« La seule possibilité de donner un sens à son existence, c'est d'élever sa relation naturelle avec le monde à la hauteur d'une relation spirituelle. »(Albert Schweitzer)
Trois jours après les évènements du Plateau Indigo, il fallait bien reprendre une petite semaine avant les vacances de Noël. C'était bien normal. Après ce week-end où chacun a tenté de faire le point sur ce qui s'était passé, ce lundi matin allait être l'occasion ou non de repartir sur de bonnes bases.
Lily était la première levée dans la maison des enfants Smirnoff. Elle regarda l'heure et constata que Roland n'était pas encore levé. Elle soupira, encore en peignoir.
-La dernière fois que je l'ai pas réveillé, il a failli me tuer…
Lily ouvrit la porte de la chambre de son frère, lessivée. « Mal dormi ce week-end… Et Ted qui n'a pas arrêté de m'appeler… Grmbl. »
Elle ouvrit et découvrit son frère, au lit, sans son habituel pyjama et avec…
Elle ferma directement la porte, stupéfaite.
-OH - MON - DIEU !
« -Eh merde ma sœur… Marie ! Marie !
-Hm ?!
-Excuse-moi, ma sœur est levée, faudrait… comment dire… »
Lily reprit ses esprits et alla au bout du couloir, terrifiée. Quelques minutes après, Marigold sortit de la chambre.
-Tu m'appelles ce soir ?
-Ouais, on ira se faire un restaurant… Sinon tu connais le Paradis du Fruit ?
-Non, mais je sens que je vais aimer !
-Alors on aura un truc à faire après le resto.
-D'accord, à ce soir !
-Oui.
Marigold quitta les lieux. Roland ferma sa porte. Lily regarda dans le couloir, abasourdie.
« Nom d'un CANINOS !! C'est pas POSSIBLE, dites-moi que je rêve ! »
-Lily ?!
-YAAAAAAAAAAAH !
-Huh ! Mais…
Lily regarda David, éberluée.
-D… Da… David !
-Lily, t'as vu un fantôme ou quoi ?
-Roland, il a… Roland a… Il a passé la nuit avec…
-Marigold, oui je sais je les ai vus rentrer hier soir…
-QUOI ?
-Qu'est-ce qu'elle a à gueuler, la blondasse ? Grogna Colin, épuisé.
-… Roland ! Fille ! Même lit !! Cria Lily, tétanisée.
-Elle nous fait quoi, là ? Souffla Colin.
-… elle réalise que son frère est un homme ! Admit David. Ca fait toujours un choc.
-ET TOI CA NE T'ETONNE PAS ? Grogna Lily.
-Bah moi c'est pire alors bon… marmonna David.
Roland sortit de sa chambre, scruté par Colin, Lily et David. Il haussa les épaules.
-Quoi, vous voulez la vidéo en plus ?!
-Nan… marmonna David en retournant dans sa chambre.
-J'ai bossé cette nuit, moi… grommela Colin en allant se recoucher.
Lily approcha Roland qui allait se faire son petit déjeuner.
-Roland SMIRNOFF !
-Lily Smirnoff ?
-Ca fait combien de temps que tu la connais ?!!
-Environ une semaine.
-ET VOUS ETES DÉJÀ… Vous en êtes déjà à…
-Coucher ensemble ?
-AAAAHgngngngngngn ! Je ne VEUX PAS savoir ce qui s'est passé dans cette chambre !!
-Moi non plus, sourit malicieusement Roland.
-Dans notre maison, en plus !
-De base c'est ma maison… Enfin c'est la notre mais avant c'était mon appartement qui a brûlé à cause de Dexter… grâce à qui j'ai rencontré ma petite amie, belle boucle finalement.
-Vous avez couché ensemble combien de fois ?
-Des milliers ! Sourit Roland.
-N… Ne te moque pas de moi !
-Oh Lily, ne sois pas si vieux-jeu…
-Moi et Ted on a attendu plusieurs mois pour faire ça !
-Et alors, tu fais ce que tu veux, moi aussi ! Tout baigne !
Roland s'éloigna avec son café.
-Une gorgée pour toi, sœurette !
Laquelle regarda son frère, assommée par cette nouvelle.
***
Roland arriva au travail en sifflant « Wouldn't it be nice » des Beach Boys. Il croisa Malcolm qui le regarda avec des yeux de zombie. Roland regarda son ami, quelque peu intrigué.
-C'est ta manière à toi de me dire « J'ai besoin de lunettes, c'est bientôt Noël » ?
-Ta sœur m'a appelé !
-Oh bordel de merde… soupira Roland.
-J'ai appelé Richard, il a dit qu'on pouvait avoir du champagne à la cantine !
-T'as pas fait ça ?!
Malcolm donna une tape amicale à Roland sur l'épaule.
-Mec… Ca y est, t'es un homme !
-Oh non, ne pleure pas par pitié…
-Quoi, nan, c'est juste que…
-Où est Claire ? Tu ne lui as pas dit…
-Elle gare la voiture, bien sûr je lui ai dit !
-La Voiture ? QUOI, tu lui as DIT ???
-Oui on a acheté une voiture ce week-end. Comme c'est bientôt la… « Fin du monde », on a pensé que ce serait sympa.
-Elle le sait ?
-Bah bien sûr qu'elle le sait, on a été l'acheter tous les deux. Tu comprendras ça quand tu en arriveras là avec Marigold !
Claire arriva auprès de Malcolm et lui balança les clés.
-La prochaine fois, tu le fais, c'est trop compliqué. Rolaaaaaaaaand !
-Estime de Claire en baisse de 50 %…
-Alors, quel effet ça fait ?
Roland soupira.
-Eh bien imagine que tu veuilles rester discret sur un truc mais que quand bien même tes amis le sauraient, tu imagines qu'ils auraient eu une réaction normale. Eh bah ça fait l'effet d'un toucher rectal effectué avec un tournevis !
-Il a toujours son humour métaphorique, ça n'a pas changé… souffla Malcolm.
-Oh allons Roland, tu nous as chambrés pendant bientôt trois ans, à notre tour ! Sourit Claire.
Roland soupira.
-Je paye ma bonté, quoi…
-Exactement. Allez à plus !
-Hm…
Roland vit passer Léopold, maussade. Roland l'approcha.
-Eh vieux.
-J'veux pas discuter.
-Cool !
Léopold le regarda, étonné.
-Cool ? Oui, évidemment, tout sauf mes problèmes, hein !
-Non, tout sauf ma vie privée, tes problèmes m'intéressent.
-Je dors sur le canapé ! Content ?
-Ouiiiiiiiiiii ! Tu pourras te venger plus tard !
-J'espère bien !!
Roland le regarda partir et se pressa vers sa salle, quelque peu remonté.
-Hey, Roland !
Il se tourna vers Rachel qui plissa les yeux.
-Bonjour !
-… Salut !
-… Un problème ?
-Aucun ! Cool la journée, hein ?
-… Surtout à huit heures vingt ! Cool, en effet…
-Oui…
-Tu es très embarrassé, j'aimerais savoir pourquoi mais je sens que je vais aimer !
Rachel se dirigea vers la salle des professeurs. Roland geignit.
« Oublie ta déontologie, sèche les cours !!! » soupira intérieurement Roland.
***
L'adolescente ouvrit son placard. Rempli de vêtements.
A vrai dire, elle adorait en porter, des vêtements. Elle était très à cheval sur sa tenue vestimentaire. A ce titre, elle passait plusieurs heures et plusieurs sommes d'argent au sujet de ses habits. Ce qui ne manquait pas d'énerver son frère.
-Marie ! Bon sang ! On va diner chez des amis de maman, pas à un gala !
-Ca va, fiche-moi la paix, Aaron, je fais ce que je veux !
Marigold soupira et continua à se regarder.
***
A ce diner, forcément très ennuyeux, Marigold était assis face à un jeune homme, le fils du couple d'amis de sa mère, qui semblait…
-Benny ! Ne la regarde pas comme ça, voyons, on dirait un demeuré !
Pourtant Marigold portait une robe tout ce qu'il y avait de plus normal pour une telle occasion. Son frère la regarda, puis regarda le jeune homme d'un air mauvais.
-Mari… Marigold, c'est ça ?
-Oui madame…
-Quels sont tes centres d'intérêt ?
-J'aime m'habiller… me coiffer. Lire un peu de temps en temps…
-Et les études ?
-Oh… Je…
-Marigold n'est pas très à l'aise en cours.
-Maman ! Grommela Marigold.
-C'est vrai ma chérie, excuse-moi mais tu n'es pas une lumière à l'école !
-Ce que proposent les professeurs m'ennuie, c'est tout ! Soupira la jeune femme.
Aaron soupira.
-Parce que toi tu crois proposer quelque chose d'intéressant ?
-Pardon ?
- « J'aime m'habiller et me coiffer » ! Je t'en prie, j'ai vu des Capidextre faire des choses plus intéressantes !
Marigold plissa les yeux.
-Et toi, Aaron ?
-Je suis en stage avec le champion de l'arène d'Ecorcia et je compte bien être le premier membre de conseil des quatre à utiliser des insectes !
-Voilà qui est une belle ambition !
Marigold se mordilla les lèvres.***
-Partie trois de ce chapitre sur les techniques avancées : Les attaques qu'on aime bien mais qui ne sont pas fortes. Vous raccourcissez par « Attaques préférentielles ». Attention, c'est technique. Mais en même temps vous êtes en cours d'apprentissage Technique, ne venez pas vous plaindre.
Roland était assis à son bureau, devant son micro, face à ses élèves. Une situation qui lui convenait tout à fait après cette semaine d'aventures, dans tous les sens du terme. Autre détail, Roland portait des lunettes de vue. Il trouvait que ça lui donnait un air plus sérieux.
-Les Attaques Préférentielles sont ces attaques qu'en anglais on appelle « Signature Attack », c'est un terme qui renvoie à une attaque qu'on apprécie d'utiliser, avec laquelle on se sent un confort particulier. Ca varie selon les personnes et les Pokémon. Au départ et j'entends déjà vos têtes qui grésillent sous l'effet de la surchauffe…
Petits rires dans la salle.
-… on pourrait croire que c'est insignifiant. Que nenni. Les experts ont constatés une augmentation bénéfique des statistiques du Pokémon, du fait de l'usage continu d'une attaque. Le Pokémon ressent l'enthousiasme du dresseur. Le Pokémon se moque de savoir quelle attaque il fait, n'importe quelle attaque lui convient. Une question devrait poindre immédiatement : « Même Damoclès ? » - Même Damoclès, la douleur du recul est une conséquence naturelle, le Pokémon sait qu'il va morfler. Idem pour Explosion, et rappelons qu'avec l'Explosion le Pokémon ne se désintègre pas mais se contente de laisser échapper l'ensemble de son énergie corporelle. Les effets positifs… Le bonheur, la relation plus noueuse avec le dresseur, mais également une spécialisation dans l'usage de l'attaque. Le Pokémon se met à l'utiliser de façon plus professionnelle. Un exemple avec Flore…
Le Phyllali de Roland se leva à l'appel de son surnom et approcha de son maître.
-Alors Flore, quelle est ton attaque préférée ?
Le Pokémon regardait l'assistance. Il s'arrêta sur un coin de l'amphithéâtre. Roland se releva.
-Ok, qui a cru SERIEUSEMENT qu'elle allait répondre ?
Rires dans la salle. Roland soupira.
-Mon attaque préférée avec elle c'est Feuill'Magik.
Flore déploya les feuilles qui émergèrent de son corps pour former une nuée autour d'elle. Les élèves étaient impressionnés.
-Bon, ça en fait c'est une technique à moi, plus élaborée, une technique de défense. Mais j'aime bien. Ca me rassure, ça me réconforte d'utiliser cette attaque, il y a à la fois un aspect protecteur et offensif qui ne me déplait pas. Remballe !
Phyllali absorba ses feuilles, bailla et retourna se coucher. Les élèves ricanèrent, tout comme Roland.
-Vilaine blagueuse. Bref, le confort. C'est le principal avantage. Une attaque qu'on utilise souvent est une attaque en laquelle on a confiance. La confiance, dans un combat, c'est une longueur d'avance sur l'adversaire. « Si j'utilise cette attaque, je gagne à coup sûr ! » Si on commence par là évidemment on a perdu d'avance mais si cette lueur nous vient en plein milieu d'un match, c'est gagné.
La sonnerie retentit. Roland acquiesça.
-Bon, alors à dans deux sem…
Les élèves applaudirent leur professeur comme si c'était son dernier cours. Roland plissa les yeux.
-Vous me faites peur parfois… N'oubliez pas de réviser, c'est important, bonnes vacances.
Roland rangea sa paperasse.
-Superbe cours, monsieur.
-Merci, qu'est-ce que vous voulez…
Roland sursauta en regardant Marigold.
-… Je pensais que tu avais du travail !!
-Un lundi matin ? Tu es bien naïf. J'ai des essayages à quatorze heures, rien de bien méchant.
-D'accord… D'accord…
-Ca te va très bien les lunettes !
Roland se releva et regarda Marigold qui semblait intriguée.
-Tu n'es pas content de me voir ? J'ai adoré ton cours, tu es fait pour la scène décidément !
Roland se mordilla les lèvres, hochant la tête frénétiquement. Marigold sourit de son petit effet.
-Je t'embarrasse, a priori…
-… Oui mais pas… pas pour les raisons que tu crois ! Ca me touche que tu aies assisté à un de mes cours, bien que d'un autre côté ça me stresse, j'ai été plutôt désinvolte…
-Mais non, tu as été parfait. Tu veux qu'on aille déjeuner quelque part ?
-J'adorerais ! Admit Roland avec un visage éclairé.
-… … Ah zut non ! Je suis attendue pour aider cette idiote de styliste… Crotte… Désolée…
-Pas autant que moi… geignit Roland.
-Contente de voir que je te manque ! C'est encourageant. Bon, eh bien déjeune bien, je suppose qu'avec tes amis ça doit bien rigoler le midi. A ce soir Roland !
Roland hocha difficilement la tête. Elle avança pour l'embrasser, ce à quoi il répondit positivement.
***
Recul. Marigold grimaça, étonnée. Le garçon face à elle sembla quelque peu étonné.
-Tu… Tu voulais vraiment m'embrasser ?
-Non je comptais aspirer ton énergie vitale puis donner ton corps aux chiens mais t'embrasser était une alternative intéressante !
-… C'est lequel de mes copains qui t'envoie pour se foutre de ma gueule ?
Marigold écarquilla les yeux.
-Je croyais qu'on sortait ensemble ! Marmonna Marigold.
-T'es trop jolie, tu traines avec les belles nanas de la fac, qu'est-ce qu'une nana comme toi cherche chez un mec comme moi ?
-On fait partie du même club de lecture, je pensais que ça faisait de nous des gens avec des atomes crochus !
-Ouais bah je suis sûr qu'en vrai tu n'as jamais lu les poésies complètes de Rimbaud !
Il partit. Marigold était estomaquée. « Bien sûr que je les ai lues ! »***
-Arceus qui êtes aux cieux, foudroyez-moi que j'oublie cette journée…
-C'est hallucinant ! Roland est dans une relation normale avec une femme ! S'étonna encore Claire.
-C'est vrai que c'est surprenant, qu'il veuille poursuivre et qu'elle veuille poursuivre aussi ! Admit Rachel.
-Dire que tu es un homme adulte maintenant ! J'suis tellement fier de toi ! Sourit Malcolm.
Roland soupira.
-Malcolm je jure que si un jour je suis amené à être face à une brèche temporelle qui m'amènerait à l'époque de ton procès, je dirais aux jurés que tu collectionnes les robes de poupée et que ton masturbatorium c'est Lolita de Nabokov !
-Malheureusement pour toi les brèches temporelles n'existent pas ET je suis beaucoup trop intéressé par ta première vraie-vraie relation amoureuse avec une vraie fille !
-C'est trop d'amabilités pour ta sœur.
-On n'est jamais vraiment sortis ensemble, ça n'a jamais vraiment bien marché entre nous… souffla Rachel.
-Dit celle qui m'a sauvagement sauté dessus quand Megan est morte… soupira Roland.
-J'étais fragile émotionnellement !
-Oui bah la prochaine fois, écoute un album de Emo R'n'B, ce sera tout aussi bien ! Soupira Roland.
-Ca sent le jeune homme loin de sa damoiselle ! Sourit Claire.
-Ca sent les amis avec la sensibilité d'un plat de fruits de mer ! Ironisa Roland.
-Oh, eh, tu nous en as fait baver pendant deux ans, merde, hein ! Laisse-nous savourer ! Ricana Malcolm.
-Oui eh bah la dernière chose dont j'ai besoin quand j'arrive enfin à être un peu heureux c'est de la revanche de Claire, Malcolm et Rachel sur cet abruti de Roland !
Roland se leva avec son plateau et regarda Malcolm.
-Et il me semble que quand toi tu t'es casé avec Fifi Brindacier, moi, je t'ai soutenu ! N'est-ce pas, connard ?
Roland changea de place sous les yeux ébahis de Malcolm, Claire et Rachel.
-Ca a marché ! Souffla Rachel.
-Il garde son caractère revêche et ne nous sort pas de tirades à l'eau de rose… Tu avais raison, Rachel, il est resté le même ! Admit Claire.
-Ca alors mais si même une relation ne peut pas le transformer, qu'est-ce qui peut ? Soupira Malcolm.
-… La pierre philosophale ! suggéra Claire.
Roland s'assied en face de Léopold, solo et émo.
-Qu'est-ce qui s'est passé ?
-Ils me gavent à propos de moi et Marigold.
Léopold s'étonna.
-Ah… alors ça a avancé cette histoire là…
Roland s'étonna.
-Tu t'en fous ?
-Oui…
-OH MON DIEU ! Léopold, tu es incroyable, je t'AIME !
-… merci Roland…
-Avec Charlie, c'est au point d'arrêt alors ?
-Hm… On arrive à peine à se parler, à communiquer… Je sais pas par où commencer, lui non plus.
-Des lettres.
Léopold plissa les yeux.
-Comment ça ?
-Bah, vous vous doutez chacun que le discours de l'un va influencer celui de l'autre. Vous écrivez des lettres où vous révélez chacun votre vraie opinion sur ce qui se passe dans votre couple, vous vous les faites lire l'un à l'autre et au final, vous repartirez sur la meilleure base possible.
Léopold grimaça.
-… C'est… C'est brillant ! Ca pourrait tout résoudre.
-Dis à Charlie que c'est mon idée, ça le poussera à le faire.
-Ok… Pourquoi ça te préoccupe autant, nos histoires ?!
Roland haussa les épaules.
-Y'a des personnes en face de toi, si elles sont plus en couple, ça te ruine le moral. Bah là c'est le cas pour moi. J'ai besoin de Charlie et Léo soit en couple, soit avec l'esprit clair.
-… Mais d'habitude t'en as rien à foutre !
-Plus maintenant.
Léopold hocha la tête.
-Ca se passe bien ?
-Bien, merci, même si je suis d'une timidité affolante.
-Ok, bah… ça viendra, vous allez trouver un terrain d'entente.
-Ou pas…
-T'en fais pas. Je sais que ça va aller.
Après le repas, Roland soupira grassement. Il sortit son téléphone. Un message de Marigold. Il geignit et le lut avant de faire ce qu'il avait à faire. Un sourire illumina son visage. Il le dissimula immédiatement quand Malcolm, Claire et Rachel lui passèrent devant, tout aussi sourires que lui.
-Vade Retro, mauvais potes !
-Oui monsieur ! Sourit Malcolm.
-Oui Roland ! Sourit Claire.
-Oui Guimauve ! Sourit Rachel.
Roland soupira et appela Charlie.
-… Allô ? J'te dérange pas ?
« Non, je viens de me faire éclater par un gamin avec un Lokhlass… Un problème ? »
-Ce soir si Léopold te demande un truc, accepte, c'est de ma part.
« … D'accord… »
-Tu lui manques.
« Hm. On verra ça lui et moi, tu sais, entre nous ! »
-Pardon de me soucier de votre bien-être, promis j'le referais plus.
Roland raccrocha, soufflant, et s'en retourna à ses cours. Il soupira, sentant sa présence même en sachant bien qu'elle n'était pas là.
***
Le premier Pokémon de Marigold avait été Apitrini femelle. Ce jour là elle avait su qu'elle était une fille chanceuse. Dans la vie du moins parce qu'en amour elle tombait en permanence sur des garçons inconsistants.
Ce qui l'avait poussée, à la fac, à essayer les filles sans grand succès. Marigold se sentait un peu perdu sur le plan sentimental alors elle se réfugiait dans les Pokémon. Tout comme son frère elle adorait les insectes mais quand elle s'est aperçue que cela rebutait les gens, elle a élevé un Rondoudou et en a fait son faux premier Pokémon.
Cependant c'est pour les Apireine et Apitrini que son cœur vibrait. Elle était fascinée par les possibilités de ces Pokémon.
Contrairement à certaines qui adorent déranger, provoquer son petit monde ou embarrasser, Marigold était soucieuse à l'excès de ce qu'on pouvait penser d'elle.
A ce titre il était plutôt paradoxal qu'elle devienne mannequin, mais elle fut repérée, passa des castings et se retrouva assez facilement sur de petits podiums de province. Ce faisant, elle fit de son amour des insectes une passion strictement privée.***
Roland scrutait la salle avec attention.
-… Bien, aujourd'hui comme chaque lundi : Démonstration. Avez-vous appris des attaques à vos Pokémon, êtes-vous en train d'en apprendre, ça m'intéresse bien que vous soyez des première années… Jeune homme, venez.
Un gamin se dépêcha sur la scène, observé par ses camarades. Roland recula pour le laisser présenter son Pokémon, Marcacrin.
-Mais c'est Balai-brosse ! Chaque fois que je vous vois vous entrainer dans l'académie je me dis « Tiens, c'est Balai-brosse ! »
Les élèves ricanèrent tout comme l'élève concerné.
-Sébastien, c'est ça ?
Le gamin hocha la tête. Roland vérifia son registre.
-Je le savais, vous êtes dans les dix meilleurs de la classe… C'est juste pour ça que j'ai retenu votre prénom !
Sourires dans la classe. Le gamin regarda son Marcacrin.
-On y va, Boue-Bombe !
Le Pokémon leva le groin et concentra de la terre au dessus. Roland sembla peu convaincu.
-Mouais. La boue-bombe ça vient du fond de la gorge, comme un bon gros crachat. Là vous voulez vous faire mousser. Soyez plus direct, pas besoin de concentrer l'attaque comme cela.
-Comment je fais ?
-Il faut lui apprendre à utiliser une attaque Sol comme une attaque Glace, Boue-Bombe est Spéciale, Poudreuse est la première attaque spéciale de Marcacrin, vous perturbez son métabolisme en lui apprenant cette attaque. Il faut lui apprendre à larguer la boue par sa bouche, les boulettes se formeront d'elles-même.
-Comment je fais ? Geignit le gamin.
-Nourrissez-le avec du chocolat !
Etonnement de la classe.
-Bah oui, on dirait pas comme ça mais le chocolat aide à faciliter l'apprentissage des attaques de type Sol et Spéciales de surcroit. Revenez après les vacances, on va voir si les chocolats de Noël ont fait leur effet. Suivant ?
Une fillette arriva avec un Ptitard.
-Cassidy. Vous c'est parce que vous avez eu un Ptitard, comme moi, que j'ai retenu votre petit nom.
-Merci ! Laser Glace !
Ptitard effectua un petit amas d'éclairs devant lui.
-En bonne voie mais un peu faible.
-J'dois lui faire manger des glaces ?
Rires dans la salle. Roland sembla quelque peu évasif.
-Non, vous devez l'hydrater un peu moins et le faire courir. Le vent sur sa peau va l'habituer à maîtriser le flux glacial. De même n'hésitez pas à mettre quelques glaçons dans son bain. Ensuite tout dépend en quoi vous voulez le faire évoluer mais vous n'en êtes résolument pas là.
***
Après le cours, Roland alla dans la salle des professeurs. Malcolm le regarda.
-Superbe cours.
-… Tu y étais ?!!
-Ouais, je suis resté la première heure.
-Putain c'est pas vrai…
-Tu as l'air tellement plus détendu… Dire qu'à une époque, tu t'étais engueulé avec une mère à propos d'un cours du même genre. Ca t'avait même valu un avertissement.
-Oui et à mon souvenir le second c'était un peu ta faute…
Malcolm sourit.
-Je suis heureux que tu sois heureux, Roland. Ca s'annonce enfin bien pour toi.
-Hm… Pourquoi une voiture ?
Malcolm regarda Roland, surpris.
-Baaaaah… Parce que, une voiture !
-Parce que tu as peur que la guerre te prive de tous ces petits plaisirs. Et tu as peur que ça puisse ne plus avancer avec Claire.
Malcolm cessa tout mouvement et baissa la tête.
-C'est compréhensible, Mac. Te bile pas. Enfin, évite de te monter la tête avec ce genre de trucs. C'est juste une petite guerre.
Malcolm regarda Roland, les yeux désarmés.
-Juste une petite guerre ?
-La vie c'est la vie, la guerre c'est la guerre. Mélange pas tout !
-Roland, t'es vraiment insouciant à ce point ? C'est une guerre où on va tous, je dis bien tous autant qu'on est, TOUT perdre !
Roland haussa les épaules.
-Advienne que pourra. En attendant : Carpe Diem !
-… Je n'aurais jamais cru qu'une telle expression puisse sortir de ta bouche un jour !
-Tout arrive, Mac. Tout arrive.
***
-Je suis rentré…
Léopold vit Charlie sur le canapé. Il souffla.
-Oui effectivement, maintenant tu rentres plus tôt… souffla Léopold de façon inaudible pour Charlie, concentré sur la télé.
Le blond s'avança et regarda Charlie.
-On peut parler ?
Charlie éteignit la télévision et regarda Léopold posément.
-… Roland m'a proposé de faire un truc… de… d'écrire l'un à l'autre ce qu'on ressentait l'un pour l'autre, comme ça aucun ne serait influencé par ce que dirait l'autre, comme ça se ferait dans une conversation parlée…
Charlie hocha la tête.
-… Tu pourrais au moins me dire un mot ? Geignit Léopold.
Charlie regarda Léopold.
-Faisons-le.
-… merci.
***
Roland rentra chez lui, quelque peu bienheureux. Il remarqua Lily sur le canapé.
-… tu rentres après moi d'habitude.
-J'ai pas été en cours.
Roland cessa son mouvement.
-….. À cause de ce que tu as vu ce matin ?!!
-Non, non… Néanmoins ça me choque toujours autant que tu ramènes cette femme à la maison et que tu… fasses des galipettes !
-Je t'en prie on est au vingt-et-unième siècle, on appelle ça des polissonneries ! Tu nous fais quoi ce soir ?
Lily regarda Roland, surprise.
-Eh-oh, Roland, j'ai pas été en cours !
-Eh-oh, Lily, les appels au secours des nanas qui veulent à tout prix attirer l'attention, j'en ai rien à foutre ! T'as pas été en cours, c'est bon.
-J'veux dire, la dernière fois que j'ai séché, tu m'as hurlé dessus !
-J'avais seize ans, j'étais un peu ronchon et c'était pour aller faire du shopping avec tes copines. Et les parents t'ont enguirlandé aussi !
-Hmph… Tu t'en fous alors ?
-Baaaah je suppose que tu avais une bonne raison… La guerre, le stress, le sentiment d'inutilité…
-David reste chez Kyle ce soir.
-Tu vois, lui aussi ça le travaille.
-…
Roland regarda le courrier et vit que sa revue était arrivée.
-Je sors aussi ce soir, marmonna Roland en s'asseyant tout en lisant « Attaques et Soins : L'équilibre entre précaution et viabilité »
-… En fait je voulais pas revoir Ted.
Roland regarda Lily, étonné.
-Ca va pas ? Vous vous êtes disputés ?
-C'est compliqué…
-Il t'a frappé ?
-Mais non Roland voyons… C'est rien de grave c'est juste que j'ai besoin de faire le point.
Roland hocha la tête.
-Tu es assez intelligente pour faire les bons choix. Evite juste de péter les plombs.
Lily hocha la tête. Roland reprit sa lecture. Lily se rassit et se pencha vers son frère qui la laissa se coller à lui.
***
Léopold était en larmes. Charlie, les larmes aux yeux, le regarda.
-C'est toi qu'a voulu qu'on le fasse !
-Mais quand même, merde ! J… J'savais pas que tu… Que c'était aussi fort !
-Et moi je savais pas que tu te sentais aussi trahi…
-Comment tu veux que je… TROMPER QUOI ? Je t'ai JAMAIS trompé, Charlie !!!
Charlie leva les yeux au ciel.
-Le jour de l'anniversaire de mariage de mes parents, tu…
-Mais je vais dans des boîtes de strip tease à la con ou je me regarde un petit porno mais j'ai JAMAIS recouché avec qui que ce soit d'autre après toi !
-Bordel tu pouvais pas me le dire avant ?
-Excuse-moi je pensais que notre couple fonctionnait TRES BIEN comme ça ! Je savais pas qu'il te fallait Matt pour savoir où tu en étais !
-Avant qu'on se mette ensemble, t'avoueras quand même…
-J'arrive pas à croire que ce soit toi qui me dise ça alors qu'à la base c'est toi qui était amoureux de moi et c'est moi qui ai appris à t'aimer !
-Eh bah faut croire que la routine… ne me satisfait plus.
-Tu veux moins de routine ?
Léopold se leva.
-Eh bah tu vas en avoir BEAUCOUP moins !!
***
Marigold arriva en robe de soirée devant le restaurant.
-Tu m'as appelé bien tôt…
-Oui… entre mon cousin qui doit aller bosser et ma sœur qui déprime un peu, j'ai préféré fuir un peu…
-Je comprends… Ta sœur ce matin…
-Elle a juste été un peu choquée par les faits, d'un point de vue familial c'est normal.
-D'accord… on fait quoi ?
-Soit on dine et on va se prendre un jus de fruit, soit on se prend juste un jus de fruit, soit…
-Il y a une exposition nocturne dans une ancienne cave à vin dans une propriété classée monument historique…
Roland regarda Marigold, surpris.
-… un plan surprise ?
-On peut se faire le Paradis du Fruit après ou avant, à ta guise.
-Ca m'embête un peu, je pensais que…
-Jus de fruit d'abord, expo ensuite ?
-… L'inverse. D'abord l'expo, et ensuite pour nous remettre de ces émotions trépidantes, jus de fruit.
-Ca marche !
Roland et Marigold marchèrent dans la rue. Marigold regarda Roland qui souriait. Elle se colla contre lui. Il l'enlaça avec un grand sourire.
-Tu deviens aussi banal que tes congénères.
-Tu m'as manqué aujourd'hui.
-Moi j'ai eu une journée affreuse.
-Raconte, je suis d'humeur frivole.
Marigold sourit à son tour.
***
David et Kyle se regardaient un film, « Amadeus », David allongé sur le ventre de Kyle, tranquilles dans le canapé.
-Quelle tête à claques… soupira Kyle.
-A part ça la bande son est excellente ! Admit David.
Le personnage-titre se mit à rire. Kyle eut à son tour un fou-rire.
-Je… Je rêve !!
-Si Mozart était vraiment comme ça, il aurait dû se faire fusiller depuis longtemps !
-Même toi et moi on est plus virils que ça ! Grommela Kyle.
-Pourtant le film n'est pas classé gay…
On frappa à la porte. David se leva pour aller ouvrir. Il écarquilla les yeux.
-… Kyle est là ?
-… Euh… Bah…
Kyle arriva, étonné.
-… Léopold ?
Lequel était larmoyant et avec ses valises.
-… Ca t'embête si je m'installe chez toi quelques temps ? J'ai nulle part d'autre où aller…
-… Je… suppose que oui… Je vais t'installer dans la chambre d'amis, viens… David, mets pause, je veux savoir comment Salieri a tué Mozart !
David regarda Kyle et Léopold se diriger vers le couloir.
« J'la sens pas cette histoire, j'la sens pas… »
***
Roland et Marigold observaient l'exposition, mais en fait…
-En fait je pense qu'ils auraient dû s'arrêter à la saison 5.
-D'après ma sœur il y a eu quelques vrais bons moments dans la six, mais Desperate Housewives avait définitivement perdu de son mordant…
-Tu as suivi Lost ?
-Un peu, mes parents avaient le coffret des six saisons.
-Moi pas du tout, je me suis arrêtée à la deux, ça m'ennuyait.
-Pourtant la fin de la trois est un encouragement à suivre tout le reste.
-Niveau musique ?
Roland souffla.
-Je joue du piano.
-VRAIMENT ?
-Oui…
-Oh tu me feras écouter, tu me feras écouter, dis ?
-… Non !
-Pourquoi ?!
-Tu es trop enthousiaste à cette idée, ça me refroidit. J'aime bien les Beatles, je me suis replongé dans Muse récemment, évidemment la musique classique me botte assez, par contre le jazz… me rebute… néanmoins j'aime assez plusieurs autres trucs variés, j'ai pas de goûts fixes comme ça.
-J'apprécie assez Madonna pour ma part.
-Pourquoi ça m'étonne pas…
-Queen, aussi…
-Ah j'aime bien… marmonna Roland.
Ils arrivèrent devant une sculpture d'art contemporain, un truc indescriptible avec des formes bizarre voire tendancieuses.
-… Jus de fruit ?
-Vite, vite, VIIIIIITE ! Geignit Roland.
***
Au Paradis du Fruit, Roland avait pris un multivitaminé alors que Marigold s'était offert un fraise-vanille-banane.
-Avec ce mélange, tu vas tomber en apoplexie…
-Dit celui qui a pris une mixture tellement innommable qu'ils appellent ça le multivitaminé… Si ça se trouve c'est le mélange des fonds de bouteille du magasin…
-Génial, je vis dangereusement !
Marigold sourit.
-Je suis contente que tu aies accepté qu'on se revoie.
Roland regarda Marigold, stupéfait.
-Pardon ?
-… J'avais un peu peur qu'après tout ça, tu choisisses de… m'oublier, ou de laisser de côté ce début d'histoire qu'il y avait eu…
-C'est peut-être ce que j'aurais fait avant, mais en l'occurrence j'ai changé… Je suis devenu un mec intègre, cool, insouciant… Et surtout qui essaie de nouvelles choses.
Marigold acquiesça et repéra un piano à l'abandon.
-Oh un piano…
-Oh non…
-S'il te plait !!
-Marie, ne gâchons pas la soirée…
-S'il te plait…
Elle le regardait, suppliante. Roland soupira.
-Je sais même pas si on peut jouer…
Elle attrapa un serveur par le bras.
-Excusez-moi !
Roland écarquilla les yeux, stupéfait.
-Mademoiselle ?!
-Mon ami est pianiste confirmé, et…
-non, non, non mais nooooon….
-Eh bien… je suppose que c'est possible, ça dépend ce que vous nous jouez…
-Je ne joue pas, c'est pas vrai ! Je suis nul !
-Roland s'il te plait ! Sourit Marigold.
Roland se leva, lassé.
-Quand tu veux être chiante…
-Ouiiiiiiiii !!!
Roland alla s'asseoir au banc. Les gens dans le café le repérèrent. Certains applaudirent. Roland souffla, légèrement tanné par cette exposition en public. Marigold avait l'air passionnée. Roland la regarda et se résigna.
The Seatbelts - Green bird - Piano (Live) (OST Cowboy BeeBop)(Merci à Daria)
Roland enveloppa la salle dans la tranquille et triste mélodie qu'il jouait avec quelque hésitation, mais néanmoins grande classe et charme. Il semblait concentré sur sa musique.
Marigold était tout simplement subjuguée. Elle avait l'impression de découvrir un autre homme.
Autour, les gens étaient quelque peu impressionnés par la finesse de la mélopée, et par les notes aigues comme du cristal. Roland acheva rapidement la composition, mais au moment où il se leva, il fut applaudi. Il s'en retourna rapidement à sa place.
-Bravo !!
-Je déteste me produire en public…
-C'était magnifique !
-Merci, mais franchement… C'est pas mon truc.
-Tu es capable de donner des cours mais pas de jouer du piano devant des gens ?
Roland soupira.
-Quand tu donnes un cours, tu sais exactement ce que tu délivres et en quelle quantité. Quand tu joues du piano, c'est un don qui te dépasse et de loin. Ca peut être énorme comme ça peut être léger et provoquer l'indifférence, on ne contrôle rien, et surtout on dit trop de choses pour que ça soit seulement de la musique. Le piano parle trop de langues pour être une distraction pour les badauds, c'est un objet d'art avant tout, il n'est pas réservé à la solitude des scènes où à la multitude des foules.
Il regarda Marigold, fascinée.
-… Tu m'inquiètes parfois.
-Tu dors chez moi ce soir ?
-… Probablement, marmonna Roland.
***
Rachel était devant la télévision.
-Roland doit être avec Marigold…
-Hm.
-Je suis sûr qu'ils doivent avoir des soirées d'un ennui mortel genre allons au musée puis faisons une soirée devant la chaîne culturelle…
-Ca se peut…
-N'empêche qu'est-ce qu'une fille comme ça lui trouve…
Nathan arriva avec un plat.
-Hachis-Parmentier fait maison !
Rachel regarda le plat.
-Mais où t'as appris à cuisiner ?
-Notre maître s'y connaissait ! Admit Nathan.
-… Tout compte fait tu me fais un bon colocataire ! Sourit Rachel.