World of Tem : Tome 11 : Dernière Menace de CaliKen

-Bon, tu montes ou pas ?
-Je...
-Moi aussi j'flippe Tomoko, mais c'est toi qui as voulu me suivre !
La jeune fille ferma les yeux et secoua énergiquement la tête avant de sauter sur la moto.
-En avant !
Dans un énorme vombrissement de moteur, l'engin démarra. Quelques minutes plus tard, la vitre de l'appartement explosa et la moto vint s'écraser contre un mur, ses passagers l'ayant déjà quittée d'un bond agile. Les occupants de la pièce se relevèrent immédiatement, complètement pris de court par cette entrée imprévue. Seul l'homme assis au milieu parut serein. Il fit remonter machinalement ses lunettes devant ses yeux bleus et ricana.
-Alors, notre traître est de retour ?
-C'est terminé pour toi Yahiro ! Le bâtiment est cerné !
-Impossible, avec tous les...
-Maître, il a raison !
-Quoi ?
Yahiro fit volte-face et courut vers la fenêtre éventrée afin d'observer les faits. Une centaine d'hommes était rentrée dans le gratte ciel. Cette fois, il se retourna, le visage déformé par la haine.
-Comment as-tu fait...
-Il est temps de déposer les armes Yahiro. La Mafia s'écroule partout dans le monde, c'est à ton tour !
-Je suis le Caïd le plus respecté ! James Rocket lui-même m'estime ! Tu vas comprendre ce qu'il en coûte de venir ainsi... dans mon domaine !
Il fit un geste de la main, obligeant ses gardes du corps à ne pas sortir leurs armes.
-Tu as pu t'échapper la dernière fois, mais désormais, tu ne pourras plus rien faire ! Hypnomade !
Le Pokémon apparut, ses yeux étaient blanc pâle et il n'avait pas de pupilles. Il était certain qu'il avait été modifié génétiquement.
-C'est l'heure de ma revanche, ce Pokémon est vieux et a beaucoup d'expérience, il saura te battre ! Monaflémit !
-Hypnomade, montre-lui qui tu es !
-Allez Monaflémit !

Trois hommes sortirent du building, l'air affolé.
-Mince, on a réussi à prendre tout le bâtiment, mais la pièce du Caïd est surprotégée.
-Est-ce qu'il est toujours là-haut ?
-Oui... j'espère.
-Je ne me fais pas de soucis pour lui, mais plutôt pour Tomoko, elle est fragile.
-En attendant, il faut les rejoindre ! Comment ont-ils fait pour se rendre là-haut ?
-Vu la vitre explosée... Il a du foncer avec sa moto.
-Mais c'est au quinzième étage !!!
-Il a du tomber de l'immeuble d'en face... Il n'y a que lui pour faire de pareilles acrobaties...
-Est-ce que tu penses que...
Une explosion coupa la phrase de l'homme. Toutes les vitres du quinzième étages furent soufflées et des flammes sortirent à toute vitesse, propulsant une ombre hors du bâtiment qui alla s'écraser sur une grande terrasse de l'immeuble d'en face. Il fallut quelques secondes pour que la fumée ne se dégage de l'imposante moto d'où s'éloigna un garçon au long manteau bleu et aux cheveux gris. Il aida à se relever une jeune fille rousse.
-Ca va aller Tomoko ?
-Oui... merci.
-Regarde, ils sont en bas. Hého ! Fit-il en s'adressant aux trois hommes en bas de l'immeuble.
-Vous allez bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-J'ai simplement gagné et cet imbécile de Yahiro n'a pas pu contrôler son Hypnomade. Je ne pense pas qu'ils aient survécus.
-On va jeter un coup d'oeil, si tout l'étage a été soufflé, il ne devrait plus y avoir de soucis pour y accéder.

Quelques minutes plus tard le couple sortit de l'immeuble, toujours à moto, en frôlant l'entrée principale du bâtiment et en rasant les murs.
-Pas facile de descendre des escaliers en bécane...
-Tout va bien ? Fit un homme qui l'attendait, parmi une dizaine d'autres.
-Quelques brûlures superficielles pour moi, Tomoko a l'air d'avoir mal au poignet.
-Non... ça va !
-Enfin bon, rien de terrible. On en est où ?
-La police arrive, des ambulances aussi, Yahiro et les autres ne sont pas morts, mais ils ont l'air vraiment mal en point.
Le jeune homme ricana. Ses yeux noirs se posèrent vers le haut du building, encore en feu.
-Pourvu qu'il s'en sorte, histoire qu'il assiste à la fin des Rockets...
On entendit alors un bip et il sortit un téléphone de son manteau.
-Encore en marche ? Et bah... Allo ? Oh... très bonne nouvelle. Le deux ? Ca marche... Joyeux Noël à vous aussi...
-Qui était-ce ? Demanda Tomoko.
-Léon Binners, de France. Ils préparent un grand meeting pour le deux Janvier. Ca concerne l'Angleterre.
-Ils veulent s'attaquer à Rocket lui-même ?
-Rocket Junior... Etant donné que le Senior est dans le coma depuis plusieurs semaines, il ne lui reste plus que quelques jours. C'est le meilleur moment pour attaquer.
-Ah...
-Parait-il que les Antis d'Europe ont fait tomber la Suisse, l'Espagne, le Benelux... On ne compte plus les pays ! Il ne reste plus que l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre...
Un des hommes s'approcha.
-Pour l'Italie, ça parait impossible. Depuis que Ricardo n'est plus le Caïd, le président contrôle son pays comme il l'entend, la plupart des Antis a du fuir. Quant à l'Angleterre, c'est là que les Rockets y sont le plus fort.
-Ne sois pas pessimiste Kenrô, l'Allemagne vacille, je fais confiance aux Antis du coin. La situation a l'air de bouger aussi aux Etats-Unis, et puis...
Il leva le poing vers le ciel.
-Le Japon n'est désormais plus souillé !
Des dizaines de bras l'imitèrent et un immense cri de joie se fit alors entendre, tandis que Tomoko se pencha tendrement sur l'épaule du jeune homme.




* * *



-Ecoute-moi sale juif, tu ne peux plus m'arrêter !
-Je vais te tuer.... JE VAIS TE TUER !
-Calme-toi Tobias, ça ne sert à rien.
Pieter saisit le bras de son ami qui pleurait à chaudes larmes. Les deux hommes étaient entourés par plus de trente ennemis dont la tenue ne laissait aucun doute quant à leurs origines : il s'agissait bien de Rockets. Devant Pieter et Tobias, un homme immense, au crâne rasé et torse nu.
-Notre Führer lui-même a donné tout son soutien à la création du mouvement Rocket. Ta famille n'a rien pu faire... Quel dommage de mourir quelques mois avant la fin de la guerre.
-Tais-toi... Ton organisation pourrie n'a même pas vu le jour ici ! Par contre, les Antis sont nés en Allemagne !
-Ne m'explique pas la vie... Je le sais, et en te tuant je mettrai un terme à cette lignée qui a créé les Antis...
L'homme se retourna et fit un geste de la main à ses hommes.
-Vous pouvez les tuer.
-Je ne mourrai pas ! Hern, Go !

Le bâtiment se vida progressivement de ses occupants, encerclés par un nombre impressionnant de militaire. Tobias et Pieter sortirent à leur tour, et quelques sifflements d'admiration se firent entendre. Le général s'approcha alors, suivit, quelques mètres plus loin, par plusieurs journalistes.
-Je tiens à vous féliciter messieurs...
-C'est Hern qu'il faut féliciter... cet Alakazam a tout fait.

De part le monde, les informations se succédèrent, les télévisions retransmirent ça et là, les arrestations des grands dirigeants Rockets et les plus grandes opérations. Devant leur télévision, Thomas et Marie regardaient, impressionnés.
-C'est dingue... On dirait qu'il y a un mouvement mondial contre les Rockets ! Et ça c'est en partie grâce aux Antis de France, et donc à toi mon chéri !
-Je ne partage pas trop ton optimisme ma puce, répondit Thomas d'un air sombre.
-Pourquoi ?
-Et bien... tout le monde parle de ces renversements, mais les pays où il n'y en aura pas seront par déduction des pays déjà contrôlés par les Rockets... je pense notamment à l'Italie... et si le problème n'est plus interne à chaque pays et devient international, que la mafia a accès aux armements et au contrôle de la totalité de certains pays, on risque une guerre.
-Je n'avais pas pensé à ça... mais c'est un peu trop alarmiste, tu ne penses pas ? Les Rockets ont tout intérêt à faire profil bas...
-Ca c'était leur ancienne politique. Aux dernières nouvelles, James Senior serait bientôt décédé, et James Junior a un autre profil que son père.