World of TeM : Tome 13 : Le Seigneur des brumes de CaliKen

"-Bien sûr que cette oeuvre est une part intégrante de ce que je suis ! Bien sûr qu'elle est imparfaite et que je l'ai, avant tout, écrite pour moi... Mais si... Mais s'il est possible, ne serait-ce qu'un tout petit peu... de faire partager mon ressenti, mes histoires et mes personnages à mes lecteurs, alors, mon but principal est atteint. Oui, effectivement, c'est mon gagne pain, et j'écris aussi pour l'argent. Mais je peux vous jurer que, mon but principal, est de faire partager le flot d'émotions et d'impressions qui s'agite dans mon cerveau.
-Et donc... ce nouvel épisode, après ces années d'absence ? Vous avez peur de décevoir ? De vous décevoir ?
-Vous savez, sous ma plume, ce ne sont ni mes doigts ni mon esprit qui agissent, mais bel et bien mes héros eux-mêmes. Appelez-ça de la schizophrénie si vous le souhaitez, mais c'est bien comme ça que ça fonctionne. Je suis avant tout spectateur de leurs aventures, et je ne fais que retranscrire ce que je vois... euh... mentalement. Ca implique aussi pourquoi mon style ne s'attarde pas sur les détails et les descriptions. Les idées vont vites, elle fusent de partout, je ne dois pas en perdre... Et les mettre de côté pourraient les altérer... J'écris souvent d'un premier jet.
-Et bien, merci beaucoup Eric Dutilleul, vous nous présentiez donc votre nouveau roman, qui parait demain aux éditions Fl..."

"Click"

Tom éteignit la télévision. Il posa la télécommande sur la table et s'étira de tout son long sur le canapé.

-Thomas Bratin qui regarde des émissions littéraires... C'est bientôt la fin du monde !
-Seulement en 2012 Miss Salvino. Oui, il m'arrive de me culturer l'esprit voyez-vous.

Marie venait d'apparaitre dans le salon. Les cheveux ébouriffés et un simple t-shirt très large, et descendant jusqu'à mi cuisse en guise de pyjama.

-Tu ne dors toujours pas ?
-En fait si, je me suis endormi... puis réveillé devant cette émission. Elle m'a hypnotisé jusqu'à ce que je retrouve la zapette.
-Je vois...

Marie s'assit mollement sur le canapé, à son tour, obligeant Tom à lui faire une place.

-Ca me rappelle nos vacances, il y a 6 ans.
-Hein ?
-A Danzel, Tominou, quand ton genou a éclaté en mille morceaux... qu'on a failli être mangés par un serpent géant et que ton cousin a capturé un Roucool Shiney.

Thomas laissa un blanc, le temps de laisser cette incroyable phrase reprendre tout son sens. Il finit par répondre, d'un ton monocorde :

-Ouaip... J'espère bien que ces vacances là vont être 1.000 fois plus reposantes...
-Avec les autres loulous, ça devrait être jouables. Dommage que ton cousin ne vienne pas d'ailleurs.
-Ne dis pas ça sur ce ton voyons !
-Bah quoi, il est sex Mathieu !
-Non mais, je sais que tu es amoureuse de lui... c'est du propre Marie !

Elle se pencha sur Thomas et pris un air langoureux en plissant légèrement les yeux.

-Il doit y avoir quelque chose qui m'attire dans ta famille... J'aurais tant aimé connaître ton père, grrrrr...

Il fallait que Marie et Tom se connaissent par coeur, et vivent une symbiose total pour que la jeune femme puisse parler d'une façon aussi familière du défunt père de Tom. Mais lorsque deux personnes vivent ensemble depuis si longtemps, et sont si proche, les formules de politesses sont inutiles dans ce cas là. Marie savait qu'elle ne froisserait pas Thomas ainsi, et lui savait qu'elle ne disait pas ça pour le blesser.

-Papa était beau gosse aussi... Tu es une vraie nymphomane ma parole !
-Ooooh, c'est bon Tomy ! Ne fais donc tu point confiance à ta femme ?

Elle agita son doigt devant le visage de Thomas, lui passant l'anneau qui l'entourait devant les yeux.

-Tu dis vrai, femme. Je me suis égaré. Allons donc nous coucher, car demain est un autre jour.

Il se leva d'un coup, de façon grossièrement théâtrale, et Marie lui pinça les fesses. Tom laissa s'échapper un cri suraigue.

-Allez... fit-elle en riant. On se lève tôt demain !