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Le crépuscule de l'espoir de junkolusa



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Informations

» Auteur : junkolusa - Voir le profil
» Créé le 11/04/2010 à 21:10
» Dernière mise à jour le 12/04/2010 à 16:16

» Mots-clés :   Absence d'humains   Absence de poké balls   Aventure   Suspense

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Baptisée par le mal
Thème d'ambiance http://www.youtube.com/watch?v=uORhjM9h9vo


Le soir même, ils étaient arrivés devant le vieux manoir. C'était une vieille bâtisse en bois, abandonnée depuis longtemps et délabrée. Certaines planches tombées à terre semblaient faire penser qu'au premier coup de vent, tout partirait en morceaux. L'endroit faisait peur à voir, les fenêtres avaient toutes été condamnées et des judas avaient été percés dans la porte d'entrée. La bâtisse restait imposante et en plus, il en dégageait une aura sombre et écrasante.
-Xatu, es tu sur que nous devons entrer là dedans ?
La question avait été posé sur un ton qui semblait vouloir montrer qu'elle ne voulait pas entrer là dedans.
-Mes visions sont claires, nous y sommes entrés. Sache que mes visions se réalisent toujours.
-C'est pour cela que tu restes toujours à méditer ?
-Oui.
-Tu vois le futur … cela voudrait il dire que tu as peur et que tu cherches à tout prix savoir comment changer ce futur ?
-Oui. Tous les jours je vois la même chose, la destruction. Mais ta présence à changé les choses, je perçois d'autres événements. C'est plus lointain … plus diffus.

La femelle sortit de ses pensées et regarda le bâtiment. Elle appréhendait un peu ce qu'il pouvait receler. Qui sait si ces ruines ne seraient pas leur dernière demeure.
-Alors, on y va ?
Ce n'était que pour se donner du courage, l'oiseau n'avait plus peur d'autre chose que de ses prédictions.
-Oui.
La femelle monta les marches qui s'enfonçaient sous son poids en un grincement stressant. Parvenue devant la porte d'entrée, elle fit sauter la poignée et la serrure d'un coup de corne bien ajusté. L'Absolue poussa la boiserie pour entrer, la porte s'ouvrit alors dans un grincement strident. Les deux pokémon entrèrent lentement et ne virent qu'un hall d'entrée très sobre empli de cartons. Toutes les fenêtres avaient été condamnées, ne laissant jamais passer aucune lumière. L'endroit était, en plus d'être glauque, malsain, terrifiant, poussiéreux, sale et sentait le moisi.

Xatu se raidit encore plus. Un léger frisson passa dans son échine.
-Je sens une présence. Il y a quelqu'un ici … et quelque chose qui ne devrait pas y être.
Coupant leur réflexion, un bruit faible émana d'un carton à proximité. La femelle l'ouvrit prudemment et regarda à l'intérieur. Elle soupira de soulagement, ce n'était qu'une simple peluche représentant un Salamèche. Elle eut un petit rire nerveux et retourna vers son acolyte.
-Ce n'est rien. Continuons.
Dédaignant les autres portes, ils se dirigèrent vers l'escalier et dès qu'il marchèrent sur la première marche, celle ci grinça. Un murmure se fit entendre tel un souffle de vent, se transformant en une voix froide et sordide.
-Qui pénètre dans l'antre des déchus ?

Alors que la voix sinistre emplissait les airs, les cartons se remirent à bouger, les portes s'ouvrirent avec une lenteur agaçante et stressante. La poupée Salamèche vue précédemment eut un petit sursaut et se mit à bouger. Elle sortit de son carton et s'avança lentement. Devant une telle chose, une telle aberration, la femelle décapita la peluche et revint vers l'escalier. D'autres ombres sortirent des différentes pièces et s'avancèrent lentement.
-Je sens quelque chose d'incroyablement maléfique.
-Moi, je ressens de la tristesse.
Une énorme peluche Tortank bloqua la porte d'entrée avant de la refermer tandis que d'autres poupées représentant divers pokémon se dirigeaient vers eux. Certaines étaient amochées, l'une avait les membres arrachés, l'autre était sans tête et même certaines étaient vide. Une chose était sure, chacune d'entre elles était armée. Leurs griffes tranchantes étaient bien réelles, de même que les aiguilles empoisonnées prêtes à être lancées qui équipaient chacune de ces poupées.

La voix froide entendue précédemment retentit à nouveau.
-Chacune de ces poupées était autrefois un pokémon ! Dès qu'ils entrent ici, j'en fais mes marionnettes … maintenant vous allez devenir mes poupées !
-Ne compte pas la dessus !
-Si vous me divertissez, je vous laisserai une chance de survie !
Les deux pokémon bataillèrent durement contre la horde, taillant, tranchant, déchiquetant ce qui avait autrefois pu être des pokémon comme eux. Le combat était exténuant, l'obligation d'esquiver toutes les attaques fatigant encore plus les deux combattants qui étaient entrés dans un piège.
Hélas, même touchées, les poupées revenaient. Xatu se concentra et une colonne de lumière déchiqueta une dizaine de ces marionnettes. Malheureusement, une énergie noire émana des poupées qui se reformèrent, de vagues cicatrices les maintenaient en un morceau et du rembourrage s'échappait parfois des fils.

La voix ricana.
-Vous ne pourrez jamais les vaincre ! Elles vous haïssent !
Les deux pokémon paniquèrent, décidant d'aller au seul endroit pas encore infesté de ces horreurs. Sous une pluie de coups, ils montèrent à l'étage et virent que des dizaines de ces choses les attendaient, sortant des pièces du palier. Pire que tout, une horde d'oiseaux divers sortit des boiseries de la charpente et les attaquèrent en piqué, lançant des milliers d'aiguilles empoisonnées.
Xatu se concentra et fit apparaître un bouclier d'argent qui arrêta les multiples pointes toxiques. Le bouclier craqua après l'assaut.
-Abandonnez tout espoir, rien ne peut vaincre la rancœur et la vengeance ! Tout vos sentiments sont inutiles … il n'existe rien d'autre que le désespoir et le vide !
-Ferme là ! Nous allons te montrer nos sentiments !

Les deux compagnons luttèrent contre ces poupées, montant étage après étage, se dirigeant vers la tour pour atteindre finalement le grenier. Arrivés dans cette salle, l'Absolue referma la trappe et souffla de soulagement. Xatu lui tapota l'épaule et elle se retourna. A son plus grand dam, ils se retrouvèrent encerclés de dizaines de peluches qui s'arrêtèrent, ne les attaquant pas, enfin pour l'instant. Celles du fond s'écartèrent, laissant passer une ombre.
-Je suis surpris. Personne n'avait encore réussi à arriver ici. Quel dommage que vous ne vous soyez pas évanouis, j'aurais pu faire de vous mes pièces préférées.
-Qui es tu ?
-Je ne suis rien qu'une ombre.
La forme s'avança et sourit. Elle était d'un noir de jais, ne reflétant rien du tout.
-J'avais tellement hâte de pouvoir me battre à nouveau. Cela faisait … tellement longtemps !

Xatu regarda autour de lui et contacta sa partenaire par télépathie. Il se prépara au combat et parla.
-Maintenant !
Alors qu'il envoyait une vague d'énergie psychique qui repoussa les poupées encerclant le duo, la femelle bondit au dessus de la masse et d'un coup de corne, elle brisa les planches de bois obstruant la lucarne. Instantanément, la lumière de l'astre lunaire traversa les carreaux sales ou brisés. D'un coup, la salle fut éclairée par la pleine lune pour la première fois depuis longtemps et les marionnettes s'immobilisèrent, parcourues par un spasme avant de s'effondrer toutes en même temps.

L'ombre restée au fond r'en revenait pas. Elle s'effondra sous le choc.
-Non, c'est impossible ! Mes jouets !
La forme s'avoua vaincue.
-Vous … vous avez gagné. Vous pouvez partir.
L'Absolue ne contait pas partir après avoir du jouer à une partie de chasse infernale.
-Qui es tu ?
La forme s'avança lentement dans la lumière de l'astre nocturne. C'était une petite poupée noire avec deux yeux suintants de malveillance et une fermeture éclair en guise de bouche. La fermeture se mit à sourire, en une grossière parodie des vivants.
-Je ne suis qu'une marionnette. Branette … c'est comme ça qu'elle m'avait appelée.
-Qui ça elle ?

La poupée resta calme et la voix, chargée de colère cette fois ci, retentit à nouveau.
-Au début, je n'étais qu'un simple jouet aimé par une petite fille. Elle m'adorait et prenait toujours soin de moi, j'étais plus qu'un confident pour cette enfant. Mais du jour au lendemain, elle reçut un autre cadeau … plus beau, plus neuf et je finis dans une décharge ! J'étais triste, elle m'avait abandonnée seule, comme un déchet. Pour la première fois, je me mis à ressentir des sentiments et je me suis mis à la haïr de toute mon âme ! J'ignore ce qui s'est passé exactement, ni quand je me suis mis à penser de moi même, mais cette rancœur a été accrue par les sentiments d'autres pokémon abandonnés.
Branette les regarda, de son sourire éternellement figé.
-J'ai commencé à penser, à ressentir et à pouvoir me déplacer. Chaque jour, je progressais, profitant de la colère des spectres vivant dans cette déchetterie. Un jour, je suis parti voyager pendant longtemps. Je me suis caché dans cette maison et j'ai commencé à transformer ceux qui entraient en poupées. Parfois, je sortais lors des nuits sans lunes et je capturais de nouveaux sujets … voilà comment je suis arrivé ici.

L'Absolue regarda Xatu.
-En quoi entrer ici nous permettra t'il d'avancer dans notre quête ?
Elle lui lançait un regard signifiant qu'il valait mieux que leur escapade n'ait pas été inutile. Branette regarda la femelle, cherchant quelque chose dans ces souvenirs.
-Toi … ton visage ne m'est pas inconnu. Je te connais.
L'autre avait beau fouiller dans sa mémoire, il y avait toujours des zones de blanc inexpliquées.
-Je ne me souviens pas de toi.
-Moi je me rappelles bien. Cette rancune au fond de toi … c'était il y à longtemps … avec elle.
-Va tu t'expliquer et cesser de parler par énigmes ?
-Cela est complexe, les mots ne suffisent pas … Suis moi, j'ai quelque chose à te montrer. Cela devrait prendre quelques jours, mais tu y gagneras beaucoup.

Xatu haussa les épaules, signe qu'il n'avait rien à perdre et l'Absolue était rongée par la curiosité.
-On te suit, c'est notre seule piste.
La poupée emmena les deux pokémon hors du grenier. Dans le manoir, ils virent des centaines de marionnettes, dont des visages familiers qu'ils avaient affronté auparavant, avachies dans des positions étranges. Toutes regardaient fixement le vide avec de grands orbites sans vie et l'Absolue ne put s'empêcher de frissonner en voyant ces poupées inertes, lacérées et parfois vidées de leur rembourrage. Dire qu'elle aurait pu finir comme un de ces malheureux.
-Branette, pourquoi as tu transformé ces pokémon en poupées ?
Le jouet rancunier continuait de traverser les couloirs et n'émit pas un bruit.
-Parce que je suis la rancune. Je ne pardonne pas et en fait, je m'ennuyais !
-Tu … t'ennuyais ?
-Oui. J'étais seul et je voulais me venger. Le tout premier pokémon que j'ai transformé, c'était le Salamèche que tu as décapité. Ironie du sort, cet esclave, c'est le premier pokémon qu'à reçue la petite fille qui m'a jetée aux ordures. Je n'oublierais jamais son regard empli de larmes et de terreur.

L'Absolue réfléchit à toute allure tandis qu'un sourire joyeux et mélancolique ornait le visage de tissu..
-Ne me dis pas que …
-Si. Je m'en souviens comme si c'était hier. Le ciel était d'un noir d'encre, les nuages masquaient les étoiles, la lune était absente. Je suis rentré chez ses parents sans un seul bruit, j'ai glissé subrepticement dans les ténèbres et j'ai coupé le disjoncteur. Tout était plongé dans le noir, il n'y avait pas un chat et j'en ai profité pour aller jusque dans sa chambre. Je ne voulais pas qu'elle crie, je voulais me délecter de ses gémissements et de ses tremblements alors je l'ai baillonnée.
Branette eut un petit frisson de plaisir.
-Tu n'imagines pas ce que j'ai pu ressentir comme plaisir à cet instant. Elle était à ma merci, mais je ne l'ai pas touchée. J'ai appelé son Salamèche et je l'ai transformé en marionnette devant les yeux de sa dresseuse.

L'Absolue le regarda avec étonnement, même si elle s'efforça de ne pas le faire voir.
-Tu l'as fait devant ses yeux. Qu'est ce que ça t'a apporté ?
-Rien. Sauf le plaisir de la voir effondrée devant moi. Dernier cadeau d'une poupée abandonnée.
La femelle haussa les épaules.
-Je n'imagine même pas ce que cette gamine à pu ressentir. Vous me décrivez des émotions mais … je ne les ai jamais ressenties.
-Pas même … la peur ?
-Non. Dans le manoir, la seule sensation que j'éprouvais c'était l'ivresse du combat. C'était tuer ou être tuée, c'est une chose que j'ai apprise seule et rien ne me plait plus que cette sensation.

Xatu ferma les yeux un instant. Il continuait à flotter aux cotés de ses compagnons et pensait. La peur, il ne connaissait que ça. Il a peur, jour après jour, craignant le cataclysme qu'il voit sans cesse dans le futur.
Il regarda Branette et se concentra. Xatu savait désormais dans quelle direction ils allaient.
La poupée regarda la femelle et s'interrogea.
-Dis moi jolie demoiselle, quel est ton nom ?
La « jolie demoiselle » le regarda et bafouilla.
-Je … on m'appelle L'Absolue.
-C'est trop sérieux comme nom. Je trouve que Absol sonne mieux.
-Absol … oui, ça me plait. Désormais je serais Absol !