Chapitre 30: Connaissance
Tristan avançait, calmement, dans la forêt. Cela devait faire désormais faire plus de trois heures qu'il marchait. Le soleil avait disparu, laissant place à la lune, qui illuminait de toute sa surface cette nuit-là. Son Mentali le suivait, juste derrière lui. Tristan ne désirait pas le remettre dans son Memoripok, il préférait le laisser vagabonder, en liberté. D'une démarche gracieuse, il surveillait les environs, aux cas où un quelconque danger se cachait dans un des buissons. Le jeune garçon, lui, regardait s'il ne voyait pas un visage familier, avec des habits bleu. Il devait le retrouver, principalement à cause de l'œuf, mais aussi pour savoir s'il ne courrait pas un danger. Et si la mystérieuse forme, avec un sourire déployant toutes ses dents, ne lui avait-il pas tendu un piège, comme à lui ? Cela se révélait tout à fais possible.
Un buisson bougea derrière eux, mais ni Tristan ni Mentali ni prêtèrent attention. Cela faisait un moment que cela se produisait, et tout deux savait parfaitement que quelqu'un le suivait. Mais il savait aussi « qui » c'était, et forcement cela rendait le danger moins dangereux. Malgré tout, il ne disait rien. Le jeune garçon qui les suivait n'avait nulle part où aller aussi. Malheureusement, Tristan n'avait pas autant de patience que Mentali, et il finit, aux bout de trois heure d'attende, à dire, enfin, quelque chose.
« Tu peux sortir, je sais très bien que tu nous suis depuis le départ »
Une tête émergea alors. Ce n'était ni plus ni moins que le jeune garçon qu'il avait abandonné. Tristan s'en voulait, voilà pourquoi il n'avait rien dit. Une façon de veiller sur lui tout en faisant comme si il ne faisait pas partit de son groupe. Cependant, cela finissait par devenir énervant et…stupide. Puisqu'il les suivait depuis le départ, autant qu'il voyage avec eux. Le jeune garçon s'approcha d'eux, et s'apprêta à parler, mais Tristan le coupa net.
« Chut, tu peux voyager avec nous, mais pour le moment tu ne dis strictement rien. J'ai besoin de calme »
Le jeune garçon grogna, mais devant le regard que Mentali et son dresseur lui lançait, il décida qu'il valait mieux obéir.
La route continua donc, silencieuse, mais Tristan ne remarqua strictement rien. Etant donné que la seule forêt de Lyce était celle où il se trouvait, il était normal que celle-ci soit assez conséquente. Finalement, à a peu prés minuit, Tristan s'arrêta et jugea qu'il était temps de faire une pause. Il n'était pas particulièrement fatigué, mais il devait se reposer ou juste…faire une pause. Il regarda son Mentali. Il commençait à somnoler, mais il aurait pu tenir toutes la nuit. Quant à son compagnon, il y avait quelque chose dans son regard et son expression qui montrait qu'il ne pourrait pas s'endormir, même s'il l'avait souhaité. Néanmoins, il devait faire une pause.
« Arrêtons-nous ici pour la nuit, déclara-t-il, je reprendrais les recherches demain »
Ils acquiescèrent, et tous s'assirent ensuite. Mentali se blottit contre Tristan, et ferma les yeux, il dormait déjà aux bout de dix minutes. Son dresseur sourit, et passa une main dans son pelage. Il brillait, grâce au rayon de la lune.
« Vous êtes très proche tous les deux… »
Il tourna la tête, c'était son compagnon qui venait de parler. Il lui sourit. Il avait beau ne pas s'être montré très agréable envers lui ces dernières heures, il ne lui avait rien fait. C'était même plutôt l'inverse…
« Oui, lui répondit-il, ce n'est pas mon pokemon, c'est mon amis. Le premier que j'ai eut, et le seul qui me comprenne véritablement »
Quant à son deuxième amie, Marie, il ferait tout pour aller la sauver rapidement.
« Cela fais combien de temps que vous vous connaissez
-Cela doit faire un peu plus de six ans, mais il n'y a pas longtemps qu'il a évolué. J'avais un charmant Evolie avant. Maintenant, j'ai un gracieux Mentali »
Il sourit.
« J'aimerais être dresseur moi aussi, dit alors son compagnon »
Tristan tourna la tête. Le jeune garçon fixait la lune d'un air triste.
« Mais je n'ais aucun pokemon, continua-t-il, je me contente de travailler dans les vignes de ma famille. Je regrette un peu, mais cela ne me dérange pas, ou plutôt ne me dérangeais pas. Ma famille vient de se faire enlever. Je ne sais pas ce que je vais devenir »
Il enfouit sa tête dans ses genoux. Tristan le fixait, rongé par la culpabilité. Il était touché par le fait que ce soit de sa faute si le jeune garçon venait de perdre sa vie, mais aussi par le fait qu'il lui rappelait quelqu'un. Lui. C'était tellement similaire. Il avait toujours rêvé d'être dresseur, mais avait dû rester travailler à la ferme, il n'avait de toutes façon pas suffisamment d'argent pour acheter un multi-poké. Comme ce jeune garçon, un événement imprévu était apparut du jour au lendemain, changeant sa vie…et lui faisant perdre sa famille. Sauf que l'événement imprévu, c'était lui en l'occurrence.
« Je suis vraiment désolé… »
Tristan aurait bien souhaité dire autre chose, mais il ne trouvait rien. C'était la seul chose qui lui venait à l'esprit.
« Je ne t'en veux pas, répondit son compagnon »
Le jeune dresseur faillit sursauter. Pourquoi ? Il devrait le haïr.
« Comment sa ?
-Je sais que ce n'est pas de te faute. Tu as juste voulut échapper à ses gens, et ma famille était là au mauvais moment en quelque sorte. J'ai eus la chance d'être partit ranger les tonneaux de vins dans notre cale. Tu n'as pas à te sentir coupable. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'une lourde tâche t'a été confié, contre ton gré. Et que quoique tu fasses, tu ne peux que t'y résigner »
Lentement, Tristan hocha la tête. C'était étrange, ce jeune garçon avait quasiment tout compris, même s'il ne devinait pas tous. Cela devenait relativement compliqué après…
« Mais je suppose que tu ne veux rien me dire…, continua son compagnon
-Non. Je ne veux pas mettre ta vie en danger. Je suis dans une situation périlleuse, vois-tu ?
-J'avais cru comprendre.
-Et il vaut mieux que tu en saches le moins possible.
-Très bien… Néanmoins, je t'accompagne. »
Tristan protesta aussitôt.
« Je refuses !! »
Il ne voulait rien lui dire pour le protéger, mais s'il l'accompagnait, se serait du pareil aux même. Il refusait catégoriquement qu'une nouvelle personne, même for sympathique comme il l'était, l'accompagne. Il n'était pas du tout concerné par ses problèmes, Marie si, pas lui.
« Mais où veux-tu que j'ailles ? répliqua le jeune garçon
-Je refuse, c'est tout !
-C'est tout ? Tu as beau n'être pas responsable de mes problèmes, tu y ais tous de même impliqué. Le moins que tu puisses faire, c'est me surveiller.
-Ben tiens, il est où le garçon qui me disais qu'il ne m'en voulait pas tout à l'heure.
-Juste en face de toi.
-J'avais remarqué, merci »
Ils se retournèrent, comme s'il boudait. Néanmoins, Tristan ne put s'empêcher de sourire. La situation était tellement comique, et cela faisait si longtemps qu'il ne c'était pas disputer avec quelqu'un. A sa grande surprise, cela lui manquait.
« Bon très bien, finit-il par dire en soupirant »
Son compagnon sourit.
« Marché conclu ? demanda-t-il
-Marché conclu.
-Très bien ! Oh faites, je me prénomme Clément.
-Enchanté Clément, je suis Tristan »
Et, tout en souriant, une longue conversation s'engagea entre les deux garçons. Comme Marie, Tristan c'était lié quasiment aussitôt avec le jeune garçon, et il s'en réjouissait intérieurement.
Cependant, plus loin, dans une cabane au milieu de la forêt, plusieurs hommes étaient en train de travailler. Ils tapaient rapidement sur les ordinateurs des chiffres, ils travaillaient sur des cartes, il n'y avait aucune seconde de répits. Adossé contre un mur, pas très loin, un garçon aux cheveux noir mi-long et à l'ombre totalement différent les observait. Il paraissait s'ennuyer, mais ce n'était pas pour autant qu'il était prêt à les aider. Pas loin de lui, contre un autre mur, un homme était attaché. Il souriait, malgré la gravité de la situation dans laquelle il semblait se trouver. Ces habits bleus ne trompaient pas quant à son identité. Ce n'était autre que…Armand.