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Un de plus[One-Shot] de Clément Imperial



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Informations

» Auteur : Clément Imperial - Voir le profil
» Créé le 28/11/2009 à 13:57
» Dernière mise à jour le 28/11/2009 à 13:57

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Chapitre unique
Une jeune femme se tenait dans un bus surpeuplé. Elle s'appelait Marguerite Daragno, de longs cheveux blonds lui retombaient à la ceinture, ses yeux bleus reflétaient une immense tristesse.
Un détail clochait dans le bus, il était surpeuplé, certes, mais il n'y avait que des femmes à l'intérieur.
Marguerite jeta un regard dans la cabine du conducteur, il n'y avait personne, juste un Tarinor et un Raichu. L'aimant vivant dirigeait le bus, et le pokémon électrique fournissait la puissance suffisante pour le faire bouger, une façon comme une autre d'économiser de l'énergie. L'énergie économisée était envoyée dans des usines, usines où travaillaient Marguerite et des milliers d'autres femmes.
Le bus s'arrêta, Vergazon. Marguerite descendit.
Elle marcha un peu, puis arriva chez elle.

Elle entra dans la véranda, un roman était posé en évidence sur la table.
Marguerite le prit, puis alla s'installer dans un vieux fauteuil à bascule.
Elle trouva rapidement sa page, deux photos étaient coincées là où elle avait arrêté sa lecture.
Elle sourit en regardant ces photos : la première représentait un visage, le visage qu'elle chérissait tant. Il était brun aux yeux verts, assez banal, mais ça n'empêchait pas Marguerite de l'aimer à la folie.
La deuxième photo montrait un couple marié, Marguerite et Louis, son mari. En tenue de mariage, les époux avaient des sourires éclatants. Aux pieds de Louis se tenait son fidèle pokémon, Elecsprint.
Marguerite sourit en repensant à ces lointains jours, puis commença à lire.

Elle fut interrompue une dizaine de minutes plus tard par une postière.
Marguerite prit le colis que la factrice lui donna.
Elle déballa le paquetage et trouva un petit livret noir.
Elle le feuilleta et remarqua deux choses : Seulement quelques pages avaient été utilisées, et toutes les pages où il y avait quelque chose d'écrit, c'était écrit par une petite écriture très fluide, celle de son mari.
Elle commença donc à lire ce livret.


Je m'appelle Louis Daragno, je ne sais pas pourquoi je commence à consigner ma vie, sûrement parce que je ne sais pas quoi faire d'autre.

Il y a deux ans, Kanto et Johto ont déclaré la guerre à Sinnoh et à nous, à Hoenn.
Le combat commença en douceur, mais rapidement il s'amplifia.
Tous les hommes valides furent réquisitionnés pour augmenter l'armée, ainsi j'ai été séparé de l'aimée de mon cœur, Marguerite.


Cette phrase réchauffa énormément le cœur de la lectrice, laquelle continua sa lecture.

On avait droit de prendre nos pokémons avec nous, j'ai longuement hésité à prendre mon Elecsprint, à la guerre, lorsqu'on est mort, il n'y a pas de seconde vie. Finalement, mon cher pokémon a décidé lui-même de m'accompagner.
J'ai commencé à combattre sur le front, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai failli mourir.
Les batailles sur le front ont eu un unique point positif : j'ai rencontré un homme appelé Xavier Barry, il deviendra par la suite un de mes plus grands amis.


Marguerite sourit, son mari avait un don, il pouvait se faire des amis dans toutes les situations possibles. Elle s'inquiéta un peu, ainsi il avait hésité à prendre son pokémon...
Elle regarda la porte de la véranda qui s'ouvrit pour laisser passer un Feunard.
Le pokémon feu monta sur les genoux de sa maîtresse qui le caressa un peu avant de se replonger dans sa lecture.

On nous fit faire des tests avec nos pokémons, je dois avouer que mon Elecsprint se débrouilla fort bien. Plus tard dans la soirée, un messager vint me voir, avec Xavier on nous conduisit dans une tente à l'écart. Là, un grand général nous demanda si nous préférions rester sur le front ou aller dans la brigade de sabotage. Moi et Xavier choisîmes la brigade de sabotage.

Marguerite s'étonna, elle n'avait jamais entendu parler d'une brigade de sabotage.
Feunard aboya doucement, il avait faim.
Elle lui donna un peu de nourriture en se disant que Louis avait bien fait de prendre son pokémon avec lui.
Elle retourna lire, se demandant ce que son mari avait encore noté.

La brigade de sabotage consiste à se glisser derrière les lignes ennemies et à empêcher le ravitaillement, en faisant sauter des ponts, par exemple.
Nous avons failli être découverts, si nous sommes en vie c'est grâce à l'incroyable flair d'Elecsprint. Pour la première fois je me dis que j'ai bien fait de l'emmener. Je pense toujours que ce qu'il endure est pire que la mort. Je déteste cette guerre, mon pokémon n'a pas à subir ça par ma faute !


Marguerite eut un petit sourire, Louis n'avait décidément pas changé.
Son Feunard vint lui lécher la main, elle comprit alors le point de vue de son mari.
Aucun pokémon de devrais participer à aucune guerre. Les humains non plus ne devraient pas se battre.

Notre unité est rentrée à la base, chacun de nous dut écrire un long rapport.
Le lendemain, nous nous fiment parachuter au-dessus de Céladopole, nous dûmes saboter des usines qui produisaient des armes. J'espère de tout coeur que Marguerite ne travaille pas dans de pareilles usines.


« C'est raté » pensa amèrement la femme, ainsi, dans tout les pays les méthodes sont toujours les mêmes. Elle tourna la page, son intérêt pour ce livret étant décuplé.

Xavier est mort. Nous avons été attaqués lorsque nous étions dans la base. Les morts se comptaient par centaines, voir par milliers. Je perds peu à peu l'espoir que cette guerre se finisse rapidement. Marguerite, si tu lis ces lignes, sache que tu es la seule chose qui m'a fait tenir.

J'ai été convoqué comme tous les autres membres de ma brigade, le grand général lui-même voulait nous parler. Il a décidé de changer le but de notre unité, à la place de sabotage, on devait tuer les personnes les plus importantes de Kanto. J'ai refusé. Le général m'a alors destitué de mes fonctions et m'a remit au front.


Marguerite frissonna, la guerre poussait donc les hommes à de telles extrémités ? Elle eut un petit sourire en lisant la révolte de son mari, se défendre et assassiner froidement étaient deux choses différentes.

J'ai pensé à me suicider. C'est uniquement en revoyant le visage de Marguerite, ma bien-aimée, que je ne l'ai pas fait.

Je me suis blessé à la hanche, les hommes du front n'avaient pas le droit d'appeler leur pokémons, si Elecsprint avait été là avec moi, je suis sûr que je n'aurais pas été estropié.

Ma blessure n'est pas tout à fait refermée, mais les soldats ne veulent rien savoir, demain je retourne au front.


Une larme perla sur un œil de Marguerite, ces hommes étaient des monstres, envoyer un blessé sur le front !
Feunard lui monta sur les genoux, elle le caressa, ce qui lui permit de se calmer. Elle reprit sa lecture.

La charge s'est mal passée, on a perdu la moitié de nos troupes pour avancer de cent mètres. Je hais la guerre et les morts qu'elle engendre. Le grand général veut relancer une charge demain, j'ai peur que ce soit la dernière pour moi...

J'ai réussi à survivre, mais je ne pense plus qu'à deux choses : Marguerite et m'évader !
Elecsprint est le seul soutient que j'ai ici.

Une charge est prévue pour demain, tout le monde pense que c'est de la folie ! Devant nous ils sont plus de vingt milles et nous sommes à peine quatre milles, en comptant les blessés.


Marguerite tourna la page, mais derrière il n'y avait plus rien.
Alors, des larmes coulèrent, une véritable cascade. Feunard glapit en sentant le contact de l'eau. Il descendit des genoux de sa maîtresse, puis revint lui lécher la main.
Marguerite pleurait car, la seule raison pour qu'on lui a donnée ce carnet, c'est que son mari soit décédé.
Elle pleura
Longtemps.
Son mari était mort à la guerre, comme des millions d'autres. Ca ne faisait qu'un de plus. Oui, qu'un de plus.