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L.O.S.T. [ One-shot ] de dragibus57



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Informations

» Auteur : dragibus57 - Voir le profil
» Créé le 06/06/2010 à 00:41
» Dernière mise à jour le 24/07/2010 à 01:57

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   Drame   One-shot

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L.O.S.T.
Il rêve…
Mais de quoi peut bien rêver un petit Dynavolt sans grande expérience, douillettement installé dans sa boîte parmi ses compagnons ? De Miaouss à courser ? D'Etourmi à capturer ? De la chaude fourrure de Maman Elecsprint ?

La lumière crue de l'ouverture fait brutalement disparaître l'invraisemblable scénario de ses fantasmes. Il cligne des yeux, ébloui, l'esprit encore embrumé de sommeil. Une main inconnue fond sur lui et l'attrape sans ménagement par la peau du cou.

Nooon ! Réflexe inné de peur. Il se débat, agite ses petites pattes, tourne la tête en tous sens pour tenter de mordre. En vain. L'appréhension lui noue les entrailles. Les questions se bousculent dans sa tête. Où l'emmène-t-on ? Pourquoi le sépare-t-on de ses congénères ? Non !

Il n'a pas le temps de réfléchir plus longtemps : il est violemment projeté en l'air et atterrit brutalement sur le dos. Le choc lui coupe le souffle, tandis que sa tête heurte le sol. Il expulse bruyamment l'air de ses petits poumons et reste immobile pendant tout un instant d'éternité, bref moment de flottement entre l'inconscience et la douleur.

C'est la douleur qui prend le dessus.
Il ouvre instinctivement la gueule et inspire à nouveau une grande goulée d'air. Des éclairs douloureux traversent son crâne et brouillent sa vue. Il remue prudemment ses membres et ouvre les yeux. Le soleil l'éblouit. Il les plisse d'instinct, puis se remet péniblement sur pattes, en étirant son échine encore endolorie par le choc.

Il ne reconnait rien. Aucun repère familier, pas âme qui vive, juste de la pierre, des rochers, de la falaise. À perte de vue. Il hume l'air à petits coups de narine, concentré, guettant le moindre effluve connu. Même le plus ténu… Rien. Tout n'est que roche et désert.
Sa gorge se noue en une boule amère et l'angoisse de l'inconnu monte en lui par vagues successives. Il a envie de pleurer.

Soudain, une force irrésistible le pousse à marcher.
Il se met donc en route. Que peut-il faire d'autre ? Il n'a rien à perdre : au contraire ! Peut-être va-t-il trouver de l'aide ?… Un fol espoir l'envahit, comme une bouffée de chaleur bienfaisante. Oui, c'est ça, il va marcher, passer de l'autre côté du versant qu'il aperçoit tout là-bas. Derrière, il y a forcément quelque chose ! Derrière, il y a forcément le salut…

Il trottine vaillamment sur le petit sentier qui déroule ses méandres devant lui. Le terrain est accidenté, semé de cailloux et de crevasses qu'il lui faut franchir ou contourner. Le chemin monte, en pente douce mais implacable. Vaguement inquiet, il balaie sans arrêt du regard le paysage hostile. Aussi loin que portent ses yeux, il n'y a que la roche à nue. Pas d'arbre, pas de verdure, pas de ruisseau.

Le soleil cogne dur.
Voilà déjà un bon moment qu'il chemine. Il estime, selon son horloge interne, qu'on doit être à la mi-journée. Il a chaud et ses pattes commencent à fatiguer. Il avise l'ombre d'un promontoire rocheux sur la droite et décide d'y faire une petite pause. Juste le temps de se reposer un peu. Il ne s'attardera pas, car il a hâte d'atteindre l'autre versant. Hâte de rencontrer enfin quelqu'un qui lui viendra en aide. Qui lui expliquera ce qu'il fait ici, tout seul, perdu au milieu de nulle part.

Il se dirige vers l'ombre appétissante du rocher, savourant à l'avance le bien-être de s'étendre, papattes sous le menton, et de reposer ses membres fatigués.
Il s'apprête à ralentir.
Mais non ! A sa grande stupéfaction, il ne peut pas s'arrêter ! Ses pattes continuent à avancer toutes seules !

Le premier moment de stupeur passé, il essaie de freiner.
Sans résultat. Ses pattes persistent à trotter, l'une après l'autre, inexorablement. Il mobilise alors toute sa volonté pour ne pas faire un pas de plus. Il contracte ses muscles de toutes ses forces. Pousse, tire, à droite, à gauche… Peine perdue.

Au bout d'un moment, essoufflé, en nage d'avoir fait tant d'efforts, il doit se rendre à l'évidence : ses membres ne lui appartiennent plus. Ils sont doués d'une volonté propre et refusent de lui obéir. La panique le gagne, sa respiration s'accélère, son cœur cogne très fort dans son poitrail. Il tourne la tête en tous sens, complètement affolé et des larmes commencent à perler au bord de ses yeux. Qu'est-ce qui se passe ?

Puis il se reprend courageusement : ce qui lui arrive est tout bonnement impossible ! Il respire à fond et passe en revue différentes explications. Il doit forcément y en avoir une, logique, mais qui lui échappe pour le moment. Un faux-mouvement ? Un empoisonnement ? Un virus inconnu ? Un mauvais tour de Darkrai ?
Il hésite entre la folie et le cauchemar.

En attendant, il se résigne à avancer. Il n'a pas le choix ! Une patte après l'autre. Encore et encore.
Il a de plus en plus chaud. Les poils de sa fourrure ne suffisent plus à réguler sa température et il transpire. Il a aussi très soif. Il halète par petits coups, histoire de se ventiler, mais ça ne suffit pas. Ses coussinets sont devenus hyper sensibles et commencent à le faire souffrir. D'autant plus que le sol de roche est chaud. De plus en plus, lui semble-t-il.

Le petit Dynavolt trottine, inexorablement, pendant… une heure ? Deux heures ? Plus ? Il ne sait pas trop, il perd peu à peu la notion du temps écoulé. La chaleur, la soif, la fatigue, l'angoisse…
Le soleil est toujours très haut et semble concentrer intentionnellement ses langues de feu sur lui.

Il marche toujours. Sans possibilité de s'arrêter.
Un pied devant l'autre... Et on recommence...
Mais il ne sait plus depuis combien de temps. Et il n'en peut plus ! Mais vraiment plus !
Il est exténué.
Des volutes de chaleur brouillent le paysage. La soif le tenaille, le nargue sans relâche. Il n'a plus qu'une seule idée en tête : boire ! Et plus il y pense, plus il en souffre.
Sa petite langue pend lamentablement sur le côté de sa gueule. Ses pattes sont lourdes, gonflées et douloureuses. Les coussinets sont à vif. Un petit caillou de rien du tout s'est logé entre deux orteils et l'irritation en est insupportable ! De grosses larmes de fatigue et de frustration roulent le long de ses joues.
Mais il continue, mécaniquement, à mettre une patte devant l'autre…

Soudain, il stoppe net !
... !
Il regarde, incrédule, autour de lui, mais ne voit rien. Il lève précautionneusement un pied, puis l'autre. Ses membres lui répondent à nouveau !
Soulagement intense. Bouffée de bien-être qui se répand peu à peu dans son organisme. L'adrénaline qui redescend.
Le cauchemar est fini ! Tout va rentrer dans l'ordre et il va pouvoir retourner parmi les siens.

Alors il se laisse tomber lourdement sur le sol, à l'endroit exact où il s'est arrêté, sans même chercher à se mettre à l'ombre. Il n'en a pas la force.
Il tremble d'épuisement et de douleur. Il porte sa patte avant à sa gueule et déloge d'un petit coup de langue expert le gravier irritant. Entre les deux orteils, la chair est à vif. Il entreprend de la lécher méticuleusement pour apaiser l'inflammation.
Ses coussinets l'inquiètent. De vilaines cloques se sont formées, puis ouvertes. Il a aussi des entailles dues à la marche forcée sur les rochers acérés. Il ôte le plus délicatement possible les lambeaux de peau qui se détachent et il continue de lécher, serrant les crocs de douleur à chaque coup de langue.
C'est tout ce qu'il peut faire…
Il pose enfin sa tête sur ses pattes avant, pousse un gros soupir et s'endort instantanément.

Le repos n'est que de courte durée.
Tel un ressort, il bondit à nouveau et se remet à trottiner. Il peine à émerger du sommeil, mais la douleur se charge de l'éveiller complètement ! Tous ses muscles sont raides, endoloris. Sa démarche est saccadée, chaotique, semblable à celle d'un automate aux rouages grippés.
Un pas, puis un autre, et encore un…
Et toujours ce soleil.

Il chemine la bouche ouverte, en permanence, à cause de sa langue trop gonflée qui l'empêche de fermer la gueule. Son gosier est sec, râpeux, tapissé de la poussière ambiante. Il n'a plus de salive pour l'humecter. Il n'a plus de larmes. Il ne transpire plus. Il ne ressent même plus la soif.
Déshydratation.
Un pas, puis un autre, et encore un…
Et toujours le même paysage de roches.
Désertiques.
Brûlantes.

Chaque pas lui arrache un gémissement de douleur. De ses pattes suinte maintenant un mélange de sang et de lymphe. Une épaisse couche de poussière et de saleté s'est collée sur les chairs à vif.
Un pas, puis un autre, et encore un…
Les muscles, gorgés d'acide lactique, sont raides et durs comme du béton.
Crampes intolérables.
Tremblements convulsifs.
Un pas, puis un autre, et encore un…
Il ne pense plus. Son esprit tout entier n'est que douleur.
Souffrance...
Un pas, puis un autre, et encore un…

Là, à cet instant précis, il voudrait s'allonger et mourir !
Un pas de plus…



« Bon allez, il est temps d'aller au lit ! »
Je m'étire, baille et me lève. Je trouve que j'en ai fait assez pour aujourd'hui !
Je viens de passer toute l'après-midi et une bonne partie de la soirée devant mon ordi à écrire cette fic.
Bon, j'avoue que j'ai aussi bavardé un peu (beaucoup) avec les copains sur MSN et que j'ai pas mal surfé sur le site, à l'affût des dernières nouvelles bipiennes.
A côté de moi, un grand verre de soda, vide, et un paquet de biscuits dans lequel j'ai largement puisé. Faudrait quand même que je me surveille, l'été approche lol !
A mon pied droit, une pantoufle, que j'ai consciencieusement balancée toute l'après-midi, dans la ferme intention d'atteindre les 9 000 pas nécessaires à la rencontre d'un Limagma sur la route « Sente du Volcan » de mon Pokéwalker…