement et de joie absolue et surtout ces quelques mots plus beaux que tout le reste : « Je t'aime ».
Elle recula pour éviter l'attaque et réfléchit. Comment ce simple chat avait pu la troubler autant, tordre son âme au point qu'elle en soit torturée entre joie, réconfort et souffrance ? Il était le premier à lui faire tant d'effet mais pour quelle raison ? Elle voulait comprendre.
-Tu as de la chance. Je ne te tuerais pas.
D'un coup de tête, elle brisa l'une des chevilles du chat et l'expédia violemment contre un des murs. Elle ne l'avait pas tué, au cas ou il lui serait utile pour obtenir des réponses.

Se détournant de son ennemi blessé, elle se tourna vers l'autel et souleva violemment la pierre le recouvrant. Une fois son sacrilège effectué, elle pouvait enfin voir cette relique si belle, cette pierre aux reflets si intenses qu'on pouvait s'y noyer, cet arme tellement ancienne mais si puissante que l'on pouvait sentir une volonté s'en émaner.
Ses yeux s'écarquillèrent, elle avait l'air si fascinée qu'une infime lueur de bonté fut visible un instant avant qu'elle ne fasse sienne cette relique.
-Tu es à moi. Ca fait la sixième …

ABSOLUE s'enfuit en volant, regardant le groupe se presser dans le temple. Ce n'est qu'après quelques heures d'attente qu'elle les vit partir. Elle avait tout son temps pour récupérer les trois derniers fragments et devait se rendre chez son contact. Elle n'avait pas trouvé de quoi le payer mais, elle saurait se montrer persuasive.
Elle vit le groupe repartir en compagnie du Voltali à qui elle avait brisé la cheville. Quelle équipe si hétérogène, si inapte à fonctionner, si …
Qu'est ce que c'est que cette sensation ? La vision du chat doré aux cotés de l'ombrageuse Absol, c'était comme des milliers de coups de poignards en plein cœur. Non, elle devait s'abstenir de penser à ça, c'était tellement idiot … Bon sang ! Elle ne les connaissait même pas !

Pour chasser cette impression, elle s'envola et s'éloigna dans un endroit isolé, calme ou rien ne la perturberait. Les landes étaient l'endroit parfaitement indiqué pour cela. Pas un bruit ne régnait, elle pouvait réfléchir, tenter de se souvenir … mais pourquoi essayer de remuer les tréfonds du passé, c'était tellement loin et ça demandait tellement d'efforts pour un résultat si médiocre. Que gagnerait elle sinon de risquer de souffrir au point qu'elle se recroquevillerait sur elle même pour juste savoir ? Même si elle le désirait, elle savait qu'elle ne pourrait jamais mourir, son pouvoir le lui interdisait. C'est pour ça qu'elle voulait faire table rase de ce monde et le seul moyen c'était les fragments.
Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'être mélancolique. C'était si ridicule … aussi ridicule que les idiots qui courraient au loin, tentant de traverser le plus rapidement cet endroit qui empestait la haine et la revanche, cette plaine ou régnaient une inépuisable réserve de volonté pour elle.

Elle ricana pour elle même, qu'est ce qu'ils étaient pitoyables ! Ce Xatu voyait le futur mais il était incapable de voir plus clairement à court terme ! Ce Branette n'était qu'un torchon revanchard et aigri, cet Etourvol une handicapée trop naïve et ces deux imbéciles prisonniers d'un destin qui leur a été imposé n'ont même pas la présence d'esprit de s'en défaire !
La déesse ricana avant de s'apercevoir qu'elle était elle même liée par son pouvoir. Personne n'est libre, personne n'est sans angoisses existentielles, même Arceus n'est pas libre. ABSOLUE ne sera jamais libre.

A cette pensée, elle pensa à un de ses liens, une promesse.
« Je t'aime, je ferais tout pour te protéger ! »
Un lien, un échec, une honte, une preuve qu'elle ne sera jamais rien de bon …
-Ais-je un jour été bonne à quelque chose ?
Pour la première fois depuis plus de trente ans, une brûlure lui déchira l'œil gauche. Par sa simple volonté, une goutte d'eau tomba et effaça sa larme. Les nuages noirs s'amoncelaient, masquant la lumière crépusculaire du soleil et une pluie d'orage s'écrasa au sol, noyant sa tristesse sous des trombes d'eau et engloutissant ses chagrins, ses faiblesses en un torrent de souffrance. Quel joie de pouvoir faire disparaître tout ses doutes et de les effacer. Pour la première fois, elle trouva bien pratique le pouvoir des pierres, celui d'absorber les souvenirs, comme ça elle consumait ses doutes, détruisait ses angoisses, se purgeait moralement, nettoyant son âme tel cette pluie d'orage.

Les spectres alentours sortaient, elle le sentait. Ces petites lueurs bleutées, qu'il était agréable de voler leur rancœur et de finir par les dévorer ! Les spectres ne pesaient pas lourd face à elle, un véritable trou noir pour voler les sentiments ! Quel jouissance de pouvoir s'approprier cette haine, de détruire tout espoir, de s'en prendre même aux morts !
Tant de haine … le seul sentiment qui mérite de rester. La haine surpasse tout, elle attend patiemment de germer pour éclater. A coté de ça, les autres sentiments paraissent fades car quant on à goûté à la véritable haine, on ressent ce désir de pouvoir, cette motivation viscérale de détruire, de faire souffrir, de libérer ses pulsions primaires qui vous libèrent de votre condition d'être intelligent pour vous ramener à celle bien plus rassurante de bête furieuse. La haine rend aveugle, on se focalise uniquement sur l'objet haï avec une force sans limite.

On ferait n'importe quoi pour assouvir la haine, cette émotion extrême et instinctive. Mais la frontière avec l'amour est mince car ces deux passions sont presque impossibles à différencier.

Et l'amour dans tout ça ? Ce n'est pas un bouclier qui nécessite un lien pour fonctionner, exactement le contraire de la haine qui se targue d'être solitaire. L'amour c'est un sentiment irrationnel, qui efface tout les autres, en se focalise uniquement sur une chose pour qui on ferait absolument tout. C'est un sentiment plus beau que tout, c'est s'élever pour faire le bien. L'amour c'est le bien absolu et pourtant, lorsqu'on perd l'amour, on souffre parfois au point que le seul remède c'est la haine.
L'amour et la haine sont des sentiments qui s'alimentent par eux-mêmes, mais des deux la haine a la vie la plus longue. Pourquoi ces deux sentiments sont ils si semblables, si indissociables ?

-Amour, haine … tout ça est presque secondaire. Car il y a une seule chose qui est commune à ces deux sentiments, une chose qui est le début et la fin, une chose qui les surpasse tout deux … c'est la souffrance !
Oui, la souffrance qu'elle avait ressentie, elle en ferait l'arme absolue, le moteur de son projet … faire connaître la douleur au monde entier.
-Pourquoi seulement à ce monde ?
Tellement de haine était accumulé que pour la satisfaire, il faudrait faire souffrir plus que le monde. Même l'univers semblait trop petit pour elle.

La déesse s'adorait et adorait quelque chose en elle, une chose inconnue dont elle n'arrivait pas à se souvenir. Une chose qui la faisait souffrir au point qu'elle la haïsse sans même la connaître. En réalité, la seule personne qu'elle aimait plus que tout et haïssait plus que tout, c'était elle même.