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La nébuleuse lumière de Dekop



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Informations

» Auteur : Dekop - Voir le profil
» Créé le 24/04/2010 à 18:03
» Dernière mise à jour le 24/04/2010 à 18:03

» Mots-clés :   Action   Johto   Kanto   Sinnoh

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Une amitié indeféctible
« Les cours d'aujourd'hui sont finis. Demain, nous verrons l'action de l'Eglise de la Lumière lors du Séisme. Vous pouvez sortir. Antur.
- Antur ! » répondirent les élèves en chœur. Ils rangèrent leurs affaires tout en discutant, et sortirent de classe. Une jeune fille, cependant, ne bougea pas ; elle était en train de lire, et n'avait rien entendu, plongée dans son livre. Un jeune homme, plutôt grand, cheveux bruns mi-longs, lui toucha l'épaule, ce qui la fit sursauter.
« Alors, Meryem, on à fond dans son bouquin, une fois de plus ? dit-il, un grand sourire aux lèvres.
- Oh, Samy, tu devrais arrêter de me faire sursauter comme ça à chaque fois ! Ce n'est plus drôle.
- Moi, je ne m'en lasse pas ! Allez, ranges tes affaires, on va pouvoir jouer un peu. »
La jeune fille se leva en secouant ses boucles brunes et jeta ses cahiers dans son sac. Cependant, elle rangea avec précautions son livre dans une poche intérieure de son manteau, qu'elle avait faite elle-même pour cet usage. Puis elle l'enfila, jeta son sac sur ses épaules et sourit.
« C'est partit ! » fit-elle en se dirigeant vers la sortie, suivie de Samy.

Samy et Meryem se connaissaient depuis leur enfance. Ils avaient été à l'Enseignement Primaire ensemble, et leurs parents s'étaient toujours arrangés pour qu'ils se retrouvent dans la même classe, car leur amitié était d'une force exceptionnelle. Ils étaient complices jusqu'au bout, et partageaient tout ; cependant, il y avait certaines choses que chacun ne comprenaient pas chez l'autre, sans vraiment en avoir conscience. Mais cette lacune n'était que poussière sur un si joli tableau que celui qui les représentait en train de déambuler dans les rues sales de Unionpolis ; à eux deux, ils les éclairaient bien plus que tous les prêtres, et leur lumière était plus simple et plus pure.
Leur passion pour les Pokémon les rapprochaient encore ; ils passaient de longues heures ensemble, après leurs promenades ou leurs cours, en élevant leurs pokémon et en s'affrontant mutuellement ,comme chacun à Unionplois. Ils s'étaient un jour juré de ne jamais faire de combats ensemble, pour qu'une rivalité importune ne vienne troubler leur amitié, et à partir de ce moment aucun n'avait pensé à enfreindre cette promesse. Quoiqu'il en soit, chacun avait la confiance la plus totale en l'autre, et être ensemble leur suffisait à être heureux. On se contente de peu à 19 ans.

« Samy, tu as remarqué ? demanda Meryem, soudain nerveuse.
- Oui, il nous regarde… Ne te retourne pas. » A ce moment il sentait glisser sur lui et son amie un regard inconnu, intrus. Ce n'était pas la première fois : depuis leur entrée en Premier Cycle de l'Université de Religion et pokémon, ce regard les suivait quelque fois, le soir. Au début ils se retournaient, pour voir qui c'était ; mais à chaque fois l'autre se cachait, pour ne pas être vu. Seulement, ils avaient fini par l'identifier.
« On devrait lui parler, dit Meryem. Au moins pour comprendre pourquoi il nous regarde comme ça.
- Daëmon ne parle jamais à personne, tu le sais bien. Il est toujours seul, il n'a pas d'amis et ne fait rien pour en avoir.
- Mais si nous allions vers lui…
- Pourquoi ? Ça se voit au premier coup d'œil que c'est un soumis, un chien. Je n'ai pas envie de me le colletiner.
- Tu es bien dur, ça ne te ressemble pas, fit-elle, surprise.
- Je n'aime pas les gens qui se cachent. Bon, allez, on l'oublie. Tiens, j'ai pensé à une combo qui pourrait être efficace, mais j'ai besoin de tes conseils… Antur, mon père, ajouta-t-il en croisant un prêtre.
- Antur », répéta Meryem.

Ils étaient dans le campus de l'Université, et approchaient de l'appartement où ils étaient en collocation. Ce campus était comme le reste de la ville, plutôt sordide, mais au moins le logement leur était payé par l'Université. Arrivés devant la porte, ils montèrent un escalier en colimaçon et s'arrêtèrent au quatrième étage, à bout de souffle. Là, Meryem introduit sa clé dans la serrure, entra dans le modeste deux-pièces qui leur servait de foyer, et s'écroula dans le canapé. On entendit, parmi les grincements des ressorts et du plancher, un pied casser.
« Et allez, va encore falloir le recoller… Tu devrais arrêter de t'écrouler comme ça sur ce pauvre canapé, ça le pète à chaque fois.
- … suis crevée… quatre étages… comprends pas… haleta-t-elle.
- Si, je comprends très bien : tu as la flemme de bouger, alors tu fais rien. Essaies pas de mentir, t'es plus sportive que moi et pourtant je supporte bien cet escalier. Allez, bouge ta viande… »
Elle se leva et le regarda remettre le pied en place.
« Bon, Samy, tu fais la bouffe ? Moi je vais bosser, et tu m'expliques ton combo après…
- No prob' ! »

Et, alors qu'ils s'exécutaient, sous leur fenêtre, une silhouette promenait des yeux importuns sur leur façade. Soupira. Daëmon tourna les talons, et s'en alla lentement.