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Deux frères, une patrie[One-Shot] de Clément Imperial



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Informations

» Auteur : Clément Imperial - Voir le profil
» Créé le 08/04/2010 à 16:53
» Dernière mise à jour le 08/04/2010 à 16:54

» Mots-clés :   Action   One-shot   Présence d'armes

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Chapitre unique
Une petite maison ; toit rouge, crépi blanc ; était en bordure d'un grand lac ; calme, reposant ; où -îlot insensible aux rouages du temps- se trouvait une simple île dépourvue de toute végétation.
Des arbres ; immenses, gardiens de la sérénité ; était plantés en lisière du réservoir de liquide vital.
Devant le lac, derrière la maison, se tenait une jeune femme, assise sur un simple arbre mort. Elle avait des cheveux couleur de miel aussi lisses que de la soie. Ses lèvres ressemblaient à deux quartiers d'une belle et juteuse pomme, et ses yeux, ha..., ses yeux...C'étaient deux saphirs délicatement ciselés et surlignés par des sourcils d'ébène. Son visage était un trésor digne des plus grands rois, des plus grands empereurs, il était digne des dieux eux-mêmes ! Cette femme s'appelait Maria.
Elle fixait l'île, d'un regard vide. A l'intérieur d'elle, le calme absolu.
Un Meditikka se tenait assis sur le lac -aussi calme que sa maîtresse.
Leur quiétude fut troublée par des bruits de pas.
Le pokémon lévita pour retourner sur la terre ferme. Il s'approcha de la jeune femme et appuya sur une pokéball à côté d'elle. Un flash jaune suivi d'un rayon rouge rappelèrent le pokémon dans sa demeure.
Maria se leva et partit à la rencontre de deux enfants.
Ils avaient tous deux des yeux noirs, des cheveux châtains et un petit nez aquilin. Ils étaient jumeaux. L'un d'eux s'appelait Guillaume, l'autre portait le nom de Tristan.
La jeune femme les serra contre elle dans un élan d'amour maternel. Puis, elle demanda :
- Comment s'est passée cette journée ?
Ce fut Guillaume qui répondit :
- Un de nos amis a pleuré...Des policiers sont arrivés dans la salle de classe et lui ont dit que ses parents avaient eut un accident de voiture, les policiers ont dit qu'ils avaient été percutée par un autre véhicule et qu'ils étaient morts...Les autres enfants ont rigolé...
Maria semblait écoeurée :
- Vous n'avez pas ri, vous, au moins ?
- Non, non ! annonça rapidement Tristan.
- Il faut mieux...Le malheur des uns entraîne le malheur des autres, c'est compris ?!
Les jumeaux acquièscérent. L'un d'eux ajouta même :
- C'est vrai, même qu'après les policiers ont annoncé à un des enfants qui rigolait que ses parents étaient ceux qui avaient fait l'accident...Et ils étaient morts, eux aussi...Les autres enfants ont continué à rigoler.
Maria soupira, la nature humaine était vraiment désespérante.
- De bien tristes nouvelles, mais ne laissons pas cela gâcher cette radieuse journée...J'ai une surprise pour vous !
De sa poche, elle sortit deux pokéballs. Les deux enfants les prirent avec des cris de joie, puis, avec la permission de leur mère, ils partirent s'amuser dans les champs.
Maria les regarda partir avec un sourire aux lèvres. Le sourire se fana, et la jeune femme s'adossa à un petit pommier en sanglotant doucement.
- Ils me le rappellent tant...Paul, Paul...Pourquoi as-tu rejoint la révolution...Paul, me voici seule à élever nos fils...Paul, tu n'avais pas le droit de mourir, tu m'avais promis...Paul...


Les deux enfants, tout sourire, laissèrent déborder leur joie.
- ON A DES POKEMONS ! ON A DES POKEMONS !
Tristan et Guillaume envoyèrent les pokéballs en l'air ; en tombant sur un sol parsemé de paille, elles libérèrent leurs occupants. Un Seviper et un Mangriff.
Les deux pokémons étudièrent leurs jeunes maîtres, qui, de leur côté, faisaient la même chose.
Ayant prit conscience de leur environnement, les deux pokémons commencèrent à se battre.
Les deux enfants, pris au dépourvu, rappelèrent tant bien que mal leurs pokémons dans leurs demeures métalliques.
Tristan soupira :
- Nos pokémons ne s'aiment pas...
Guillaume, lui, ne céda pas au désespoir :
- Allons, haut les cœurs ! On va les éduquer et ils finiront pas s'apprécier !
Ainsi, Tristan essaya tant bien que mal d'éduquer son Mangriff pendant que Guillaume essayait de calmer la fureur de Seviper. Si les enfants arrivaient très bien à maîtriser leurs pokémons en temps normal, dès que l'un voyait l'autre, un combat commençait.

Tristan et Guillaume auraient bien aimé que leur pokémon respectif s'entendent, comme ils le faisaient si bien eux-mêmes. Ils décidèrent donc de faire des recherches pour comprendre l'origine de la haine entre les deux espèces et éventuellement y mettre fin.

Ils posèrent la question à leur professeur, qui les orienta vers la Bibliothèque où ils passèrent plusieurs heures à se documenter sur le sujet. Ils finirent par découvrir dans un ouvrage spécialisé dans l'Histoire Ancienne des Pokémon pourquoi ces deux-là se détestaient tant.

A une époque reculée, les Mangriff régnaient en maîtres du monde, tandis que les Seviper - bien que plus nombreux - faisaient partie de la plus basse classe sociale. Méprisés, malheureux et affamés, ils finirent par se révolter. Une guerre longue et fratricide commença alors entre Seviper et Mangriff...
Quand, décimés, à bout de forces, ils firent enfin une trêve, ils s'aperçurent qu'une autre espèce, les Humains, en avait profité pour prendre le dessus et dirigeait à présent le monde. Les Pokémon furent relégués au rang de combattants, de bêtes de concours ou, au mieux, d'animal domestique.

Bien que la guerre entre les Seviper et les Mangriff n'ait plus de raison d'être, les deux espèces se vouent toujours et encore une haine sans limite, les uns reprochant aux autres d'avoir causé la déchéance des Pokémon.
C'est pourquoi, dès que des représentant de chacune des deux races se croisent, un combat commence, un combat qui ne se solde que par la victoire ou la mort.


Le temps passa, et les nouvelles rendaient chaque fois Maria un peu plus inquiète.
Une rébellion s'organisait dans l'ombre, voulant prendre le pouvoir pour "la bonne cause". Le gouvernement voulait le garder pour "le bonheur du peuple". Dans les deux cas, on sera dirigé par des monstres, se disait Maria.
En un jour funeste, Tristan vint la voir :
- Mère, je pars pour rejoindre la rébellion. Je vais laver le pays du mal qui le ronge.
- Ne fais pas cela, ton âme ne sera jamais en paix car tu tueras, et si tu ne tues pas, tu sera tué.
- Non, Mère ayez confiance.
- Tu ne resteras pas loin de toutes ces tourmentes même pour l'amour de ta mère ? demanda Maria, d'une petite voix remplie de chagrin.
Tristan hésita, voyant le malheur de sa mère se refléter dans ses yeux de saphir.
- Non, mère. La rébellion a besoin de moi, ce serait égoïste de faire passer mes envies avant celles de la patrie.
Et il partit, laissant Maria dévastée.
Guillaume se présenta alors.
- Maman, je pars m'engager dans l'armée.
- Que dis-tu ? Tu ne vas quand même pas...
- Si, je vais empêcher des barbares de mettre le pays à feu et à sang.
Sans laisser le temps à sa génitrice de répondre, il sortit de la maison, laissant Maria à demi-folle.
- Paul...Nos enfants suivent tes traces...Paul...Tristan...Guillaume...Dieu, je t'en supplie, fais en sorte qu'il ne leur arrive rien. Ave Maria.


La rébellion et les forces du gouvernement ne firent qu'une seule et terrible bataille, dans les contreforts d'une chaîne de montagnes.
Les pokémons furent appelés, les fusils chargés. Le massacre commença.
Guillaume, tout de pourpre vêtu, appela son Seviper. Le pokémon s'enfila dans la foule hurlante pour tuer, tuer et tuer. Guillaume, lui, arma son fusil et tira dans un groupe de rebelles. Un cri de douleur salua son action.
Tristan aussi était dans la bataille, habillé en civil ; comme Guillaume, il appela son pokémon. Mangriff apparut, joyeux de la bataille. Il huma l'air ; le goût du sang et de la chaire morte le rendirent euphorique. Il se fondit dans la masse pour occire ses adversaires. Tristan brandit son arme de fortune -une faux- et commença à fendre le crâne des ennemis de la rébellion.
Dans la mêlée, deux pokémons se rencontrèrent, un Mangriff et un Seviper.
Aussitôt, ils commencèrent une lutte sanguinaire.
Seviper s'approcha de Mangriff, trop près. Le pokémon blanc et rouge abattit sa main sur la queue du serpent, exécutant une tranche surpuissante qui sépara Seviper en deux.
Tristan continuait de faucher les gardes du gouvernement, quand, soudain, le cadavre d'un homme mort capta son attention. Le cadavre était sa réplique, sa copie conforme.
Comprenant qu'il avait tué son jumeau, un grand chagrin s'empara de son cœur et il poussa un cri de désespoir.
Tristan s'agenouilla sur le cadavre de son frère, prit son fusil, l'arma, et le pointa vers sa propre tête. Il tira, puis tomba, mort, sur le cadavre de son frère.
Mangriff, ayant entendu la lamentation de son maître, fut déconcentré ; le reptile sournois en profita pour planter ses crocs dans le torse de son ennemi.
Mangriff, repoussant la douleur, transperça la tête du serpent d'une griffe bien exécutée.
Puis, il bondit vers la direction d'où le cri lui était parvenu. Là, il vit son maître, mort, alors il poussa un hurlement de souffrance où tout le malheur du monde semblait se concentrer.
Épuisé, atteint par le poison, il finit par suffoquer et trépassa, à côté de son maître.


Un accord fut conclu entre le chef rebelle et le chef d'état ; bientôt, ce furent deux tyrans qui dirigèrent la nation.
Maria, assise sur son arbre mort, contemplait toujours le sombre lac d'un regard rêveur. Elle se leva, fit le tour de la maison, et s'arrêta devant trois rochers blancs.
Sur chacun des rochers était gravé un nom.

Paul.

Guillaume.

Tristan.