Dans les entrailles, pas de ripailles, que de la ferraille et de la paille
L' embarcation avait commencé la veille, mais Spike préférait ne pas se presser. Ça lui évitait des heures et des heures d' attentes aux portes du bateau. Donc la lundi après midi, seulement quatre heures avant que le bateau quitte le port, Spike se présenta à l' embarcadère.
- Bonjour Monsieur, dit le guichetier. Puis-je voir votre billet ?
Spike le lui tendit et put dès lors entrer dans le navire. Il se trouvait dans le hall d' entré. Mais quel hall ! Plein de peintures représentants des pokémon d' une qualité rarement égalé. Une hôtesse lui proposa de le conduire à sa cabine.
- Je vous en prie, dit Spike.
- Je peux voir votre billet ?
Il se plia à sa demande.
- Ah vous êtes dans la classe supérieure ! Vous devez être un grand dresseur, n' est-ce pas ?
- Oh non, vous faites erreur. Vous savez bien « l' habit ne fait pas le moine ». J' ai juste gagné la place à un dresseur qui possédait la place d' un Grand Dresseur. Aldo pour être précis.
- Ah je vois, dit-elle déçue.
Ils descendirent d' un étage puis elle le conduisit à la chambre réservée à Aldo. Chambre était un euphémisme. Une vrai suite serait plus juste. Un lit géant. Une TV aussi grande. Mini bar. J' espère qu' Ondine n' a pas accès à ce genre de confort, pensa Spike qui craignait pour l' alcool mis à disposition. Une salle de bain avec jacuzzis. J' en passe et des meilleurs.
- Je ne pense pas mériter ce genre de « chambre », dit Spike modestement. Je veux une cabine plus humble. Il doit bien vous restez des « chambrettes » ?
- Je ne sais pas. Ce n' est pas de mon ressort.
- Alors conduisez moi à quelqu' un qui pourra me procurer une autre chambre.
- Je ne comprends pas quel est votre problème. Si vous avez une meilleure chambre que les autres, vous n' allez quand même pas vous en plaindre ?
- Si pourquoi ? Je ne vaux pas mieux qu' un autre. Allez ne faites pas de réticences.
- Vous ! Ne faites pas de réticences ! Je suis payée pour vous placez pas pour vous écoutez me donner des ordres. Suivez moi.
Ils remontèrent. Elle le laissa en plan au milieu du hall et alla parler à son supérieur qui partit retrouver Spike.
- Monsieur veut une chambre plus humble, c' est bien ce que j' ai compris ? demanda le responsable des chambres.
Il était dégarni et moustachu, était habillé en pingouin, devait avoir dans les quarante ans, un petit mètre soixante-dix
- Oui, c' est exact, dit Spike qui ne comprenait pas pourquoi il était si difficile de changer de chambre.
- Très bien suivez moi.
Tout en descendant étages après étages, le responsable des chambres lui dit :
- Voyez vous il ne nous reste plus de places normales.
- Oui, oui, répondit Spike qui ne voyait pas pourquoi on lui disait ça.
Alors ils descendirent, descendirent jusqu'à arriver très profond dans le bateau.
- Les chambres étaient à l' étage supérieur, dit Spike.
- Je vous ai dit qu' il n' en restait plus.
Le responsable ouvrit une porte où il était marqué « Réservé au personnel du bateau ».
- Alors vous allez dormir avec les matelots, continua le responsable.
Spike aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de se plaindre.
- Vous verrez l' ambiance y est « chaleureuse et virile ».
Tout en parlant le responsable lui indiqua une autre porte.
- Descendez. Ensuite demandez à un matelot de vous trouver une place.
La belle enflure allait tourné les talons lorsque Spike l' arrêta en lui barrant la route du bras.
- Vous ne descendez pas avec moi ? demanda Spike qui commençait à en avoir marre de l' ironie du moustachu.
- Pour rien au monde je descendrait dans ce trou. C' est sale comme tout ! Et sa grouille de Radégou (Doc Spider ®).
Le dégarni comprenait à présent qu' il n' aurait pas du jouer avec les mots. Il suait à grosses gouttes.
- Écoute moi bien vieux con ! dit Spike furieux. N' essaye pas de jouer au plus fin avec moi ou je te casse les dents. Comme tout le monde ma patience à des limites. Et si des hommes dorment là dedans pourquoi pas toi ? Tu vaux mieux qu' eux parce que tu es mieux habillé ? Même pas en rêve. Eux ils vivent au détriment de gens comme toi. Mais un jour la situation s' inversera et on verra si tu joues toujours le même refrain. Casse toi tu me dégoûtes !
Il le laissa partir. L' élitiste détalla. Un marin sortit de derrière la porte.
- J' ai entendu ta conversation petit. Tu devrais pas t' attirer d'ennuis. Ces gens-là sont très rancunier.
- Je ne pouvais le laisser faire, dit Spike.
- Tu es un gars bien mais ce n' est pas ton combat. Enfin merci quand même.
- Merci ?
- Merci pour avoir remis ce petit chauve en place et merci pour avoir soutenu notre cause.
- De rien.
- Au fait moi c' est Armand.
- Moi je suis Spike. Enchanté.
- Suit moi je vais te montrer ton lit.
Spike descendit. Très peu de lumière filtrait. Il faisait atrocement chaud à cause de la combustion du charbon pour allait faire avancer le navire. Il ne fit que quelques pas et Armand lui montra le dortoir. Des lits construits à même le navire. Dans une longue allée qui allait d' un bout à l' autre du bateau il y avait des lits. De chaque coté il y avait des « lits », une planche un peu de foin en guise de matelas. Quatre lits étaient les uns de sur les autres. Pour y grimper on devait utiliser un ersatz d' échelle. Ce schéma se répétait tout le long de l' allée-dortoir.
- D' ici on a accès à toutes les machines du Bateau. On dort au plus près de notre poste.
- Moi je dois dormir au plus près de l' échelle qui mène au pont supérieur. Je dois pouvoir remonter rapidement dans « le monde de la lumière ». Je suis dresseur.
- Dresseur ! ce mot est banni ici. Alors évite de le répéter. Tu as de la chance que tout les marins de cette branche travaillent en ce moment.
- Pourquoi ? Je ne comprend pas.
- Je t' expliquerais un autre jour. Je dois retourner travailler, le bateau va bientôt repartir.
- Et pour mon lit.
- Prends celui qui est tout en haut, à coté de l' accès au pont supérieur. Je crois que personne ne l' occupe.
- Dernière question : C' est quoi un Radégou ?
- Ce sont des Rattata qui n' ont jamais vu la lumière du jour et lorsqu' ils évoluent, on ne sait comment, ils se transforment en Radégou. Ils ont le pelage noir et 3 yeux rouges. Mais tu ne crains rien si tu ne les embête pas.
Spike balança son sac sur le quatrième lit et monta. Il était semblable aux autres. Il laissa son sac. « Qui irait lui voler ? ». Mais les matelots n' étaient pas tous des gens de confiance. Il confirait son sac à Pierre. Mieux vaut prévenir que guérir. Il remonta au pont supérieur. Il prit l' ascenseur. Il rêvait, il y avait un ascenseur dans le bateau. Il remonta jusqu' au rez-de-chaussée. Les chambres étant des étages négatifs. Puis il s' avança jusqu' à la réception.
- Bonjour puis-je savoir dans quelle chambre se trouve Pierre Basalt ?
- Je ne peux pas vous le divulguer. Désolée. Si vous voulez je peux lui laisser un message ? lui répondit la femme.
- Non merci ça ira.
- Est-ce qu' il y a une piscine sur ce navire ?
- Oui.
- Pouvez vous m' indiquer où elle se trouve ?
- C' est très simple elle se situe à l' extérieur.
- Merci.
- De rien. Bonne Journée.
Il se rendit donc à la piscine. Il était sûr d' y trouver Pierre. Il prit à nouveau un ascenseur puis marcha 10 minutes. Ce paquebot était vraiment immense.
- Pierre, tu ne fais pas trempette ? demanda Spike.
- Non. J' admire la vue.
- Je peux te confier quelque chose ? demanda Spike.
- Oui tout ce que tu veux.
- Tiens, je te confie mon sac. Il y a toute mes fringues et mes pokémon dedans. Alors garde-le précieusement.
- Je les garderais aussi bien que mes pokémon. Pourquoi ne le gardes-tu pas ? Ta chambre n' a pas de serrure ?
- Pire je n' ai pas de chambre.
- Comment ça ? Tu n' es pas dans la suite de Aldo ?
- Non je l' ai refusé. Alors il m' on mit avec les marins.
- Pourquoi t' as fait ça ?
- Je ne mérite pas ce genre de privilège.
- Ah oui cette fameuse humilité.
- Et toi ton arrivée s' est-elle déroulée sans encombre ? demanda Spike.
- Oui sans problème. Sais-tu que je peux avoir une « masseuse » personnelle ?
- C' est quoi le numéro de ta suite ? demanda Spike.
- 1627. Ondine c' est 1629 et Sacha je crois que c' est 1715. Mais fais toi confirmer par lui. On se revoit ce soir au Gala ?
- Oui.
- Veux-tu que je t' aide à te trouver une chambre décente ?
- Non la mienne ira parfaitement. Je te remercie de te soucier de mon confort. Ça me permettra de garder les idées claires. Tout ce luxe pourrait m' éloigner de la bonne voie. La voie du dresseur. Ça me permettra également de me forger le caractère.
- Spike je t' admire. Mais ne crois-tu pas que tu repousses trop loin tes limites ?
- Il faut souffrir pour être beau. De la même façon il faut souffrir pour être fort. Ou on accouche toujours dans la douleur.
- Toi et tes proverbes … vous avez toujours réponse à tout.
Pierre et Spike admirèrent le panorama toute l' après-midi. Soudain il y eut une secousse. Ils furent surpris. Ils comprirent que le paquebot venait de démarrer et commençait à voguer.