141 - L'Enfer, enfin... (Partie 1)
« A la tienne, à la notre, Santé !
A l'air embrasé,
Ca ressemble à l'enfer,
L'Enfer est sur la terre, haut les cœurs serrés !
Les yeux dilatés… »
(Etienne Daho, L'Enfer, enfin)
(Les nouveaux Flashes introduits avec cette duologie sont verts, et représentent des évènements imaginaires, alternatifs, des « Et si… » de différentes sortes. Ces évènements ne se produiront pas ou pas comme ils sont annoncés dans ces flashs. Considérez-les comme des « Temps X ».)
Ce matin-là, certains étaient heureux, d'autres étaient quelque peu anxieux et d'autres carrément en rogne.
On avait d'abord David, Kyle et le reste de la fac de médecine d'Argenta qui venaient pour animer un stand, et David en était plutôt content.
-J'adore l'académie de mon frère, ça fait tellement sympa, tellement neuf !
-Lui au contraire ça doit le gaver de voir ça tous les jours… marmonna Kyle.
-Je me doute bien, mais bon…
-David, ton innocence est parfois amusante… Parce qu'elle t'embarrasse toi-même !
-Ouihihi…
-En plus tu affirmes en riant et ça c'est… plutôt sexy !
-Pas ici Kyle, on travaille !
-D'accord, d'accord.
Lily arrivait avec sa faculté, accompagnée par Jennifer Keynes.
-N'oubliez pas, Lily, que vous passez au milieu.
-D'accord.
-J'espère que vous vous êtes un tantinet préparée…
-Oui oui, pas de souci ! Ne vous en faites pas.
-Bien. Nous y allons donc…
Rachel arrivait ensuite, suivie par Max, Charlie et Nathan.
-Merci de faire comme si c'était une exclusivité !
Charlie ricana.
-De rien. Ca m'amuse aussi, alors que je suis juste en week-end…
-J'espère qu'on aura droit à un public attentif et silencieux… souffla Rachel.
-J'aurais qu'à les menacer… marmonna Max.
-Ah non, tu ne menaces personne ! Ca va, Nathan ?
-Hm ! Content d'être à ton travail, ça va être sympa !
-Au moins toi tu ne te démoralises pas ! Suivez l'exemple, les garçons !
-J'ai le moral moi ! S'étonna Charlie.
-C'est sûr qu'à côté de l'insouciant de service… soupira Max.
-Je suis très souciant !! Grommela Nathan.
Quelques minutes plus tard, arrivèrent Claire et Malcolm, manifestement mal réveillés.
-Qu'est-ce qui nous a pris d'avoir une grande discussion sur notre couple… geignit Malcolm.
Claire bailla.
-Hm… Mais… Le vendredi généralement c'est le jour où on papote. Comme il n'y a rien à la télévision…
-On commence à ressembler à un couple marié, c'est bon signe… je pense.
Claire regarda Malcolm.
-Tu veux te marier ?
-… Je suppose que si on a un bébé, c'est indispensable…
-Non, Mac, ça c'était il y a dix ans, la société a évolué…
-Tu veux dire que tu ne veux pas te marier ?
-Je veux dire que je ne te force pas, il y a déjà un bébé, ne te sens pas obligé pour le mariage.
-En tout cas je suis content qu'on se soit mis d'accord sur un nom…
-Ah ça oui, ça c'est une grande avancée ! Sourit Claire.
-James pour un garçon, et Nell pour une fille !
-Pas James !
Claire et Malcolm regardèrent Léopold qui arrivait derrière eux.
-Pourquoi ?! S'étonna Claire.
-Prof à moi, mort. Trouvez autre chose sinon je vous maudis ad aeternam !
-Aw… dur… marmonna Malcolm.
-Le nom de garçon c'est celui qui nous donne le plus de mal !! Geignit Claire.
-Pourquoi pas Malcolm junior ? Ou le nom d'un de vos grands parents ? Songea Léopold.
-Papa ne supporterait pas, dès qu'on évoque son père il déprime… souffla Malcolm.
-Et je doute qu'Eusèbe soit un beau nom pour un garçon… geignit Claire.
Léopold grimaça, dégoûté.
-Sinon ça va avec Charlie ?
-Oui… Et il a arrêté de s'épiler…
-Eeeerk… geignit Malcolm.
-Mais moi j'adore ça ! Sourit angéliquement Léopold.
-Comme le dit si bien Roland… Trop de détails ! Marmonna Claire.
Et puis…
-Si t'es pas contente, tu te casses et puis c'est tout… soupira Roland.
-Explique-moi au moins quel est le sens de tout ça !
-C'est RIDICULE ! Tu es ridicule, tu ne t'en aperçois même pas ! C'était un cadeau de rupture complètement idiot !
-Complètement idiot sauf que je la vois tout le temps se trimballer avec !
Roland geignit.
-Tu es stupide, incohérente et tu cherches la petite bête ! Je la connais quasiment depuis que je suis né, je ne pouvais pas la quitter comme ça après notre courte… sortie ensemble, il fallait que je scelle ça par un autre moyen, et j'ai été acheter ce Teddiursa.
-J'en connais peu des hommes qui donnent un cadeau à des femmes pour rompre avec elles !
-Je sais pas… essaye pour voir, t'as ta chance, en plus je suis d'humeur nounours !
-On ne dirait pas.
-M'enfin POURQUOI tu m'as posé cette question idiote ? « Et Rachel, c'est une ex à quel point ? » Mais… Mais pourquoi vous les femmes vous vous sentez menacées en permanence par les anciennes ? Si on sort plus avec c'est qu'on les aime plus !
-… Il y a « des » anciennes, maintenant ?
Roland roula des yeux.
-Pauvre conne !
Roland partit, furax. Marigold regarda l'académie qui s'activait.
-… Il y a de quoi faire ici… Je n'ai qu'à rester un peu.
-M… Marigold ?!
Elle se tourna vers un jeune homme très bien habillé, costard cravate, gel dans les cheveux. Marigold déglutit.
-… Phil… Quelle… surprise.
-J'ignorais que tu étais sur Kanto… Je te croyais encore à Sinnoh…
-Non, ma famille a déménagé depuis peu, c'est mon frère qui est toujours à Sinnoh.
-Je vois… Ta mère va bien ?
-Elle va bien.
-… Tu as quelqu'un en ce moment ?
-Phiiiil ! Je ne suis plus intéressée par toi. Et puis d'abord que fais-tu ici, je te croyais chirurgien dans un hôpital Pokémon !
-Je le suis toujours seulement j'officie dans l'universitaire ! Je viens faire de l'ombre à Argenta.
-Fameux. Le frère de mon… ami y officie justement.
-Vraiment ? Et tu fais quoi ici, toi ?
-Je… devais rester un peu avec mon… ami mais… nous avons eu une dispute à propos d'une de ses ex.
Phil sourit.
-Tu n'as jamais supporté les concurrentes…
-Oh non, regardez qui revient à la charge comme un Nidoran en rut…
-Quoi, je dis simplement que tu es un peu possessive. La reine des abeilles en personne. Ca m'étonne que tu n'aies pas encore fondé un harem…
-Et moi ça m'étonne que tu n'aies pas fait éditer tes fantasmes idiots…
-Tu es toujours en contact avec Léon ?
-De tous mes amis gays, c'est le plus utile, et j'ai fait appel à ses services pour le cadeau de Noël de mon ami.
-Oh… C'est un ami maintenant ?
-En fait primo on s'est disputés, deuxio tu me perturbes, tertio… Ne cherche pas, tu ne lui arrives pas à la cheville.
-Vraiment ? Intéressant… Où est-il ?
-Cherche, tu trouveras peut-être !
Marigold s'en alla en souriant. Le chirurgien haussa un sourcil intéressé.
-Toujours d'aussi belles fesses… grogna-t-il.
***
-Roland Erwan Bernard Smirnoff…
Roland hocha la tête, en smoking. Derrière lui, son frère et sa sœur ainsi que sa famille, tantes et oncles.
-Voulez-vous prendre Marigold Sylvia Heller ici présente pour légitime épouse, de l'aimer et de la chérir…
« Mon royaume pour une revue scientifique… »
-…jusqu'à ce que la mort vous sépare ?
-… Oui… je suppose…
Roland regarda Marigold qui sourit.
-Je vous déclare dès à présent mari et femme, vous pouvez embrasser la mariée.
Roland souffla en l'air et embrassa Marigold sous les applaudissements.
***
-Si on m'avait dit « Roland, marié ! »… J'aurais pas cru ! Souffla Lily.
-C'est plutôt sympa je trouve… marmonna David.
-Hm…
Roland semblait perdu. David plissa les yeux.
-Il a l'air triste, non ?
-C'est Roland, il prend conscience qu'il n'est plus un homme seul et libre… soupira Lily.
Roland se dirigea vers son frère et sa sœur.
-Attention David, prépare une réponse toute faite !
-Oui Lily !
-Si je faisais une énorme connerie, vous me le diriez ?
-… Absolument ! Admit David.
-Trop tard ! Signala Lily.
Roland hocha fermement la tête. Il regarda vers Marigold qui saluait Linda et Etienne.
-J'arrive pas à y croire… F… Franchement, même moi j'y crois pas !
-Vous êtes bien ensemble, c'est tout ! Soupira Lily.
-Bah ouais, alors profite !
-… Est-ce que vous me soutenez, là ?
-Ouiiiiiiii ! Répondit la fratrie ensemble.
-Bon, bon…
***
Roland tenait son bébé lors d'un énième repas de famille. Il le regarda.
-Tu pues, t'es tout fripé, t'as des yeux de poisson et on t'a appelé Matéo… et en plus t'es mon chiard !! Vie de merde, je valide à 100%… grommela Roland.
-Oh Roland passe-moi Matéo ! Sourit Linda.
Roland tendit le bébé à sa mère.
-Quel adorable bébé ! J'étais certaine que si un jour Roland avait un enfant ce serait un adorable petit choupinet d'amour !
Roland enfonça sa paume contre son front, tanné.
***
Les gens commençaient à arriver en masse. Léopold soupira aux côtés de Jennifer Keynes.
-C'est ennuyeux…
-Quoi qu'il en soit je vous remercie, un professeur de votre qualité qui fait la promotion de notre faculté, c'est un grand, grand pas en avant dans le chauvinisme universitaire…
-Les gens arrivent par poignées, vous allez faire un max d'élèves après ça. L'académie de Céladopole est la plus cotée de tout Kanto. Tout comme sa faculté où j'ai fait mes armes !
Jennifer hocha la tête.
-Vous scrutez le public, vous attendez quelqu'un ?
-Noooon… J'observe… Il y a vos élèves !
-Oui je les ai forcés à venir…
-Ted, hé !
Léopold observa Lily se diriger vers Ted, en plein dans l'enceinte de l'amphithéâtre. Léopold haussa un sourcil surpris.
-…
-Ted s'il te plait il faut qu'on parle. Je sais que ça fait la dixième fois que j'essaie mais…
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Des explications… quant à ton…
-Hahaha… Alors c'est à MOI de m'expliquer ? Bonjour je suis Ted Nickley, j'ai fait un bébé à une fille qui l'a avorté sans rien me dire !
Lily grimaça.
-Euh… Je… Je sais que ça peut paraître…
-Tu n'es qu'une incommensurable salope, Lily ! Tu ne m'as rien dit, tu as fait ça dans mon dos, et ensuite tu te sentais tellement mal que tu as voulu rompre et tu l'as fait de la pire manière qui soit ! Je pensais qu'on était au moins amis, qu'on partageait des choses, mais en fait… en fait j'étais juste une blague pour toi, alors maintenant… Maintenant tu peux crever, t'envoyer Jonas Keynes ou un de ses potes, je m'en tamponne.
-Attends, et Chloé et Maya, tu… tu leur as dit quoi ?
-Ce que je leur ai dit ? Je leur ai dit que tu avais avorté de notre enfant sans me le dire ! Elles n'en ont pas eu besoin de plus pour comprendre !
Lily semblait désarçonnée.
-T… Ted, attends… Je…
Elle approcha mais il la repoussa violemment.
-Ah !
-Ne t'approche plus de moi ! Plus jamais !!!
Léopold allait se lever mais Lily se contenta de s'éloigner. Et Jennifer le retint.
-Hep Hep Hep ! J'ai besoin de vous, là, pas de fuite !
-Euh… Mais… Bon…
Lily s'enfuit dans les couloirs mais elle tomba sur Marigold.
-Han non, non, j'ai pas besoin de ça… geignit Lily.
-D'accord c'est la journée « Les Smirnoff contre Marigold »…
-Euh… C'est pas ce que je voulais dire… Y'a un problème ?
-Ton frère et moi nous sommes disputés ce matin à propos de… Rachel.
-Ah… Ca c'est étonnant… Pas que vous vous soyez disputés mais que vous vous soyez disputés à propos d'elle !
-Pourquoi ?
-Mon frère ne l'aime pas, ou plus du moins… Il a ce don de faire l'impasse très vite sur les choses…
-… Et moi tu m'apprécies ?
-Je suis obligée ?
-Pas vraiment, mais c'est juste pour avoir une idée.
-Disons que… le fait que tu sois avec mon frère ne me gêne pas en soi ce qui me gêne c'est de trop en savoir sur ce qui se passe entre vous deux.
-D'accord, c'est juste une histoire de détails.
-Voilà.
-La première fois qu'on a fait l'amour, il a pleuré.
Lily grimaça.
-J'ai dit pas de dét…
-Désolée, je suis en rogne, il faut que je me lâche.
-Moi aussi je suis en rogne…
-A cause de Ted ?
-On vient de parler, il m'a… poussée !
-Quoi ?! Mais quel… Moi qui le trouvait presque sympathique…
-Je sais pas quoi faire.
-Parles-en à ton frère !
-Non, mais non, si en plus vous vous êtes disputés il va avoir une réaction idiote et disproportionnée… Je préfère pas, je vais laisser couler.
-… Lily, tu sais comme moi que si on laisse couler avec les hommes, ils reviennent à la charge ! Et jamais bien par ailleurs !
Lily hocha la tête.
-Va voir mon frère et essayez de vous rabibocher, je sens qu'au fond tu lui fais du bien… Il a pleuré juste après, ou…
-Non, en pleine nuit il s'est levé, s'est assis sur le bord du lit et a pleuré… Je crois que je suis un peu tombée amoureuse de lui à ce moment là.
Lily plissa les yeux.
-Ce serait mignon si ce n'était pas Roland. A plus tard, bon courage !
-Hm, si ton frère est moins revêche, oui, à plus tard…
Lily regarda Marigold partir et soupira.
« Si seulement moi aussi je pouvais avoir une relation tranquille, stable… Ou avoir eu… J'étais pas si sûre de moi avec Ted ? »
***
-PUTAIN, TU VAS LUI FAIRE FERMER SA GUEULE A CE MOUTARD ???
-Ca va hein !!!
Lily soupira. Elle avait gardé le bébé. Et se retrouvait donc à vivre chez son frère mais avec le bébé. Et avec David aussi.
-Lily…
-J'y peux rien, David !!
-Ouiiiiiiiiiiin !
-Oh bon sang…
***
-Tu peux pas me faire ça !
-Si, je peux ! Tu me fais gravement chier, là ! Tous les jours ce petit merdeux gueule !
Lily regarda ses valises et regarda son frère.
-J't'en supplie !
-Nan. Les types du foyer pour filles-mères vont venir te chercher.
-Roland…
Il claqua la porte. Le bébé se remit à pleurer.
-Oh non c'est pas VRAI !!! Geignit Lily.
***
-J… J'ai pas de travail, pas de maison à moi et si jamais mes parents l'apprenaient, ils me tueraient !!!
Lily regarda Ted, aussi désemparé qu'elle, dans sa chambre au foyer des filles-mères.
-Je suis désolé, Lily, mais… J'peux pas ! J'peux rien faire pour toi !
Lily regarda Ted partir. Quand il claqua la porte, le bébé se réveilla et se mit encore à crier.
-Bon saaaaaaang…
***
-Bordel mais pourquoi j'me retrouve là ?!
Richard rehaussa ses lunettes. David plissa les yeux. Kyle haussa les sourcils.
-J'ai laissé à Jérémie Fisher la gestion du stand relatif à l'académie…
-Ce FUMIER ? Mais merde, vous me prenez pour quoi, là ?
-Calmez-vous, je n'ai plus de béquille mais je trouverais bien quelque chose pour vous assommer !
-Z'aurez pas les burnes !
David baissa la tête. Kyle regarda son petit ami.
-Ton frère a la classe…
-Je voudrais mourir… geignit David.
-Ecoutez, je refuse d'être assigné à la supervision du taf des autres facs ! C'est de la haute trahison, c'est de la collaboration manifeste et je suis trop républicain pour cela.
-Pourtant vous le ferez parce que sinon vous allez vous coltiner mon Coatox et ce sera pas pour une séance câlins !!
-Vous êtes crade ! Et ce que vous faites avec votre batracien, ça me regarde pas !
Richard sortit son Coatox qui regarda Roland de haut.
-Grmbl…
-Euh… Roland, sinon, t'as qu'à rester au moins pour regarder David ! Tenta Kyle.
-Kyyyyyle… geignit David, craignant la réaction du frère.
-J't'ai pas sonné, la blondasse !
-Tu vas te calmer tout de suite… grogna Kyle.
-Sinon quoi ?
Kyle regarda David qui secoua la tête. Kyle regarda Roland, toujours aussi énervé.
-Sinon je révèle à tout le monde quel petit nom te donnait ta tante quand tu étais enfant !
David geignit en baissant la tête alors que Roland le fusillait du regard.
-Je suppose que vous avez rien à vous dire entre deux galipettes ?
-Rolaaaaaaaand !!! Geignit David, embarrassé.
-Rrrrrr… commença Kyle.
-CA VA ! Ca va ! J'les supervise vos réunions à la con !
-Pourtant c'est mignon, Ronnie ! Sourit Kyle.
Richard éclata de rire. Roland leva les yeux au ciel. David pouffa.
-Si vous n'étiez pas le doyen, je vous ferais bouffer vos lunettes !
-Houhou… Ronnie… Bref, j'y vais, bon courage…
-Hmph… Je reste pas ! Grommela Roland pour David et Kyle.
-On n'a rien dit, nous, on serait contents que tu t'en ailles ! Assura Kyle.
-J'savais que tu pouvais pas me sentir !
-Et j'savais que t'étais pas un vrai gentil ! Admit Kyle à son tour.
David pencha la tête, inquiet pour son frère. Les gens arrivaient. Roland soupira, excédé.
-N'ayez pas l'air trop content, superviser consiste juste à faire un compte rendu !
-T'as vraiment pas envie de voir ce que je fais ? Geignit David.
Roland regarda son frère et regarda Kyle.
-L'est chiant, hein ? On peut rien lui refuser quand il fait ces yeux là !
-Ca me rassure je suis pas le seul… souffla Kyle.
***
-Et c'est pour ça que moi et Kenneth sommes les meilleurs amis du monde. Si on excepte la drogue et les blessures par balles !
-Etienne… geignit Linda.
-Je ne pensais pas que vous étiez aussi potes… marmonna Lily.
-Le doute planait mais l'avion de nos turpitudes n'a de cesse de s'écraser jour après jour… soupira Roland.
-Ce qui signifie ? Soupira Etienne.
-Que si vous étiez aussi amis que cela, certaines choses ne seraient pas arrivées.
-Pourquoi quand on mange, tu te sens obligé de dire des conneries ! Grommela Lily.
-Parce que maman ne veut pas que je mange dans ma chambre !
-Et ça n'arrivera jamais ! Soupira Linda.
David se leva et regarda sa famille. Roland le regarda, étonné. Lily plissa les yeux. Etienne plissa les siens également. Linda semblait intriguée.
-Euh… Euh… J… Je suis gay.
Roland grimaça. Linda porta sa main à sa bouche.
-F… Fallait que je vous le dise. Voilà, euh… Je… Je vais dans ma chambre.
David se précipita aussi sec vers la maisonnée. Lily se leva pour aller le chercher.
-Dave ! Dave !
-M… Mais d'où ça sort, ça ?! S'étonna Etienne.
Linda secoua la tête, étonnée. Les adultes regardèrent Roland qui était tourné vers son frère.
-Roland !
-Quoi ? Me regardez pas comme ça, j'en savais que dalle non plus !!
***
-Ca fait… C'est trop gênant d'en parler comme ça… geignit David.
-David, enfin, tu sais parfaitement que nous avons des amis homosexuels, ça n'a rien de dramatique ! Assura Linda.
-Parfaitement, et… si tu es heureux comme ça, nous n'avons rien à redire.
Roland, à son bureau, soupira.
-Excepté peut-être « Joyeuse Gay-Mitzvah » !
Etienne se retourna vers son fils aîné.
-T'as un problème, toi ?
-… Pardon ?!
-Je te demanderais un minimum de respect envers ton frère !
-Plus qu'il n'en a déjà reçu les seize premières années de sa vie ? A d'autres…
-Roland !! File dans ta chambre !! Grogna Linda.
-Oh ! Maman parle !
Linda se leva face à Roland devant un David médusé.
-File dans ta chambre. Je t'interdis de t'en prendre ainsi à ton petit frère !!
Roland se dirigea vers sa chambre, furieux.
-Toi ! J'te déteste !
David se recroquevilla sur lui-même.
***
Roland posait un regard protecteur sur son jeune frère qui s'exprimait devant toute une assemblée.
-La faculté d'Argenta propose un enseignement dans tous les domaines relatifs aux métiers hospitaliers. Pour ma part j'exerce en médecine généraliste, c'est-à-dire que je me prédestine à devenir médecin de campagne ou de petite ville, et donc à traiter plus où moins tous les maux bénins. J'ai également optionné pour la médecine interne et… pharmacologique, mais…
Kyle se passa une main sur le visage, amusé. « Médecine Pharmacologique, n'importe quoi ! »
-… je peux vous assurer que cette faculté offre ce qu'il y a de mieux et de plus stable pour les élèves, aussi motivés puissent-ils être. Car rappelez-vous : La faculté est un tremplin, c'est vous qui faites le grand saut ! Voilà !
« Wow ! Et je l'ai même pas aidé ! » s'étonna Roland qui applaudit avec tout le monde.
Un prof vint prendre la place de David.
-Merci à… David Sniff… Smirnoff pardon !
« Connard… » songèrent Roland et David en même temps.
-Maintenant une présentation de Phil Martens pour la faculté de Parmanie ! Énonça le modérateur.
David et Kyle regardèrent le type qui s'avançait.
-Bonjour, Phil Martens, pour Parmanie, je suis chirurgien à l'unité du CHU de cette même ville et enseignant, je suis notamment l'inventeur de la technique Scarabrute pour les opérations d'urgence, je suis également diplômé de multiples universités, j'ai également le privilège et l'honneur de faire partie du comité de greffe de mon hôpital, et je suis aussi un intervenant principal dans l'administration de ce dernier… Oui ?
-Excusez-moi, ça veut dire que pour suivre des études chez vous, il faut entrer dans votre trou du cul ?
Phil se décomposa. David se retint de rire alors que Kyle, la plupart des élèves de la fac et les visiteurs étaient morts de rire. Roland affichait un grand sourire niais.
-… P… Pardon mais qui êtes-vous ?
-Quelqu'un qui n'a pas besoin de parler de lui pour faire la promotion de son établissement.
-J'estime qu'enseigner à mes côtés est un gage de qualité…
-Oh, et j'imagine qu'en vous faisant l'amour on voit ET on entend la mer au loin ?
David grimaça. Kyle n'en pouvait plus.
-J'veux que ton frère me fasse un MP3 !
-… Ca existe, ça s'appelle les Mini-Cassettes de mon père… geignit David.
-Vous êtes qui au juste ? Demanda Phil, véhément.
-J'suis sur toutes les boîtes de lait. Vous avez un temps limité pour parler de votre établissement. Où sont vos élèves ?
-Chez eux !
-Oui, inutiles, j'imagine, ça doit y aller les cours magistraux sans intervention quelconque… Dans une grande salle calme, remplie d'élèves subjugués par votre beauté, par votre charisme… On en mangerait.
-Puis-je connaître votre nom ?
-Je suis Roland Smirnoff.
David s'écroula sur son pupitre, humilié.
-L'enfer, enfin… geignit le jeune homme.
-Tu sembles soulagé de l'avoir enfin trouvé… marmonna Kyle.
-Roland Smirnoff… J'ai entendu parler de votre mère !
-Elle fait juste ça pour l'argent et pour le côté un peu exhibitionniste de la chose.
David se laissa mourir sur sa table. Kyle lui tapota la tête.
-Là, là… rassura-t-il, compatissant.
-… Votre mère c'est bien Linda Smirnoff ? L'historienne renommée ?
-On parle de la même. Maintenant laissez-moi vous dire un truc, monsieur « Je porte un nom de marque de chaussure et je le vis très bien », vous ne dirigez pas une faculté mais une usine à médecins attardés, sans âme.
-… Attendez un peu, c'est votre frère qui vient de passer, là ?
-Ouais.
-… Jeune homme, venez ici.
David se releva.
-M… Moi ?!
-Non, pas vous, le blondinet à côté qui vous masse !
Rires dans l'assistance. David tout rouge. Kyle, les yeux en l'air, les mains sur les genoux.
-Désolé…
-C'est pas toi, c'est Roland… soupira David.
Marigold entra dans la salle par la porte de derrière et s'assied au fond, derrière Roland.
David s'avança vers Phil.
-Jeune homme… Hm… Peux-tu me dire quelle est l'attitude à employer en cas d'urgence ? Par exemple un Pokémon KO…
-Positionnement de sécurité, donner l'alerte, dispenser les premiers soins…
-Sans vous assurer que la victime est vivante ?
-…….. Je suppose qu'elle l'est puisque vous n'avez pas précisé Consciente ou Inconsciente !
-Mais c'est élémentaire de s'assurer qu'elle est vivante, même blessée !
-Bien sûr, bien sûr…
-Peux-tu maintenant me dire à quoi peut servir le Carbone sulfurisé ?
-… C'est… l'actif vitaminé servant à rétablir la vitesse d'un Pokémon après une lourde paralysie !
-Bien. Je comptais proposer cela à quelqu'un au hasard dans la pièce, mais je suppose…
Phil sortit d'une Pokéball un Tauros blessé. La salle s'étonna. La créature était dans un état critique.
-B… Bon sang !! Geignit David.
-Si vous arrivez à le soigner, je me retire des débats ! Sourit Phil.
David regarda le Pokémon, essoufflé.
-Le pauvre… Vous l'avez transporté…
-Dans une Soin Ball, rassurez-vous, le transport l'a à peine éreinté.
Roland arriva devant Phil.
-J'aime pas me salir les mains pour les raclures de bas étage alors…
C'est Tartard qui gifla Phil. Le médecin s'étonna et regarda Roland.
-Un problème ?
-Aucun, personnellement. Vous êtes un connard ! David…
Lequel trayait son Ecremeuh pour faire un verre de lait. Il demanda ensuite à Parasect de vomir une mixture. Roland et Phil observaient. Kyle était subjugué.
-Ce Tauros… souffre de fatigue avancée, d'un grave épuisement et d'une nette faiblesse articulaire, il a besoin d'un fortifiant…
David sortit Corayon sur son épaule. Il prit un petit bout de corail, suffisamment effilé et se mit à touiller.
-Le lait maternel couplé à l'extrait liquide essentiel de Poudre Dodo va créer un double effet revitalisant et relaxant, ajoutons à cela un peu de corail connu pour ses propriétés auto régénératrices…
David fit boire la mixture à Tauros, aidé par Ecremeuh. Le Pokémon s'écroula et s'endormit paisiblement. Phil haussa un sourcil intéressé. Roland s'étonna vraiment.
-Et voilà, demain il sera comme le jour où sa maman l'a jeté du troupeau !
La salle acclama David qui retourna à sa place, exténué.
-Kyyyyyle…
-J'adore t'entendre geindre mon nom…
David regarda vers la salle et vit son frère qui l'applaudissait. Une bien modeste mais réelle récompense.
-J'vais superviser une autre réunion… marmonna Roland en sortant.
Marigold sourit, amusée par ce qui se passait.
***
-Cambert…
Malcolm et Rachel regardaient dans la salle d'archives de Rivamar.
-Sarah et Jack Cambert… Ils étaient nos parents biologiques…
Rachel releva la tête et ferma le registre.
-On s'en moque !
-Pas moi !
-Mac, on s'en moque, les Heine sont notre famille !
-On devrait le dire à papa !
-Non, Mac, j'ai une meilleure idée. Une idée qui va tout solutionner.
-… Tu me fais peur quand tu dis ça, Rachel !
***
Etienne hocha la tête.
-Jack et Sarah Cambert, hm ?
-On pense qu'ils sont morts et que par conséquent, les Heine nous ont recueillis…
Malcolm soupira.
-Monsieur Smirnoff, c'était son idée, pas la mienne !
-… Hm…
-On pensait que vous seriez plus raisonnable… marmonna Rachel.
Etienne hocha la tête.
-Ne vous en faites pas, je vais faire ce que me dicte ma raison.
***
Kenneth arriva sur le pont.
-… Etienne ?
Lequel se retourna vers Kenneth.
-Hey… Je pensais pas que tu viendrais.
-Tu m'as dit que tu avais quelque chose à me dire…
-Oui… Sarah et Jack Cambert.
Kenneth plissa les yeux.
-Ces… gens qui ont eu un accident et qui t'ont laissé les enfants, Malcolm et Rachel… Eh bah… J'ai fait ma petite recherche… Il s'avère que… Ces enfants devaient être adoptés par Cynthia et Jethro.
Kenneth baissa la tête, vaincu.
-Si je fais un lien de causalité rapide, c'est un peu par ta faute si Jimmy, sa femme enceinte et sa fille sont morts. Félicitations, Kenneth Heine, vous avez gagné le gros lot.
Kenneth se frictionna le visage.
-Cynthia et Jethro ont aussi été jusqu'à se tuer. Des dizaines de personnes sont mortes. Les conséquences ont été… dramatiques pour beaucoup de monde.
Kenneth regarda Etienne, terrassé.
-Je…
-C'est fini, Kenneth, je… ne peux pas passer par-dessus ça. Parce que c'est à cause de la disparition de Jethro que moi j'ai failli me faire tuer, et… qu'il est arrivé ce qui est arrivé entre toi et ma femme.
Kenneth se mordilla les lèvres.
-Si tu n'avais pas été aussi égoïste…
-P… Pardon…
-Trop tard. Vaut mieux une vérité qui dérange sur le moment qu'un gros mensonge qui éclate. Tu es bien placé pour le savoir, il me semble.
Etienne s'éloigna, laissant un Kenneth désespéré.
***
Roland se dirigeait vers la salle où Rachel donnait ses cours. Il fut arrêté par Léopold.
-Roland !
-Léo… Mon… Mon rien du tout, j't'aime pas !
-Moi aussi je te déteste, écoute ta sœur a des problèmes…
-Pas le temps, j'ai du taf… Sauf si c'est super grave.
-Ted l'a poussée !
Roland regarda Léopold.
-Et… Y'a pas moyen que tu l'aides ? T'es handicapé ?
-Je suis pas son frère et j'ai pas envie de… trop intervenir, tu vois ? Je préfèrerais que tu t'en charges !
Roland plissa les yeux.
-Lily pas ma sœur, Lily ta sœur, moi pas me sentir concerné par histoires avec Ted !
-Ouais mais j'ai du travail, moi, je suis… Le Superviseur !
-Oh mon dieu, ce connard qui fait des comptes-rendus désobligeants chaque année et ça paraît avec le bulletin scolaire ? Aouch… Dur !
-Ouais. Bref… Pas le temps pour Lily, je vais chez Rachel, ce sera sûrement plus passionnant.
-Charlie est là bas, j'aimerais bien qu'on se voie…
-… Si je t'amène Charlie, tu body-gardes Lily ?
-… Mouais je peux essayer !
-Tenu !
Roland se dirigea vers la salle en question et entra par derrière. Léopold se redirigea vers sa salle et croisa Marigold.
-Hey, Marie !
-Roland…
-Est dans la salle de combat Direct, la première à gauche.
-… Merci…
Marigold entra dans la salle et vit Rachel qui parlait à son pupitre.
-Le combat direct devient une matière de moins en moins violente et de plus en plus théorique. La pratique est de plus en plus délaissée au profit d'une théorie plus présente…
-Menteuse !
Tout le monde se tourna vers Roland. Rachel soupira.
-Mesdames et messieurs je vous présente Roland Smirnoff, qu'on peut assimiler à Igor, l'assistant du docteur Victor Frankenstein…
-Merci pour cette référence hautement culturelle…
« Il s'est mis en tête de tous les faire chier ? » s'étonna Marigold.
Rachel regarda Roland et sourit.
-Hey… On ne s'est jamais battus, toi et moi !
-Pas plus mal. T'es trop nulle !
-Bah voyons. Mesdames et messieurs j'allais poursuivre en disant que la Pratique reste néanmoins le meilleur moyen d'apprendre. Et la démonstration reste le meilleur moyen de convaincre. Roland, si tu veux te donner la peine…
Nathan sourit, intéressé par ce qui se passait. Max croisa les bras, intrigué. Charlie pencha la tête, surpris. Roland se leva et s'étonna faussement.
-Qui, MOI ? Oh non ! La méchante sorcière va me faire du mal ! Protégez-moi !
-Arrête de faire le gamin… grommela Rachel.
Roland arriva sur scène. Rachel se mit face à lui.
-Trois contre trois…
Nathan sourit.
-Ca va être amusant…
-Hm… Probablement distrayant en effet… marmonna Max.
-Avant de commencer j'ai un truc à faire. Charlie ! Léopold te cherche !
-… Ah vraiment ?
-Aussi vrai que le ciel est bleu…
-Youpiiiii ! Désolé Rachel !
-C'est rien, vas-y… Bon, Roland, prêt ?
Charlie quitta promptement la salle. Roland sourit.
-Rachel, tu veux te faire humilier ?
-Peut-être. En tout cas le challenge m'intéresse…
Marigold observa, intriguée.
-Intéressons la partie, veux-tu…
Rachel plissa les yeux, intriguée.
-Comment ça ? Explique ! Sourit Rachel.
-Le gagnant… le gagnant pourra imposer quelque chose au perdant !
-Chouette, un gage !
-En quelque sorte.
Marigold pencha la tête. « Imposer quelque chose ?! »
-Cette confrontation s'annonce électrique… marmonna Roland.
-Et non moins intéressante… sourit Rachel.